De l'impact de l'assiette

Par Piotr: Que l'on pèse sur la fesse gauche ou droite, le cheval fera ce qu'on lui aura appris de faire.

Je ne suis pas vraiment d'accord (je dis "pas vraiment" car je ne veux pas affirmer). Si vous mettez plus de poids sur la fesse gauche, le cheval va "rattraper" le mouvement en se portant vers la gauche. Je l'ai toujours vérifié jusqu'à maintenant à cheval, et Karl dit la même chose il me semble. Comment voulez-vous faire un appuyer vers la gauche si votre poids du corps est à l'extérieur? Vous imaginez l'effort du cheval? Entre le fait de devoir rattraper votre poids pour récupérer son équilibre, et le fait qu'on lui demande d'évoluer dans la direction inverse.. D'ailleurs en général le cheval n'y parvient pas, il s'accule ou n'est pas du tout dans un mouvement développé et en avant. Et c'est là que je me rends compte en réfléchissant un peu que je me trompe et que je dois faire énormément attention à mon poids du corps. Le cheval professeur...
Pour moi c'est çà l'effet "orange" ou "boule" comme vous voudrez, le cheval se porte là il doit rattraper le poids de la fesse.

J'ai tout faux???

Message édité par: chapal, à: 2008/10/09 19:55

POur que la démonstration soit valide, il faudrait :

_ être sûr que lorsque vous vous déportez à gauche votre jambe droite n'agisse pas ;
_ que votre cheval ne soit éduqué à l'appuyer uniquement avec ladite fesse gauche, essayez le même appuyé jambe droite en l'air par exemple ;
_ que votre cheval soit derrière vous, nonchalant et prompt par manque d'inertie à se laisser aller (à tomber) d'un côté ou de l'autre à la moindre modification d'équilibre. Afin de vérifier cette hypothèse, mettez dans un galop soutenu, et retentez l'experience de l'appuyer avec votre jambe droite complètement relevée. Tachez de ne pas vous faire mal, et de nous envoyer une vidéo.

Enfin, si quelqu'un en a les connaissances, il doit bien avoir des érudits en physiques ici, qu'il nous fasse 2 schémas "bilans des forces" d'un cavalier sur son cheval à l'arrêt et en mouvement, afin que l'on en puisse tirer des conclusions purements physqiues.

PS : Pourquoi les chevaux de voltige en ligne ne se déportent pas d'un mètre alors que les cavaliers virevoltent de part et d'autre de leur corps dans des amplitudes bien plus importantes que nous assis sur leur dos pouvons en être capables?

Fred

Merci pour votre réponse. Du coup çà me tracasse. Il faut que j'y réfléchisse encore...

Et ce qui en ressortira, c'est que vous n'avez pas tort.

Il y a un lien entre l'assiette et la locomotion, mais vous l'aurez intellectualisé, alors vous ne le subirez plus, vous le contrôlerez, vous lui attribuerez une fonction, il sera vôtre et sera un outil supplémentaire dans la communication avec votre compagnon.

Alors nous en sortirons grandis car l'empirisme tue la reflexion et la progression.

Cordialement
Fred

Message édité par: venin, à: 2008/10/09 20:51

:-)

Merci

Fred

Du coup je suis entrain de revisionner le DVD de P. Karl qui dit sur les variations de poids: " les régles de l'équilibre sont les mêmes pour tout le monde sur cette planète". C'est donc bien pour lui une question d'équilibre..

L'équilibre va aussi dépendre à mon avis du pli du cheval. Poids sur la fesse droite pour une épaule en dedans à droite, et normalement sur un jeune pour un départ au galop à droite vous mettez le poids à l'extérieur pour soulager l'antérieur mais votre pli est à l'extérieur... Je continue de penser qu'il s'agit d'équilibre ou de déséquibre d'où l'effet de l'orange.

Pour moi le cheval de voltige n'entre pas en ligne de compte car il est généralement enrêné, plié, bien en équilibre. Les sauts du voltigeur sont légers et le voltigeur n'est pas cavalier et n'est pas assis profondément dans sa selle.

A ce titre je n'arrive pas à raisonner l'impact direct que nous pourrions avoir sur sa locomotion.
de plus c'est un être vivant, il y a donc quantités de mécanismes inconscients qui affectent le maintien de sa posture.

Pour ce qui est de raisonner selon les lois de la physique...bien compliqué. Cavalier et cheval constituent un système dont les 2 éléments ne sont pas solidaires, l'application des forces peut varier d'un instant à l'autre

Il parait cependant que le cheval n'est en fait pas vraiment conçu pour qu'on lui monte sur le dos. Et que nous aurions tendance, pour notre confort, à nous poser sur la partie la plus faible de l'animal.
D'où un certain déséquilibre, qu'il est bien obligé de compenser comme il le peut
Supposons un humain marchant à quatre pattes avec sur son dos un petit singe (pour essayer de garder la proportion) Si le singe se tient tranquille, sa monture ne le sentira pas ; mais s'il se met à sauter et s'agiter, la monture en sera peut-être déstabilisée ?

L'équilibre est l'état d'un corps ou d'un système dans lequel la somme des forces et des couples subit par les différents éléments du système sont nulles.

C'est à dire qu'aucune des forces en présence ne provoque le mouvement du système.

Les règles de l'équilibre sont effectivement les mêmes pour tout ce qui est soumis à l'attraction terrestre, cela étant, l'impact des variations des forces sera différent en fonction (dans le désordre) :
_ de leur direction
_ de leur masse par rapport au système (rapport cavalier/cheval)
_ du nombre d'appui au sol (la sphère a une surface très faible de contact avec le sol, le cheval en a 4 très écartées sous la masse du cavalier proportionnellement faible par rapport à sa masse)

Quand bien même vous tordez l'encolure au maximum de votre cheval à droite, vous vous jettez à gauche, si celui ci a comme comportement acquis d'aller à droite, rien ne l'en empechera.
Ici n'agissent pas les forces physiques du poids du corps du cavalier sur le cheval, mais le poids psychique des interprétations de ce dernier par rapport à ce qu'on lui a appris.

De plus, je rappelle que les chevaux de voltige en ligne (cosaque) ne sont JAMAIS enrênés.

L'exemple avec le singe est bon, encore faudrait il que celui ci ai ses jambes qui descendent le long de notre corpset quand bien même, je pense que nous ne serions pas beaucoup destabilisés par sa masse comparé aux coup que nous prendrions dans la bouche par son manque de fixité.
Peut être est-ce la une piste : L'assiette sans impact physique sur le cheval permet l'utilisation précise des aides prépondérantes?

Fred

Message édité par: venin, à: 2008/10/09 21:52

Quand bien même vous tordez l'encolure au maximum de votre cheval à droite, vous vous jettez à gauche, si celui ci a comme comportement acquis d'aller à droite, rien ne l'en empechera.

Evidemment si vous parlez de résistance et de défense du cheval, les paramètres ne sont plus les mêmes. Personnellement je parle d'un cheval cadencé avec une bonne locomotion et un cavalier bien assis dans sa selle jouant de l'effet d'équilibre. Si le cheval a décidé de se défendre biensûr qu'à la force de ses postérieurs il pourra sortir du couloir des aides.

Pour la voltige je ne pensais pas à la discipline cosaque. Pour donner à nouveau mon avis, pour garder l'équilibre il y a ici nullité des forces grâce à la force de propulsion vers l'avant du cheval (ils sont toujours plein galop pour maintenir leur équilibre). Et j'ai souvent vu ces chevaux-là, à force de passage et de fatigue, déportés sur le côté par le poids de leur cavalier qui continuent ses figures.

Message édité par: chapal, à: 2008/10/09 22:18

Et lorsque votre cheval est cadencé et avec une bonne locomotion, ses forces propulsives sont elles nulles?

Le cas échéant, ces forces servants à mobiliser 650 kg avec cadence energie peuvent elles être perturbées par notre assise bien placée au non loin de son centre de gravité et plus ou moins solidement amarée?

Je pense même que dans ce cas, si une faute d'assiette du cheval induit une modification du mouvement, c'est que l'impulsion n'est pas suffisante, que les forces mises en oeuvre par les postérieurs manquent et qu'alors le cheval, comme un vélo à l'arrêt est prêt a tomber des deux côtés...

Bonne nuit
fred