Travail sur l'incurvation
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Bonjour,
D'après ce que je comprends elle ne tourne pas la tête du côté intérieur (par rapport au manège) lorsque vous lui demandez, et elle garde la tête tournée vers l'extérieur (du manège).
Autrement dit, lorsque vous utilisez votre rêne "extérieure" (par rapport au pli) pour la remettre droite, elle ne réagit pas.
A mon avis il s'agit d'un apprentissage de base qui n'est pas acquis : celui de tourner "la tête la première" en réponse à la rêne d'ouverture, c'est à dire de donner sa tête du côté de la rêne "active".
Est-ce que ça lui arrive de tourner en gardant la tête du côté extérieur et en "tombant" sur l'épaule intérieure ?
Berthier Pascale wrote:
Bonjour Sandra,
je vais probablement contredire ce que vous avez conseillez mais vos conseilles sont sûrement fondés et j'espère que ma réponse, dans tout cela, restera constructive pour Camille.Camille,
l'utilisation des jambes est à éviter ici car 1) votre ponette avance avance avance... et 2) parceque cette utilisation pourrait contribuer à camoufler des défauts de la main.
Je comprends ce que vous voulez dire. Mais il est important que la ponette apprenne a dedramatiser le contact de la jambe. Sinon ca va etre difficile, de controller quoi que ce soit par la suite. Pourquoi pas, dans ce cas, des exercices a pied? le cheval tenu en main, au pas,sur le cercle et utiliser l'index en petit tapotements jusqu'a ce que la jument cede en s'incurvant, sans precipiter. une fois acquis a pied, le mouvement sera vite compris au pas en selle, etc...
C'est long a expliquer , la technique du travail a pied, mais un livre excellent y fait de nombreuses references et est un des meilleur guides: Gymnase et Dressage, de Michel Henriquet.
Bonsoir à tous,
oui, Sandra, le travail à pied dans ce cas aussi, pourquoi pas.
Vous voyez, Camille, vous avez ici une palette trés complète de solutions et de points de vue.
De manière générale, vous et nous tous avons le choix entre garder à tous prix le contrôle de son cheval (la base absolue de l'équitation allemande) et garder à tous prix le partenariat de son cheval (la base d'une équitation de tradition francaise).
D'une facon ou d'une autre, le but doit être atteint et il est ici celui de vous aider.
Donc: bonne réussite!
Amicallemagne.
Pascale
Pascale, pour clarifier.
Quand je parle de controle, je ne parle pas de durete...je parle de la notion de securite. Il est important d'etre en securite et de pouvoir diriger son cheval, quoi qu'il arrive, d'etre capable de garder le controle.
Un cheval incontrolable au niveau de la direction et de ses allures , c'est dangeureux.
Donc, oui, il y a certaines choses a mettre en place en priorite dans l'education d'un cheval ou d'un poney. Et l'obeissance aux aides est une priorite absolue.
Bonjour Sandra,
les propos suivants sont aussi trés clairs et ne sont pas de vous mais de Philippe :
"Concernant le mouvement vers l’avant à respecter (dont chaque intervenant ici est conscient), il intéresse le cavalier qui pratique une équitation de l’arrière vers l’avant et qui veut garder le contrôle de son cheval. Donc garder aussi le contrôle des postérieurs avant d’entrer sur un cercle, c’est votre exemple."
C'est la définition de l'équitation allemande actuelle.
D'autre part, vous avez parfaitement raison concernant le sujet de la sécurité.
La sécurité à cheval, à côté du cheval, en voiture derrière le cheval (Baucher le savait, il rééducait aussi les chevaux d'attelage "Ces chevaux de luxe etc..." + Faverot de Kerbrecht: 3 ouvrages sur l'attelage etc...et ma propre expérience sur ce sujet), donc cette sécurité est trés importante.
À ce sujet, avec les chevaux (comme avec les humains?): il n'existe pas de plus sûr partenaire qu'un partenaire... sûr.
Le contrôle devrait faire place de plus en plus au partenariat car tout élément de contrôle est emprunt d'un élément de peur, donc d'insécurité.
On est là dans le domaine de cette "liberté sur parole" de l'école bauchériste et cela ne contredit en rien (bien au contraire!) le mouvement et la qualité de celui-ci.
Et, pour retourner un peu dans votre sens: l'équitation la plus fine peut déclarer forfait devant la mauvaise éducation d'un cheval. Éducation qui, au début en tous cas, devrait être emprunte de contrôle car , la peur a tout de même une qualité: elle prévient.
Bonne journée!
Amicalement à tous.
Pascale
Les problèmes d'incurvation peuvent parfois être dus au fait que le garrot du cheval n'est pas sorti (fréquent chez un jeune cheval en phase de croissance). En effet, dans ce cas, une incurvation vers l'intérieur entraîne le rapprochement du sommet des apophyses épineuses du garrot qui peuvent se toucher et provoquer de la douleur. Alors que l'incurvation vers l'extérieur, en éloignant le sommet des apophyses soulage le cheval.
Ce phénomène peut être amplifié si de surcroit la selle est trop en avant et écrase le garrot.
Pour la sécurité et le cheval partenaire, je partage l'avis de Pascale (je fais également de l'attelage).
Pascale:
"Concernant le mouvement vers l’avant à respecter (dont chaque intervenant ici est conscient), il intéresse le cavalier qui pratique une équitation de l’arrière vers l’avant et qui veut garder le contrôle de son cheval. Donc garder aussi le contrôle des postérieurs avant d’entrer sur un cercle, c’est votre exemple."
C'est la définition de l'équitation allemande actuelle.
Le respect du mouvement vers l’avant ?
L'équitation de l’arrière vers l’avant ?
Le contrôle des postérieurs ?
Tout cela fait partie du patrimoine commun de l'équitation latine et germanique.
Maintenant, qu'on utilise subtilement ou pas les aides impulsives, qu'on insiste plutôt sur l'appui ou sur le contact léger, cela différencie effectivement des formes d'équitation.
À ceux qui prônent un bauchérisme sans jambes, je suggère une relecture du «Dialogue entre la main et les jambes».
L'équitation en pantoufles, oui, l'équitation sans jambes, non!
Amitiés,
Jean M
Bonjour à tous et merci pour votre aide, je ne pensais pas que mon sujet intéresserait autant de monde !
Tout d'abord j'ai essayé de mettre en place hier soir les conseils de Pascale, à savoir ce qu'il est dit dans son premier message auquel je vous renvois. J'ai noté une bonne amélioration, notamment quand je travaille réellement sur ma ligne droite et que je n'"erre" pas d'un coin à un autre, et que je me concentre vraiment sur ce "souci". Je ne connais pas les dimensions exactes du manège mais il est relativement grand quand même, on a le temps de travailler sur les longueurs en tous cas.
Je travaille bcp à pied avec ma ponette qui possède un caractère très très fort et pas toujours très conciliant, je note une grosse amélioration de la relation et de la confiance, c'est même assez bluffant, tout ça pour dire que je ne pense pas que cela soit de la mauvaise volonté mais effectivement une incompréhension de ce que je lui demande, trop d'aides peut être ? Je voudrais simplifier au maximum et vais donc reprendre, point par point, vos conseils.
Le souci est qu'en reprise, je suis tributaire de l'exercice à faire et ne peux donc pas tjs me concentrer sur cette incurvation... même si le moniteur décide souvent de nous faire travailler là-dessus quand il voit mon désarroi pendant la détente !
merci en tous cas, je pense avoir compris les grandes lignes et je vais tenter de mettre cela en application dès ce soir !
Jean M.B.
"Le respect du mouvement vers l’avant ?
L'équitation de l’arrière vers l’avant ?
Le contrôle des postérieurs ?"
C'est ce qui est resté en Allemagne d'aprés 1936(FN et s'étendant même à la FEI) de ce "patrimoine commun".
L'équitation soignant l'avant pour promouvoir l'arrière!
Le respect du mouvement!
La disponibilité immédiate des postérieurs!
C'est ce qui a presque disparue ("presque" et non totalement:je suis persuadée que M. N.Oliveira a réellement sauvée la situation).
C'est ce qui fait aussi de plus en plus d'émules (et paradoxalement, bcp en Allemagne)parce que beaucoup de cavaliers et bcp de ceux là avec des chevaux "moyens" ou difficiles, se tournent aujourd'hui
ou vers le dopage,
ou vers des methodes douteuses (hyperflexion)
ou , les moindres encore, vers la légèreté.
Loin d'une équitation sans jambes -et votre remarque ici est trés importante! - on enfile effectivement ses pantoufles et l'on monte de plus en plus avec sa tête.
Alors oui, on peut se permettre de rêver à nouveau de cette belle chose que serait en retour un patrimoine équestre germano-latin ou latino-germain ;-)
Amitiés
Pascale
Autre piste, vous dîtes :
- tout va bien lorsque je négocie virage et cercle (parce que vous avez un projet que la ponette ressent bien),
- par contre, sur une ligne droite, la ponette prend elle-même l’initiative de placer sa tête (se sent-elle guidée dans cet instant ? Sur une ligne droite, quel projet avez-vous pour et sur elle ? N’êtes-vous pas toutes les deux à ces moments en train de « errer » en attendant le prochain passage obligé (et construit, je l’espère), que représente le coin).
Donc rendez-vous volontairement vers les coins ou les lieux choisi pour exécuter une figure !
Ce comportement change « bigrement » en mieux l’impulsion du cheval qui se trouve participer pleinement à ses déplacements.
Cela développe également son aptitude à se tenir droit.
Le cheval gardant sa tête vers l’extérieur semblerait se réserver une position anticipée sur le prochain virage. (Je peux me tromper, bien sûr !)
Très certainement toute l’attention que vous donnerez aux lignes droites même courtes vous apportera un début de solution.
Concernant le mouvement vers l’avant à respecter (dont chaque intervenant ici est conscient), il intéresse le cavalier qui pratique une équitation de l’arrière vers l’avant et qui veut garder le contrôle de son cheval. Donc garder aussi le contrôle des postérieurs avant d’entrer sur un cercle, c’est votre exemple.
Ce défaut de contrôle des postérieurs est source de déséquilibre du cheval qui peut couper son cercle comme vous l’indiquez ensuite.
Si ce cas se présente comme vous en parlez, remettre le poids du cheval sur son épaule extérieur par un effet de rêne n’apprend rien, ni au cavalier, ni au cheval.
Le travail est en amont. Il faut aussitôt restaurer, calmement, la mobilité des postérieurs. Cela aidera de plus à la mise en main.
Donc, le mouvement vers l’avant, la mobilité restaurée des postérieurs, l’orientation des hanches. Rendre le cheval « capable d’équilibre ».
Ça en fait des « choses », joli brouillon.
Amicalement.