Le poinçonneur des Lilas, ou la main fixe..
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Je vais passer (une fois de plus) pour l'idiot du village, mais qu'est-ce que cela signifie:
la main fixe est fixe par rapport à.......ELLE MÊME
???
Poésie? Pirouette? Ou alors, peut-on associer une signification concrète, et utilisable pour le cavalier, à cette formule?
D'ailleurs, ceci aussi mérite développement et précisions:
donner d'abord SA légèreté au cheval avant qu'il n'ait commencé à donner la sienne (le laisser aller comme il l'entend) n'est pas sans danger pour l'un comme pour l'autre.
Merci d'avance Pascale de votre patience.
Amitiés,
Jean M
Bonsoir,
Pascale dit:
C'est la seule qui permette au cheval DÉS LE DÉBUT de se céder à lui-même. C'est donc pour cela que cette main est si rapide, si douce et donc, si savante.
Cela veut-il dire qu'au sein de la fixité (excellence d'accompagnement) la main "qui se fixe" (un bref instant, à l'intérieur et à la frontière du champs de cette fixité), devient cette main du "doux marchandage"?
Evidemment, La précieuse mobilté langue / mâchoire frappe à la porte...
Au suivant...
Amitiés.
Bonsoir Jean M,
c'est effectivement par Jabute que tout à commencé, c'est lui qui est à l'origine de la création de mon élevage, mais plus encore Levante que j'ai eu la chance de monter deux fois par jour durant tout un stage à Avessada. J'ai énormément appris avec ces deux merveilleux chevaux!
Bonsoir Philippe Farnault,
dans la première partie de la leçon, ma main devait avoir une certaine fixité, ensuite, elle est devenue réellement immobile.
C'est un peu la même différence qu'il y a entre un équilibre précaire et un équilibre parfait.
Chaque fois que j'ai obtenu cette "fixité" de la main, avec n'importe quels chevaux, la plupart des problèmes ont été résolus. Je pense que c'est une des clefs de la belle équitation, mais il y a bien sûr, très importantes également, la fixité de l'assiette et la fixité des jambes, mais ne pas confondre fixité et rigidité, c'est tout le contraire!
Je suis tout à fait d'accord avec vous, il faut sans arrêt se remettre en question, c'est la plus grande leçon que nous donnent les chevaux.
A propos de légèreté,
la légèreté des aides du cavalier et la légèreté du cheval ne sont-elles pas liées?
Message édité par: Dany Lahaye, à: 2009/11/01 07:24
Bonjour Dany Lahaye,
Peu-t-on dire que la fixité c'est : "être avec" son cheval ?
Il semble que cette expression soit plus parlante et s'adresse aussi bien à la main qu'à la jambe, l'assiette et l'esprit.
Amicalement, bruno
Bonjour à tous,
Merci Madame Lahaye pour cette anecdote avec Jabute.
Dans sa simplicité, elle est si riche de rappels utiles.
Elle me fait penser à cette idée de votre Maître: "La perfection dans les choses simples".
Amitiés.
Bonjour,
Jean M, vous le savez certainement, dans ce "village" qu'est l'Art équestre, tous ceux qui y sont , y sont venus à pied et -pour cela- ont dû même tracer leur propre chemin, avec leur propre "filtre". Je suis désolée d'avoir moi-même oublié ce fait en écrivant certaines réponses ici. l' "idiotie" dont vous parlez est donc ici la mienne.
Main fixe par rapport à elle-même:
C'est, par exemple, la main du mîme qui palpe une fenêtre imaginaire. Le mîme peux bouger tout son corps pour faire croire qu'il cherche la meilleure vue au travers de cette fenêtre, sa main, dans l'espace, ne bouge pas d'un mm.
Avec un cheval en licol par exemple, si vous prenez la longe pour amener tout le cheval vers vous, vous exercez là une tension, avec votre main, qui aboutit sur la têtière du licol, si le cheval résiste en ne venant pas aussitôt vers vous.
La longe est donc ici tendue et le restera tant que le cheval resistera: votre main est fixe. Dés que le cheval céde, votre main doit être fixe là aussi. Preuve en est: la longe se détend dés que le cheval à céder, car votre main est resté là où elle était.
Si votre main est fixe par rapport au dos du cheval, elle bougera avec le dos; par rapport à l'encolure, elle bougera avec l'encolure;etc...; par rapport à elle même, elle ne bougera pas. Seuls LES DOIGTS seront mobiles. Ils donneront et reprendront.
Donc dés que le cheval détendra son ATM, donc dés qu'il ne résistera plus dans sa bouche, à la demande du cavalier, le filet/mors ne partira pas subitement vers l'arriére si la main du cavalier est bien fixe par rapport à elle même.
Le cheval, Cunningham, s'occtroye ici la sûpremme récompense en se cédant à lui même.
D'ailleurs, peu à peu, le cavalier peut obtenir le même résultat avec des rênes de plus en plus longues. Leur poids suffira et les pincer entre le pouce et l'index, pour demander ou confirmer la légèreté, sera devenu aussi facile que de laisser une emprunte dans du beurre mou.
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SA légèreté:
je fais partie de ceux qui admettent que la lègèreté est l'anihilation de toutes résistances. Alors, si le cheval réussit d'abord à anihiler toutes NOS résistances...cela peut grandement nuire à son éducation (surtout quand on a une heure ou deux, pendant une "clinic" pour, oui, initier un cheval à adopter ou améliorer sa posture sous le cavalier)et cela peut parfois même être dangereux pour notre santé.
Lors de l'une de ces clinics où j'accompagnais Jean-Claude Racinet pour la traduction, une élève se présenta avec une jument complètement aux ordres, du moins à ces "ordres" là: "coucher! Assis! Pas bouger! vas à gauche, à droite, en avant, en arrière!..." le tout la ligne du dessus allongée comme le Titanic, sans trop toucher aux rênes laissées bien longues.
La cavalière n'opposait là aucune résistance à sa jument, qui "avait du mal" à se plier sur le cercle, à partir au galop à droite, à... et à... .Avant de monter lui-même cette jument si brave (pour aider aussi sa cavalière), Jean-Claude me demanda d'être prête à intervenir si (il s'en doutait déjà) les choses tournaient au vinaigre.
Et oui, les minutes de travail ne sont pas des semaines...pour, malgrés tout, faire céder un cheval, lui demander d'abord la légèreté, la sienne! qu'il doit donc offrir au cavalier (et non l'inverse comme pour le cas de cette jument).
Et en effet, dés que Jean-Claude commenca à cheval -aprés une préparation en main- á demander la légèreté à la jument précitée, celle-ci -habituée jusque là à obtenir toujours la légèreté de sa cavalière- se rebiffa comme une furie.
Heureusement, la main trés savante de Jean-Claude calma trés vite les 500kg rebels et la cavalière pu, le lendemain, monter une jument agréable et souple, car légère.
Amitiés à tous
Pascale
Message édité par: silence, à: 2009/11/01 13:49
Bonjour Pascale,
le récit que vous faites là me fait penser à une situation que je retrouve quelques fois avec des élèves trop permissifs avec leur chevaux, je leur dis alors qu'il ne faut pas que ce soit le cheval qui dresse son cavalier!
J'ai bien aimé la comparaison avec le mîme.
Bonjour Bruno,
c'est très important d'être avec son cheval, je dirais même essentiel dans toutes les disciplines, mais je pense que l'on peut être avec son cheval et ne pas avoir cette fixité de la main dont je parle et qui est requise dans la Haute équitation.
J'ai repensé à cette discussion tout à l'heure en montant à cheval. Et ce qui m'a amusée, c'est que si on parle ici de la main fixe où "fixe" est un adjectif, ça a un sens aussi quand "fixe" est un verbe et que la main fixe un cadre.
Bonjour, voilà bien un sujet clef...pour la légèreté.
Le tout est de savoir de quelle légèreté nous "parlons" ici: de celle du cavalier par rapport au cheval? OU de celle du cheval par rapport à son cavalier?
Les chevaux (du moins ceux dont nous parlons ici) passent plus de temps non-montés ou non-attelés que l'inverse. Lá ils ont tout le temps -et parfois même le loisir- d'utiliser leur tête et leur encolure comme ils l'entendent, sans grand danger de dommage pour leur intégrité physique.
Montés, surtout quand ils sont jeunes, il en va tout autrement: leur équilibre naturel est compromis ou perdu, dés que l'on s'assied dessus. Il est donc dés le début urgent de les aider à trouver la bonne position qui leur permettra la meilleur action possible (je souligne: possible!).
Hors, donner d'abord SA légèreté au cheval avant qu'il n'ai commencé à donner la sienne (le laisser aller comme il l'entend) n'est pas sans danger pour l'un comme pour l'autre.
D'un autre côté, quand je prend connaissance de ce que les adeptes de cette dernière solution réussissent, je ne peux que penser ceci: là aussi, ils ont la main-fixe (oui, c'est vraiment le terme qui est trompeur)! En effet, éduquée de la sorte, une main fixe l'est dans toutes les positions que cette main pourait être amenée à prendre: haute, basse, avant, arrière (difficile au début de cet apprentissage), parce que la main fixe est fixe par rapport à.......suspens..........ELLE MÊME (merci J.C. Racinet). C'est la seule qui permette au cheval DÉS LE DÉBUT de se céder à lui-même. C'est donc pour cela que cette main est si rapide, si douce et donc, si savante.
C'est elle et elle seule qui permet, de suivre l'amplitude naturelle d'une encolure à toutes les allures, sans détériorer le cheval. C'est aussi avec cette main que les chevaux d'attelage devraient être gymnastiqués sous la selle. Cela éviterait bien des accidents.
La main fixe occasione en plus la flexion de mâchoire (en fait, mot devenu mot-jargon pour une cession trés particulière) qui elle même est source et garante de l'impulsion.
Il existe des exercices pour aider la main à se fixer, mais là, nous en reparlerons en temps voulu.
Dany: quel beau témoignage!
Amitiés
Pascale
Message édité par: silence, à: 2009/10/31 13:13