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La hauteur relative du garrot

66 réponses [Dernière contribution]
Webmaster
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Inscrit: 16/05/2011

Pour illustrer :

Nicole LAHM - Webmaster

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Merci chère Nicole pour vos belles photos.

Une pareille étude avec des moyens d'investigation poussés pourrait faire l'objet d'un livre. Restons-en aux photos.

Je prends ces deux exemples comme illustration car ce que font les uns ne peut être fait par les autres et réciproquement.

Voyons les porteurs, l'observation paroxystique du galop nous éclaire.

Sur un hippodrome, l'engagement des postérieurs (temps de suspension) ne se limite pas au balancement des membres autour de l'articulation coxo-fémorale comme nous le voyons sur un rectangle.
L'engagement du galop de courses fait aussi intervenir le rachis :
— l'articulation lombo-sacrée
— la flexion des lombaires
— la flexion des dorsales (garrot compris)
— la flexion des dernières cervicales
— l'articulation atlas/crane.
Une onde parcourt le rachis afin de permettre l'engagement total.
Cette mise en œuvre, demande de la hauteur et du temps. (il me faudrait un film ralenti). C'est un mi temps entre la marche et le vol.

Cette capacité physique est présente et efficace chez les chevaux ayant une grande mobilité d'épaule et donc, une épaule oblique qui implique le garrot long et mobile.

Dans ce prodigieux galop, les antérieurs ne servent que d'amortisseurs juste avant que les postérieurs retrouvant le sol loin devant, recommence une propulsion. cet amortisseur reçoit le poids du cheval mais aussi du jockey dont la masse influence considérablement la locomotion (le jockey lourd réduit le temps et la hauteur du planer). Un galopeur qui pioche (traction des antérieurs) a, pour sa spécialité, un mauvais galop.

Il s'agit là des capacités physiques observables chez tous les champions. C'est la condition du résultat.

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Chez nos tireurs qui ne sont pas des spécialistes du galop, nous étudierons leur allure de prédilection dans l'effort : le pas.
Le pas est une allure à 4 temps égaux.

Dans le pas de traction, le cheval pousse des postérieurs et tire des antérieurs. (le galop est toujours "pioché")
La propulsion est donnée par les postérieurs en direction des épaules et assistée par celles-ci sur lesquelles repose le collier.
La transmission solide de cette force est assurée par le rachis. La musculature dorsale doit donc "empiler" les corps vertébraux le plus droit possible jusqu'au garrot. Le jeux de l'encolure servira à parfaire cet alignement.
Plus la mise en ligne sera rectiligne, plus la transmission sera efficace.

Un garrot noyé, court, (apophyses courtes) favorise le rachis droit. Plus les tireurs ont le garrot haut, plus ils tractent vers le haut, mais moins ils sont performants.

Rajoutons que cette organisation vertébrale s'oppose au travail "rebondissant" du dos et donc au confort du cheval et du cavalier. on pourrait dresser un catalogue de toutes les conséquences.

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L'équitation et la grande adresse du cavalier sont une chose, mais les dispositions physiques limiteront toujours les résultats.
Tout "dresseur" (ou entraîneur) trouve ses limites chez le cheval.

J'en profite pour dire aussi que sur un rectangle, on ne juge pas le perfectionnement du cheval (jugement relatif), mais l'exploitation dans l'absolue de la structure du cheval (comme sur un champ de courses).

On pourra reprendre cela le 20 juin à l'invitation d'Yves Katz.

Amicalement.

Message édité par: BLB, à: 2010/05/08 14:14

 

Webmaster
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Inscrit: 16/05/2011

Une pareille étude avec des moyens d'investigation poussés pourrait faire l'objet d'un livre.

Surtout que mes photos ne viennent pas d'un appareil photo mais des films que je fais au camescope et que je peux passer image par image en sélectionnant l'image qui va bien. Et c'est vrai qu'on en voit des choses !
(galopade en concours complet)

Message édité par: masterai, à: 2010/05/08 19:22

Nicole LAHM - Webmaster

KAPLAN Michel
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Inscrit: 17/03/2006

Merci Bruno et Nicole,

Vous sortez du confinement de mon analyse pas à pas ; mais, merci pour les photos de Nicole qui montrent bien le jeu des épaules ; et, merci Bruno qui confirme le besoin de leur mobilité :

"Cette capacité physique est présente et efficace chez les chevaux ayant une grande mobilité d'épaule…"

Ayant observé et manipulé des chevaux dont le sommet du garrot avait été fracturé ; j’ai peine à croire que la longueur des apophyses du garrot ait de l’effet sur la locomotion du cheval ; je concède qu’en général les chevaux qui ont un garrot long ont des épaules longues et obliques, donc elles sont souvent mobiles.

Permettez-moi de revenir au cheval de pieds ferme que nous observions ; à quel moment pouvons-nous dire qu’il est prêt à coopérer ?
Notre regard a réduit un peu sa méfiance, il s’est décontracté ; mais a t’on obtenu sa confiance ? Pour l’obtenir, je le répète, nous devons éliminer toutes nos tensions, surtout celles mimiquant la dominance ; si le cheval n’a pas été trop abusé il réagira vite et bien. Sinon il a besoin d’être réhabilité ; et, ça c’est un autre sujet.

Des que le cheval nous fait confiance, ses épaules au lieu de soutenir l’avant-main la porte avec un début de fierté ; ses flancs et ses naseaux nous révèlent qu’il ne retient plus sa respiration ; sa poitrine se soulève un peu ; au point de hausser un peu le sommet de ses épaules ; mais surtout la hauteur relative du sommet de son garrot augmente un tout petit peu; un pas infime peut-être, mais un pas sûrement vers la mobilisation de ses épaules.

A + tard,
Bien amicalement,
Michel

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Bonjour Michel,

Des que le cheval nous fait confiance, ses épaules au lieu de soutenir l’avant-main la porte avec un début de fierté ; ses flancs et ses naseaux nous révèlent qu’il ne retient plus sa respiration ; sa poitrine se soulève un peu ; au point de hausser un peu le sommet de ses épaules ; mais surtout la hauteur relative du sommet de son garrot augmente un tout petit peu; un pas infime peut-être, mais un pas sûrement vers la mobilisation de ses épaules.

Pour anecdote :

La prise de juments au pré.
J'ai fait de nombreux stages dans les haras de PS en Normandie.
Chaque jour, il fallait rentrer les juments au box pour la nuit.
Certaines, un peu sur l'œil, étaient difficile à prendre au licol et fuyait inquiètes, à l'approche de l'homme.

Une seule technique pour approcher la jument : se rendre à elle non pas en ligne droite mais en trajectoire serpentine.
C'était le moyen de déclarer sa relation d'égal non agressif à une jument au psychisme fragile.
C'est alors qu'elle se laissait faire, regardait les mains de l'homme en soufflant un peu (comme pour chercher une friandise) et en élevant son garrot.

le contact était établi, nous rentrions à l'écurie sans encombre.

Amicalement

 

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Autre observation :

La ligne du dessus comportant la forme du garrot nous donne beaucoup d'indication sur le cheval.

Mais une autre considération est à faire : la cravate.
Plus le rachis sera bas, plus le cheval aura des difficultés à maintenir une posture haute.

Sans pouvoir en faire une règle, plus le rachis est haut, plus le garrot est long.

Amicalement.

 

Bruno dLB.
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Inscrit: 24/11/2007

Autre réflexion complémentaire sur la posture.
Le rachis humain est vertical, l'équin : horizontal.

Nous venons de détailler le fonctionnement du garrot chez le cheval et ses implications sur la mobilité et la locomotion.

A l'époque du service militaire, les recrues étaient stimulées dans le même sens : "redressez-vous !" c'est-à-dire : d'aplomb sur les jambes, se grandir, gonfler le buste et relever la tête. (Gonfler le buste consiste à reculer ses épaules (l'équivalent du garrot du cheval mais mouvement inverse).

Lorsque l'homme à cheval "se redresse" pouces vers le haut (équilibre et fixité), la réaction du cheval est similaire !

Amicalement. bruno

 

KAPLAN Michel
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Inscrit: 17/03/2006

Bonjour

Merci Bruno pour vos anecdotes et vos observations.

C’est pour éviter toute confusion que je fais des observations séparées sur la longueur des apophyses du sommet du garrot et sur la hauteur relative du sommet du garrot.

La hauteur du rachis du cheval de pied ferme dépend des muscles qui portent le thorax et de la position du « centre d’oscillation des épaules, défini par le général Decarpentry » (Equitation Académique - Choix du cheval)

Souvent, la longueur du garrot donne la fausse impression que le cheval est bâti en montant ; c’est ce qui me fait dire que le garrot trompe l’oeil.
Des épaules trop obliques donnent l’impression que le garrot est long, mais elles placent le thorax et le rachis relativement bas ; le cheval est bâti en descendant.

Quel que soit sa structure le cheval pour qu’il puisse bien travailler doit avoir des épaules mobiles ; donc, quand le cheval nous accepte avec confiance nous devons décontracter ses épaules ; il y a plusieurs méthodes pour obtenir cette mobilité ; les meilleures manipulations stimulent l’extension des antérieurs sans la forcer ; elles commencent par des massages du bout de devant qui libèrent les muscles qui contractent les épaules et les avant-bras.
(See in English www.bigsoar.com/health.html and the links that it leads to, except static observation that I covered in the 2002 e-clinic)

Si cette approche est suivie proprement, les chevaux coopèrent avec respect et confiance ; certains observateurs me disaient que les chevaux m’aimaient. J’en ai eu la confirmation ; en plus, je pouvais observer la hauteur relative du sommet de leur garrot qui augmentait.

En effet, lorsque le cavalier se redresse et gonfle sa poitrine ; le cheval qui communique bien avec son cavalier gonfle sa poitrine pour remplir ses poumons et être prêt à bien se porter en avant au moindre signe de son cavalier dans l’esprit de la « coopération partagée. »

Amicalement,
Michel

Berthier Pascale
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Inscrit: 28/10/2009

Un peu tardivement, sorry, métier (et autre...) oblige:
Bonsoir Michel,
je reprends votre réponse ("...") afin d'y répondre à mon tour (***...***), sans trop s'attarder car -et ma dernière clinique me l'a prouvée encore- il y a des choses bien plus effectives que ce pourquoi je vais m'investir maintenant.

"Merci, dans la version nouvelle attachée j’ai précisé ce que j’entendais par « ils ».

Pour le reste, vous insistez à sortir du sujet, cela crée le désordre dans la phase analytique."

***: C'est effectivement trés difficile de rester cadré(e) dans un sujet non suffisement ennoncé et je ne suis apparement pas la seule à en sortir. Cela est tout à fait normal car un ennoncé tel que "hauteur relative du garrot" reviendrait à proposer dans un autre genre: "le sabot enveloppant le pied du cheval". Pourquoi? Parceque la hauteur du garrot n'est jamais absolue et donc -par nature- relative. Alors, si comme je le vois maintenant, le sujet avait été nommé ainsi: "approche ethologique puis bio-mécanique de la hauteur relative du garrot" , et bien il aurait été plus facile de comprendre la direction que vous voulez bien nous faire prendre ici.
Cela est d'ailleurs trés intéressant et vous montrez aussi qu'une fois de plus, on oublie bien souvent qu'un cheval en est un, bien avant d'être "utilitaire".***

"De plus, vous êtes la première personne que je rencontre qui parle de la polarité au niveau musculaire ; pour moi la polarité s’applique plutôt au niveau neurologique."

***désolée Michel, c'est peut être le terme "polarité" qui vous dérange ici mais il est un fait que certains muscles (dont le brachio-céphalique mais il y en d'autres) inversent l'emplacement de leur insertion et de leur origine. Si cela était plus connu et pris en compte, l'entraînement du cheval, jusqu'à un haut niveau, changerait parfois radicalement. Ce phénomène n'est pas seulement décrit dans des documents de langue francaise mais j'ai ici des sources en allemand qui décrivent la même chose.***

"Kinesiologiquement parlant, l’action que vous décrivez ne me semble pas correcte ; le cheval a deux muscles brachio-céphaliques ; ils sont longs et préférablement longitudinalement arrondis dans le bon sens ; la contraction d’un de ses deux muscles ne va pas nécessairement faire descendre la tête du cheval ; elle peut arrondir l’encolure et/ou la fléchir latéralement.
Je ne peux pas suivre votre raisonnement, votre cheval a-t-il un ou les deux antérieurs au sol ? A priori, je crois que le cheval dont vous parlez s’il est dans le mouvement en avant risque de tomber sur son nez ou il est en train de brouter."

***si la tête est fixe, l'un des BC agit sur un antérieur au choix (avant-bras). Si Les antérieurs sont "plantés" au sol, l'un de ces mêmes BC peut amener la tête et l'encolure vers le bas et de côté (côté du BC agissant).Donc, les polarités Origine/Insertion sont OBLIGÉES de s'inverser pour cela. Je ne peux pas croire que quelqu'un comme vous ignore cela donc je pense que c'est ma facon non-professionnelle de dire ces choses qui vous irrite.***

"Sur le 3eme point; le cheval inquiet qu'on observe va se mettre un petit peu sur les hanches avant de manifester clairement ses intentions; cela soulevera un peu son dos et sortira un peu son garrot."

***ben oui..., nous sommes d'accord.***

"Bonne clinique."
***Merci, ce fut le cas. Huits chevaux complètement différents, devenant calme en quelques secondes souvent et légers en une ou deux lecons. Le tout utilisable sur le champs par leurs cavaliers respectifs, devenant -de ce fait- eux aussi plus sereins. Merci à mon défunt Professeur et ami.***

Je continuerai à vous lire jusqu'à ce que je sois capable de rester dans le sujet donné par vous.
Amicalement
Pascale

KAPLAN Michel
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bonjour Pascale,

Dans mon premier message, j’ai fait attention de bien définir :

« Par hauteur relative, j’entends la différence entre le sommet du garrot et celui de chaque épaule d’un cheval nu se tenant au carré. »

Et, dans nos dialogues, j’ai souvent rappelé que je l’avais définie.
J’ai aussi précisé que pour moi c’était un repère qui m’indiquait la disposition du cheval ; donc, pour procéder logiquement on fait des observations statiques du cheval nu avant d’aborder les observations dynamiques ; sinon on divague facilement.

Dans tous les cours et dans tous les documents d’anatomie et de kinésiologie que j’ai étudiés, l’origine d’un muscle est définie comme son extrémité la plus centrale ou médiale, et sa terminaison ou son insertion comme son extrémité la plus radiale ou latérale.
Donc, je ne conçois pas cette notion de polarité musculaire dont vous parlez.

Kinesiologiquement, un muscle agit en se contractant ; sa contraction rapproche les deux extrémités l’une de l’autre ; si une extrémité est fixe, c’est l’autre extrémité qui bouge. C’est clair et net ; tout le monde peut comprendre ça.

Avant d’aller plus loin dans notre dialogue, pouvez-vous expliquer comment vous fixez la tête du cheval sans l’attacher à un poteau ou à deux piliers ?

Je suis content que votre clinique ait été un succès.

Amicalement,
Michel