Roll Kur et Ramener outré

Bonjour,

Je n'associerais pas "l'équitation germanique" et le "Roll Kur"... Ils ne vont pas être contents les puristes de la fédé Allemande en vous lisant.
La mise en main ne s'obtient pas plus "en force" outre Rhin - je vous suggère de lire leur méthode officielle pour commencer!

Bonjour,
Je n'associe pas équitation germanique et Roll kur.

Sur la mise en main d'outre Rhin, j'ai lu P. Karl, et je crois qu'il connaît bien l'équitation allemande. Dans son dernier livre, il cite des passages du manuel que vous me conseillez de lire, notamment à propos de la mise en main.

Si cela ne vous suffit pas :

L’école Allemande, pour soumettre ce ressort, utilise des enrênements. Le ramener ainsi obtenu fige les chevaux dans une attitude contrainte dont ils ne peuvent la plupart du temps se départir quelle que soit l’allure et la vitesse dans une allure donnée. C’est en outre, quoique l’on dise de l’équitation d’avant en arrière.

Lt. Colonel MARGOT

Maintenant, je vous suggère de répondre sur le fond à la question, plutôt que sur la forme...

Message édité par: Marcantoni, à: 2007/10/10 13:21

Cher Hervé, repousser en bloc "l'équitation allemande" c'est à mon se priver de beaucoup de trésors techniques - de la même manière que le rejet catégorique de Baucher est une erreur. Personnellement, je pense que Steinbrecht et Baucher auraient pu tomber d'accord un jour. Bien sûr, il aurait fallu que Baucher puisse monter à cheval 10 ans de plus, et que Steinbrecht finisse lui même l'écriture de son livre. Connaissez-vous cette phrase de la préface de Plinzner? (je l'ai traduit de l'Allemand)

« Moi-même, je ne comprenais pas toujours, à l’époque et même aujourd’hui, après avoir suivi son travail durant des années, après avoir mis ses théories sur papier pour l’élaboration de ce livre et après une longue pratique de l’équitation, ne faisant pas une foulée, sans penser à lui, je n’ose pas affirmer avoir pleinement compris son équitation.
C’est ainsi que je me souviens l’avoir souvent vu travailler avec des encolures très relevées, la tête se rabattant ponctuellement sur des actions rythmées de ses mains, les hanches devenant de plus en plus actives et souples.
Par ailleurs, dans son enseignement, il tenait absolument à une position stable et ramenée de la tête, sur une encolure stable. Son côté génial résidait dans le fait qu’il ne transmettait jamais un moyen qu’un élève n’aurait pu appliquer sans risque. »

Quelle est, à votre avis, l'utilité de la flexion, plus ou moins prononcée de la nuque? Quels sont les moments dans lesquels le cavalier peut ou doit s'en passer? Voilà les questions qu'il faut, à mon avis, poser... J'ai ma petite idée là dessus, mais ce n'est que l'état actuel de ma pensée, résultat de la pratique de l'équitation.

Amicalement, Yasmine.

Je ne repousse pas en bloc l'équitation allemande, mais ne pas reconnaitre que le ramener y est obtenu en force, par l'usage systématique d'enrênements, c'est refuser de voir la réalité.

Mais ce n'est pas mon propos.

Ma question est la suivante : si c'est la posture du Rollkur qui est nuisible, alors il en est de même pour le ramener outré. Si la posture n'est pas nuisible, alors toute la polémique faite autour du Rollkur n'a pas lieu d'être, pas plus que l'usage d'enrênements ou de méthodes coercitives pour obtenir le ramener.

Cher monsieur Marcantoni, obtenez, je vous prie, le ramener outré, progressivement, par résistance de vos doigts sur une bouche décontractée, puis par forte traction sur les rênes d'un cheval qui résiste fort. Et vous ne vous poserez plus la question. Il vous faudra cependant, très vraisemblablement, 2 chevaux différents. Car le premier ne comprendra pas du tout!

je crains de continuer à me poser la question, surtout en étudiant la photo suivante...

Peu de temps, hélas, pour continuer ce très intéressant débat. Je persiste à vous conseiller de faire pratiquement ce que j'ai conseillé plus haut. Rien ne remplace les "travaux pratiques".
Je ne suis pas un admirateur inconditionnel de Beudant, même si je trouve ses écrits très enrichissants. J'adore "observer et réfléchir".
Mais je ne pense pas que la belle équitation se soit arrêtée il y a un demi-siècle (sinon je n'aurais pas tenté Allege-Ideal) Elle couve comme les braises qui ne demandent qu'à refaire de la flamme.
Je ne suis pas non plus un passionné de ramener outré. Et je fais observer aux amateurs de culture que le ramener outré des bauchéristes n'était demandé qu'après avoir obtenu, " la légèreté facilement aux trois allures avec L'ELEVATION MAXIMA DE L'ENCOLURE" dixit Beudant. Et c'est sans doute cette recherche de l'élévation maxima qui a conduit à la nécessité du ramener outré. On en est donc à mille lieux du Roll Kur, non?
J'observe aussi que dans les explications illustrant la photo que vous nous proposez, les mots légèreté et sans tirer reviennent régulièrement.Enfin il faut reconnaître que Beudant n'a pas été très aidé par les possibilités photographiques de son temps. Et les illustrations de ses livres ne sont pas fameuses.Peut-être qu'une seconde plus tard Robersart aurait montré une bouche plus convaincante.

Nous devons d’abord bien faire la différence entre l’équitation classique qui n’a pas de frontière (et se pratique donc aussi en Allemagne) et ces méthodes apparues il y a une dizaine d’année au nord de l’ Europe et que leurs utilisateurs , eux même, qualifient de « techniques germaniques ».
J'ai pu les observer cet été, avec une amie d'A.I, lors de stages qui leur étaient consacrées.
Je me suis fait connaître comme membre d'A.I et j'ai l'approbation de l'organisatrice pour en faire un compte-rendu.

Ces « techniques germaniques » sont appelées LDR ( Low, Deep and Round) ou « bas et rond » ou Rollkur ou Hyperflexion .

Définition et but : ces techniques servent à travailler un cheval bas et rond, la ligne du dessus tendue, dans le but de "muscler" le dos et d’obtenir du rebond dans les allures.

Comment ?
Le cheval , dés son débourrage, est maintenu en hyperflexion , aux trois allures soutenues, sur des phases de 20 à 30mn sans aucune interruption et sans moments de relaxation , ni d’extension d’encolure.
Pour obtenir le rebond, chaque foulée est accompagnée d’une « pique » à l’éperon à molettes.
C’est un préalable dans une progression gymnique dont P. Karl a bien analysé la fausseté.

Conséquences biomécaniques :
Si le fait d’abaisser l’encolure permet de faire monter le dos, le sur-encapuchonnement provoqué par l’hyperflexion étire le ligament nuchal ( pas les muscles) et bloque le fonctionnement de la partie sacro-lombaire .
Le cheval ne peut baisser ses hanches et donc se rassembler.

Conséquences psychologiques :
Pathologies de stress : « impuissance conditionnée », « résignation acquise » face à une douleur continue, apprentissage robotisé face aux ordres contradictoires (main qui freine et jambe qui pousse) traduits par des dents qui grincent, des queues qui fouaillent, des écarts et des ruades au départ au galop…

Conséquences équestres :
Demi-parades devenues saccades, descente des aides oubliée, gesticulations des cavaliers.
Allures faussées (pas latéralisé…) et rassembler inexistant (piaffer en avançant).
Légèreté reléguée au rang d’utopie.

Les partisans de cette méthode de plus en plus décriée tentent , depuis peu, de se justifier en invoquant Baucher et son exercice de flexion dans le ramener outré.
Cet amalgame n'est pas tolèrable.

Message édité par: PODER, à: 2007/10/10 22:17

En ce qui concerne le ramener outré :

Définition et but :
Le ramener outré est une des flexions pratiquées par Baucher , « un moyen de fixer la tête du cheval au ramener normal par une exagération momentanée des exigences du cavalier » en alternance avec une élévation d’encolure.

Quand ?
En fin de dressage, quand le cheval aura assimilé physiquement et mentalement l’école des aides et suivi la progression indiquée par Faverot de Kerbrech :
"Préparer, assembler, fixer".

Comment ?
« La main se ferme en sentant la bouche, mais sans tirer. Dés que la légèreté se manifeste, elle suit le mouvement d’abaissement du bout du nez. Elle continue à suivre ainsi la bouche jusqu au ramener outré , c’est à dire jusqu’au moment ou le menton vient à peu prés toucher le poitrail…Lorsque le relâchement de la mâchoire se produit, la main éprouve la sensation de la disparition complète de toute résistance …La main ayant rendu, la tête de l’animal doit rester un moment immobile, avant de se relever moelleusement…il faut se passer le plus vite possible des éperons, puis des jambes et jouer alors avec les rênes…C’est le cas, alors, d’appliquer, tant qu’on le peut, le principe « main sans jambes, jambes sans main »… »

Conséquences :
Cette flexion, comme les autres, demandée avec justesse et à propos, aboutit à la décontraction, respecte l’équilibre du cheval et s’obtiend dans la légèreté.
Mais seuls des écuyers comme Baucher, Beudant , Nuno Oliveira… ou Christian Carde l’utilisent à bon escient, dans le respect de leur cheval..

François Baucher disait que « l’ignorance engendre la brutalité"...
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Message édité par: PODER, à: 2007/10/10 19:47

Il serait maintenant intéressant de comparer une photo au piaffer d'un cheval Rollkuré et du même cheval de Beudant.
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