De l'impact de l'assiette

Bon moi je vous laisse, je préfère rester sur mes notions de danse, de poésie et mes sensations personnelles, car l'équitation par les mathématiques ou plutôt la physique çà ne m'intéresse plus du tout...

Bonne soirée

Si telle est votre opinion, vous préférez vous fier à vos sensations, fussent elles erronées (ou pas d'ailleurs), à une démarche fondée sur l'empirisme, et continuer à vous jeter (l'exagération est voulue) d'un côté ou de l'autre, quitte à destabiliser vos aides, ou même à travestir des messages déja très complexes, plutôt que de chercher à comprendre, argumenter pour finalement éprouver des solutions qui souffrent du moins de lacunes possibles, qui rendent les messages clairs, et qui suppriment de notre équitation les approxiamations liés à des ressentis subjectifs (forcément) à de l'empirisme rassurant et aux facilités intellectuelles auxquelles nous sommes prompts à nous abandonner.

Je préfère continuer à avoir mal à la tête jusqu'au moment ou l'on me prouvera que j'ai tort, car au moins, je n'aurais pas saupoudré des préceptes que je n'intellectualise pas, que je ne crois que maîtriser et que finalement je crois appliquer sans en maîtriser les fondements.
Rappelons nous qu'en Equitation, il vaut mieux ne pas faire que de mal faire. Cette dernière éventualité laissant une trace indélébile dans la mémoire de nos compagnons à l'inverse de la première.

Alors, je demande, que l'on m'explique, que l'on me prouve, afin que nous puissions progresser et essayer de comprendre, mais sans nous laisser aller aux "c'est connu que ", "un tel a dit que " ou "j'ai senti que..."
Si Newton s'était contenté de dire "il est clair que tout le monde sait que la pomme tombe toujours de l'arbre" nous en serions toujours au même point concernant la physique élémentaire :-)

L'équitation est un art qui ne doit pas souffrir d'approximation, de facilité ou de suffisance. L'humilité et la remise en questions permanentes nous permettront de progresser et de découvrir grâce à nos fabuleux prédécesseurs les voies d'un Art demain encore meilleur.

Bonne nuit, qu'elle nous porte conseil.
Fred

Bonsoir,

« Je monte de jeunes chevaux tous les jours et je ne le remarque pas. Trop d'idées toute faites. » Piotr. (le 10/10 à 08:17)

Je pense comme vous et depuis longtemps.

La phrase de Yves Katz (le 09/10 à 22 :34) à laquelle Piotr répond (« Il est bien connu que la présence d'un cavalier sur le dos d'un jeune cheval perturbe l'équilibre de ce dernier et que sa locomotion s'en trouve modifiée ») pourrait être modulée par cette autre réflexion de Patrice Franchet d’Espèrey dans son livre (« La main du Maître ») à laquelle j’adhère plutôt :

« … le jeune cheval, chargé d’un poids dont il n’a pas l’habitude, est plus sensible aux irrégularités des mouvements du corps de l’homme et à l’incertitude ou à la mauvaise position de l’assiette. » page 300.

On peut donc si l’on est un tant soit peu physiquement animal dans la relation avec le cheval (je traduirais par : à l’écoute et proche de ses mouvements) parvenir à faire en sorte de ne pas le gêner.

Amicalement.

A Philippe,

Tiens, l'évocation de "La main du maître" me rappelle le cheval Bartchuk, au Douxième Cuirassier.

J'y ai posé mes fesses de jeune sagoin deux ans après le passage d'Espérey. Il y avait encore de beaux restes.

Cela ne nous rajeunit pas...

Vous avez su extraire un passage très approprié d'un bouquin touffu et difficile dont j'avoue avoir lu la fin en diagonale,malgré son évidente richesse.

Je m'y remets dés que possible.

Cordialement.

Frédérique Venin pour l'expliquation exacte il faut voir avec Seera c'est elle la pro du tapis a capteur.....
isa

Bonjour Frédéric,

Votre dernier message contredit pour moi ce à quoi j'adhérais (phrase de P. Farnault) au tout début de ce post qui disait qu'à trop vouloir bien se tenir on nuit à une assiette polie et liante. Quand bien même vous trouveriez une "solution par la physique", ce n'est pas pour autant que vous parviendriez à avoir une assiette parfaite à cheval.
Beaucoup d'équitants connaissent la théorie mais ne savent pas se tenir à cheval pour autant, d'autres excellent à cheval mais ne parviennent pas à transmettre leur savoir.

Si c'était si simple... Donc oui pour moi le dressage est affaire d'empirisme; monter, monter, monter et monter encore pour parfaire son assiette. Par contre je serais très intéressée pour de tester le simulateur, j'espère pouvoir un jour le faire.

cette histoire de peser 3 fois son poids me laisse pour le moins perplexe !
ça voudrait dire qu'une femme d'une cinquantaine de kilos en pèserait 150 ? là , j'ai vaiment du mal à adhérer , ce n'est pas crédible !
j'ai dans mes élève sune grande femme charpentée qui fait 100 kilos , du coup le cheval en subirait 300 selon l'option de fonctionnement ? eh ben vu sa façon de se déplacer il est très fort !
non , vraiment , il y a un truc qui m'échappe là!

cette histoire de peser 3 fois son poids me laisse pour le moins perplexe !

C'est parce qu'en réalité il ne s'agit pas de poids mais de ce qu'on appelle l'énergie cinétique, l'énergie que possède un corps du fait de son MOUVEMENT.
Cette énergie se calcule avec la formule qu'Isa a déjà donnée :
energie= 1/2 * masse * (vitesse au carré)
L'énergie s'exprime en joule, la masse en kg et la vitesse en km/h.
Et quand un corps en mouvement arrête son mouvement du fait d'un choc avec une surface, c'est avec cette énergie là qu'il tape sur la surface et c'est ce qui explique le "x fois son poids".
C'est ce qu'on voit très clairement dans les crash-tests de la Sécurité Routière. La violence du choc dépend de l'énergie possédée par le mannequin, fonction du poids du mannequin et de la vitesse du véhicule
Et sur le dos du cheval c'est pareil quand le cavalier se tape les fesses dans la selle: s'il décolle beaucoup il a plus de vitesse quand il "atterri" et le choc est plus intense.
A la limite, s'il ne décolle pas du tout, la vitesse est nulle et l'énergie est nulle ! C'est ce qui se passe sur un cheval à l'arrêt si le cavalier ne bouge pas non plus.

Continuons sur la lancée de Madame Chanal...

Naguère, nos instructeurs dirigeaient leurs reprises à cheval, restant de longues minutes, à l'arrêt en bout de diagonale.

Rênes posées sur l'encolure, leurs montures ne semblaient
guère plus stressées qu'une charolaise contemplant pour la millième fois le passage du Paris-Lyon de 07 H 45...

Et puis, lorsqu'il nous mettaient au tape-cul, ils en profitaient pour travailler leurs montures. Si bien, que cela nous faisait une occupation, de les regarder, et un peu oublier nos douloureux efforts.

Tout cela pour dire que le zéro-variation de pression dont on ne peut être sûr qu'à l'arrêt, ne ferait-il pas du stationnement une base d'apprentissage pour le jeune cavalier et le jeune cheval? (Pas commerciale, je le concède.)

Voilà qu'il délire...

Je remarque que seuls les pratiquants d'équitations d'utilité ( garde des troupeaux, etc) pratiquent le stationnement, de part les nécessités même de leur boulot.

Allons, avouons, combien de millièmes de seconde restons-nous à l'arrêt au cours d'une séance d'une heure?

La réponse devrait nous faire honte.

Combien de temps laissons-nous à notre cheval savourez l'honneur et le confort de nous porter avec le zéro-variation de pression garanti?

Le stationnement pourrait-il devenir la référence, pour le cheval du bien-être sous la selle?

De plus en plus loin dans le délire:

Peut-on rêver que le cheval soit assez intelligent pour se dire: "Qu'ai-je à faire pour que mon cocher, quand je trotte ou galope soit le moins balloté possible? Ce dont je serais le premier bénéficiaire".

(Je vous entends hurler que l'économie du cheval de club lui retire tout brillant, on est d'accord...)

"Comment utiliser au mieux ma carcasse pour que je souffre le moins possible de ce qu'ils appellent, là-haut, l'équitation?"

"Comment dois-je faire, moi cheval pour être aussi peinard et confortable en mouvement qu'à l'arrêt?"

Je m'inspire de ce concept: "En veillant au confort de votre monture (ce confort qu'il apprécie à l'arrêt) celle-ci, en échange, prendra soin du votre..."

Si ce délire vous inspire, je serais heureux de vous lire.

Une remarque: Avant de jouer, c'est-à-dire d'attaquer le "mouvement", le musicien prend son plaisir à faire vibrer une corde, tout bêtement. Il n'est pas encore dans la musique, il reprend sensuellement contact avec son instrument. Il travaille à l'arrêt.

Amitiés.

Très intéressant Piotr, merci d'avoir joué le jeu! Vous marquez un point... ;-)