rênes allemandes
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et j'en vois, des horreurs...
Mais, un regret pour JP :
tu sais que mon parcours équestre est semé de chevaux "mal faits" ou ruinés par l'homme.
Par conséquent, n'ai-je, en refusant "obstinément" d'utiliser des cordes, pris le risque de prendre des impasses, ou tout du moins d'entreprendre de longs détours ?
oui, je sais que tu diras que j'y ai beaucoup appris.
Mais je risque bien de reprendre ces longs détours...et d'être incapable, un jour lointain, de...dresser n'importe quel cheval...
ANDUZE-ACHER sylvie écrit:
...parfois la fin justifie les moyens, et que lorsque le facteur temps s'impose au professionnel
Vous mettez le doigt sur le sujet Sylvie :
on décide d'utiliser un enrenement lorsque l'on considère l'échec des moyens habituels comme définitif. Or, je ne sais plus qui a dit qu'en équitation, tout se compte en mois, et peut-être un peu de patience pourrait remplacer ces renes allemandes.
Le tout est de savoir si l'emploi provisoire des renes allemandes ne donne pas une vision plus claire au cheval de ce qu'on attend de lui.
J'ai fais le choix de ne pas utiliser ces instruments.
Cependant, mon cheval par exemple, montre une bonne volonté évidente d'apprendre sur beaucoup de sujet, mais ne semble pas comprendre que je souhaite qu'il conserve sa mise en main dans les transitions. Est-il meilleur pour lui de passer des mois en conflit avec moi sur ce sujet ou au contraire d'être provisoirement contraint afin qu'il change ses habitudes ?
Autrement dit, mon message sans renes allemandes est-il suffisament clair pour lui ?
Bonjour à tous. Sylvie, nous rentrons là en quelque sorte dans le débat "art équestre/compétition". Le temps, une justification qui en arrange beaucoup. Je sais également qu'il y a d'autres notions du temps : quand Xavier récupère une réforme de course puis de club de 14 ans, qu'il lui mette un gogue, des rênes allemandes (pas les deux ensemble bien sûr...), même si mon côté enseignant lui dit qu'il a tord, mon côté cavalier lui dit qu'il a raison. Car, pour lui, avec un cheval de 14 ans, le temps compte également. C'est vrai que je me sens plus enseignant (et pas seulement en équitation) que cavalier. Donc, je réagis souvent de façon épidermiquement enseignante...
"ceux qui condamnent les rênes allemandes ne sont pas capables de dresser n'importe quel cheval."
"les enrênements sont utiles à la main qui sait s'en passer"
Si je fais la synthèse de ce qu'on dit ces deux grands Écuyers, j'en reviendrai toujours (mon côté enseignant) par poser le pb en me demandant si ma main, celle de mon cavalier, est suffisamment savante ! Marie, je pense que c'est la question que je me poserai à votre place. Si oui, l'usage des rênes allemandes, dans la logique de ce qu'a écrit N Oliveira, se justifie. Si la réponse est non, il faut approfondir le travail de la main.
Et, mon cher Xavier, il y a longtemps que je ne t'ai vu à cheval. Mais, je ne doute pas un seul instant que tu ne ressembles plus du tout à celui que j'ai vu il y a de cela quelque temps. Et je ne doute pas qu'un jour tu sois au pire très proche de dresser tous les chevaux. Mais, Oliveira, malgré toute l'admiration que j'ai pour lui, était-il réellement capable de dresser tous les chevaux ? J'ai une anecdote à ce sujet... J'hésite à la mettre sur le forum... Attenton, je ne remets pas en cause son extraordinaire talent. Mais, n'avons-nous pas tous un cheval qui nous ferait toucher du doigt la limite de nos compétences. C'est sûr que pour certains, parmi lesquels je me compte, ce cheval se trouvera plus rapidement que pour d'autre...
décidément, j'ai un problème avec mon ordinateur
xavier = kenaz (mon cheval)
Marie, je souscris :
en trente années de pratique, dont les dix dernières consacrées précisément à la légèreté, j'ai utilisé les rênes allemandes pendant une dizaine de séances en tout et pour tout, sur mon cheval Kenaz, qui perdait son placer dans le galop très ralenti, probablement parce qu'il était à la limite de ce qu'il pouvait donner pour diverses raisons (récupéré à 14 ans, et âgé de 17 ans en date de cette expérience.)
J'ai simplement placé les rênes allemandes (ou plutôt la rêne allemande intérieure, l'autre étant laissée floche)un demi-centimètre, guère davantage, plus longue que la rêne de filet ajustée par mon cheval.
Ce que je peux dire, sans toutefois complètement l'expliquer (et si les spécialistes du fonctionnement peuvent m'éclairer.....) c'est que le cheval, après s'être heurté à "l'arrêtoir" que formait la rêne allemande, s'est re-placé sans que j'eusse à bouger le moindre doigt, puis m'a donné cet excellent galop que j'espérais.
Je précise que je voulais en tout premier lieu ne pas avoir à lutter contre mon cheval.
J'ai confirmé pendant une dizaine de séances, spécifiquement sur ce travail, puis ai ôté les rênes allemandes ; kenaz n'a plus jamais perdu son placer dans cette étude.
Voilà qui ne fait pas de moi un adepte des rênes allemandes, que je n'ai plus jamais utilisées, mais désormais je ne m'interdirai pas d'y penser, prudemment.
Jean-Philippe écrit:
Marie, je pense que c'est la question que je me poserai à votre place. Si oui, l'usage des rênes allemandes, dans la logique de ce qu'a écrit N Oliveira, se justifie. Si la réponse est non, il faut approfondir le travail de la main.
Jean-Philippe, je vous garantie que je me pose sans cesse cette question, mais si vous connaissez des critères tangibles d'évaluation de la qualité de la main, je suis preneuse.
Pour moi, une bonne main doit être :
1/ fixe - c'est à dire ne doit pas reculer lorsque le cheval cède - et j'ai beaucoup travaillé dans ce sens, en posant ma ou mes mains si necessaire sur le garrot ou le pommeau. La fameuse "barrière de la main" de Jean d'Orgeix.
2/ décontractante qui mobilise la machoire, ce que je parviens à faire au pas très bien mais dans les transitions, le cheval profite du léger mou des renes pour s'ouvrir et se crisper. Donc retour au pas, redemander, etc...
J'étudie également des pistes concernant la façon de demander les transitions le plus discretement possible ("en y pensant").
D'autres cavaliers n'ont pas de meilleurs résultats que moi, bien au contraire.
Les flexions latérales de Philippe Karl en levant la main intérieur même délicatement ont le don de "braquer" instantanément ce cheval (13 ans, ex-cheval de club et de complet 5e cat).
Détail : il a eu une surdent mal arrachée dont il lui reste la racine dans le palais pas loin du mors. Il préfère les mors fins et salive beaucoup.
Pour l'instant, ce cheval a donc son 7e galop au pas (En y ajoutant la légèreté) épaule en dedans, cessions hanches, déplacements latéraux, appuyer même, mais son 4e ou 5e au trot et au galop..
Patience et longueur de temps...
Pour Xavier : Utilisées avec une main fixe qui ne recule pas, les renes allemandes fonctionnent comme la "barrière de la main", ou une rene fixe en longe : le cheval est en liberté surveillée. Le risque reste que c'est un moyen de levier très violent si le cavalier en abuse.
Message édité par: dorange, à: 2006/09/26 14:42
Jean-Philippe, je vous garantie que je me pose sans cesse cette question, mais si vous connaissez des critères tangibles d'évaluation de la qualité de la main, je suis preneuse.
J'en utilise un. Mais, il n'est pas forcement utilsiable par tout le monde : je mets le cheval dans le camion, l'emmène chez le Maître et demande à Catherine de me le monter. Considérant sa main beaucoup plus experte que la mienne...
Je ne vois guère que cette solution : faire monter le cheval par quelqu'un que l'on sait plus expert que soit...
C'est un art si simple, mais tellement difficile tant il est délicat !
Bonjour à tous,
J'ai une petite question :
connaissez-vous le coefficient multiplicateur de force des rênes allemandes ?
Cordialement,
Hervé
je dirais, intuitivement, 300 % : potentiel meurtrier, par conséquent !
Mais la mauvaise main est également meurtrière.
kenaz = xavier
300%, je ne sais pas, mais au moins un coef multiplicateur de 2 puisque l'anneau du mors peut être considéré comme une poulie de renvoi.
Cordialement
JP
Juste dans un souci d'échanges, ne pourrait-on considérer un instant, que Nuno Oliveira ait voulu dire par là, que parfois la fin justifie les moyens, et que lorsque le facteur temps s'impose au professionnel, celui-ci, qui, même doté d'une main intelligente et savante, s'autorisera l'emploi d'un auxiliaire pour arriver plus vite au but ? Nobody's perfect ...hou là là, je sens déjà vos regards courroucés !
Pour finir, une autre citation de Léonardo ( j'ai un faible pour lui !) : "Celui qui dans une discussion se réclame de l'autorité ne met pas en oeuvre l'intelligence, mais plutôt la mémoire. "
Sylvie Anduze-Acher
coordinatrice Midi-Pyrénées