Obtenir un arrêt placé
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Bonjour,
nouvelle sur ce forum j'envisage d'emprunter vos lumières car je travaille ma jument en dressage depuis peu.
J'ai actuellement des difficultés à obtenir un placé de l'encolure à l'arrêt, pourtant la jument est bien (bas et rond) au pas, décontractée et posée sur ma main mais elle s'arrête systématiquement à l'envers, nez en l'air.
J'ai essayé de maintenir une impulsion plus forte en demandant l'arrêt, mais elle force ma main. J'essaie aussi de lui proposer de descendre la tête comme je le ferai au pas, c'est à dire en pianotant sur ma rêne intérieure vers le bas, elle s’exécute mais ne s'arrondie pas.
Que puis essayer ?
Bienvenue.
Qu'ajouter près Sandra?
Peut-être qu'une gestuelle ainsi qu'un état d'esprit adaptés de votre part peut faciliter également les choses:
Pour la transition pas / arrêt: Report de votre poids sur les cuisses, ceinture avancée, coudes fixés au corps. Pas de recul du buste mais un grandissement. Regard au loin. C'est peut-être le seul cas où l'on peu serrer les genoux.
TRAVAILLEZ LE GESTE POUR LE GESTE EN LUI-MÊME, en oubliant totalement la finalité, à savoir l'arrêt.
Les mains: Presque rien, si ce n'est de pétrir successivement la rêne droite, puis la gauche.
Important: Ramollir le tout juste avant l'arrêt complet.
***
Mais avant, pourquoi ne pas viser seulement le simple ralentissement d'une ou deux foulées de pas?
Viser... Mais sans rien viser. Sachez vous dédoubler.
***
Message édité par: pianissimo, à: 2010/11/23 23:34
Merci bien de vos réponses,
en effet je suis partisane du "dédoublage" du travail, je ne me fixe pas d'objectif strict et reviens facilement en arrière, parfois sur des bases pour aller plus loin.
Effectivement, bien que je monte ma jument depuis 10 ans, j'ai entamé le dressage avec elle il y a un an, après avoir commencé des cours dans une écurie spécialisée, cependant avec des ibériques (la mienne est un trotteur ).
Jusque là, je montais ma jument avec un contact constant mais très léger, seulement j'ai appris ces derniers temps que je devais laisser le cheval se poser sur ma main, et ne pas seulement avoir le poids des rênes, pour lui permettre d'y trouver un appui et que le cheval ne soit pas en retrait de la main. Hors je lis dans vos post différentes versions de la légèreté, tantôt celle du contact, tantôt celle de la locomotion du cheval.
Mon principal soucis est de préserver l'intégrité de mon cheval, et de pratiquer une equitation juste et propre. N'étant pas encadré lors de mon travail avec Jismie, j'ai parfois peur de mal faire, c'est pourquoi je posterais volontier des vidéos de mon travail pour solliciter votre avis.
Afin de poursuivre ma présentation voici a quoi ressemble mes séances de travail, à raison de deux ou trois fois par semaine: je travaille principalement le pas que je mets en equilibre puis je demande l'épaule en avant,puis l'épaule en dedans, hanche en dedans, et la session à la jambe.
Ensuite je demande le trot quand mon pas est correct et que la jument est bien détendue, là c'est plus difficile du fait que ce soit une trotteuse, elle a tendance à reporter son poids sur l'avant main, mais ça vient.
En fin de séance, parfois, je demande un galop en equilibre à chaque main, que je demande du pas car elle part de l'equilibre qu'elle n'a pas encore atteint au trot. Ses départs sont corrects mais elle a encore du mal a tenir son galop de travail sur le temps, là aussi ça vient. Sa morphologie se rapproche de celle d'un selle, avec une arrière main très développée et un dos très solide, ce qui lui permet d'être à l'aise au galop. Le trot reste l'allure ou elle perd le plus son equilibre.
Vos conseils sont les bienvenus.
Bonjour,
D'une façon très générale, on peut dire que le travail de deux pistes doit être précédé, accompagné et suivi par le travail des transitions (entre les trois allures et au sein de chacune).
Ainsi, il me semble hasardeux de partir en épaule en dedans si l'on doit retenir avec la main un cheval qui court (y compris au pas). Cela signe un manque de perméabilité aux rênes que pratiquement seul un travail de transition (dans l'esprit et la gestuelle indiqués) peut améliorer.
Vous évoquez une certaine aisance au galop mais qu'elle a du mal à tenir dans le temps... Voila une aubaine! Pourquoi ne pas se contenter de six foulées de galop et tenter (bien avant que les choses ne se détériorent) la transition galop / trot (avec l'assiette qui laisse passer comme indiqué)? D'un bon galop naîtra un bon trot que vous transformerez en bon pas au bout de quelques foulées.
Gardez-vous bien de vous installer dans une allure sous prétexte que çà va bien. Au contraire, quittez-là au plus vite! Douze transitions à la minute n'ont rien d'excessif, à condition de laisser de fréquents temps de repos mental rênes longues au pas ou à l'arrêt. Votre jument doit bien distinguer entre le travail et la récréation.
La perfection de vos demandes doit être votre seule préoccupation. La qualité des réponses viendra petit à petit.
J'en profite pour replacer ce proverbe de René Bacharach: "Bien dire et laisser faire..."
Bon travail!
CC
Message édité par: pianissimo, à: 2010/11/25 14:30
J'ai longtemps monté un trotteur et au début, comme beaucoup de ses congénères, il posait ses postérieurs à l'extérieur de ses antérieurs au lieu de les amener sous la masse.
En plus des exercices que vous faites déjà ou qu'on vous a conseillé plus haut, et qui permettent de faire venir un postérieur sous le cheval, il y en avait un qui marchait bien pour l'équilibrer au trot c'était, sur une volte, d'alterner le pli : tantôt à l'intérieur et tantôt à l'extérieur.
Message édité par: masterai, à: 2010/11/25 16:51
pour lui permettre d'y trouver un appui
appui? je me mefie enormement de cette definition la... appui rime avec tension et cheval sur les epaules...appui ne veux pas dire contact.
appui=poids=desequilibre=tension.... attention, c'est la l'un des plus grand probleme du dressage moderne.
si votre cheval reste en "arriere de la main" mais reponds a vos aides et effectue les mouvements demandes dans l'impulsion, ce n'est pas forcement un probleme, surtout si votre jument est sensible de la bouche.
Sandra,
"L'appui" au sens classique est synonyme de "soutien moral permanent", donc "d'accompagnement fidèle".
Tout le monde, ici, sait bien qu'il ne s'agit pas d'une cinquième patte.
Il y a un contrat de fidélité: La main accompagne la bouche, la bouche accompagne la main. C'est le contrat de confiance.
****
Pour revenir aux préoccupations de notre nouvelle ami Adeline:
La transition pas / arrêt peut être un sujet de désespoir avec certains chevaux, j'en sais quelque chose. Une piste: Outre une bonne gestuelle d'ensemble, la demander (sans l'exiger) le long du mur avec une seule rêne (essayer l'une où l'autre). Ceci représente un "petit travail de bureau" qui n'est certes pas montrable, mais qui peut payer. Suivez mon regard...
Bien amicalement,
CC
C'est justement cette subtilité du terme contact qui me pose problème.Jusque là je montais avec le poids des rênes avec cette jument, qui a la qualité d'être très fine, hors j'ai appris en dressage à avoir une certaine tension dans mes rênes que je n'avais pas l'habitude d'avoir. D'un coté je lis des choses sur la légèreté qui comprends un contact léger avec la bouche du cheval, de l'autre qu'il est nécessaire d'accepter un certain appui du cheval (non pas qu'il reporte son poids sur l'avant main)sur sa main afin de lui apporter un certain soutien.
Cependant depuis que je travaille avec une tension plus importante, j'ai malgré tout l'impression d'avoir perdu de l'impulsion et de la finesse avec Jismie.
Comme vous pouvez le constatez je teste en marchant sur la pointe des pieds !
Qu'en pensez vous alors ?
Bonjour,
Avant d’obtenir un arrêt placé, il faut obtenir correctement un arrêt simple. Le cheval a-t-il les moyens de vous obéir ?
Lors de l’essai d’un cheval, l’arrêt permet :
– de tester le niveau de sa souplesse,
– d’éprouver ses facultés à maîtriser son équilibre,
– de connaître le niveau d’appréciation de son cavalier des mouvements des postérieurs et des hanches.
– …
Vous intervenez sur l’équilibre en cours du travail. Cela met en valeur, dans des conditions normales, la perméabilité du cheval.
Or ce même cheval ne peut s’arrêter correctement. Cela dénote plutôt un défaut de perméabilité désignant un rein qui ne s’emploie pas et probablement une encolure qui amortit les actions de mains, alors que ces actions devraient passer derrière.
Donc, veillez d’abord à rendre le cheval « capable d’équilibre » (voir les premiers conseils de Sandra et de Christopher) avant d’être tenté d’intervenir soi-même.
N’hésitez pas clairement à demander l’arrêt en élevant vos mains, attention : le cheval doit sentir que la fermeté des mains provient de l’assiette et non pas des mains elles-mêmes.
Le report du poids du corps sur les cuisses (proposé par Christopher) donne de la fermeté à l’assiette, libère le dos du cheval, s’oppose en partie au mouvement en avant du cheval si le tronc avance un peu.
(En ce qui me concerne, j’obtiens très rapidement l’arrêt, d’un cheval qui ne le fait pas facilement, en serrant les cuisses avec une main fixe. Le cheval obéit plus vite au serrement de cuisses après habitude que à l’action de la main).
Le seul fait de lever distinctement (voire exagérément) les mains, sans recul ni pression, met le cheval en disposition de s’arrêter. Plus tard les mains seront abaissées.
En fait, pour aider à comprendre le terme de la « perméabilité », l’action du cavalier -qui demande un arrêt- doit tendre en premier à « éteindre » l’arrière main du cheval.
Le cheval pourra obéir plus aisément avec une arrière main forte et capable de maintenir l’équilibre du corps du cheval.
Ce n’est pas facile de dire : voilà une ordonnance pour votre cheval ! car se rendre compte de la réalité au travers d’écrits n’est réellement pas évidente. Prenez donc cela comme des généralités, celle-ci pouvant être modifiées par les autres intervenants, bien sûr.
Amicalement.
Bienvenue sur le forum!
Les transitions avec la nuque en place sont les plus difficiles a obtenir et ne s'obtiennent qu'apres une gymnastique et un travail de plusieurs annees, il s'agit la de peaufinage d'un travail deja bien avance.
Avant de vous preocupper du bout de devant, il est important de fortifier et d'equilibrer le "moteur" arriere.
Le placer est une consequence naturelle du travail en equilibre et souvent arrive de lui meme une fois que le cheval est en equilibre.
On n'obteint pas l'equilibre en Forcant le bout de devant dans un placer artificiel. C'est un ecueil.
Si la jument se met le nez en l'air c'est qu'elle essaye de se reporter son poids tout en utilisant votre main pour comme 5 eme roue pour s'y appuyer et eviter de faire l'effort de s'engager de l'arriere main. Je suis sure ausi qu'elle ne s'arrete pas droit et devie son arreire main sur le cote pour eviter l'effort.
Essayez , dans un premier temps de faire des transitions descendantes renes longues ( sans contact) a la voix.
Cela va l'aider a figurer d'elle meme comment utiliser son equilibre naturel, mais aussi pour vous de sentir, via votre assiette, sa maniere de s'equilibrer, et perdre l'habitude de s'appuyer sur votre main.
Developper le moteur arriere va passer par le travail des transitions, des courbes et de l'epaule en dedans. L'epaule en dedans est la voie, la seule, qui va vous permettre d'obtenir le placer juste avec un cheval en equilibre, donc leger, dans son contact.
Tout un programme en perspective!
N'hesitez pas a mettre des photos et des videos de votre travail. L'association peut aussi vous aider a trouver un enseignant qui peut vous accompagner sur le chemin.
Sandra Mesrine