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Définition de la légèreté;

101 réponses [Dernière contribution]
Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Bonjour,
je profite d'un instant de silence sur ce site pour poser une question.
Beaucoup d'auteurs concernés parlent de la légèreté. Il semble que chacun ait une complémentarité à donner aux autres.
Les discours intarissables reposent souvent sur le manque de repères.
Qui peut donner LA définition "académique" à partir de laquelle, tout le monde pourra se référer ? (si toutefois, elle peut exister en commençant par le pas, le trot et le galop)
Merci

Message édité par: BLB, à: 2008/10/22 16:08

 

PODER Catherine
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Extrait du « Manuel de dressage » par le colonel Challan Belval, éditions Lavauzelle.

« En équitation primaire, le Rassemblé n’étant pas envisagé, il y a lieu, croyons nous, de considérer la légèreté ainsi comprise comme suffisante, lorsque, l’impulsion étant active, la direction ferme et bien assurée, l’allure souple et régulière, les mouvements sont exécutés avec facilité, dans la décontraction générale, et une attitude de parfaite aisance.

«En équitation supérieure, nous voulons la « Légèreté parfaite », c’est à dire, qu’il s’agisse de mise en main ordinaire ou de rassembler, un équilibre décontracté, réalisé et surtout maintenu par le cheval seul, se soutenant de lui même avec une générosité impulsive, sans défaillance, et sans aucun soutien de la main. »

J'ai gardé ces trois "bouquins de cours" blancs du temps ou les "galops" s'appellaient degrés (on y revient, je crois): manuel d'hippologie, manuel d' équitation et dressage.
Pour ma part, les définitions des "grands" mots du dressage y sont limpides.
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Message édité par: PODER, à: 2008/10/22 18:03

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Bonjour,
Eh bien sans prétendre donner LA définition, je rappelle sans originalité celle du général L'HOTTE dans Questions équestres (définition que Pierre Durand met en avant dans son dernier livre paru cet été):

D'où il suit que la légèreté - la légèreté parfaite s'entend - trouve sa formule dans la mise en jeu par le cavalier et l'emploi que fait le cavalier des seules forces utiles au mouvement envisagé ; toute autre manifestation des forces produisant une résistance, et, partant, une altération de la légèreté.

Style aussi concis que ... léger, selon sa propre définition!

Peut-on dire mieux? Je ne crois pas, mais on peut commenter, broder, illustrer tout à loisir.

Amitiés à toutes et tous,
Jean M

Laurence
Déconnecté
Inscrit: 04/09/2008

Bon je ne me permettrais pas de définir une chose aussi importante qu'est la Légerté, mais j'aimerai vous faire part de ma définition, celle que j'essaye de suivre :
La Légerté, c'est la simplicité.
Si ce n'est pas simple, ce n'est pas léger.

marie
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bonjour,
monter dans la légèreté, pour moi c'est :
Avoir à chaque instant la totale disponibilité de mon cheval pour pouvoir aller à droite ou à gauche, plus vite ou plus lentement, changer d'allure, changer son attitude ... le tout avec un cheval toujours décontracté, dans des allures toujours souples et allantes, sans tendre les rênes, sans rompre l'harmonie... je dirai même sans "rompre le charme" :-)
Disons que c'est un état d'esprit général que j'essaye d'avoir quand je monte, et à partir de là en fonction du cheval que je monte, je prend ce qu'il veut bien donner...
ça ne veut pas dire que j'y arrive ! Mais avant je n'y arrivais qu'au pas (et encore avant pas du tout) ... un jour c'est arrivé au trot aussi... et j'attend le galop avec (im)patience...:)))

Christopher Cunningham
Déconnecté
Inscrit: 24/06/2007

Bonsoir,

Un peu d'air frais grâce au retour vers la notion fondatrice d'AI. Merci Marie.

Permettez-moi de paraphraser Dominique Barbier ( "Nouvelle image de l'équitation"):

Notre artisanat, qui pour certains devient un art, mobilise l'intellect au plus au point...

Oui, mais:

Uniquement hors la selle, hors tout contact physique avec le cheval.

Intellect dans le fouillement des livres, au cours de nos conversations ou lors de nos nuits d'insomnie. Oui. Indispensable.

Près du, ou sur le cheval, avertit Barbier, l'intellect nuit à la communication ( Tout le monde comprend qu'une haute qualité de communication, c'est-à-dire excluant toute action ou pensée inutile est le préalable de la légèreté, selon le Général l'Hotte.

Oliveira dit: "Accompagnez la bouche, non pas avec vos mains, mais avec votre dos. Cette notion doit être moulinée des nuits et des nuits. Visualisez-vous, sur l'oreiller, accompagnant onctueusement, félinement, la bouche avec le dos. Imaginez que vous montez avec la grosse main velue du Maître appliquée sur votre rein. Dans vos oreilles, un langoureux tango argentin. L'accordéon, votre dos, l'accordéon, votre dos...

A ne pratiquer que la nuit.

Sur le terrain, à cheval, çà se fera tout seul, sans y penser, surtout sans y penser.

Quand vous détendez sur la carrière imaginez seulement que vous poursuivez un taurillon sur un parcours plein d'embûches! Jouez! Amusez-vous. Intriguez votre cheval. Qu'il se prenne à ce jeu imaginaire. Faîtes de l'équitation de travail. L'intellect au placard.

Au travail, soyez là et ailleurs à la fois. Fixez-vous comme premier but de faire une bonne sieste dans votre selle.

En fin de séance, un coup de trot assis et de galop assis, les rênes pendantes dans la main gauches, la main droite tenant la cravache avec un rien de coquetterie, comme une vieille anglaise sa tasse de thé, avec un nuage de lait dans la tête.

Souriez, personne ne vous filme...

Voilà donc quelques idées pour entrer en légèreté...

Très amicalement,

CC

Camille ESTRADE
Déconnecté
Inscrit: 30/09/2008

(J'aime beaucoup le "félinement" :) ).

Superbe question que définir LA légèreté.
Me la suis souvent posée car on en entend souvent parler, avec des interprétations diverses et variée...

J'ai cru distinguer que certains concevaient la légèreté comme le BUT du travail, survenant lors du rassembler (et pour l'atteindre concevaient très bien de ne pas être léger du tout dans les actions).

D'autres la concoivent comme un OUTIL de travail, quelque chose dont on essaye de jamais se départir (ce à quoi me fait penser votre texte, Cunningham) et ce en quoi j'adhère. Cette sorte de dépouillement maximal de la communication.

Et d'autres encore la mentionnent comme une QUALITE du travail, la disponibilité dont parle Marie. Disponibilité qui suppose des qualités physiques et morales du cheval, plus que du cavalier? Donc issu du dressage?

Parfois, on en entend parler comme une notion purement physique ayant trait à la MECANIQUE du cheval. Cette version là me demeure très obscure.

Alors, LA légèreté:
- qualité du cheval, ou du cavalier?
- fin ou moyen?
Si quelqu'un peut répondre de manière ferme à mes interrogations personnelles par le biais de ce post, je suis vivement interessée...

Message édité par: Kaïs, à: 2008/10/22 23:50

Christopher Cunningham
Déconnecté
Inscrit: 24/06/2007

Au fait, Marie, votre question était: "Quelle est la définition de la légèreté?"

Madame Poder vous la servie sur un plateau d'argent.

Je serais ridicule de vous donner une docte définition de la légèreté. Les maîtres l'on fait.

Qu'on me pardonne mes bavardages.

Quand sur les choses les plus simples, vous percevez le désir du cheval de vous faire plaisir, vous sentez une invite à les redemander encore plus poliment, de moins en moins physiquement. C'est déjà la légèreté.

Quand vous êtes à l'arrêt, droite en selle, rein verrouillé, rênes floches, et qu'à un invisible relachement/affaissement du rein, sans jambe aucune, il repart au pas, c'est déjà la légèreté.

Quand, au pas qui suit, vous imaginez un reculé, et que le cheval ralentit et se compose, c'est déjà la légèreté.

Quand au box, vous placez exactement le cheval où vous voulez par la simple pression d'un doigt, c'est déjà la légèreté.

Quand vous vous posez des questions sur la légèreté, c'est déjà la légèreté.

Prenez garde, toutefois, à ne pas tomber dans le piège de la béate "légèretémania".

L'angélisme équestre ne mène à rien, autant lâcher doudou au pré et se contenter de le photographier en train de lutter contre les mouches.

Ben oui, faut parfois durcir le trajet rein/épaule/coude/poignet/pouce/doigts à s'en faire péter un anèvrisme du cerveau. Et dés qu'il cède, retourner à l'état gazeux. C'est le prix de la légèreté. Avant Oliveira, aucun maître n'eut le courage de l'avouer.

Triste constat: Sans soumission du cheval, pas d'équitation. Ha bon, c'est çà la légèreté?

Le tout consiste à atténuer ce rapport de soumission par un truc qui ressemble à l'amour. Heuh... C'est pas un poil tordu leur légèreté?

Uu peu léger, ces hommes qui parlent cheval, non?

Clin d'oeil à tous.

Christopher Cunningham
Déconnecté
Inscrit: 24/06/2007

A Camille,

Votre ultime question se résume à:

"Alors, LA légèreté:
- qualité du cheval, ou du cavalier?
- fin ou moyen?"

Cher(e) enfant, méditez pendant trois jours et trois nuits. Et la réponse vous apparaîtra toute seule.

Avec notre plus grande tendresse, au nom de tous.

Il est tard, je vais me coucher.

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

C'est bien ce que je craignais :
Tout le monde est d'accord sur une définition car elle est signée mais en pratique, chacun y va de son "cru".

Voici celui de Decarpentry : "......., l’aisance du cheval se manifeste par la « galantise de sa bouche » réclamée par Pluvinel et La Guérinière, « l’abkauen » de Steeger et de Steinbrecht, « la mobilité moelleuse de la mâchoire » de Baucher. Sans elle, pas de légèreté complète, et son absence est un signe infaillible de quelque disposition vicieuse, physique ou morale dans « l’état d’esprit ou de corps » de l’exécutant.
Et c’est précisément l’absence de ce témoignage irrécusable du « juste emploi des seules forces utiles au mouvement » qui frappe le plus chez les chevaux suisses dans leurs esquisses des airs d’école, jugées si sévèrement par notre critique. Le « repos » de leur bouche déjà peut-être un peu somnolente aux allures de la basse-école — devient alors celui du cadavre dans son cercueil. « Bouche morte, disait-on à Versailles, croupe sans vie ». Là encore, il y a un enseignement utile à tirer pour nous."

Puisqu'AI cherche cette légèreté, il serait bon qu'elle en définisse les termes afin de donner les bons repères.
Cordialement

 

Camille ESTRADE
Déconnecté
Inscrit: 30/09/2008

Merci Bruno, c'est bien ce que je voulais dire (je n'ai attendu perdonne pour méditer 3 jours et trois nuits et avoir ma propre conception de la légèreté), et ce qui me gène justement c'est que sous ce mot se cachent des définitions fort multiples qui nuisent totalement à l'échange technique entre cavaliers.

Je réitère ma demande de formuler une définition qui soit reconnue par tous, sur laquelle repose le fondement d'AI, c'est à dire celle à laquelle se référaient les fondateurs de l'association.
Car la méditation personnelle, si enrichissante qu'elle fut, éloigne parfois de la communication efficace avec les autres....
ces problèmes de définition, somme toute très scolaires, parasitent totalement les échanges puisque certains mots ont des significations différentes suivant les personnes!