Pensees a la lecture du livre de Jean d'Orgeix

Bonjour,
le débat sur la "main-fixe" s'étoffe et s'étoffera encore car 1) c'est intéressant et 2) nous ne parlons pas de la même chose.
Pour sentir l'espace dont le cheval a besoin pour s'équilibrer, il faut avoir la "main-fixe".
C'est une qualité qui s'acquière avec une technique, de même que la meilleure base pour s'assoir à cheval est de le faire , le devant de son corps en direction de la tête du cheval et non de sa queue.

Être bien assis à cheval peut être aussi un théme avec des échanges interessants et sans fin, mais il y a une base pour cela et la "main-fixe" est souvent mal comprise parce qu'on s'imagine que cela vient aprés, au fur et à mesure de ceci ou de cela.
Et bien, la pratique m'a montrée le contraire. C'est une base qu'il faut acquèrir le plus vite possible, pour libérer le cheval le plus vite possible de la contrainte d'un cavalier.

Ca déplaît. Je sais.

D'autre part, les cavaliers comprennent beaucoup plus vite comment avoir la jambe fixe que comment avoir la main fixe. Une jambe malhabile, ca se voit tout de suite; une main du même genre, beaucoup moins.

(excusez moi, j'ai l'air moins détendue qu'hier, mais c'est seulement un "air" ;-)

Amicalement
Pascale

Hello,

Un point qui me semble important :

Chez Michel et Catherine, j'observais Catherine travailler des transitions piaffer-passage ; sa jambe, très mobile, est en même temps (ce qui n'est pas un paradoxe) remarquablement fixe dans l'exercice. Le cheval bouge, ondule, la jambe suit, bouge et ondule : elle est liée.

A la remarque d'une cavalière, "mais ses jambes bougent beaucoup !" la réponse est celle-ci : les aides liantes invitent le cheval à se fixer progressivement, mais c'est le cheval fixé qui fixe les aides.

Une sorte de cercle vertueux,processus lent mais fiable.

Pas question de fixer un jeune cheval. En revanche, on lui détermine grâce au liant, le cadre dans lequel on veut le voir évoluer.

En d'autres termes, la fixité est relative et progressive. Le liant d'abord.

Non ?

bye

pascale écrit :

Être bien assis à cheval peut être aussi un théme avec des échanges interessants et sans fin, mais il y a une base pour cela et la "main-fixe" est souvent mal comprise parce qu'on s'imagine que cela vient aprés, au fur et à mesure de ceci ou de cela.
Et bien, la pratique m'a montrée le contraire. C'est une base qu'il faut acquèrir le plus vite possible, pour libérer le cheval le plus vite possible de la contrainte d'un cavalier.

Merci,
A force de considérations variées et périphériques, je commençais à "flotter".

Amicalement. bruno

Bonjour,

On pourrait peut-être ouvrir un nouveau sujet sur le thème "Etre bien et utilement assis".

Les développements porteraient à coup sûr sur le liant des jambes.

Si quelqu'un veut prendre l'initiative...

Et bien oui, je décris des choses simples et essentielles pour la compréhention, l'apprentissage, l'utilisation et l'enseigement (!) des aides menant à la légèreté.

Ces aides, comme la main-fixe et la jambe-fixe, sont basées sur le principe de la descente des aides. Ce principe DOIT s'appliquer dés que l'on commence l'éducation d'un poulain.
Evidement, si l'on a la chance de monter des chevaux qui -de toutes facons- sont beaux par nature, les mains et les jambes peuvent en faire -à mon goût- de trop, trop longtemps: cela sera tout de même joli, mais cela ne sera pas de la légèreté, telle que l'on m'a appris à la faire naître, AUSSI sur des chevaux loin d'être des plus doués.
Et "on" , c'est Jean-Claude Racinet.

Pense t'on vraiment qu'un pingouin dans mon genre s'aventurerait à écrire un bouc1 concernant des trucs que tout le monde sait et enseigne déjà depuis toujours!??
Et bien non! Si tout cela était bien connu mais surtout enseigné et de facon clair et simple, je m'en serais rendue compte aussitôt en participant à ce forum.

Tous le monde ici a des voeux pieux et c'est cela qui rassure et donne envie de continuer. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que les Maîtres ont dit ce qu'ils avaient à dire et, qu'ils soient encore là ou pas, nous les élèves, nous devons nous méfier de 2 choses les concernants: la célébrité des uns et...la malédiction des autres.
Seule cette distance sauvgardera la qualité de nos échanges.

Non?

Amicalement
Pascale

M Kaplan écrit

"A mon avis, la main ne peut se fixer que si elle est capable de sentir, et de donner au cheval, l’espace dont il a besoin pour bien s’équilibrer dans le mouvement demandé."

J'avais loupé ça ; toute la différence entre la rêne fixe et la main fixe.

(Etant entendu par ailleurs que la rêne fixe ne devrait jamais être utilisée pour placer un cheval, mais uniquement pour le canaliser, si besoin est.)

bye

Xavier écrit :

J'avais loupé ça ; toute la différence entre la rêne fixe et la main fixe.

Merci de m'expliquer la ou les nuances entre les deux.

Cordialement, bruno

Est-il possible de faire ressentir de façon théorique une sensation à quelqu'un qui ne la connait pas déjà ?

Si tout cela était bien connu mais surtout enseigné et de facon clair et simple, je m'en serais rendue compte aussitôt en participant à ce forum.

il se peut que ce soit enseigné ; il se peut que tous les cavaliers de France et de Navarre n'écrivent pas dans des forums

Message édité par: france, à: 2010/04/03 00:44

Bonjour Pascale,

vous postez:

"Pour sentir l'espace dont le cheval a besoin pour s'équilibrer, il faut avoir la "main-fixe"."

J’explique ce que j’entends par « comment sentir l’espace dont le cheval a besoin. »

Quel que soit le niveau de dressage du cheval, dans la phase de l’échauffement et dans toutes les phases de remise en main après chaque période de détente, il est judicieux de chercher à définir sa réponse à nos aides – assiette, jambes et mains.

Dans ces phases de préparation au travail, les mains accompagnent les mouvements de la bouche du cheval sans la contrarier ; l’assiette, seule pour le cheval chaud et fin, avec les jambes si besoin est, demande l’engagement des postérieurs pour l’allure voulue ; juste avant que le cheval ne se mette sur les épaules la main intervient en se fixant.

Ainsi la main, qui comprend nos deux mains et leurs connexions avec notre cerveau, donc aussi avec tout notre corps, sent l’espace dont le cheval a besoin pour garder son équilibre juste avant de se fixer.

C’est simple à enseigner aux élèves et le cheval le comprend bien. Et, c’est un bon départ pour chaque phase de travail bien organisée.

« Il faut simplement sentir l’humeur du cheval dans l’instant. »
« Il faut sentir et aller jusqu'à l’émotion. »
(Nuno Oliveira)

Bien amicalement,

MK

Bonjour France,

Vous demandez:

"Est-il possible de faire ressentir de façon théorique une sensation à quelqu'un qui ne la connait pas déjà ?"

Oui.
Si cela était enseigné aussi souvent que vous le supposez (ce n'est qu'une supposition, d'accord),ca se saurait.

Bonjour Michel,

Je comprends bien ce que vous voulez dire car, autrefois, j'ai -par exemple- concue l'échauffement des chevaux que je montais, exactement comme vous le décrivez ici.
Depuis que j'ai eu la chance de découvrir un autre choix: donner la priorité à l'équilibre avant le mouvement, les chevaux -même en une seule séance- sont tout de suite reconnaissants.
Dés que nous approchons un cheval, nous le perturbons. Dés que nous nous assoyons dessus: son équilibre naturel a aussitôt disparu. Aussitôt!
Mais, quand l'enseignement de la main fixe (dont je parle) est ignoré ou mal compris, il vaut mieux en effet enseigner une main qui suit qu'une main qui bloque. Car, une main fixe est une main qui disparaît, laissant ainsi le cheval se croyant libre.

J'écris que la main-fixe, pour obtenir donc cette légereté dont tout le monde parle ici, s'utilise aussi sans cavalier: en longe par exemple. Et cette qualité, cette philosophie, cet art de vivre, peut même arriver à se passer complètement de tout lien artificiel (longe etc...) avec le cheval, donc dans un travail en liberté.
Elle est aussi trés utile pour gagner le plus vite possible la coopération des chevaux d'attelage, surtout dans de trés grosse épreuves de marathon.
Mr Brasseur (BEL), meneur à 4 de trés haut niveau en est un bel exemple. Il connait et utilise la flexion de mâchoire, donc il est obligé pour cela de connaître la main fixe.

Je le redis ici: tous le monde a des voeux pieux concernant un bon entraînement du cheval: cela se lit quotidiennement dans ce forum mais, nous ne parlons pas de la même chose.

Amicalement
Pascale