Le poinçonneur des Lilas, ou la main fixe..
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CUNNINGHAM écrit:
Maintenant, il me semble que le pas soit bien l'allure la plus trompeuse pour qui croit bien accompagner...
C'est une grande vérité...
Amitiés,
Jean M
Jean écrit :
Ce qui est fondamental au galop, et surtout, je crois, chez les jeunes chevaux, c'est de conserver le balancier intact, balancier qui comporte une oscillation de toute la colonne vertébrale, de la queue à la nuque. Je crois que c'est quand le cavalier empêche ce mouvement que les oscillations de l'encolure deviennent importantes. Si le cheval a droit à son mouvement naturel avec balancier, l'amplitude des oscillations de l'encolure relativement au dos est limitée, et la main fixe (et liante, mais je ne dirai pas que c'est la même chose) par rapport au garrot n'a pas le genre d'effet que vous déplorez.
Il en est des cavaliers comme des chevaux. Moins le dos oscille plus l'encolure est sollicitée. (Certains cavaliers ont un balancement de tête très symptomatique).
L'observation du travail des galopeurs prouve que chez le jeune cheval, les mouvements du dos et de l'encolure s'articulent autour du garrot. Le dos faible encore nécessite le "contrepoids" de l'encolure. Si le cavalier immobilise prématurément l'encolure, il est certain que le dos deviendra douloureux et compromettra son avenir.
Plus le dos se muscle et s'articule, plus l'encolure se stabilise.
Chez le jeune cheval, la longueur des rênes et le non-emploi d'enrênements devraient être de règle.
Ce ne sont que des observations d'hippodrome.
Cordialement, bruno
Bonsoir,
Si je peux me permettre d’entrer dans ce débat très constructif…
La fixité de la main est donc dépendante du contact léger et continu avec la bouche.
Xavier, vous avez la paternité ( ?) de cette phrase bien sentie « Mais la main n'est pas qu'un enrênements fixe… » qui condamne la main bloquée.
Dans le petit livre de Jean Persin de Lauret et Daniel Boulay*, il y est dit :
- que la fixité de la main « n’est qu’un moyen dont le but est la mobilité et la motilité des doigts et des poignets.
Ils insistent sur le fait que « fixer ses mains » n’est pas un but, mais bien un moyen.
La mobilité est passive, et la « main liante » et ce n’est pourtant pas le cheval qui la met en mouvement ; la motilité est active, les doigts ont la faculté de pouvoir se mouvoir eux-mêmes.
Le tact équestre unit harmonieusement mobilité et motilité.-
Les auteurs ont cette belle phrase : « tout le tact de la main consiste pour elle à savoir être tantôt maîtresse tantôt servante de la bouche. »
* « Propos sur le dressage et la fixation de la main »
Maintenant, je pense que si les mains ne parviennent pas auparavant à suivre l’amplitude naturelle d’une encolure à toutes les allures, d’un jeune cheval par exemple, penser les « fixer » est une erreur de conduite, même sur un cheval plus âgé.
Et que lorsque le cavalier est susceptible de suivre (c’est une façon d’inciter le cheval à faire tous ses mouvements) à la fois avec son corps et avec ses mains sans provoquer de résistances du cheval, la fixité de la main devrait pouvoir être abordée.
Amicalement.
Message édité par: phfarnault, à: 2009/10/30 20:36
La main fixe est l'aboutissement d'un long apprentissage, celui du devellopement de l'assiette, ce qui amene a l'independance des aides et ce qui amene au tresor... la main savante.
je ne connais pas de methode qui la devellope ou d'exercices... cela s'acquier avec l'experience, et la sensation d'equilibre....
Bonsoir et merci.
"Au début du dressage,le libre jeu et l'amplitude des mouvements de la colonne vertébrale du cheval priment sur toute autre considération, car ces mouvements déterminent la locomotion et il est nécessaire de les respecter. La main infléchit peu à peu ces mouvements, tout en continuant de les suivre, tout en s'intégrant à leurs oscillations. C'est sous l'effet de cette double injonction imposée à la main que se redresse le cheval pour ajuster posture et équilibre."
("La main du maître" de d'Espèrey, page 170).
Merci Philippe pour cette notion de "Motilité" ( la motilité des ailes par rapport à la mobilité de l'oiseau.
Amitiés à tous.
Christopher.
Bonsoir à tous,
j'aimerais vous raconter une leçon sur Jabute, avec N.O:
C'était la première fois que je montais ce cheval. Depuis le début de la leçon,le cheval faisait claquer les mors dans sa bouche et le Maître ne cessait de me répéter:"LA MAIN FIXE!", "LA MAIN FIXE!"...
Je regardais ma main et la trouvait pourtant bien fixe car il me semblait qu'elle était immobile, Jabute, lui, ne cessait de faire entendre le claquement des mors dans sa bouche. Après un très long moment, qui m'a paru interminable car la voix raisonnait dans le manège: "LA MAIN FIXE!", Jabute a cessé tout d'un coup de faire claquer ses mors et là, il s'est complètement métamorphosé en un cheval d'une légèreté extrême, et s'est mis à se déplacer comme un félin: ce n'était plus du tout le même, et je me suis rendue compte que ma main était devenue vraiment fixe!
Expliquer et décrire comment doit être la main serait difficile, c'est le cheval qui me l'a fait sentir, et depuis, je suis très attentive à cette main. Encore maintenant, si à certains moments, je me rends compte qu'elle n'est pas assez fixe, je pense à cette leçon et je recherche cette sensation, et celà change tout...
Belle histoire, Dany!
Un moment déterminant dans ton amour pour les Menezes?
Amicalement,
Jean M
bonjour,
Philippe, aucune paternité renvendiquée (mis à part celle de mes enfants !)
"La main n'est pas un enrênement fixe" est une phrase que je donne souvent au manège, je la complète d'un "gardez un poussin bien au chaud mais vivant dans chaque main."
Votre question me remet en mémoire une conversation que B Chiris avait eu à propos des rênes fixes avec une ancienne élève de Oliveira, et une incompréhension s'était faite entre les deux protagonistes, le second reprochant au premier d'assimiler la main fixe à un enrênement fixe.
Lorsque le cheval est longé en rênes fixes, l'instrument n'est pas destiné à placer le cheval mais à le canaliser (et uniquement si besoin) ; la rêne fixe ne propose alors qu'une barrière de la main, une limite inviolable qui n'est pas de la même nature (selon moi, et en toute modestie) que celle de la main "liée à la bouche" et qui se fixe parce que la bouche se fixe progressivement au "reste" du cheval.
Au fur et à mesure du dressage, la respiration des poussins se fait davantage discrète.
(petite digression, les élastiques donnent en l'occurrence une fort mauvaise leçon.)
Non pas qu'il faille une main balladeuse, qui n'a aucun sens. Mais, pardonnez-moi cette caricature grossière, pourquoi ne pas poser les mains sur le garrot et aller ainsi ?
L'équitation recèle bien des termes ambigus ; alors, je préfère encore annoncer "fixité de l'assiette et main liante", moins accidentogène.
Madame Lahaye, bien heureux de vous lire, je vous cite fréquemment en exemple sur le forum cousin de celui-ci. C'est Catherine Poder qui m'a fait vous découvrir, il y a quelques années.
bye
Madame,
L’expérience que vous avez donne beaucoup de sens à vos phrases, mais je ne peux les lire au travers de votre expérience.
Je retiens, immobilité = quiétude du cheval, dans le sens où la main fixe lui a permis de retrouver les repères de son éducation.
Ce qui pourrait guider ma compréhension serait la « vision » de la transformation de votre comportement derrière cette phrase « … car la voix raisonnait dans le manège: "LA MAIN FIXE ! ". (et) Jabute (…) s'est complètement métamorphosé en un cheval d'une légèreté extrême. »
Quelle différence entre votre main (fixe, à n’en pas douter compte tenu de votre expérience) à ce moment de la remarque « le Maître ne cessait de me répéter: LA MAIN FIXE ! LA MAIN FIXE ! », et votre main après la remarque (que l’on devine opportune cependant) de Nuno Oliveira ?
Je ne vous contrains pas au détail, celui-ci nuisant parfois à la force d’un texte, et se prêtant à des analyses déplaisantes et inutiles.
Dans ce cas je retiens : qu’il faut, même si l’on pense être dans le bon chemin, savoir se remettre en question et que selon la compréhension que l’on peut avoir de la main fixe le cheval peut avoir des réponses différentes, voire diamétralement opposées… Pas facile !
Ah ! Un détail en ce qui me concerne : je ne suis pas cavalier de dressage. Ce qui peut expliquer mon questionnement puéril… Même pas honte !
Amicalement.
Bonsoir,
Jean dit:
Bien évidemment, et est-il utile de revenir sur le cheval à bascule de nos tendres années?
Maintenant, il me semble que le pas soit bien l'allure la plus trompeuse pour qui croit bien accompagner...
Amicalement.