Relation cheval / cavalier
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L’amour que l’on donne (en général) n’est-il pas en rapport avec l’envie de faire plaisir ?
Est-ce que le plaisir éventuel d’un cheval peut-être proportionnel à la qualité de l’amour transmis dans son éducation par le cavalier ?
Si la relation cavalier/cheval sacrifie le plaisir évident de vivre du cheval, il vaudrait mieux aller faire… du jardinage. (quoique entendre le cri d’une laitue que l’on coupe soit assez difficile à supporter).
Je fais plaisir à mon cheval en lui donnant de l’exercice ; il en retire une telle assurance ensuite en étant volontaire, franc, en bonne santé, etc. que son bonheur est palpable.
Je ressens la même chose lorsque j’ai fait un effort physique. Temple Grandin dans « L’Interprète des animaux » explique que tous les mammifères ont certainement des sentiments identiques. Je ressens le bonheur de mon cheval.
J’ai trouvé : remplaçons « plaisir » par le mot « bonheur » ! Mais c’est vous, Juliette, qui l’avez prononcé en premier.
Ai-je été convaincant ? Amicalement. Bye.
Je ne trouve rien d’original dans le fait d’affirmer que le cheval est plus heureux sans l’homme (désolé, Monsieur Blondeau)
Pour avoir fait partie du groupe qui a rencontré Mr Blondeau, je tiens à remettre cette phrase dans son contexte car elle porte à confusion.
Quand des personnes viennent le voir pour appliquer les méthodes douces à leur relation avec leur cheval, il essaie d'abord de cerner leurs objectifs. Si la personne n'a pas l'intention de faire "travailler" son cheval et veut lui offrir une vie sans contrainte, le pré est une solution.
Mais il ne dit pas que c'est la seule façon d'envisager une relation harmonieuse avec son cheval ! (heureusement pour lui sinon il arrêterait de travailler ...).
Il explique ensuite que méthode douce ne signifie pas absence de contrainte (comme légèreté ne signifie pas absence de contact). Sa méthode repose sur la traction=l'attraction, au contraire de celles qui reposent sur l'instinct de fuite pour amener le cheval vers l'homme.
Oui Philippe vous êtes convainquant ,
Je tenais simplement à souligner cette déformation qui tend à faire de l'antropomorphisme en prêtant aux chevaux des conceptions et sentiments humains ... alors bien sûr qu'il faut aimer et que cela se transmettra au cheval , simplement il ne faut pas oublier que n'étant pas de la même espèce , nous ne sommes pas sur le même plan , cheval et cavalier .
Bonjour,
Plaisir, bonheur, le cheval est mal connu des équitants.
Les hommes émerveillés par la splendeur des chevaux, ont voulu les domestiquer. Cependant, parmi tous les animaux domestiques, le cheval est (resté) le plus sauvage. L’imprégnation humaine, n’a pas été très véhiculée par l’ADN pour augmenter les caractères innés. Cette domestication est donc très illusoire et se limite aux acquis,
L’homme ayant décidé, au mépris du cheval, de se l’approprier, a voulu lui imposer son comportement vital. Ainsi est né l’anthropomorphisme équin. Est-ce toujours possible aux chevaux ?
— Les chevaux sont des migrateurs, voués à la marche, leur système veineux est, dans les membres, dépourvu de valvules. La marche est donc vitale et accélère la circulation de retour, ce qui explique les inflammations spectaculaires des membres des chevaux immobilisés. (L’homme est un sédentaire.)
— Ce migrateur est un herbivore dont le système digestif (dont la flore) est fait pour digérer la cellulose. L'herbivore n’est pas granivore, et encore moins "granulativore". De plus on estime qu’un cheval peut digérer environ 3 % de son poids en amidon (grains).
— Migrateur, herbivore, il est aussi un hépatique. En effet, les chevaux n’ont pas de vésicule biliaire, leurs repas doivent être légers et constants : au cours des pérégrinations pour garantir l'efficacité des fuites.
— Migrateur, herbivore, hépatique, et peureux, il doit, pour éviter les intoxications (biliaires et hormonales : l’adrénaline par exemple), pouvoir fuir afin d'évacuer les surproductions de toxines liées aux stress. (Inhibition de l’action). Un cheval retenu dans ses fuites est en danger.
Une maladie ne survient jamais "ex nihilo" mais est toujours précédée par une intoxication affaiblissant le cheval contraint.
Il appartient donc aux équitants de considérer que trop souvent les chevaux ont une vie de prisonniers partagée entre la cellule (box) et la cour (carrière)et un geôlier.
Les techniques de N. Blondeau sont à cet égard des plus profitables : traction/attraction s’oppose au stress.
L'Homme, censé être "intelligent" doit rendre au cheval prisonnier, les conditions de vie compatibles à sa constitution.
Le "bonheur du cheval" me laisse perplexe, mais il y a des chevaux plus ou moins contraints. la contrainte, la coercition ne sont pas exclusivement des affaires de cavaliers.
Cordialement, Bruno
Message édité par: BLB, à: 2007/12/19 10:33
Bonjour,
de mémoire, lors d'un colloque à l'ENE sur l'éthologie fin des années 90, des scientifiques avaient fait un compte-rendu d'observations sur les éléments essentiels au comfort du cheval. J'ai retenu (car cela m'a surprise) qu'en dehors des éléments qui paraissent évidents comme l'espace et la nourriture, il est très important pour un cheval d'avoir des contacts avec l'autres chevaux, notamment au pré, mais aussi d'avoir des stimuli intellectuels. Il en ressortait qu'un cheval au pré avec des congénères non travaillé était moins "heureux" qu'un cheval au pré travaillé.
J'ai le livre du colloque à la maison et peux fournir plus de détails à ceux que cela intéresse.
C'est un livre par ailleurs très intéressant car il se réfère à l'éthologie scientifique. Je le relis régulièrement
Cordialement
Bonjour,
Voici un lien pour ceux qui sont intéressés par une autre approche, plus naturel de la relation homme-cheval http://www.cheval-nature.com/
-Ai-je été convaincant ? J’ai écrit cette phrase en plaisantant et un peu par provocation.
Il faut lire Mme. Temple Grandin qui a été autiste et qui s’en est sorti.
http://www.odilejacob.fr/catalogue/index.php?op=par_auteur&auteur=262&ca...
Ne pas croire au bonheur (ou au plaisir) possible d’un cheval est une pensée prudente et certainement exagérée de notre part.
Nous avons tout de même la faculté de sentir, de ressentir… Dans l’échange cavalier/cheval, si cette notion n’est pas complète chez l’homme il y a un problème évident.
Je suis humain et je dois, dans le contexte actuel qui a tendance à nous éloigner de la nature, trouver et même créer le bonheur dont j’ai besoin pour rester équilibré ; ceux avec qui je vis y trouvent probablement leur intérêt. J’ai la même approche responsable dans la relation établie avec un cheval éloigné de son cadre naturel.
Dans le fascicule dont parle Antoinette, il y a une phrase de Pat Parelli qui devrait nous permettre de cultiver sans se tromper le bonheur naturel du cheval : « Le secret est d’avoir avec les chevaux les mains qui se ferment très doucement et qui s’ouvrent très vite. » Elle est remarquablement adaptée à la nature du cheval et entre dans les principes applicables dans la pratique de l’équitation. Bien amicalement. Bye.
Message édité par: phfarnault, à: 2007/12/19 21:58
Les "gens de chevaux" que j'ai cotoyé avaient tous cette capacité de se mettre à la place des chevaux, de "penser" cheval avec l'heureuse conséquence de mettre les chevaux à leur aise dans l'apprentissage et surtout dans la rééducation.
J'ai appris que cette qualité avait un nom: l'empathie.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Empathie
Il est interéssant pour ceux qui souhaitent améliorer leur relation avec les chevaux de savoir que:
"L'empathie, contrairement à la sympathie qui est spontanée (relativement à une identification = attirance ou rejet) est une pratique intellectuelle qui, par définition, s'enseigne et s'apprend."
A partir de là, on ne peut qu'être attentif aux dernières études sur le confort de vie et de travail de nos chevaux:
vie hors box, alimentation, contact avec d'autres chevaux et selles sans arçon, pieds non ferrés, éducation sans mors...
C'est notre responsabilité pour avoir apprivoisé nos amis les chevaux.
(Parole de Renard! °)...)
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Message édité par: PODER, à: 2007/12/19 20:07
Bonjour,
Vos réponses témoignent d'une bonne connaissance d'internet.
Être attentif : Mais, comment l'être, lorsque l'on ne connait pas bien la constitution des chevaux à une époque où l'on se contente des conseils pratiques lancés par les représentants de commerce ?
Je dis cela à en juger par les quantités de granulés données,la distribution de grain aplati(amidon),les interdits de fuite, les rationnements qui ne peuvent pas contribuer au bon équilibre des chevaux.
Cordialement.
Au risque de vous décevoir ,je ne vois pas bien comment mesurer le degré de bonheur équin .
Je peux savoir si mon cheval est dans une situation de confort , en présence ou non d'un stress ,s'il se livre volontiers ou se retiens ...etc mais son plaisir ?