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Demander le rassembler?

72 réponses [Dernière contribution]
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Marit,

Bien sûr que vous pouvez vous permettre de donner un avis. N'inversons pas les rôles. À vous lire, je pense que vous avez probablement bien plus de connaissances que moi et que votre opinion se bâtit sur une expérience personnelle que je n'ai pas.

Je me permets quand même d'ajouter au débat cette citation de Dominique Barbier dont je suis justement en train de lire la Nouvelle image de l'équitation sur le conseil de C. Cunningham (qu'il me pardonne de le mêler, même indirectement, à mes interventions, mais je lui dois la découverte de ce livre passionnant). Il me semble qu'elle offre un autre point de vue qu'il m'intéresserait de voir discuter par les membres du forum :

"Il faut une impulsion suffisante pour, premièrement, maintenir la position du cheval et, deuxièmement, effectuer le mouvement. Cependant cette impulsion peut avoir un effet négatif si le cheval n'est pas en main ou s'il travaille en tension. Mais si elle est insuffisante, tout ce que vous tenterez de faire sera inutile. Pour réaliser un mouvement le cavalier doit donc trouver un juste milieu entre tonicité et détente. Une fois de plus, seul le mental du cheval permettra de maintenir le degré d'impulsion nécessaire. le cavalier ne doit pas intervenir."

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Merci Monsieur Olivier S de nous livrer cette citation qui vous a interpellé.

Malheureusement je n'ai pas lu encore cet ouvrage, aussi je dois vous demander si vous pouviez regarder pour moi dans le livre s'il y a une définition de l'impulsion telle que l'auteur l'entend ?

 

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Bonjour à toutes et tous,

La citation de D. Barbier est porteuse de confusion. Il faut la lire avec avec précaution et en tenant compte du non-dit.

Autant que je puisse le voir, elle considère correctement que l'impulsion c'est le degré d'énergie avec lequel le cheval travaille. Et elle précise que le degré d'énergie pourrait être trop grand si le cheval travaille en tension, hors du calme, car il ne s'agit pas ici de tension musculaire mais de tension psychique («mentale» dirait DB); dans le version originale en anglais il avait écrit working against relaxation.

Ce qu'il aurait dû ajouter, évitant ainsi toute ambiguïté, c'est que pour un cheval calme et relaxé il n'y a pas de limite supérieure à fixer à l'impulsion; pour un tel cheval tout surcroît d'impulsion se transformera immédiatement en surcroît de brillant. Donc ne nous fixons pas de limite théorique au degré d'impulsion!

L'idée voisine de DB, que «l'impulsion est destructive si le cheval n'est pas sur le mors» (là c'est une traduction littérale de sa phrase en anglais) me semble encore plus bizarre, mais c'est peut-être une autre histoire; c'est largement l'impulsion qui permet la bonne position et pas le contraire.

Alors bien sûr, n'excitons pas inutilement notre cheval, mais le calme une fois établi, cherchons chez lui «tout le brillant que comporte son ensemble».

Amitiés,
Jean M

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Une petite précision:

Dans les très rares cas où le cavalier obtient de son ami cheval «tout le brillant que comporte son ensemble», toute demande supplémentaire d'impulsion ne pourrait qu'apporter du trouble, physique ou psychique et probablement les deux à la fois. Il y a donc bien une limite aux demandes d'impulsion, contrairement à ce que j'affirmais plus haut.

Mais de manière générale, ceci n'a aucune portée pratique, car nous avons pour la plupart beaucoup de marge avant d'atteindre ce septième ciel.

Amitiés,

Jean M

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Merci Monsieur Jean M.B de ces quelques précisions !

En ce qui me concerne je ne perçois pas l'impulsion comme une vue de l'esprit. Les définitions posées supra me paraissent tout à fait "matérielles". Mais le tact du cavalier d'une part et des demandes raisonnées et raisonnables améliorent certainement l'impulsion qui est intimement liée bien entendu au moral du cheval. La douleur, la souffrance, l'incompréhension, l'incohérence des demandes peuvent affecter le mental du cheval.

«Donner au cheval tout le brillant que comporte son ensemble»* peut aussi se lire (c'est mon avis) comme un avertissement à ne pas demander plus que le cheval ne peut donner (d'un point de vue de niveau de dressage, de condition physique ou d'un point de vue de sa morphologie). C'est pour moi un phrase clef pour définir le tact équestre.

:)

* Extérieur et haute école - Etienne Beudant - Arts équestres chez Actes Sud / titre page 101

 

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Monsieur Jean M.B. je vois que nos réponses se sont croisées, et si je ne m'abuse, nous nous rejoignons :)

 

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Marit écrit:

Monsieur Jean M.B. je vois que nos réponses se sont croisées, et si je ne m'abuse, nous nous rejoignons :)

C'est bien mon impression, Marit!

Amitiés,

Jean M, qui préfèrerait ne pas être «Monsieur»...

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Tout d'abord, merci Jean M. pour votre intervention qui me permet d'avoir une autre lecture de cette citation.

Marit, je ne trouve pas dans l'ouvrage cité de définition précise de l'impulsion. À toutes fins utiles, je peux vous donner quelques citations tirées du même livre de D. Barbier qui reviennent sur la notion d'impulsion :

"De nos jours, on confond impulsion et vitesse, ou encore on l'assimile avec le fait de s'agiter de façon désordonnée dans une mauvaise position."
(Au passage, bien qu'ayant assimilé intellectuellement la différence entre impulsion et précipitation dont parle D. Barbier, j'ai bien peur, une fois à cheval, de ressembler encore trop souvent à ce "on".)

"La véritable impulsion est entièrement liée à ce que j'appellerai la "flexibilité", c'est à dire la capacité mentale du cheval à utiliser sa souplesse au maximum dès qu'on lui demande de s'incurver, de solliciter ses articulations, ses jarrets ou autres rouages..."

"Seul la flexibilité rend l'impulsion contrôlable."

"... l'impulsion, la flexibilité, la légèreté et l'engagement sont liés et ne forment qu'un tout."

"Pour obtenir de l'impulsion, imaginez que vous faites se libérer les bulles du champagne dans un beau verre de cristal."

"... le rassembler est un maximum d'impulsion dans la légèreté."

Voilà, j'espère que cela vous éclairera sur ce qu'entend D. Barbier par "impulsion".

PS. Tout comme Jean M. B., j'avoue que je me passerais volontiers du "Monsieur" si cela ne vous ennuie pas.

Message édité par: Olivier S, à: 2009/04/03 20:06

Christopher Cunningham
Déconnecté
Inscrit: 24/06/2007

Stop!

Olivier, le bouquin de Barbier est fort enrichissant, à l'évidence.

Mais il ne doit constituer qu'une pierre de votre édifice équestre.

Laquelle s'imbrique au milieu des maîtres classiques, rien de plus.

Pardonnez cette intervention flash.

Bien amicalement.

CC.

***

Ah, je me fais mal comprendre.

Christopher, toutes ces citations ne viennent qu'en réponse à la question de Marit sur l'éventuelle présence d'une définition de l'impulsion par D. Barbier. N'en ayant pas trouvé, je me suis contenté de rapporter ce qui pourrait permettre à Marit de se faire une idée sur ce qu'entend par "impulsion" D. Barbier et, partant, de se faire une opinion sur ma première citation qui reste, à mes yeux, la plus énigmatique.

Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas de ceux qui passe d'un ouvrage à l'autre à la recherche d'une vérité absolue. Bien au contraire, j'ai toujours été des plus réticents à adhérer à une chapelle, dans quelque domaine que ce fût. Mais quitte à lire, autant approfondir. Et je vous avoue que si ce n'était aux membres de ce forum, je ne saurais à qui le demander.

Le problème avec ces énoncés qui, tout en étant définitifs, ne sont pas vraiment explicites parce qu'ils font la part belle au non-dit, c'est qu'ils prêtent énormément à la libre interprétation. Le propos de D. Barbier me paraît globalement très intéressant, j'ai l'impression d'y apprendre beaucoup, en dépit d'une connotation un peu trop "spirituelle" à mon goût, mais je crois qu'il gagnerait parfois, à mon humble avis, à être un peu plus clair. Ce qui n'est peut-être pas si simple, je vous l'accorde volontiers.

Je vous remercie de m'avoir permis de préciser mon propos. J'espère y avoir réussi.

Bien à vous,

Olivier

Message édité par: Olivier S, à: 2009/04/04 00:11