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Demander le rassembler?

72 réponses [Dernière contribution]
Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Olivier (puisque vous le permettez :) vous avez raison de lire ainsi, il y a mille et une façons d'exprimer des choses comme il y a mille et une façons de les vivre et de les ressentir. Et chez chaque auteur on lira une chose particulière, qui fera vibrer la mémoire de son vécu.

Je suis touchée du recueil et des recherches des citations que vous avez faites et je vous en remercie !

N'ayant pas encore cet ouvrage cela me permet d'y accéder malgré tout :)

Je suis aussi de ce "on" :) Nous sommes tous à la recherche de la panacée équestre, ou de cette image du Centaure, mais c'est un mythe ne l'oublions pas... ou un supplice de Tantale équestre (comme la chute de l'impulsion :).

Car toujours, tous autant que nous sommes, nous devrons mettre pied à terre pour ensuite reprendre l'"ouvrage".

Si je lis bien ce que vous citez de Monsieur D. Barbier, il sous-entend que la notion de l'impulsion est entendu entre lui et son lecteur et énonce des réflexions pertinentes autour de l'impulsion : l'impulsion nécessite une préparation et un travail du couple cheval cavalier, un travail qui mène en outre au rassembler.

:)

 

CARDE christian
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Les intemperies compromettent parfois les previsions de liaisons aeriennes. Alors retenu plus longtemps que prevu dans le nouveau monde j'en profite pour reflechir avec vous sur cette question du rassembler. Sur LA QUESTION,puisque toutes les autres sont secondaires.
En lisant tous ces echanges fort interessants j'ai quand meme l'impression d'assister a une dissection de l'equitation: l'accent est mis parfois sur l'impulsion, parfois sur l'equilibre, parfois sur la legerete. Au risque de "pueriliser" mon propos je vous dirais que, pour moi, ces trois elements sont indissociablement lies, comme le sont l'oeuf la moutarde et l'huile de la mayonnaise. Si l'un des elements fait defaut ou s'il ne se combine pas dans une juste mesure avec les autres, la mayonnaise ne prend pas ( je precise que je parle de ce que je sais et que la mayonnaise est un des rares complements culinaires que je maitrise a peu pres!)
Ainsi en est-il du rassembler (qui est de facture differente selon la conformation du cheval et qui trouve sa limite dans la souplesse et la bonne volonte de l'animal, et le talent du cavalier.)
Et pour avoir travaille ces jours-ci avec une vingtaine de couples chevaux-cavaliers de tous niveaux
j'ai constate une fois encore que c'est en mettant l'accent sur la PERMEABILITE, ( c'est a dire tout simplement la non resistance du cheval aux demandes de son pilote) que l'on amenait les cavaliers a conjuger le mieux possible les trois composants du rassembler. En fait elle les enveloppe et des que l'un d'eux fait defaut, elle s'estompe....(la mayonnaise coule)et le rassembler se perd.
Je vous passe le tutau, faites-en ce que vous voudrez. Amicalement
PS:
J'ai plusieurs fois ecrit le mot "accent" et vous me pardonnerez de n'en avoir mis aucun, mais le clavier a ma disposition ne les aimait pas.

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Bonjour à toutes et tous,

Mon colonel,

Comment ne pas être pleinement d'accord? L'esprit de dissection qui n'est pas dénué d'une certaine utilité dans les livres, sur les sites internet ou dans les discussions à pied, perd de sa pertinence dès lors qu'on est à cheval ou les pieds dans la sciure. Non seulement le cavalier a besoin, comme vous le dites, de poursuivre un objectif unique et synthétique, désigné par un terme clair et suggestif (perméabilité en effet est un bon candidat, qui mériterait sans doute une place plus grande dans la culture équestre française). Mais encore le cheval ne peut se passer de cette approche globale, je crois qu'il est totalement imperméable à l'analyse... et qu'il ressent très mal les actions d'un cavalier qui agit de manière trop analytique.

Sur piaffer.org, j'avais mis il y a quelques mois un texte intitulé «Attitude» qui défend cette vision globalisante.

Amitiés,
Jean M

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

L'enseignement équestre d'aujourd'hui manque de "guide", et pour reprendre ce qu'exprime le général Decarpentry (1) on "trouve difficilement un enseignement oral approprié [...]. C'est donc à l'enseignement écrit qu'il [...] faut avoir recours, et la littérature équestre est souvent difficile à utiliser". Il est vrai que le général Decarpentry envisageait l'"élève dresseur" passant à l"équitation supérieure", mais la démocratisation de l'équitation aujourd'hui permet d'extrapoler cette recherche équestre à de fort nombreux cavaliers de tout niveau.

J'ai donc compris nos échanges sur les thèmes de l'impulsion par exemple, non pas comme une dissection mais plus simplement comme une tentative de définir le terme. Ce qui pour des écuyers avertis coule de source et fait partie des réflexes reste souvent pour le cavalier de club une conception floue mais non moins... désirable.

Il y a tant de mots et de concepts primordiaux qui sont ignorés aujourd'hui dans l'enseignement : impulsion (comment retrouver cette notion dans les "rentre-lui dedans !" ?) légèreté ("descente de main ? qu'est ce que c'est ?" (sic) une cavalière classée première en concours de dressage) perméabilité (c'est nouveau ? pour la pluie ? çà s'achète ou ?).

L'enseignement aujourd'hui est si pauvre, qu'au delà du savoir (pouvoir) faire, ce sont les ingrédients pour monter (la "mayonnaise" bien entendue :) qui nous font cruellement défaut.

Ouvrir un livre c'est prendre le risque d'aller à contre courant de l'enseignement et de la "politique" équestre d'aujourd'hui, s'interroger c'est le signe qu'on a eu le courage de prendre ce "risque".

:)

(1) Equitation académique - Général Decarpentry chez Lavauzelle page 8

Message édité par: marit, à: 2009/04/05 22:05

 

dolmata
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Inscrit: 11/05/2006

Bonjour
Je suis assez d'accord avec vous Marit sur la recherche du côté implicite des termes, car nous nous sommes bien gardés finalement d'attaquer la mise en oeuvre, et je comprends bien la remarque du Colonel Carde mais il faut dire que le problème de nos mayonnaises c'est que des fois elle ne prennent pas ou pas bien. Le Colonel Carde nous reproche notre côté trop analytique, c'est Baucher qui hante nos esprits.
le tonnerre va gronder; mais je reste convaincu que le cavalier doit être analytique, son cheval en sera parfois perplexe, mais c'est un moyen lorsque l'on procède avec les livres. la synthèse nous est encore impossible
Dolmata

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

N'oublions pas, sur cette dernière question, que l'homme peut avoir un esprit plutôt analytique ou plutôt synthétique.

Chacun doit exploiter ses propres possibilités - sous la contrainte que son cheval doit en bénéficier.

Amitiés,
Jean M

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Bonsoir,

Le rassembler en question.

A chaque fois qu'une discussion aborde le rassembler, il semble que l'on parle d'une prouesse sportive obtenue par les cavaliers.

En réalité, le rassembler est une posture d'encolure d'abord augmentée de celle de la tête ensuite pour parfaire son efficacité.

En liberté, le cheval faisant une transition au trot vif, relève son encolure, tend son cordon nucal et ses angulaires pour élever son garrot, dégager ses épaules et partir.
Le rassembler est donc bien une nécessité physique pour le cheval libre.
Plus on observera de fluidité, de couler, de liberté, de perméabilité, dans les transitions, plus le cheval disposera de son encolure et produira un ramener que l'homme par la suite perfectionnera en rassembler dans un second temps.

Pensez-vous vraiment qu'il faille demander le rassembler ou simplement le récupérer ?

 

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

C'est une question fort pertinente Monsieur Bruno dLb, et je serais bien en peine d'y répondre avec un argumentaire conséquent :)

Cependant c'est exactement le développement qu'en fait Monsieur Dominique OLLIVIER dans son ouvrage Equitation : l'équilibre du cheval monté chez Chiron Sport.

Passionnant !

:)

(Dolmata : vous avez raison ! Monsieur Baucher nous retrouve toujours au détour d'une réflexion...)

 

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Bonjour à toutes et tous,

Prouesse sportive?
Pour le cavalier s'il y a prouesse (c'est vrai parfois), c'est dans le registre du tact.
Pour le cheval l'effort du rassembler n'est pas exceptionnel comme votre exemple le prouve bien.

Le rassembler est difficile quand on le demande dans des conditions contradictoires, par exemple en compression, là est bien le problème que rencontrent tant de couples.

Sur le rassembler comme posture d'encolure j'avoue que cela me laisse un peu insatisfait. Difficile d'évoquer le rassembler sans parler de la disposition de l'arrière-main, du dos, du garrot; bref c'est une posture globale, dans laquelle les postérieurs ont adopté une position permettant au cheval d'entamer n'importe quel exercice à tout moment.

Dans votre exemple Bruno, le cheval dans son naturel se rassemble en vue d'une transition; hors de ce besoin immédiat, le cheval au naturel ne sera pas rassemblé: il se rassemble uniquement quand besoin est (son propre besoin s'entend).

Mais en équitation on veut un rassembler permanent, permettant au cavalier (pas au cheval) un contrôle des évènements... on veut un rassembler commandé par l'homme, et permanent. Le cheval ne nous offre jamais cela, même si certains sont très coopératifs.

Donc à la question cruciale, demander le rassembler ou simplement le récupérer, je répondrais pour ma part qu'il faut demander le rassembler qui existe dans la nature, dans le modèle, de notre cheval; ce rassembler pour les besoins de l'équitation, courante ou savante, devra être plus durable et sans doute plus intense que celui que le cheval produit seul.

Et puisque j'affirme qu'il faut demander le rassembler, il faut bien que j'ajoute que ce genre de demande doit se faire dans le mêmes conditions que toutes les demandes faites au cheval: avec tact et mesure, et en arrêtant de demander dès qu'on a obtenu ce qu'on voulait, etc.

Amitiés,
Jean M

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Comme d'habitude, Jean, vous commentaires sont instructifs et je vous en remercie.

Trop souvent les couples donnent le spectacle d'un rassembler difficile, outragé ou impossible.
A chaque fois, c'est lié au fait que le cheval a perdu l'usage de son balancier dès les premiers pas avec son cavalier (exigence de rassembler trop précoce et impératif).

C'est ce qui me conduit à dire qu'il faudrait récupérer le ramener naturel du cheval (puisqu'il existe) pour le transformer et le perfectionner en rassembler et le maintenir dans le déplacement jusqu'à ce qu'il devienne un habitus au préalable des demandes grâce au confort qu'il donne au cheval.

Mieux exprimé encore : le général Decarpentry dans sa préface pour La mécanique équestre Dr André à (re)paraître :

"Telle indication du cavalier doit provoquer chez le cheval, telle réaction, quand il est DRESSÉ, mais quand il ne l’est pas, elle peut en provoquer d’autres et c’est généralement ce qui se produit tout d’abord. Quand le cheval réagit dans le sens désiré par le dresseur, il doit, pour que la discipline s’établisse, recevoir une satisfaction, et subir un désagrément dans le cas contraire."

Cordialement.

Message édité par: BLB, à: 2009/04/06 10:30