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Demander le rassembler?

72 réponses [Dernière contribution]
FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

En réponse à Marit. Me souvenir ? Oui, c’est facile.
Je ne me déplace pas sans prendre de notes, carnet et crayon à la main. D’autant plus si l’on est chez Michel Henriquet…
Sinon, je l’ai toujours fait en descendant de cheval et même à cheval : aujourd’hui je ne peux relire quelques phrases…

Il ressort de ces notes, qui se recoupent sans arrêt :
Que l’accompagnement du cheval par le cavalier me parait très important, incontournable.

Que cet accompagnement primaire, sans opposition, est à l’origine de la sensation qui permet au cavalier de sentir les forces du cheval avancer avec lui et passer devant lui (Général L’Hotte) selon les circonstances.

Que c’est à partir de cet apprentissage, et seulement lorsqu’il est acquis que l’élève cavalier peut commencer à ralentir son cheval sans danger pour l’impulsion. Et plus tard le rassembler.

Un cheval au trot très ralenti peut conserver son « perçant » et être très beau, parce qu’il n’est pas tenu.

Que le « durcissement des lombaires » peut être considéré comme une opposition voulue de l’accompagnement du cavalier, qui indique ainsi à son cheval l’instant où il doit se reprendre. (se ralentir et rester sous le cavalier ; même passer devant et y rester ; s’arrêter).
Cet échange, qui reste confiant puisqu’il guide le cheval, est créé avec lui lors des variations de ses allures et transitions entre. Et beaucoup au pas.

Avec un jeune cheval cela se met très vite en place et se maintient toujours si le cavalier reste constant.

L’accompagnement (ou non, selon) conscient du cavalier est le pendant de l’impulsion qu’il exige de son cheval. Les jambes n’apportent que des corrections.

Peut-on parler d’une communauté d’impulsion ?
Le cheval n’en a pas toujours la responsabilité, loin s’en faut. Foi de cavalier.

Amicalement.

***

J'ai bien peur de me mêler d'une conversation qui dépasse mes compétences, vous voudrez bien m'en excuser, mais faute d'avoir encore le savoir-faire, j'aimerais être sûr de comprendre le comment-faire pour pouvoir espérer arriver un jour à m'approcher, ne serait-ce qu'un peu, de cet idéal.

Puisqu'il semble que l'impulsion soit la (ou du moins, une) condition nécessaire à l'obtention du rassembler, que sans elle, l'allure ne peut que se dégrader, ne pourrait-on pas résumer votre discussion à :
"quand une allure est cherchée, choisie et acceptée, c'est que l'impulsion est là" ?
Il découle de cette proposition qu'il n'est alors plus nécessaire de demander l'impulsion, mais seulement de veiller à ce que la flamme ne s'éteigne pas, quitte à l'entretenir s'il le faut.

Message édité par: Olivier S, à: 2009/04/01 17:24

Message édité par: Olivier S, à: 2009/04/01 17:25

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Ah Monsieur Farnault, je vous envie de savoir prendre des notes, c'est une richesse inestimable d'autant plus que vous la partagez avec nous en nous livrant des morceaux choisis de vos notes.

Sentir les forces du cheval passer sous soi est un sentiment extraordinaire, et même si ce n'est pas intentionnel de la part du cheval, cette générosité dans le déploiement de sa force participe très certainement à la passion que l'on porte à ce noble animal.

Je pense qu'il est très important que le cavalier *pense* réellement les attitudes et les mouvements qu'il souhaite faire prendre, donner, transmettre à sa monture, voir prendre par sa monture. En général à une pensée donnée correspond un certain nombre de gestes, et de mouvements du corps souvent involontaires. Mais si le cavalier n'en est pas conscient, le cheval lui reconnait les codes qui sont mis en action pour une pensée donnée et réagit alors... (isopraxie).

:)

Message édité par: marit, à: 2009/04/01 22:37

 

dolmata
Déconnecté
Inscrit: 11/05/2006

Bonsoir
Vous allez trop vite pour moi et la réponse que j'ai formulé est partie hier soir dans un bug

ce n'est pas faute d'être en adéquation avec ce que vous dîtes mais
il est paradoxal que si l'on doute on soit obliger de déconstruire ce que l'on a cherché pour vérifier qu'effectivement un des composants essentiel s'y trouve
c'est un peu comme si l'on construisait un château de carte et que l'on soit obligé de le faire tomber pour vérifier que la pesanteur exite
que vérifie t'on un état une force, une volonté une possibilité
Dolmata

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Chère Dolmata,

Peut-être quelques définitions pour poser correctement la problématique :

(il est possible de puiser des définitions chez d'autres auteurs, mais vous l'aurez peut-être compris, j'ai un affection particulière pour les écrits du général Decarpentry :):

Sous le titre de "Recherche de l'impulsion" nous pouvons lire :
"le cheval est dans l'impulsion lorsqu'il tend à se porter en avant dès que son cavalier le lui demande."(1)
et de compléter (pour répondre à Dolmata déjà !:):
"En dehors de cette condition, l'envie de marcher du cheval ne constitue nullement l'impulsion, même si elle est naturelle."(2)

Voilà maintenant ce que j'en pense :

De proche en proche puis de loin en loin, au fur et à mesure de son dressage, votre cheval est en "conditionnelle" en ce qui concerne l'impulsion.

:)

(1)Les conseils du général Decarpentry à un jeune cavalier - Caracole chez Favre p. 62 et 63
(2) ibidem

 

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Monsieur Olivier S

Si je peux me permettre de donner un avis : l'impulsion peut se "dégrader" de manière très imperceptible (un postérieur qui s'échappe sur le bout du sabot sur un exercice un peu difficile, une jambe trop "sollicitative"...), aussi les Maîtres ont-ils donné cette règle très simple, si simple peut-être qu'elle vous intrigue : vérifier l'impulsion en en demandant la preuve. Tout simplement.

D'autant plus que demander c'est aussi restituer, ou régler, éventuellement.

Mais je peux me tromper...

:)

Message édité par: marit, à: 2009/04/02 21:58

 

dolmata
Déconnecté
Inscrit: 11/05/2006

Bonsoir
cela ne coïncide pas avec la définition de Nuno Oliveira
présenté en amont et qui me semble aussi juste

dans un cas c'est un état dans l'autre une vérification car une fois que le cheval a obéit on peut se rendre compte qu'il y avait impulsion

problème
un cheval à l'arrêt peut il avoir de l'impulsion?
enfin
si l'on prend le (2) tel qu'il est écrit cela voudrait dire qu'un cheval qui mis dans une disposition, donne une allure volontairement cela ne correspond plus à de l'impulsion, même si cette allure est un passage par exemple.
cela confirmerait ce que je disais au début mais c'est pour cela que je n'en suis pas satisfait
qu'en pensez vous?
Dolmata

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Dolmata,

Ce que j'en pense (et j'apprends aussi comme tout le monde donc je peux faire des erreurs :)

Mouvement ne veut pas dire "impulsion".

Absence de mouvement je veux pas dire absence d'impulsion.

Un reculer ne veut pas dire de surcroît négation de l'impulsion...

...

Je vais tenter de trouver un vidéo...

 

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

pardon... je n'ai pas répondu à la citation de Maître Nuno Oliveira :

"L'impulsion est une disposition morale et physique du cheval à obéir le plus rapidement aux ordres du cavalier [...]"(1) : définition qui rejoint entre autre celle donnée par le général Decarpentry.

"[...] à se porter en avant et à conserver sa force propulsive sans le secours des aides"(2) c'est en effet le principe de la descente des aides, cher à tous les Maîtres de la Légèreté.

J'en déduis personnellement que pour Maître Nuno Oliveira, la descente des aides est aussi primordiale que l'impulsion. Cela assurément mérite grande réflexion !

(1) Oeuvres complètes - Nuno Oliveira chez Belin page 97
(2) ibidem : les deux phrases sont jointes dans le texte ainsi : "L'impulsion est une disposition morale et physique du cheval à obéir le plus rapidement aux ordres du cavalier, à se porter en avant et à conserver sa force propulsive sans le secours des aides."

Message édité par: marit, à: 2009/04/03 00:12

 

PODER Catherine
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Pour ma part, l'impulsion est une qualité morale qui se traduit chez le cheval par une disponibilité mentale: il est à l'écoute, attentif et obéissant.
Confiance et décontraction: le cheval a "envie" de faire.

Des extraits des écrits du Maître Nuno Oliveira pour illustrer ces échanges:

"Pour qu'un cheval puisse être considéré comme réellement attentif et obéissant aux aides, il est nécessaire qu' il possède une impulsion véritablement supérieure. Attentif et obéissant est le cheval qui demeure bien équilibré et léger, tant dans les allures raccourcies et élevées que dans les allures allongées et étendues...
En général, les cavaliers oublient que la base de l'éducation du cheval est constituée par les constantes transitions et variations des allures."

"La véritable impulsion, qui, en art équestre, est synonyme de prompte obéissance aux aides".

"La descente de mains préconisée par Baucher, n'a rien de commun avec la fausse légèreté.
Elle est la récompense d'une impulsion supérieure, dans laquelle le cheval maintient le rassembler, sans avoir besoin de l'aide continuelle du cavalier."

...