Travail sur l'incurvation

Bonsoir Camille,
Ce problème d'incurvation, est-il présent aux deux mains ?
bruno

Bonjour Camille,
comme nous sommes ici sur un forum à la recherche d'idées ou d'expériences autour (ou en plein milieu) de la légèreté, j'espère que ma réponse, si elle vous surprenait, ne vous "choquera" pas.

Vous voyez, les aides extérieures, souvent elles n'aident en rien car trop souvent elles ont pour rôle de camoufler les défauts des aides interieures et -ici surtout- de la rêne intérieure seule (j'écris "seule" car elle devrait pouvoir ici agir seule).
Et les jambes!? Pourrait t'on me demander. Oui, les jambes agissent, seulement si nécessaire, et seulement aussi pour déclencher le mouvement ou le restaurer. Elles n'agissent pas (ne devraient pas agir...) pour entretenir le mouvement, ici, celui dont vous avez besoin pour aller sur le cercle ou droit sur la piste.
Et...elles n'agissent pas non-plus pour incurver un cheval car -sauf en piquant avec un éperon un côté du cheval- cela est tout simplement impossible.

En utilisant malgrés tout toutes les "aides" disponibles pour incurver un cheval (courbe ou ligne droite), il se peut que ce dernier joue le jeux mais -souvent- les chevaux manifestent leurs résistance contre la multiplication illogique de ces aides.

De plus, la pluspart des cavaliers savent que leurs épaules doivent être parallèles à celle du cheval dans l'incurvation mais, moins nombreux sont ceux qui savent que -là, comme au galop juste d'ailleur- l'épaule INTÉRIEURE du cheval est vers l'AVANT.

Donc, pour vous aidez, si vous voulez bien , essayez ceci: Utilisez vos jambes seulement pour faire avancer votre cheval (quand il avance, elles sont inutiles).
Tendez votre bras intérieur pour prendre et garder votre rêne intérieure trés courte sans tirer(!).
Reculez votre coude exterieur pour prendre votre rêne extérieure aussi longue que possible, sans qu'elle "tombe" (bien qu'elle aussi, en fin de compte et aprés entraînement, reste complètement initile pour incurver un cheval).
À main droite, regardez l'oreille droite de votre cheval et laissez votre ischion droit peser bien à droite de la CV du cheval (cela doit rester invisible pour l'observateur).
À main gauche, faîtes le contraire :-) .

Commencez au mieux sur un cercle autour de X, en allant sur la piste que en B et E. Ensuite, essayez cela sur la ligne droite avec des aides permettant au cheval "de prendre la tengeante".
Si votre cheval veut retourner de lui-même sur une courbe, utilisez ici plus vos jambes et moins vos mains. S'il refuse de tourner sufisement, utilisez là plus vos mains, c.à.d UNE main, la main intérieure menant la rêne intérieure en direction de la pointe de la hanche extérieure. C'est L'effet qui est capable à lui seul (!) d'incurver un cheval, sans le contrarier ou le moins possible.

Voilá, laissez mijotter 5 minutes. C'est prêt.
J'espère vous avoir aidée Camille et sorry si ma réponse est trop longue.
Amicalement.
Pascale

Bonsoir Pascale,

J'ai lu avec intérêt vos recommandations.

Est-ce à dessein que vous n'insistez pas sur l'entretien du mouvement en avant dans l'incurvation?

Il me semble que plus le mouvement en avant est important, plus le cheval s'incurve correctement.

Amicalement, bruno

Bonjour Bruno,

Oui, c'est à dessein que je n'ai pas insisté ici sur l'entretien du mouvement avant.

À tord ou á raison, j'ai adopté un principe équestre qui donne priorité à l'équilibre avant le mouvement.
Donc l'importance du mouvement avant est ,pour moi, relative à la qualité de l'équilibre du moment.

Hors, pour toutes les raisons possibles (jeune âge, qualités extérieures, position du cavalier, problème dentaire -du cheval!-, qualité du harnachement etc..), donc la ponette de Camille semble avoir ici des problèmes d'équilibre.

Donc la qualité du mouvement que l'on devrait soigner ici est l'auto-impulsion de ce mouvement, un mouvement avant qui, aprés déclenchement de la part du cavalier, devrait s'entretenir de lui-même (donc, on déclenche, on laisse faire, on restaure si nécessaire ect... et on se concentre ensuite sur le rôle de ses mains car les jambes ont fait leur boulo, du moins, c'est ce que l'on recherche).

De plus, je pense que ce "vent" vient d'Allemagne, les cavaliers demandent trop souvent un mouvement avant bien au dessus des possibilités ACTUELLES du cheval. Pour cela aussi, je ne me suis pas étendue sur ce sujet.

Par contre, oui, avec un cheval à qui on a donné la position, ici: se plier à g. ou à dt., et qui refuse de rentrer sur son cercle ou d'avancer ainsi, il faut éviter de travailler avec des actions de mains supplémentaires et commander l'action:porter le cheval en avant avec une action de jambe suffisante.
Et, pour ne pas me contre-dire, si cela agrave la situation, il faut rétrograder dans la lecon, jusqu'à ce qu'on ait trouver la cause de ce probleme (j'ai oublié: blocages vertébrales etc...).

Camille, pouvez-vous pliez l'encolure de votre ponette, montée et à l'arrêt, sans problèmes?

Amicalement.
Pascale

Bonjour,

En relisant Pascale, cela me fait penser à Racinet...

(Avancer l'ischion intérieur, etc). Testé et approuvé.

Bruno aurait-il la mémoire courte? (just for kidding!)

Amitiés à tous.

Bonjour, merci pour vos réponses si complètes !

A l'arrêt la ponette se plie sans problème, je fais bcp de travail à pied pour lui faire admettre plus facilement les éléments travaillés montés (déplacements latéraux, etc). Je ressens effectivement plus de difficultés à droite.

C'est une jument qui a bcp d'impulsion au naturel, j'ai donc cherché à beaucoup la travailler sur le cercle depuis que je la monte (1 an) parce qu'elle me semblait plus à l'écoute et plus facile à gérer qu'en ligne droite, où elle avait tendance à s'ouvrir et s'exciter un peu... disons que quand elle embrayait, plutôt que de tirer dessus, je la faisais partir sur un cercle où je la remettais tranquillement aux ordres...du coup j'ai mis le travail en ligne droite de côté et je me retrouve avec ce problème, quelle bêtise !

Pour en revenir à mes aides, je me sers très peu de mes jambes, je ne sais pas si c'est un défaut ou une qualité, disons qu'à part les placer pout tel ou tel mouvement, j'essaye d'être le plus discrère possible, surtout que la ponette avance, avance, et avance toujours, ça n'est pas un souci.

Elle a un excellent équilibre naturel, c'est une vraie chatte, et je pense justement que c'est ce qui fait qu'elle ne joue pas le jeu... pour elle, même en étant vrillée, tout passe bien, elle est très souple donc peut être ne voit-elle pas l'intérêt de faire l'effort ?

Si je reprends vos conseils, il y a plusieurs choses qui me paraissent un peu floues :
"Commencez au mieux sur un cercle autour de X, en allant sur la piste que en B et E. Ensuite, essayez cela sur la ligne droite avec des aides permettant au cheval "de prendre la tengeante".

Si votre cheval veut retourner de lui-même sur une courbe (voilà mon souci, elle "tombe" dans son tournant par facilité je pense, utilisez ici plus vos jambes et moins vos mains. S'il refuse de tourner sufisement, utilisez là plus vos mains, c.à.d UNE main, la main intérieure menant la rêne intérieure en direction de la pointe de la hanche extérieure (une rêne d'appui donc ?"). C'est L'effet qui est capable à lui seul (!) d'incurver un cheval, sans le contrarier ou le moins possible."

J'essaierai de mettre en application ces conseils dès ce soir, j'avoue être un peu désemparée et cela m'aidera sûrement bcp !

merci !

j'ajoute que la jument n'avait pas de soucis au niveau vertébral l'an passé mais il est vrai qu'elle n'a pas vu l'osthéo depuis son retour du parc en septembre et que je m'étais posé la question, je vais la faire voir rapidement !

Beaucoup de jeunes chevaux presentent ce probleme. Je suis plutot d'accord avec Pascale. ne pas precipiter. repartir sur les bases.
Est ce que a l'arret votre poneet acepte des actions simples et directe du mors? flexions a droite et a gauche?

Deuxieme exercice, au pas, sur le cercle de 20m, apprendre a la jument a respecter la jambe interieure et a ceder a celle ci. Sur le cercle, fermer la jambe interieure , ou meme tapoter jusqu'a la jument cede a la jambe en engageant sous sa masse son posterieur interieur. Vous allez sentir que cela se "croise" en dessous. Ne pas perdre l'impulsion. vous devez toujours allez de l'avant. recompensez.

cet exercice acquis, vous faites de meme en conservant le pli de l'incurvation jusqu'a ce que la jument soutienne son epaule interieure ( vous le sentirez). des qu'elle fait le mouvement, flattez et recompensez.. ensuite faites le sur un cercle de 10m, etc, aux deux mains, au pas puis au trot.
Ne desesperez pas , c'est un probleme qui se resout tres tres vite avec de la volonte.

Faites des figures en 8 avec votre jambe interieure et en lui refusant de tomber vers l'interieur. Si elle se met a chasser de trop vers l'exterieur, maintenez ses hanches avec votre jambe exterieure en arriere de la sangle et verifiez que vous avez la meme tension sur la rene interieure et exterieure, tout en conservant l'incurvation dans le bon sens.

A propos d'incurvation juste, sur le cercle de 20m, vous devez voir le bout de nez gauche si vous etes sur le cercle a main gauche. pas plus... si vous voyez toute la tete, c'est que l'incurvation est trop prononcee.

bon courage

Bonjour Sandra,
je vais probablement contredire ce que vous avez conseillez mais vos conseilles sont sûrement fondés et j'espère que ma réponse, dans tout cela, restera constructive pour Camille.

Camille,
l'utilisation des jambes est à éviter ici car 1) votre ponette avance avance avance... et 2) parceque cette utilisation pourrait contribuer à camoufler des défauts de la main.

Est-ce une rêne d'appui dont j'ai "parlé"? Oui, si vous l'utilisez pour reporter les épaules à l'extérieur. Non, si selon sa position par rapport au garrot (en fait presque la même position que la rêne d'appui mais avec une sorte de tension vers l'arrière)vous l'utilisez pour amener la croupe à l'intérieure.
Cette rêne a bcp d'avantages, surtout avec un cheval qui avance de lui-même, car elle met le bout du nez à l'intérieur, en même temps elle met la croupe à l'intérieure: idéal pour incurver un cheval, non!?
Quand l'impultion est suffisante, elle peut même permettre de partir en appuyer sans aides supplémentaires.

Pour freiner (donc ici équilibrer) votre ponette sans perdre de l'impultion (et là je vous rejoins Sandra!), sur le cercle pour commencer, il faut "décevoir" l'appui que pourrait vous donner là votre ponette, des deux côtés de sa bouche en même temps, en agissant d'une seule main à la fois et... pendant le poser de l'antérieur opposé à la main agissante: posé AD, fermer les doigts de la MG et vice et versa.
Dés que le cheval ralentit de cette facon, laisser aller jusqu'à la prochaîne accélération. Elles se feront ainsi de plus en plus rare et seulement sur demande du cavalier.
Faites la même expérience sur la ligne droite et, lorsque l'équilibre est bien là, risquez vous dans le mouvement, avec les exercices que Sandra vous a conseillez. Du moins, avec la jambe intérieure, pour vous prouver la légèreté de votre ponette à vos jambes.
Pour la jambe extérieure, à mon avis (mais c'est seulement mon avis, pas plus et pas moins): c'est la rêne intérieure (voir plus haut)qui contrôle le déplacement ou maintient de la croupe à l'intérieure.
Bien sûr, c'est une question de choix: on peut incurver un cheval avec tout plein d'aides à la fois. Mais moi, peutêtre suis-je déjà trop vieille ou trop fainéante, toutes ces aides à utiliser en même temps...ca me fatigue ;-).
Sandra, Camille,
amicalement vôtre.
Pascale

Bonsoir,

Je trouve beaucoup de bonnes réflexions dans ce sujet plutôt intéressant.

Camille, vous dîtes « surtout en manège ».
Quelle est la taille du manège ?

L’orientation du bassin du cheval sur une surface réduite (et dans un manège en général si l’on n’y prend garde) est la plupart du temps dans le sens « vers l’intérieur » de cette surface, le cheval se mettant de lui-même en position d’effectuer les cercles lui permettant de tourner pendant tout le temps de son travail.

C’est un vrai problème si l’on n’est pas averti, par un observateur ou par soi-même en fonction des sensations reçues.

Dans un autre registre, il est conseillé de mettre sur un cercle devant l’obstacle un cheval qui se précipite, » d’attendre » qu’il se calme, de pendre la tangente au cercle face à l’obstacle, et souvent : catastrophe à nouveau, car le cheval trouve commode de garder son bassin orienté sur le cercle qu’il quitte, alors que le cavalier veut aller sauter.

Marcher sur une droite avec « un bassin fou », n’est pas commode.