Définition de la légèreté;
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Hemmm... La sagesse voudrait que je réagisse à l'intervention de Mr Carde et ignore ce débat Piotr-Cunningham, mais je ne puis m'empécher d'en jeter quelques mots avant de revenir au sujet du post qu'est la légèreté.
Cunningham, vous ne connaissez rien de Piotr, j'en connais si peu mais honnêtement vous pouvez prendre ses écrits au premier degré: il n'a pas besoin de vous, n'est pas en détresse, et sa présence sur les forums est REELLEMENT un passe temps, un divertissement plus qu'un quête technique. Je crois que sa persistance, dans les apparitions - disparitions est plus liée à une forme de curiosité humaine qu'autre chose. Il aime fondalementalement les gens, sauf que sur un forum, contrairement à la réalité, lorsque les gens vous deviennent insupportable il est possible de l'exprimer sans fard. D'où sa goujaterie apparente. Je pense que Piotr aime les gens et échanger avec eux, sauf que quand ils s'ennuie, est "décu", quand le "divertissement" de l'échange n'est plus au rendez vous, il claque la porte théatralement.
Je pense honnêtement que c'est une erreur que de s'interpeller entre nous (je la fais moi aussi régulièrement) sur ce que nous sommes. Mieux vaut le faire en MP.
Sur le forum, discussion technique, technique et technique, meme si un intervenant dans le tas a des codes humains et des expressions écrites qui vous font "ruer dans les brancards".......... Sinon c'est un peu comme ne pas avoir de définition sur les termes techniques: l'échange est voué à la stérilité avant même d'avoir commencé.
Cette parenthèse enfin fermée, avec une superbe transition, je voudrais remercier vivement le colonel Carde pour son intervention.
Si j'ai bien compris, il ressort de votre écrit:
- qu'une définition "AI" de la légèreté était au programme mais qu'elle n'a jamais vu le jour
- justement à cause de sa forme multiple et ses interprétations?
Pour échanger, cela á été mentionné plusieurs fois (entre autres le Adam de Cunningham), une définition 'figée" semble pourtant nécessaire.
Chacun peut y aller l'un après l'autre de sa définition, ses sensations, et qu'on aboutisse à rien que cette diversité au final.
Qu'on me corrige si je fais fausse route, mais à présent, que pensez vous (je m'adresse à tous) qu'il faille faire:
1- chacun donner une définition qui semble la plus proche de notre conception et s'arrêter là?
2- tenter de s'accorder sur une définition pour .... eh bien tenter d'accomplir le travail entamé par AI?
3- une définition multiple (comme les aspects que j'avais mentionnnés parce que croisés sur ma route, et qui sont présents dans l'intervention de M Carde) est elle possible et préférable? Auquel cas, à chaque fois que nous employons légèreté il serait possible de mentionner à quel aspect de la légèreté nous faisons référence, au lieu d'utiliser un mot passe partout à multiple tiroirs, qui comme le soulignaitYasmine, finalement, s'avilit?
4- d'autres idées?
Quelle doit être notre démarche pour la suite de ce post?
(on peut continuer à s'égarer longtemps à l'écrit, si on ne structure rien, c'est mon avis personnel)
Moi, j’aime bien Piotr… sur l’air du schtroumpf « pas grognon » !
Bonjour,
Le général L’Hotte nous aiderait ainsi à formuler une définition :
« Tout principe doit être exprimé en quelques mots n’ayant pas de synonymes ; ou bien alors il n’a pas trouvé sa véritable formule. »
Donc, sa phrase indique : simplicité, oui (coucou Laurence ! le message est passé.) ; prolixité, non. Ça ne va pas être facile tout de même parce que je crois qu’il faut beaucoup s’exprimer avant de trouver le contenu exact d’une définition ou de plusieurs...
J'ai des idées ou j'ai décidé...
Amicalement.
Plus qu’une définition, ne vaudrait-il pas mieux décider d’abord d’un comportement du cavalier?
Ce qui dégagerait le cheval de la responsabilité de bien des défauts ! Non ?
De là découlerait cette question : la Légèreté : Principe ou pas principe ?
Je me permets une fois encore de rappeler qu'au delà de son forum, AI est une association, ce qui lui donne une "mémoire"...
AI est née voilà bientôt 6 ans.
Six années pendant lesquelles la Légèreté a été évoquée:
1/ Dans les newsletters ou chacun des fondateurs d'AI a définit la Légèreté et ou la maxime du général L'Hotte fut longuement décortiquée.
2/ Dans les dossiers d'AI avec l'approche technique, biomécanique ou comportementale.
3/Dans les éditoriaux de notre président.
4/ Sur ce forum ou il suffit de cliquer le mot "Légèreté" dans la fenêtre en haut à gauche "rechercher" pour avoir six ans d'échanges sur le sujet.
5/ Enfin, dans cet article 401 du règlement de dressage qui donne les étapes de l'éducation d'un cheval dans la Légèreté.
Cet article est en lien sur la première page.
L'objectif de notre association est de le défendre...
Ne pas donner une définition "made in" AI me semble sage: la porte reste ainsi ouverte à des échanges que je crois enrichissants pour tous, car sources d'interrogations, d'informations, de remises en question et donc de progression...à condition de prendre connaissance de ce qui a déjà été fait.
PS: moi aussi, j'aime bien Piotr. J'apprécie ses chevaux.
Comme j'apprécie de lire Cunningham.
Re-PS: je rentre de trois jours de formation et je sais que je dois des réponses à Serge ("Qu'attendez-vous d'AI") à Marie ("le balancier global") et à Yasmine (Mabrouk et Etienne Beudant sont épinglés autour de mon ordi!!!)
Aprés la sieste...
.
Message édité par: PODER, à: 2008/10/25 13:29
Beudant épinglé à l'ordi de Catherine Poder, s'il avait su à quoi le mènerait son équitation...
Comme l’éternelle tapisserie de Pénélope, peut-on remettre l’ouvrage sur le métier ?
Le sujet sur la légèreté qui appartient à ceux qui échangeaient, à ceux qui échangent aujourd’hui, à ceux qui échangeront… est inévitable.
Relire tous les sujets déjà ouverts dans le forum est un travail considérable… que vous avez du commencer Catherine pour éditer les meilleures phrases, avec l'aide de Mr. Bogros. Y avez-vous trouvé la parfaite définition de la Légèreté à cheval? J'en comprends la difficulté, ayant déjà tapé sur le bouton "Recherche".
Aller relire les éditoriaux ou les dossiers, oui.
Mais si un jour je parle de la légèreté à cheval je voudrais le faire à partir des mes sensations, sans trop d'influence. Comme l’on fait je l’espère ceux qui en ont parlé auparavant.
Sans être un poncif, c’est « l’envie » du moment avec de nouvelles personnes.
Et c’est peut-être ceux qui échangeront plus tard qui auront la solution écrite.
Amicalement.
FARNAULT Philippe écrit:
Mais si un jour je parle de la légèreté à cheval je voudrais le faire à partir des mes sensations, sans trop d'influence. Comme l’on fait je l’espère ceux qui en ont parlé auparavant.
Sans être un poncif, c’est « l’envie » du moment avec de nouvelles personnes.
Et c’est peut-être ceux qui échangeront plus tard qui auront la solution écrite.
Merci Catherine pour ce rappel des sources bibliographiques et échanges existants. Je me note d'aller effectuer ce travail de recherche biblio (après celui que je souhaite mener concernant la position du cavalier et son assiette, quelques heures d'études en vue - il nous faudrait quelques vies de chats en plus je pense).
En attendant je prend les mots de Philippe au vol pour vous exposer mes sensations, "sentiments" personnels à ce sujet.
Un jour j'ai travaillé assidument un cheval. Je vous passe les détails du contenu du travail. Initialement c'était un trotteur réformé, réputé dangereux et difficilement montable mais j'adore les chevaux dont personne ne veut, et en fait il n'avait pour seul vice que de manquer de travail et être fou d'enfermement cloitré dans un box...
J'ai donc travaillé assidûment (je souligne ce point qui me semble clef, quelle que soit la méthode envisagée). Sans savoir, à l'époque, où pouvait mener ce travail. je ne suis qu'un cavalier d'extérieur qui aime le travail de manège aussi :)
Un jour ce cheval se transforma, quelques secondes d'abord, quelques foulées, pluis plusieurs, puis de manière pérenne, permanente, dans tous ses mouvements, en une sorte de "tapis volant": il ne "supportait" plus mon poids sur son dos mais s'élevait, devant, dans une bascule ostensible que je n'avais ni cherchée ni demandée, mais qui était apparue au fil du travail et des exercices. Le contact avec mes mains, auparavant viril quoique rarement pesant (je ne lui aurais pas permi un rapport de force), était devenu un souffle, son souffle.
Dans cette état de lévitation qui devenait de plus en plus fiable, je sentis confusément qu'avec "ça", tout devenait possible, changement de pied, pirouette, et tout le saint merdier dirais-je (pardonnez moi ma familiarité de randonneur qui consìdère ce saint merdier comme la chantilly sur le gateau et non le gateau lui même).
Jamais personne alors ne m'avait parlé du rassembler. Ce n'est que plusieurs années plus tard, bien après avoir rendu ce cheval à son propriétaire qui finalement ne le trouvait plus si immontable, que je compris ce que j'avais obtenu par hasard. Que dis je, pas par hasard mais à force de travail.
Je ne l'ai jamais retrouvé depuis, la vie ne me permettant plus pour l'instant de monter avec l'assiduité nécessaire (maladie + travail).
Bien sûr, au quotidien, je monte mes chevaux avec le moins d'aides possibles, exige d'eux une réponse immédiate à la moindre sollicitation, appliquant donc le moyen, ce que certains appelleraient légèreté... Il me semble que c'est plutot le tact équestre non? D'arriver à se faire comprendre et obéir dans le plus grand dépouillement d'action, grace à des actions bien dosées, au bon moment, au bon endroit.
J'ai donc entendu beaucoup de personnes parler de cette légèreté là. et même si effectivement cela se comprend et que ce n'est pas faux, je trouve que le terme est assez impropre.
En comparaison, cette sensation "aérienne" du vrai rassembler donné par le cheval, non pas demandé mais offert spontanément des suites du travail, avec modification de la répartition des masses, est sans équivoque. Mais on peut aussi l'appeler "rassembler". En ce cas "légèreté = rassembler" donc ce n'est pas très satisfaisant comme définition, si il s'agit d'un simple synomyme, autant utiliser rassembler....?
La chose se complique lorsque j'ai constaté bien des cavaliers montant des chevaux "comprimés" parlant de rassembler sans pour autant avoir, de toute évidence, cette sensation aérienne de leur cheval ailé sous eux....
D'ou ma demande d'essayer d'avoir une'définition claire de légèreté, ET du rassembler.... Mais je constate que je ne suis pas isolée à avoir ces menus problèmes de dialectique et de concepts....
Dans les deux cas il ne suffit pas d'en parler, il faut beaucoup monter pour savoir réellement ce que c'est ;)
A vos clavier cependant pour avoir votre version :))
A Camille,
Vous dîtes:
" Cette sensation "aérienne" du vrai rassembler donné par le cheval, non pas demandé mais offert spontanément des suites du travail"
(J'ai fait ressortir le mot "donné")
Merci Camille, d'avoir écrit, qu'un jour , le cheval vous "donne".
En équitation, comme en tout, il y a des hivers et des printemps. Des semailles et des récoltes.
Voici, grâce à vous un pas de plus vers la compréhension de la légèreté.
Amicalement.
Exactement Cunningham. Merci d'avoir souligné cet aspect dans mon texte car c'est très important.
Sur les carrés ou dans les cours j'entend beaucoup "rassemblez votre cheval", donc une action de l'homme demandant une réaction. Mais à quoi sert de demander, si le cheval n'est pas prêt?
J'ai bien constaté, dans mon expérience tout à fait fortuite vous en conviendrez, que le rassembler APPARAIT spontanément au fil d'un dressage bien mené.
Demander, ou essayer de rassembler mécaniquement me semble alors une totale hérésie: d'où le constat de ces chevaux "rassemblés", travaillant sur des allures fort raccourcies et dans une belle attitude certes, mais ne présentant pas cet "effleurement du sol" des antérieurs, qui n'ont plus vraiment besoin de se poser. Un rassembler sans cette fameuse légèreté serait pour moi mécaniquement faux, car sans la signature du report des masses.
Dans cette définition, cette "version" de la légèreté, pour continuer la réflexion, on pourrait croire alors que je la percois comme un but, la finalité du dressage. Il n'en est rien. Elle me semble plutôt comme une porte, fermée tant que le cheval n'est pas à se stade, et qui s'ouvre dès que c'est le cas: l'ouverture de la porte entre la basse et haute école, car sans ce report de masse signé par les antérieurs "volants", pirouettes et changements de pieds ne seront que le fruit d'un difficile labeur, et non le jeu d'une aisance supérieure du cheval.
On peut y arriver aussi, mais c'est moins beau :)
La légèreté du rassembler, pas un but donc, ni un moyen, mais une étape dans le cheminement.
Pour achever sur ma petite expérience personnelle, avant de laisser définitivement le clavier aux versions des autres, après le fameux "Gène d'Or" le bien nommé, je pus avoir sous ma selle "Canario", un cheval de vaquero au Brésil, trop chaud pour le tri du bétail et qui (donc) m'avait été confié: ce cheval m'a, lui aussi, sans travail ou presque de ma part (je pense que le bagage "cheval de travail" y a joué pour beaucoup), offert ces mêmes sensations au crépuscule sur les pistes de latérite de la Fazenda São Nicolãu. Avec lui j'ai même joué à prendre un galop "léger", puis lui demander un bout vite tout droit sorti de l'enfer, et à nouveau un galop qui ne blessât point la piste, presque immobile...
De retour en France j'achetais mon premier cheval "pour ne plus jamais avoir à le rendre" (sourire - sous entendu juste au moment de franchir cette porte). J'ose croire que la grise Jardineira n'est plus si loin de ces fameuses portes.
Quand à mon second cheval, une lourde dondon croisée Andalou-percheron qui brille par la générosité de sa double croupe, je pense bien que ce sera un superbe défi que d'essayer de l'y amener: elle n'y a aucune prédispositions :)).
J'ai malheureusement besoin de quelques vies en plus, pour travailler mes chevaux autant que je le souhaiterais... Neuf heures par jour comme Yasmine, un rève... Mais le prix incontournable pour accéder à cette légèreté là dont je vous parle. Le travail.
Vous avez bien raison de m’interpeler. Quand nous avons lancé Allege-Ideal j’avais écrit que nous tâcherions de cerner cette sacrée légèreté le mieux possible ; et que nous y passerions du temps ! Nous sommes donc en plein dans le sujet. Et je me réjouis de ces échanges pleins de sagesse, de bon sens et qui dénotent souvent un très bon niveau de réflexion.
Vous donner la définition…définitive de la légèreté après L’hotte et Decarpentry serait bien présomptueux de ma part et je ne le ferai pas.
D’abord parce que les échanges en équitation sont rendus très difficiles en raison de ce que l’on met derrière les mots ( imaginez combien c’est encore plus malaisé quand il faut transposer dans une autre langue, dans un pays étranger à la culture différente. De là, souvent, de vaines querelles doctrinales qui ne sont que les conséquences de malentendus)
Ensuite, et concernant la légèreté elle-même, parce qu’il faut savoir de laquelle on parle ( même si elles sont toutes liées) la légèreté du cheval en général, la légèreté à la main, la légèreté de l’avant main ( qui fait l’objet d’une note d’ensemble dans toutes les reprises internationales et à propos de laquelle il serait intéressant de savoir comment les juges la comprennent.)
Concernant la légèreté en général la question corollaire est : légèreté d’abord, légèreté pendant, légèreté comme but ?
Le Bauchérisme répond : légèreté d’abord, étroitement liée à l’équilibre. Equitation artistique très élaborée, cette pratique n’est à la portée que de rares adeptes qui en maîtrisent la méthode et les procédés et qui sont dotés d’un très fin tact équestre. Elle me semble difficilement compatible avec les exigences de l’équitation sportive contemporaine, en particulier de la compétition de Dressage.
Saumur l’a partiellement intégrée à sa doctrine qui était définie ces dernières années comme « un Bauchérisme mesuré greffé sur une tradition classique »
L’équitation classique (ou Baroque) répond : légèreté comme but. C’est par une gymnastique progressive qu’on met le cheval dans les dispositions psychiques et physiques qui conduisent à la légèreté.
Pour n’être cependant pas Normand je vous avoue que ma position est intermédiaire : la légèreté est le but, puisque le but de la haute école c’est le rassembler et que la légèreté en est la marque, mais elle m’accompagne tout au long du dressage du cheval en ce sens que celui-ci doit obéir aux plus légères indications des aides du début à la fin de cette relation de type « partenariat » que nous établissons avec lui.
PS: bravo à vous toutes et tous et particulièrement à l'intervenant ( te?) Cunningham. Comme est plaisante l'alchimie entre équitation, poésie et culture !