Divers
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Bonjour,
Il me semble que dans la "seconde manière" l´effet d´ensemble ne sert qu´à dompter le cheval, à obtenir sa soumission - sans aucune violence. C´est d´abord un procédé de domination pour les chevaux trés nerveux et plus ou moins rétifs ; étant donné la dureté des instruments - mors et éperons - utilisés à l´époque de Baucher, de tels chevaux devaient être nombreux - a notre époque d´équitation éthologique ou comportementaliste cela ne devrait plus être le cas :-)
Le cheval est soumis à l´effet d´ensemble lorsqu´il s´enerve et essaye d´echapper au contrôle du cavalier en accélérant, en refusant d´interrompre un air, etc.
Dans la seconde manière l´effet d´ensemble n´est plus un moyen d´obtenir la légèreté.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
Bonjour,
lisez dans l´éperon du mois de mai, le très bel article sur Michel et Catherine Henriquet.
Michel Henriquet parle justement de l´effet d´ensemble et raconte la difficulté qu´à eu Catherine à le comprendre malgré sont très haut niveau de tact équestre. Ceci pour aller dans le sens de vos mises en garde. Je persiste à penser qu´il n´y a aucun danger à s´informer, bien au contraire : un cavalier bien informé des risques de l´effet d´ensemble comme nous le sommes tous désormais et soucieux de respecter son cheval saura ne pas l´utiliser, et sera plus attentif au principe du "jambes sans mains, mains sans jambes".
Je suis ravie d´avoir eu autant d´informations sur le sujet par des personnes comme vous tous, ayant autant de connaissances des choses equestres, et je vous en remercie tous !
Marie
(par Marie)
Merci pour la franchise de votre réponse car l´interlocuteur n´a apporté aucun élément de réponse sauf une langue de bois, ultime protection des "élites" ; on a échappé au "bein, moi on m´a toujours dit que".
L´effet d´ensemble est similaire au rassemblé puisque celui-ci se manifeste par une grande sensibité du cheval aux demandes. Cela signifie qu´il n´y a plus de temps morts, de lourdeurs et de gestes parasites entre la demande et l´exécution ; un ordre et une réponse sans hésitation du début (plus difficile)jusque la fin. La bouche doit être ouverte (au temps de l´action), disponible et maîtrisée afin de laisser toute la force du cheval se "déverser" vers l´avant. Sans cela , le cheval fait masse et l´effet d´ensemble est un leurre sur un poids mort. Effet d´ensemble, légèreté et rassemblé sont liés et renvoient à juste milieu difficile à trouver et à conserver.
Si vous passez votre temps avec des mors simples dans l´espoir de sentir quelque chose, il est temps de redescendre. La seule façon d´aborder le problême et de savoir se servir des mors avec gourmettes puisque celle-ci représente le mécanisme qui permet d´actioner. Dans 90% des cas, celle-ci sert de décoration alors que son rôle est central. Sa juste utilisation est une chef de voûte qui permet d´accéder (non sans mal)à d´infinies possibilites.
(par David)
Bonjour,
L´interlocuteur, en l´occurence Yves Delors, a apporté une réponse en mettant en garde contre une utilisation mauvaise et abusive de l´effet d´ensemble.
Votre niveau d´écuyer semble vous faire oublier qu´il faut bien débuter et progresser. On ne donne pas une ferrari à un jeune conducteur de 19 ans et des conducteurs expérimentés se tuent encore au volent de voitures qu´ils étaient certains de maîtriser.
Pouvez-vous m´expliquer comment Mme Henriquet arrive à dérouler sa RLM avec un bosal ?
StephE
(par StephE)
Hervé,
J´ai l´impression que votre définition de l´effet d´ensemble vient contre-dire la citation de Baucher par Michel Kaplan dans son message du 10 mai. Est-ce moi qui interprète mal?
Personnellement, je suis d´accord avec vous quand vous dîtes que l´effet d´ensemble n´est plus un moyen d´obtenir la légèreté dans la seconde manière. Mais la phrase suivante me laisse perplexe : "On reconnaitra la justesse de cette opposition des aides toutes les fois que la légèreté sera obtenue".
Faut-il comprendre que l´effet d´ensemble est un moyen d´obtenir la soumission du cheval qui la refuse, et que par conséquent il devient plus léger lorsque l´effet est bien exécuté ? Si ce n´est qu´une affaire de soumission, je comprends que Baucher lui-même ne l´utilisait presque plus à la fin.
Marie,
Merci pour l´article. Je ne suis pas sûr de pouvoir me le procurer (je ne suis plus en France), mais je vais demander à quelqu´un.
Cordialement,
Laurent
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Herve,
I think that your definition of the ´effet d´ensemble´ comes to contradict the quotation of Baucher per Michel Kaplan in his message of May 10. Do I interpret wrong?
Personally, I agree with you when you say that the ´effet d´ensemble´ is not any more a way of obtaining lightness in the second manner. But the following sentence leaves me perplexed: "We´ll recognize the correctness of this opposition of the aids each time lightness is obtained ".
Should we understand that the ´effet d´ensemble´ is a way to get the horse to be submissive when he refuses it, and that consequently the horse becomes lighter when the effect is well carried out? If it is only one question of submissing the horse, I understand that Baucher itself did not use it any more at the end.
Marie,
Thank you for the article. I am not sure of having the possibility to get it to me (I am not any more in France), but I will ask somebody.
Cordially,
Laurent
(par Laurent)
Bonjour Laurent,
Dans la seconde manière l´effet d´ensemble n´est pas un moyen habituel, normal d´obtenir la légèreté qui doit être obtenue par la main seule.
J´ajouterais que pour connaître la seconde manière il vaut mieux se référer à l´ouvrage de Faverot de Kerbrech qu´à l´édition de la Méthode de 1864 par Baucher ou première et seconde manière sont mélangées - je suppose que la citation est extraite de la Méthode.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
Bonjour David,
Vous dites "la seule façon d´aborder le problème". La seule façon pour vous d´aborder le problème est peut être d´utiliser un instrument de coercition mais ce n´est peut être pas le cas pour tout le monde.
Un cheval - en bonne santé - peut être équilibré et décontracté avec un simple filet même si cela prend plus de temps.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
J’ai toujours été particulièrement sceptique sur les principes d’équitation prônés par Monsieur Baucher et en particulier concernant l’effet d’ensemble, non seulement en prenant en considération l’aspect mécanique du concept, mais également et surtout l’aspect moral. L’un de mes amis m’a conseillé de lire le livre de Mr Racinet « Baucher cet incompris » et l’analyse de cet ouvrage n’a fait que confirmer définitivement mes réticences.
Le cheval, sujet à l’action de forces antagonistes à travers un discours qui se veut intellectualisé, est carrément réduit à l’état de vulgaire machine parfaitement inerte, seulement régit par les lois de la mécanique et de la physique. Le principe de François Baucher consistant à en quelque sorte « démonter » le matériel cheval en appliquant ses procédés gymnastiques à chacune des parties du cheval séparément, va dans ce même sens. Le fait de ne pas considérer le cheval en tant qu’être vivant, doté de sentiment et sujet à la douleur, me semble hautement critiquable, voire choquant. De plus, tenter d’appliquer des concepts purement mathématiques à des êtres vivants conduit à des théories apparemment intellectuellement séduisantes et qui confère à son auteur un statut de soi-disant savant, mais qui s’avèrent souvent totalement erronées, dans la mesure où le comportement d’un être vivant, du à son psychisme, déroge souvent aux lois élémentaires de la mécanique.
Il est intéressant de noter ce qu’écrit Gustav Steinbrecht, le plus célèbre disciple de la Guérinière, dans son ouvrage « Le Gymnase du cheval » considéré comme un véritable monument de l’art équestre et ouvrage de référence des cavaliers allemands :
« Le plus magnifique exemple de charlatanerie est celui de Monsieur Baucher qui, par l’impudence de ses affirmations et par l’énormité de ses promesses, a mis en ébullition et désarroi tout le monde des cavaliers. Son procédé consiste à enlever au cheval, avec un soin raffiné, peu à peu, ses forces naturelles – que Monsieur Baucher considère comme ses ennemies – et par la même à l’asservir. Par des flexions contraire à la nature et par des rotations effectuées sur place, il fait de ses chevaux de telles loques et il enlève aux membres postérieurs leur action naturelle vers l’avant à un tel degré que les pauvres créatures perdent toute tenue et ne sont plus bonnes à aucun usage pratique. »
A propos du système de Monsieur Baucher en général et de l’effet d’ensemble en particulier le grand Maître Steinbrecht nous met en garde :
« Au lieu de cultiver et de régler les forces naturelles des postérieurs et, avant tout, leur action propulsive, il les entrave de toutes les façons, car il voit en elles ses adversaires à priori………Et il n’a de cesse qu’il ne soit arrivé, par encapuchonnement complet et par distorsion de l’épine dorsale, à juguler la force propulsive des postérieurs. Il entrave et détruit cette force de propulsion non pas par excès de poids, comme le font les cavaliers brutaux, mais il en empêche le jeu en supprimant tout ce contre quoi elle pourrait se déployer. Lorsqu’il l’a de cette manière affaiblie au point qu’elle ne puisse plus détruire l’effet recherché, c´est-à-dire la mise du cheval complètement en arrière de la main, alors il commence, par ses leçons de reculer à toutes les allures, de même que ses attaques à l’éperon sur place, c´est-à-dire un emploi insensé de l’éperon, à ployer l’arrière main à sa façon. Mais comme, faute d’appui, il n’a l’effet de levier à sa disposition et ne peut, par conséquent, charger l’arrière-main, celui-ci reste élevé, tandis que l’avant main est plongé. Dans cette attitude, le cheval peut, en voussant le dos, ramasser ses quatre pieds à la manière d’un chamois, mais les articulations restent non fléchies et finalement, sous les efforts contre nature et convulsifs auxquels elles sont astreintes par les attaques incessantes et vaines de l’éperon, perdent leur flexibilité naturelle. C’est ainsi qu’il enlève à ses chevaux toutes leurs facultés natives et les contraint à des mouvements contre nature………Le résultat de sa méthode, c’est donc une série d’incongruités et de résistances que le cavalier ordinaire évite soigneusement et, s’il ne le peut pas, qu’il combat avec sérieux et rigueur, tandis que Monsieur Baucher les enseigne à son cheval, les confirme dans toute la mesure du possible et les nomme alors : air de haute école. »
Si un tel jugement émanait d’un cavalier lambda, cela n’aurait qu’un caractère anecdotique susceptible d’alimenter un débat. Mais ce jugement est formulé par l’un des plus grand Maître de tous les temps, s’inspirant des principes de La Guérinière, lui-même le plus grand Maître Français. Ces considérations sont extraites de l’ ouvrage « Le Gymnase du cheval », véritable bible équestre des cavaliers germaniques, dont le Général Decarpentry nous dit : comme on est rapidement payé de son effort, quand on a persévéré dans sa lecture ! On est bientôt gagné par la pertinence des observations de l’auteur, et séduit par le subtil enchaînement qui les relie.
Il est fondamental de constater que les cavaliers d’obstacle allemands, qui appliquent à la lettre les principes de Steinbrecht, exactement à l’opposé de la méthode Baucher, domine actuellement outrageusement la discipline dans le cadre des compétitions internationales et cela depuis de nombreuses années. En dressage, je crois qu’ils ne se débrouillent également pas mal.
En conclusion, hormis le côté indéniablement barbare de l’effet d’ensemble sur le psychisme du cheval, son utilisation semble extrêmement préjudiciable à la santé physique et mentale de notre « ami » le cheval.
Amicalement,
Dominique
(par Dominique DURAND)
Bonjour,
Je pense que si vous lisiez le capitaine Etienne Beudant qui a été le plus illustre exposant de la seconde manière de Baucher vous vous rendriez compte par vous même que vos critiques sur Baucher sont complètement infondées notamment sur la barbarie de l´effet d´ensemble et ses conséquences sur la santé du cheval.
L´équitation allemande actuelle utilise des procédés bauchéristes comme le demi tour sur les épaules, la session à la jambe et les flexions à l´arrêt sur place pour obtenir le ramener. Je dirais même que l´effet d´ensemble que vous critiquez si fortement est permanent dans l´équitation allemande puisque non seulement les jambes et les mains sont opposées aux autres mais elles sont utilisées en permanence ; utilisation permanente qui elle a des conséquences sur la santé du cheval.
Baucher est plus proche de La Guérinière que Steinbrecht. Tout le monde cite La Guérinière sans jamais le lire. Lisez le et vous ferez des découvertes qui vous étonneront, j´en suis sûr.
Pour finir je dirais que l´héritage de Baucher a été critiqué et son importance minimisé par des gens qui ne se gênaient pas pour l´imiter et particulièrement les allemands. Je citerais à leur propos un disciple de Baucher "encore un qui se taille un pourpoint dans le manteau du roi".
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
L´objectif de l´effet d´ensemble de Baucher 2ème manière est-il un moyen d´obtenir ou augmenter la légèreté, est-ce un moyen de rendre le cheval ´alerte´ (à l´écoute de son cavalier et dans l´impulsion) ?
L´élévation du garrot pour obtenir la légèreté comme Baucher l´utilise dans sa deuxième manière n´est-elle pas suffisante pour obtenir les mêmes résultats ? Ou est-ce que l´effet d´ensemble vient compléter l´élévation du garrot par la combination des jambes avec l´action des mains vers le haut ?
Concernant les jambes, si j´ai bien compris, leur action doit être tout aussi légère que celle des mains.
Cordialement,
Laurent
(par Laurent)