la légereté, c'est quoi?
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Yves. Votre position est courageuse. J’aime beaucoup cette phrase : « De plus résister est une action passive qui donne l’initiative au cheval, initiative que l’on ne reprend jamais si l’on se contente de résister. » qui demande à être développer, sans lui faire perdre son charme et sa force.
Habituellement les cavaliers aiment montrer qu’ils maîtrisent bien la connaissance des résistances de leur cheval et les parades nécessaires pour les « annuler ». C’est l’occasion de montrer que l’on a aussi une bonne culture équestre tirée des livres, comme « résister sans tirer ».La formule n’est pas fausse, et nous pouvons remercier ceux qui l’on testée et formulée avant nous. Le plus intéressant n’est pas la connaissance (utile) des formules mais plutôt l’expérience que l’on en a.
La difficulté que je peux sentir à cheval est que je suis susceptible de provoquer cette contraction (résistance) du cheval et de lui offrir ensuite l’affront de résister dessus avec mes mains. Ne sachant pas toujours où commence la mauvaise volonté du cheval et compte tenu de mes compétences normalement incertaines j’ai trouvé ce jeu dangereux. J’ai cherché à travailler en amont de la résistance.
Dés qu’un auteur propose un « outil » pour surmonter une situation j’ai cherché comment s’en passer. La « barrière de la main » de Jean d’Orgeix est l’exemple même d’un outil (solution) donné : il faut travailler avant d’en avoir l’utilisation.
Le « report du poids » sur l’épaule extérieure alors que le cheval coupe son virage est un outil pour réparer une situation qui a échappé auparavant au cavalier : il faut travailler avant d’en arriver là. Par exemple, faire entrer son cheval dans le virage et prévoir de l’en faire sortir. On en revient à l’idée que j’ai cherché à transmettre sans trop de succès : éviter de laisser son cheval errer sur la carrière, et donner une destination aux déplacements effectués développe considérablement son impulsion /motivation (et sa disponibilité -clin d’œil amical au colonel Carde, si je peux me permettre- : j’ai retenu la leçon…)
Donc vaincre les résistances se prépare. On ne devrait pas rencontrer une résistance de la part du cheval. S’y préparer en développant la capacité de juger de la qualité de son action sur le cheval.
Des pistes pour éviter que le cheval ne se contracte, ne s’oppose à son cavalier et réciproquement pour que le cavalier ne s’oppose pas à son cheval?
-L’accompagnement des mouvements du cheval. -La découverte de la cadence. -Rendre beaucoup plus que prendre (« mains galantes » dans Questions équestres du général L’Hotte) etc.
C’est juste une réflexion pour tâcher de servir la légèreté, pas forcément un niveau équestre.
Enseignants, c’est à vous de parler maintenant… Bye.
M. CAZENEUVE,
bien qu'approuvant vos propos en grande partie, je me permets de vous faire part de mon désaccord relatif sur l'un de vos développements :
en effet, vous dîtes que
"...LA LEGERETE est un etat difficile a atteindre et qui ne s' atteint qu' apres un relativement long DRESSAGE."
Je pense pour ma part que la légèreté doit être originelle (je ne parle pas de la rééducation d'un cheval raté, qui est par essence tout autre).
Même si un autre chemin que celui-ci est certainement possible, je tente d'appliquer avec un jeune cheval (qui est "au temps de comprendre")le principe de l'application minimale des aides.
Avec un jeune cheval ou un cheval vert, je note que la légèreté est, en vérité, très très facile à obtenir, si on entend par légèreté la définition qu'en fait JC Racinet, et qui me va très bien :
-séparation des aides
-dosage au seuil minimal
-descendes des aides.
le jeune cheval place son seuil de réponse à un niveau si bas que le triptyque de JCR est applicable dès les commencements.
en revanche, je vous rejoins dès lors qu'on a perverti la légèreté originelle, très difficile à restaurer une fois gâtée, et qui demande alors un long processus de réhabilitation.
amicalement, Jane Aériks.
A Jane,
Oui, monter un jeune cheval dans la légèreté est possible et même comme vous dites très facile.
On s’en aperçoit déjà à pied lors du travail à la longe où le jeune est capable très vite de répondre aux moindres gestes de l’homme. Ce qui parfois l’oblige à faire attention à ne pas tromper le cheval par des gestes inutiles, celui-ci développant un sens de l’observation très pointu.
La difficulté apparaît très vite chez l’homme à cheval qui ne possèderait pas suffisamment de constance et de rigueur. Le cheval reste le même et, je crois, évolue plus vite que l’homme si celui-ci n’y prête attention. Lorsque l’on a commencé à travailler dans cette optique l’homme ne peut plus se relâcher. C’est pourquoi le plus souvent l’homme ne souhaite pas établir une relation trop poussée avec son cheval parce que la rigueur que cela demande est pénible à maintenir constamment. Amicalement. Bye.
Monsieur FARNAULT,
voilà pourquoi je fais bien attention d'insister,lorsqu'on sollicite mon opinion, sur cette notion de légèreté originelle et indivisible, car je ne connais pas de cheval qui puisse être mené avec des aides progressivement plus discrètes ;
ainsi, dans la rééducation des chevaux râtés, qui est mon entreprise de prédilection, l'erreur la plus fréquente du "re-dresseur" (selon moi, mais je peux me tromper, bien évidemment) consiste à amener ses aides au seuil où celles-ci seront "entendues" par le cheval à rééduquer ;
cela revient à crier au sourd.
En vérité, le moins difficile est de reprendre depuis le "temps de comprendre", et tout recommencer.
amicalement, Jane Aériks
Bonsoir,
Yves, je vois très bien l'état de légèreté auquel vous faites référence, c'est le même que l'on voit sur les gravures anciennes, et ce n'est surtout pas ce que l'on voit en grand prix dressage...
Maintenant, est-ce, ce même état que prône les créateurs de Allège, et quels sont les moyens pour y arriver tout en restant léger?
D'autre part, j'aimerai aussi, que l'on me montre comment concilier cet état et la compétition.
Je n'ai pas de grandes ambitions, pauvre cavalière de club que je suis, mais j'aimerai me faire plaisir à mon niveau et ceci tout en préservant la confiance que m'accorde mon poney et son intégrité physique, je peux très bien monter rênes longues, nez au vent, mais je doute que le dos de mon poney suive bien longtemps.
Sinon, à vous lire, on pourrait penser que seul les professionnels sont capables de monter en extérieur. Pourtant, je ne suis pas professionnelle, loin de la, mon poney a été débourré en extérieur, travaillé dans les chemins, jamais je n'ai fini par terre, je reconnais que plusieurs fois, au début, il a sauté dans les champs de blé fuyant au grand galop, mais au jour d'aujourd'hui, nous croisons autos, motos, camions, tondeuses, et autres engins sans aucun souci. Les seuls soucis que nous rencontrons relèvent souvent d'effet de surprise, et encore tout rentre dans l'ordre dans les 10 secondes suivant l'évènement. J'avoue, j'ai un poney extraordinaire chez qui tout est inné.
Maintenant, j'aimerai bien que les créateurs de Allège ou autres pontes de l'association s'expriment aussi, parce que quand je vois la reprise CC 6 ans, l'âge des chevaux en grand prix, j'ai du mal à concilier athlète heureux et légèreté avec la compétition...
Je trouve l'objectif de cette association merveilleux, mais ne relève-t-il pas de l'utopie (je parle au niveau de la compétition à haut niveau)?
A mon niveau, si mon poney n'est pas prêt, ce n'est pas grave il reste dans son pré et n'arpente pas les carrés, mais qu'en est-il quand de l'argent est en jeu...et je pense que c'est là que toute ma question prend son intérêt.
Dans la tradition équestre française la légèreté est la marque de la Haute Ecole.
Parce qu’on a tendance à l’oublier, particulièrement dans la compétition de Dressage, qui, paradoxalement, se veut le conservatoire de l’art équestre ( article 419 du règlement FEI) nous avons crée Allege-Ideal.
Pour bien saisir les contours de la légèreté il faut lire ou relire les « Questions Equestres » (général L’Hotte).
• Le général définit la légèreté comme « la mise en jeu par le cavalier et l’emploi que fait le cheval des seules forces utiles au mouvement considéré »
• Il précise :
- qu’elle n’est réalisée qu’après disparition complète des résistances,
- qu’elle n’est réalisée que dans la combinaison de l’opportunité des moyens utilisés pour dresser et du talent du cavalier. Elle est donc très exigeante.
- qu’elle se traduit par « la parfaite obéissance du cheval aux plus légères indications de la main et des talons du cavalier »
- que la soumission de la mâchoire en est un corollaire.
- qu’il est vain de la chercher hors de l’Impulsion « marier impulsion et flexibilité des ressorts »
Je conseille de prendre aussi connaissance de l’excellent texte de Coralie Smith sur « Nos dossiers » : « La vraie légèreté permet la réponse instantanée du cheval à la moindre requête du cavalier. Elle prouve que le cheval se déplace en équilibre, dans l'impulsion et qu'il se tient tout seul. »
bonjour tout le monde!je me trouve assez dans la ligne de pensée d'anne. c'est vrai mr Caseneuve; vous avez raison en grande partie, mais c'est beau comme "un livre".. et je crois que l'equitation même et surtout de légèreté n'est pas une religion avec ses textes, mais qu'elle doit un peu tenir compte de ses ouailles et contrairement a une religion, évoluer avec son temps. le rassembler que vous decrivez est accessible a combien de cavaliers ? combien de chevaux auront cette capacité? combien auront les moyens techniques(proximité de l'enseignant adequat), financiers, ces extrasterrestres valent très très cher!et physiques, l'âge est là, les petits soucis aussi parfois.. de realiser ce rassembler là ?est ce que l'équitation dite légère doit se définir par le rassemblé? creant ainsi un genre de "gotha" d'initiés? je le réfute! et je suis bien contente de voir arriver le colonel avec ses critères simples et clairs, qui ils me semble, sont applicables par nous tous "cavaliers lambdas" et "demandables" a un cheval "lambda" aussi!la légereté n'est pas reservée a une élite, mais applicable par tous ,et a tous niveaux, c'est le credo de l'association, et dieu merci beaucoup viennent nous rejoindre parce qu'ils croient aussi a ça, et qu'ils vont y parvenir! et puis aussi je ne pense pas que les jeunes chevaux soient reservés a des professionnels forcement( il y en a qui loupent tous leurs débourrages avec une belle constance!)je crois que notre amie Jane ne me contredira pas ; personnellement, j'en suis au deuxième de ma carrière d'amateur , je ne suis pas 8h/jours a cheval, je ne suis pas vissée dans ma selle non plus, et pourtant je ne ramasse pas spécialement beaucoup de chutes (1/an et encore);je me demande l'état d'esprit que peut avoir le cavalier, et qui va le transmettre a son poulain, celui qui se dit "bon j'y vais, mais je vais me gameller au premier bruit suspect"là .. je m'interroge sur la confiance reciproque,qui est a mon sens le prealable a toute légereté; et je suis d'accord avec la personne qui trouve les poulains plutot "légers" plus facilement qu'un cheval a réeduquer.. oh ça oui!enfin il est heureux de voir que le sujet passionne! amicalement FS
N'étant ni instructeur, ni professionnel, je ne me permettrais pas de donner des conseils.
Cependant, chère Françoise, la légèreté implique le rassembler. Il s'agit d'un stade de perfectionnement qui donne cet élitisme : tout a un prix !
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Comme cavalier, je m'étonne beaucoup.
Pourquoi la légèreté sent-elle autant la sueur ?
La légèreté serait-elle le fruit du labeur ou de l'adresse ?
Les exigences des cavaliers sont-elles sur-dimensionnées par rapport à la progression et aux capacités du cheval ?
J’ai bien lu le dossier de Coralie Smyth et apprends qu’elle est représentante de Allège-Ideal en Australie. Je la salue. Sa définition de la légèreté est rassurante parce que proche des textes classiques. Peut-on faire mieux ?
J’aimerais apporter ce témoignage.
La (bonne) qualité de la relation physique entre le cavalier et le cheval conduit progressivement le cheval à prendre soin (du corps) de l’homme sur son dos. J’ai connu cette attention (quasiment délicate) de la part de plusieurs chevaux.
Cela était une réponse de leur part au soin que je prenais à accompagner leurs mouvements dans le but ouvert de leur faciliter la tâche. Accompagnement effectué sans passivité cependant puisque le cheval comprenait mon accompagnement comme une directive à exécuter ses mouvements ou non selon mon intention.
J'espère ne pas me tromper en affirmant que la légèreté n’existe pas que dans la discipline du dressage. Un cheval de concours hippique est susceptible de donner une leçon de légèreté avec son dos à son cavalier. Mais suis-je de mon côté susceptible d’influencer un lecteur alors que mon expérience n’a pas de repère classique ?
Il faut faire la différence entre la légèreté intéressant la basse école et commune à beaucoup de cavaliers et la « parfaite légèreté » propre à la Haute école lors du rassembler. Sinon je suis un faussaire… un receleur de légèreté ! (j’aime bien, c’est amusant…).
Amicalement. Bye
Message édité par: phfarnault, à: 2008/06/08 17:58
Tout d' abord je n' ai ni correcteur d' orthographe ni accent sur mon ordinateur, je vous prie de m' en excuser
Anne je pense que les explications que l' on vous a donnees sur ce forum sont utiles mais une est gravemenent erronee celles de Bravard avec applaudissement de Yasmine d' autres sont correcte mais certaines incomplete comme celles de Siniglia qui en fait repond a la question que vous n' avez pas posee en premier qui serait comment passer de bons moments en exterieurs avec mon poney.
Je vais cependant essayer de repondre a la question que vous avez pose; qu'est ce que la legerete?
Votre question est la plus importante jamais posee sur ce site puisque le site s' appelle ALLEGE donc l' essence de ce site est la recherche de la legerete et bien evidement l' explication de ce qu' est la legerete.
Vous devez poser votre question a un des fondateurs a Christian Carde par exemple car votre question est essentielle.
Je vais cependand indiquer pourquoi la reponse de Bravard est dangereuse pour le principe de legerete bien que certains auteurs en ait fait etat.
c' est l' inverse absolu du principe de legerete.
Resister a un cheval c' est lui donner l' occasion de s' appuyer encore plus sur une resistance qui augmente. Il ne faut surtout pas faire cela. On doit pour obtenir la legerete rechercher et eliminer tout les points de resistance et non pas resister pour en creer plus.
De plus resister est une action passive qui donne l' initiative au cheval, initiative que l' on ne reprend jamais si l' on se content de resister.
Quel est le Dressage qui dit: Je vais attendre que mon cheval s' appuie pour pouvoire resister et continuer de reister.
J e pense que Bravard a par erreur utilise un mot inadequat ou n'a pas developpe sa phrase correctement sans se rendre compte qu' il pouvait etre compris litteralemant car j' espere qu' ils ne voulait pas dire resister.
Le mot resister n' est pas adequat, il faut le supprimer et utiliser la formule de D' Orgeix creation du mur ou opposition des mains.
Resister semble dire dans la pluspart des cas :' une resistance egale a la traction du cheval qui s' appuie" rien n' est plus faux.
Si l' on oppose un mur, on ne resiste pas et on ne tire pas.
En ce qui concerne Sinigaglia elle vous donne de bons conseils pour l' exterieure et des mains amicales mais cela est tres loin du concept de vrai legerete.
Ceci etant dit, LA LEGERETE est un etat difficile a atteindre et qui ne s' atteint qu' apres un relativement long DRESSAGE .
Il n' y a pas de legerete durable avec un jeune cheval, si vous essayer d' atteindre une legerete de plusieurs secondes ou minutes sur un jeune cheval non dresse vous allez probablement detruire le dos , la bouche, les jambes et j' en passe.
Ma definition de la legerete est la suivante:
La legerete est un equiliber instable ou le cheval bien que sur le mors avec un poids infinitesimal de quelques grammes a suffIsement d' engagement ou de rassembler pour pouvoir basculer une partie de son poids sur l' avant ou sur l' arriere en un dixieme de seconde de facon a sauter ou a executer des exercices de Dresssage. Il en est de meme pour les equilibres lateraux qui doivent etre controles en une fraction de seconde grace a un bon rassemble. La mise en legerete doit etre accessible en un dixieme de seconde sur un cheval bien dresse et doit pouvoire etre maintenue pendant plusiers minutes. Seul l' age et la condition physique du cheval et de ses jarrets determine la duree de l' etat de legerete.
Arriver a La legeretee ideale sur un cheval est pratiquemenet le but de tout une vie.
Il faut commencer pour un cavalier par savoir maitriser les techniques de rassembler sur un cheval bien dresse
Dans votre question Anne vous parlez d' exterieur, bien entendu un cheval de 10 ans dresse en legerete presque parfaite va avoir peur comme tout cheval d' une envolee de Perdraux ou d' une voiture bruyante mais sera repris tres vite; quelques dixiemes de seconde, il ne s' echappera pas vite et loin, puis ensuite bien entendu et cela est le dressage en exterieuer, parler , ramener, rassurer, le b a b a de l' exterieur.
Monter un jeune cheval en exterieure, la recette est tres simple, il faut etre tres bon cavalier, professionel, visse a sa selle.
Pour un amateur qui ne monte pas 8 heures par jour des jeunes chevaux c' est aussi tres simple, il faut s' attendre a se casser la figure souvent car les exterieurs sont traitres.
J e sais que vous ne travaillez pas en Carriere or en fait la carriere est au Dressage et a l' obstacle le meileur moyen de former un cheval a la legerete.
Il n' est probablement pas impossible d' atteindre une certaine legerete longitudinale en utilisant les exterieurs uniquement. En effet tout le monde sait que monter des colines et les descendre force avec un bon cavalier le cheval a s' engager, si vous adaptez votre main c' est a dire une main plaisante pour lui quand il monte et est leger ou quand il descend et est leger ( beaucoup plus dure) et que vous lui appliquez une main deplaisante quand il s' appuie vraisemblablement dans la descente, dans ce cas opposition des main ou creation du mur et action des jambes jusqu' a qu'il 'engage puis une foi devenu leger relaxe des mains et jambes et on recommence plusieurs fois si necessaire et plusieurs jours de suite.
Une mention a un post qui indique d' arreter votre cheval a chaque croisement de route; voiture ou pas: vraiment tres simple et tres intelligent a executer avec rigueur absolue pour que cela marche.
Amusez vous bien
Yves
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