Skip to main content

Divers

71 réponses [Dernière contribution]
Anonyme
Déconnecté
Inscrit: 28/08/2011

J’ai un profond respect pour les écuyers-professeurs qui ont dressé de nombreux chevaux, qui ont transmis à leurs élèves ce que leur talent et leur expérience leur ont permis de découvrir et qui ont pris beaucoup de leur temps pour rédiger minutieusement leur enseignement oral. Pour toutes ces raisons et bien que n’étant que très occasionnellement un pratiquant de sa discipline, je peux dire sans flagornerie que mon respect va aussi à Jean d’Orgeix.

Je dois cependant dire que la démarche qui vise à convaincre le forum que la colonne vertébrale du cheval ne peut s’incurver ni latéralement ni verticalement me laissent perplexe.

Nous connaissons tous le goût de la provocation et le ton incisif de Jean d’Orgeix. La remise en question des dogmes me paraît une bonne démarche et le fait d’aller à contre courant ne me gène pas. En son temps Galilée avait défendu une thèse qui allait à l’encontre de la pensée officielle, il faillit même y perdre la vie. Sa conception était la bonne et elle permit des avancées considérables dans la connaissance universelle que le maintien de la thèse officielle aurait paralysées. Mais je n’oublie pas que beaucoup des thèses « à contre courant » n’ont pas ouvert au progrès. Je ne suis pas opposé aux théories hétérodoxes mais je reste sur ma réserve quand elles ne sont pas imprégnées de prudence et de tolérance.

Je suis médecin, donc pas vétérinaire. Je connais moins bien l’anatomie du cheval que celle de l’homme mais il ne doit pas y avoir de différence fondamentale dans « l’arrangement » des vertèbres des rachis de ces deux mammifères. A ma connaissance les apophyses transverses et épineuses des vertèbres dorsales et lombaires du cheval ne sont pas soudées et il doit bien y avoir des disques non rigides entre chaque vertèbre. Si les mouvements relatifs des vertèbres entre elles sont peu importants, ils existent, du moins « potentiellement ». C’est, entre autre, l’amplitude de ces petits mouvements que l’on cherche à augmenter par les assouplissements qui sont pratiqués dans certains sports humains et dans la danse. J’ai tendance à penser qu’il en est de même pour nos chevaux.

En quoi la thèse d’une colonne vertébrale équine incapable d’incurvation apporte-t-elle un espoir de perfectionnement dans l’accession à la Légèreté ? Et si elle n’offre pas de progrès indiscutable pour obtenir ou promouvoir cette légèreté, est-il utile de vouloir convaincre le forum d’Allège-Idéal. Je reconnais à chacun le droit d’avoir ses propres convictions mais mon humanisme se révolte lorsque je vois poindre les tentatives de les imposer par la force des mots et leur répétition en raillant celles qu´elles veulent "combatre".

Je sais que mon intervention risque de déchaîner les commentaires des tenants de la non flexibilité du cheval. Et si nous rompions là ? Un des intervenants a dit en substance que la colonne vertébrale du cheval ne pouvait pas s’incurver mais qu’on en avait pourtant la sensation. Pourquoi ne pas s’en tenir là et accepter que l’équitation ne soit pas une science exacte mais surtout affaire de sentiments ?

Je veux bien admettre que l’on ne « voit » pas, ou mal, s’incurver la colonne vertébrale du cheval si on laisse, ceux qui le souhaitent, « sentir » et rechercher cette incurvation.

Monsieur d’Orgeix, ne prenez pas ombrage de ces propos, nous avons bien trop besoin de notre coprésident fondateur et de sa combativité intacte pour défendre la légèreté dans les différentes pratiques équestres.

Si la discussion se poursuit sur ce thème, je souhaite que ces lignes soient l’occasion d’échanges courtois, tolérants et constructifs.

Bien amicalement à toutes et à tous et que vive la légèreté !


Yves Delord

(par Yves Delord)