La hauteur relative du garrot
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Garrot et croissance;
la croissance se fait depuis la conception de l'embryon pour se stabiliser tardivement chez certains sujets (autour de 6-8 ans et parfois plus).
La première phase de croissance est "constitutive" elle est ante-natale et concerne la formation de la majorité des organes (pas tous) c'est le développement embryonnaire.
La deuxième phase de croissance est post-natale et intéresse le développement des organes dont le garrot.
Durant le jeune âge et en fonction des conditions environnementales la croissance peut prendre trois formes que je classe ainsi:
— lente :
souvent présente chez des sujets ayant des souffrances physiologiques
— homothétique :
Régulière, elle produit de jolis poulains mais des sujets qui semblent ne pas finaliser leur croissance (les garrots ne sortent pas)
— hallométrique :
cette forme se fait par pics saisonniers et non-homogènes. Croissance de l'avant-main, puis de l'arrière main puis sortie et formation du garrot.
La forme et le volume du garrot sont pré-définis génétiquement. L'environnement ainsi qu'un accident peuvent modifier ce programme.
Maintenant, il est vrai que le garrot change de hauteur apparente : la cage thoracique sera plus ou moins bien soutenue entre les épaules, mais, la hauteur et l'inclinaison des apophyses ne changent pas avec une manipulation.
L'affaiblissement physiologique provoquant une perte de tonicité musculaire peut donner des informations importantes pour décider de la mise au travail du cheval.
En essayant de faire court.
Amicalement, bruno
Message édité par: BLB, à: 2010/05/05 12:34
Nicole écrit :
Pour la petite histoire, il a bien diagnostiqué et résolu un blocage au niveau du garrot mais il n'a ps remarqué de variation de hauteur relative; ça ne fait pas partie des choses qu'il regarde. Par contre, sa propriétaire et moi, qui avions observé avant cet aspect là, nous avons bien vu la différence
Bonsoir Nicole,
Votre témoignage est symptomatique.
Un blocage vertébral au garrot fait toujours trébucher les chevaux, et les rend raides dans l'EDD et l'appuyer, évidemment. Souvent, dans ce cas, le cheval contre-incurve l'encolure.
Ce que l'ostéopathe n'a pas vu mais que vous avez remarqué semble évident : Ce n'est qu'après le déblocage et des exercices que le garrot a pu reprendre ses capacités à l'élévation.
amicalement, bruno
Bonjour à tous,
Merci pour tous vos commentaires. Ils m’ont permis de corriger le texte de base.
Bruno, j’admire vos connaissances sur la conception, la naissance et la croissance des poulains ; et, je suis certain qu’on pourra en profiter plus tard. Pour l’instant, concentrons nous sur les chevaux mures destinés à porter ou à tirer.
Le tempérament est inné ; donc, il est presque immuable, mais il est à la portée de tous de changer l’attitude d’un cheval ; avant de devenir un hippiatre on me considérait comme un psychiatre du cheval, cela nous sera aussi utile plus tard.
Pascale, vous avez raison de parler des interactions bipolaires associées aux mouvements de la tête du cheval ; pour l’instant, il est bon de visionner séparément le thorax et les muscles qui le suspendent. On parlera aussi des interactions multipolaires plus tard.
Nicole, merci pour le cas que vous avez cité et vos bonnes observations.
Sandra, oui ! La selle qui blesse est parfois la cause des blocages, mais avant d’acheter des tapis orthopédiques ou des selles sur mesures, il vaut mieux essayer de rétablir la symétrie des aplombs. Ce sujet pourra aussi revenir quand notre cheval sera prêt au travail.
Voir en annexe, le nouveau texte avec ses corrections en rouge et gros caractères.
A mon avis, la première chose à faire pour évaluer un tel cheval consisterait à obtenir sa confiance. Et, le changement de la hauteur relative du sommet de son garrot sera une des indications de notre succès.
A + tard,
Bien amicalement,
Michel
Bonjour Michel,
(J'étudie les chevaux depuis longtemps : Le regard que l'on pose sur eux est immensément réducteur sans aucune considération sur leur vraie nature et leur tempérament individuel. C'est pourquoi je me réjouis de ces échanges.)
Vous écrivez :
A mon avis, la première chose à faire pour évaluer un tel cheval consisterait à obtenir sa confiance. Et, le changement de la hauteur relative du sommet de son garrot sera une des indications de notre succès.
Nous nous sommes mis d'accord sur la forme structurelle du garrot. Cette forme est innée.
La hauteur de ce garrot entre les épaules sera fonction du travail. Vous semblez même dire du rapport de dominance entre l'homme et le cheval.
Oui, mais que dans les limites offertes par la structure. (Forme squelettique du garrot)
Alors, je pense qu'il serait lieu de parler de l'évaluation — non pas du cheval — mais du potentiel du cheval.
je fais la différence entre ce qu'est le cheval et ce qu'il pourrait être avec un travail bien orienté.
Notons que le garrot participe à l'engagement comme constitutif du rachis.
Pascale, Bonjour,
A juste titre vous parlez de la position de la selle.
Par construction, plus le garrot est long, plus notre cheval portera la selle en arrière, avec la sangle loin des coudes en laissant le jeu de l'épaule libre.
— Garrot court, jeu d'épaule limité, selle avancée.
— Garrot long, jeu d'épaule ample, selle reculée.
Il est vrai aussi que trop de cavaliers s'ingénient à seller le plus en avant possible!
Amitiés, Bruno
Message édité par: BLB, à: 2010/05/06 09:04
Bonjour à tous,
Michel (merci pour votre attaché), vous écrivez:
"ils peuvent causer des réactions multipolaires"
Excusez-moi, à qui se raporte ici le "ils" ? (Je suis cavaliére avant tout et dois donc doubler d'attention pour bien suivre le sujet).
Pour être sûrs que nous parlions de la même chose et parceque cette "chose" à une importance sur la position du garrot du cheval que vous décrivez ici:
J'entend la bi-polarité du brachio-céphalique comme suit:
-quand le cheval à l'antérieur au sol, la contraction de ce muscle rapproche l'insertion de l'origine==> le cheval descend sa tête et de côté.
Or, quand le cheval descend sa tête, il baisse son encolure et le garrot descend mais -plus encore- avance (jusqu'à 25cm parfois, grâce ici a l'avancement du rebord antérieur du plateau pelvien).
-quand ce même cheval, en mouvement, lève son antérieur, la polarité "origine-insertion" s'inverse. La contraction du muscle attire alors le bras en avant.
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Dans votre description du cheval "rentrant sa tête dans ses épaules" (une bonne image pour son état psyschique, je trouve), vous assimilez 2 réactions psy à cette attitude: la soumission et la rébellion.
La rébellion ne tend t'elle pas plutôt a donner la posture de l'attaque et/ou de la fuite? Pour cela, le cheval doit se rassembler pour libérer son avant-main dans les 2 cas: l'attaque ou la fuite. Bien-sûr, ici, cela se produit sous un phénomène stressant, mais pour réaliser ce rassembler, le garrot de ce cheval ne va t'il pas devoir monter?
Sommes nous d'accord?
amicalement
Pascale
Michel écrit :
Pour l’instant, concentrons nous sur les chevaux mures destinés à porter ou à tirer.
Il est notoire que :
— le cheval qui porte le fait bien avec une épaule oblique donc souvent un garrot long.
— le cheval qui tire le fait bien avec une épaule droite donc souvent un garrot court et bas.
J'ai mon idée pour justifier cela, et je serai ravi de requérir votre point de vue.
amicalement.
Bonjour Bruno,
(J'étudie les chevaux depuis longtemps : Le regard que l'on pose sur eux est immensément réducteur sans aucune considération sur leur vraie nature et leur tempérament individuel. C'est pourquoi je me réjouis de ces échanges.)
Moi aussi, j’étudie les chevaux depuis longtemps.
J’ai commencé à les masser et à les manipuler en 1975 ; et, j’ai obtenu des résultats très positifs ; Mary Wanless qui a observé de près mon travail lui a consacré deux pages dans son livre « For the Good of the Horse ».
En Octobre, cela va faire 65 ans que je commençais à monter des chevaux de toutes sortes ; dans les 4 premières années, j’ai tenu une liste des premiers 1000 chevaux que j’ai montés à Fontainebleau ; d’abord sous la tutelle du Capitaine Courtecuisse qui m’utilisait pour débourrer ses jeunes chevaux ; et, surtout dans le premier groupe de 6 jeunes civils acceptés par le Cadre Noir ; j’en étais le plus jeune ; nous suivions un programme chargé suivi de près par le Commandant de Mainvielle et le Capitaine Margot ; nous formions le groupe qui espérait pouvoir représenter la France aux Jeux Olympiques après la fin de la guerre.
Par la suite, j’ai monté plus de 1500 chevaux, surtout en France, en Angleterre, en Algérie, au Canada, aux USA, et au Brésil.
Partout, je partageais mon expérience avec les cavaliers et les propriétaires des centres équestres que je visitais; entre autres, le club hippique que j’avais créé pour mon école des TP aux écuries des Laboratoires Roussel, les Poney Clubs de Liverpool, de Calgary, et ceux de la région nord de San Francisco, aussi tous les plus grands clubs de Sao Paulo qui logent tous des centaines de chevaux et plus de milles au Jockey Club ; excellents territoires pour étudier nos amis les chevaux.
Pratiquement tous les chevaux que j’approchais et que je touchais avaient confiance en moi ; même ceux qui avaient la réputation de ne pas aimer les hommes ; les chevaux les plus maltraités dans leur passé ou criblés de douleurs me montraient leur inquiétude ; je leur donnais l’espace et le temps de m’accepter ; je prenais ce temps pour me détendre pour que le cheval m’accepte bien ; pour les chevaux blessés et/ou souffrants, j’utilisais souvent l’autohypnose pour qu’ils me fassent tout à fait confiance ; et, ça marchait vraiment bien !
Mon regard détectait tous les signes m'indicant le niveau de confiance du cheval et ses points sensibles.
Un léger soupir au niveau des naseaux et surtout au niveau des flancs, des yeux qui s’adoucissaient et des épaules qui se décontractaient un peu me permettaient de bouger pour l’observer sous des angles différents ou de plus près ; finalement, je pouvais lui tendre le dos de ma main et/ou j’approchais ma main de son encolure sur le devant ou l’arrière de son épaule près du sommet de son garrot.
La position du sommet du garrot, y compris sa hauteur relative par rapport aux sommets des épaules, faisait partie des observations qui me permettaient d’approcher et de toucher le cheval sans perdre sa confiance ou sans trop l’inquiéter.
Cela me mettait sur la bonne voie pour l'évaluation de la disposition du cheval et de sa possibilité de travailler correctement.
Avec les jeunes cavaliers et les membres de Clubs, il est rarement question d’envisager de travailler un autre cheval ; on fait avec ! Et, on fait de notre mieux. Mon expérience me l’a prouvé ; les chevaux que je travaillais pendant quelques semaines étaient rapidement vendus ; parce que sous moi, ils paradaient avec le sommet apparent de leur garrot relativement haut.
A + tard,
Bien amicalement,
Michel
Bonjour Pascale,
Merci, dans la version nouvelle attachée j’ai précisé ce que j’entendais par « ils ».
Pour le reste, vous insistez à sortir du sujet, cela crée le désordre dans la phase analytique. De plus, vous êtes la première personne que je rencontre qui parle de la polarité au niveau musculaire ; pour moi la polarité s’applique plutôt au niveau neurologique.
Kinesiologiquement parlant, l’action que vous décrivez ne me semble pas correcte ; le cheval a deux muscles brachio-céphaliques ; ils sont longs et préférablement longitudinalement arrondis dans le bon sens ; la contraction d’un de ses deux muscles ne va pas nécessairement faire descendre la tête du cheval ; elle peut arrondir l’encolure et/ou la fléchir latéralement.
Je ne peux pas suivre votre raisonnement, votre cheval a-t-il un ou les deux antérieurs au sol ? A priori, je crois que le cheval dont vous parlez s’il est dans le mouvement en avant risque de tomber sur son nez ou il est en train de brouter.
Sur le 3eme point; le cheval inquiet qu'on observe va se mettre un petit peu sur les hanches avant de manifester clairement ses intentions; cela soulevera un peu son dos et sortira un peu son garrot.
Bonne clinique.
Bien amicalement,
Michel
Post edited by: KAPLAN, at: 2010/05/07 03:03
Bonjour Bruno,
Désolé Bruno, je n’ai pas suffisamment d’expérience et de connaissance sur les chevaux qui tirent pour bien répondre à votre question.
J’ai ajusté au plus une dizaine de chevaux d’attelage. De ce que j’ai pu observer je peux conclure que les chevaux de trait ont des épaules droites et des garrots courts ; et, les chevaux d’attelage légers et les trotteurs, ont des épaules moins droites et plus de liberté des antérieurs.
Amicalement,
Michel
Pour en revenir aux photos, la jument apaloosa avait l'année dernière une hauteur relative du garrot presque nulle et un décalage du bassin. Sa propriétaire avait bien remarqué que son cheval avait des problèmes de locomotion et je lui avais montré que les hanches étaient de travers et le garrot enfoncé. Elle a fait venir l'ostéopathe qui a remis la jument d'aplomb.
Pour la petite histoire, il a bien diagnostiqué et résolu un blocage au niveau du garrot mais il n'a ps remarqué de variation de hauteur relative; ça ne fait pas partie des choses qu'il regarde. Par contre, sa propriétaire et moi, qui avions observé avant cet aspect là, nous avons bien vu la différence ! (mais je n'ai pas de photo, dommage...)
Et pour la selle, il arrive que la mienne avance sur ma comtoise au dos bien rond, souvent après avoir galopé. Ce qui a pour effet de la faire trébucher. Je me suis rendue compte de la relation de cause à effet le jour où j'ai arrêté de penser qu'elle trébuchait parce qu'elle ne faisait pas attention où elle mettait les pieds ! Depuis, ça me hérisse à chaque fois que je vois un cavalier donner un coup de cravache à son cheval qui trébuche en lui criant "Mais fais attention".
Alors j'apprécie beaucoup ce type de fil de discussion et je remercie les participants de nous faire partager leurs connaissances.
Message édité par: masterai, à: 2010/05/05 09:24
Nicole LAHM - Webmaster