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Demander le rassembler?

72 réponses [Dernière contribution]
Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Bonjour à toutes et tous,

À propos des rênes allemandes, Philippe Farnault propose:

La préparation physique préalable et continuelle du cheval est plus importante que le « réflexe » que nous utilisons pour y parvenir et qui consiste à opposer les mains aux mouvements du cheval.

C’est Michel Henriquet qui ne craint pas de dire que les variations des allures et les transitions bien faites entre elles pourraient suffire à construire le rassembler du cheval (rapporté par Jean-Philippe Léon qui peut redonner les termes exacts de l’échange qu’il eu avec lui. Merci).

Ce à quoi on peut rajouter qu’il n’est parfois pas utile d’en rajouter si le cheval exécute l’exercice correctement.
Lors d’une visite chez lui, il a attiré l’attention du public sur le rassembler du cheval monté par sa femme Catherine Henriquet, qui lui a répondu en passant : je ne m’en suis pas préoccupé durant cette figure…
Le cheval habitué à mobiliser ses hanches n’a pas de difficultés à placer de lui-même ses postérieurs sous son corps pour le tenir et le diriger selon les sollicitations de sa cavalière ce jour là en démonstration.

L’enseignement était riche, et enlève toute valeur à cette phrase (pauvre) que l’on entend et qui me hérisse : rassemble ton cheval !

Cela vaut bien un sujet à part!

Le rassembler se prépare en effet par des variations d'exercices, d'allures, et bien d'autres choses. Préparer le rassembler, c'est évidemment le demander à plus ou moins long terme. Quand ces exercices ont produit leurs effets, demander le rassembler permet de l'obtenir instantanément.

Quand un cheval est assez avancé pour travailler constamment rassemblé, et j'imagine que c'était le cas de celui de C.H., il n'est clairement pas nécessaire de le demander pour un exercice donné (il faut pourtant en permanence s'assurer qu'il ne se déteriore pas). Mais c'est supposer le problème résolu, et que se passe-t-il avant cet état de grâce, en vérité assez rare?

On aurait grandement tort d'imaginer que la simple succession de certains exercices va engendrer le rassembler comme par magie. Il faut que dans ces exercices le cavalier demande le rassembler, tout le rassembler que le cheval, dans son état présent, peut donner, sinon en règle générale il n'obtiendra rien du tout. Vous avez vu, comme moi, des cavaliers enchaînant consciencieusement voltes, épaules en dedans et appuyers avec un cheval en permanence sur les épaules...

Bien sûr en parlant de demander le rassembler, je ne parle pas ici de la méthode que Philippe fustige à juste titre, "le « réflexe » que nous utilisons pour y parvenir et qui consiste à opposer les mains aux mouvements du cheval"; ce n'est certainement pas la bonne méthode, le rassembler n'est jamais une opposition au mouvement en avant. Demander le rassembler, c'est quelque chose qui nécessite une jambe subtile, ayant permis au cheval de faire la distinction entre la jambe qui pousse en avant et celle qui affermit l'équilibre, et une main capable de se faire oublier...

Donc, oui, il faut selon mon humble avis demander le rassembler... le vrai rassembler : celui qui va avec la légèreté, bien sûr.

Amitiés,
Jean M

Marit
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Inscrit: 23/12/2008

Ah lala ne m'en voulez pas mais c'est que l'ouvrage ne quitte quasiment pas mes mains...

J'ai trouvé que "Conseils du général Decarpentry à un jeune cavalier" était très limpide sur ce sujet de la progression vers le rassemblé...

:)

 

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

J'aimerais bien connaître la figure sur laquelle Mme Durand-Henriquet a obtenu si aisement son rassemblé impromptu... si vous aviez cette précision ?

Message édité par: marit, à: 2009/03/31 18:20

 

FARNAULT Philippe
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Inscrit: 25/07/2006

Bonsoir,

Merci à Jean M. B. pour ce développement utile.

A Marit, bonne question, J’ai de la chance car je m’en souviens…

Le cheval, au galop sur une piste intérieure, s’est trouvé rassemblé lors d’une demi-volte en bout de carrière, devant nous.

Il s’agit du cheval « Laisser-Faire », 5 ans en 2007.

Michel Henriquet dit bien (à peu près) : de toute façon, le travail du cheval est orienté dans ce sens (but), même si le rassembler ne lui est pas demandé directement il peut de lui-même se trouver en situation de le donner.

Lors de la 2ième journée en 2008, il a insisté sur le fait que c’était l’assiette de la cavalière qui obtenait et maintenait le rassembler
« Le « rassembler » trouve son origine dans le durcissement des muscles lombaires du cavalier » « Tout le dynamisme du cheval est contrôlé par le dos du cavalier ». M. Henriquet

La vidéo est ici :
http://www.allege-ideal.com/index.php?option=com_joomlaboard&Itemid=37&f...

Amicalement.

dolmata
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Inscrit: 11/05/2006

Bonsoir
il y a quand même quelque chose qui me chiffonne
Que la main n'est pas un effet rétrograde, en d'autres termes que le rassembler soit recherché par un racourcissement et une opposition à la jambe cela ne me gêne pas
mais le rassembler est une entrave au mouvement en avant, puisqu'il n'est pas destiné à gagner du terrain mais plutôt à en perdre en augmentant la hauteur du mouvement
ce à quoi je veux en venir c'est que le cheval qui se rassemble lui même, n'est pas un cheval en avant, mais un cheval qui monte
la frontière ou plutôt l'état du "cheval rassembler" et juste "derrière la main", est tellement proche que le seul moyen de se convaincre que l'on n'est pas "acculé" est la possibilité de passer d'un état rassembler à un état "étendu" en un minimum de temps. (sauf si la main est une entrave au mouvement en avant)
alors est ce que le rassembler est une opposition au mouvement en avant tel qu'on se le représente? (volonté permanente du cheval de s'étendre et de gagner du terrain)
Dolmata "chiffonné"

Marit
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Inscrit: 23/12/2008

Merci Monsieur Farnault.

Je vais tantôt prendre le temps de décompresser vos fichiers et de les visionner.

Vos souvenirs sont très intéressants et j'en suis sûre très fidèles. Puis-je vous demander comment vous avez compris l'indication de Monsieur Henriquet sur le durcissement des lombaires du cavalier ? Ce que je crois lire est que le cavalier lui-même se "rassemble" c'est à dire plus dans l'"idée" de "prendre" de l'énergie dans son dos que de se contracter, ceci dans la droite ligne de l'isopraxie. Un Cogito ergo sum du cavalier, je pense le rassemblé donc je suis le rassemblé.

Ensuite pour ne pas parasiter le message, c'est certain une fine assiette est une aide précieuse (équilibre=légèreté). Aucune contraction intempestive ne doit dissimuler le "durcissement des lombaires".

Et il n'est là question que du cavalier, pas des contractions du cheval...

Quant à « Tout le dynamisme du cheval est contrôlé par le dos du cavalier » j'aimerai rajouter à main levée que le dos du cavalier c'est... le buste du cavalier et le buste dans l'image du centaure, ce sont aussi la tête (caput-capital) et les mains.

Le dos (du centaure) se fond dans le corp du cheval, les lombaires SONT déjà le cheval.

Et la boucle est bouclée.

...

post-scriptum : aux jambes l'impulsion, à l'assiette (dos) le rassemblé : Sonne, sonne le glas pour le "pousse et tire" :)

Message édité par: marit, à: 2009/04/01 01:28

 

Jean M. B.
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Inscrit: 19/08/2008

Bonjour à toutes et tous,

Dolmata, je crois qu'il faut distinguer entre s'opposer au mouvement et choisir son mouvement.

En équitation, le cavalier est supposé choisir le mouvement de son cheval, et ce choix est normalement positif, il n'est pas une «opposition à»: le cavalier d'obstacle qui choisit un certain galop pour effectuer son parcours ne peut pas être considéré comme s'opposant au mouvement parce qu'il ne choisit pas le galop d'une course à Auteuil.

En revanche, si ce même cavalier essaie un pur-sang qui sort des courses sur quelques barres, il éprouvera peut-être le besoin de s'opposer au mouvement en avant, parce que le cheval n'est pas prêt à autre chose qu'à se précipiter sur les obstacles.

Le cheval est prêt ou non pour l'exercice, voilà toute la différence. Pour la transition par exemple du trot au piaffer, la même analyse s'applique: si le cheval est correctement préparé, la transition se fera sans opposition au mouvement, ce sera le passage d'un mouvement bien accepté à un autre; et si le cheval n'est pas bien préparé, elle se déroulera (mal évidemment) par opposition au mouvement. Je vous concède que le deuxième cas de figure est hélas plus fréquent que le premier, mais ce n'est pas une raison pour en faire une norme!

alors est ce que le rassembler est une opposition au mouvement en avant tel qu'on se le représente? (volonté permanente du cheval de s'étendre et de gagner du terrain)

Oui, c'est tout-à-fait exact! Pas de rassembler et de «volonté de s'étendre» en même temps.

Mais votre définition du mouvement en avant (définition de l'impulsion?) ne me paraît pas acceptable surtout dans ce premier terme de volonté de s'étendre. Si cela est une règle de bonne équitation, il faut alors jeter définitivement le rassembler aux orties.

Ce serait triste.

Amitiés,
Jean M

dolmata
Déconnecté
Inscrit: 11/05/2006

il y a toujours un problème avec l'impulsion
dans le rassembler
si l'allure est choisie et acceptée comment vérifier qu'il y a toujours impulsion.
en allant plus loin quand une allure est cherchée, choisie et acceptée l'impulsion n'est plus nécessaire

ce n'est pas des affirmations mais des hypothèses
Dolmata

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

citation :

"Pratique du rassembler - Observations générales.
Dans l'exécution des exercices du rassembler, le cavalier évitera avec le plus grand soin la simultanéité des effets de main et des effets de jambes. [...]
A tout instant, si la main ne s'y oppose pas, l'action des jambes doit produire un allongement d'allure bien net. [...] l'allongement doit se produire avec d'autant plus d'énergie qu'il a été [...] comprimé."
(Les conseils du général Decarpentry à un jeune cavalier)

 

Jean M. B.
Déconnecté
Inscrit: 19/08/2008

Dolmata,

Le dernier message de Marit répond en partie à votre (très pertinente) question: il faut être en état de vérifier à chaque instant si l'impulsion est bien là, et ne pas hésiter à le faire quand on a un doute. D'ailleurs le cheval en sera ravi.

D'un autre côté, je suis tenté de rappeler la définition de l'impulsion que donnait Oliveira (de mémoire): c'est le fait que le cheval se maintient dans l'allure, et avec le degré d'énergie, qu'on lui a demandés, tant qu'on ne lui donne pas un ordre contraire.

Ainsi, là où vous proposez que quand une allure est cherchée, choisie et acceptée l'impulsion n'est plus nécessaire, on pourrait en fait dire que quand une allure est cherchée, choisie et acceptée l'impulsion est bien présente... et il n'est donc plus nécessaire de la (re)demander.

Amitiés,

Jean M

Marit
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2008

Je vais mettre mon grain de sel :

A :

"quand une allure est cherchée, choisie et acceptée l'impulsion n'est plus nécessaire"

Je retorque :

"quand une allure est cherchée, choisie et acceptée l'impulsion est toujours nécessaire" (dans le sens qu'elle ne doit jamais faillir et que l'on toujours pouvoir en demander le constat)

mais

"quand une allure est cherchée, choisie et acceptée la DEMANDE n'est plus nécessaire" (au sens général : descente des aides)

je rejoins donc Monsieur Jean M.B.

:)