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ce que disent les maîtres...

32 réponses [Dernière contribution]
Jean-Philippe
Déconnecté
Inscrit: 31/07/2006

M. Jacques, tout comme vous, je trouve ridicule l'utilisation de la force à cheval. C'est aussi stupide que si je voulais imposer ma volonté à David Douillet, à Arnolds Schwarzenegger par la force. Je n'y penserai même pas ! Pour ma part, je préfère cette image à celle du charriot... Mais, heureusement pour nous, nous ne montons pas que des chariots... Les chevaux que nous montons ont leur propre finesse, leur propre sensibilité. Mon cher Xavier, quand tu écris : "Par la main, j'entends les doigts reliés au bras relié à l'épaule reliée au buste. ", je suppose que tu inclues ton noble séant qui te sert d'assiette quand tu es à cheval ! A pied, tu en fais ce que tu veux... Je n'arrête pas un cheval avec les mains, je l'arrête avec les fesses, le dos, le nombril qui va vers la main sans que jamais la distance coude / main ne se réduise (cf N Oliveira). Et, à la différence du charriot, le cheval "normal" est très sensible à toutes les variations d'équilibre, d'assiette, d'amplitude du jeu de l'assiette.

Pour moi aussi, le travail à pied est quelque chose de très important. Mais, es-tu sûr, Xavier, qu'il ne soit que le Dressage ? C'est vrai que je ne pense pas que nous pratiquions tout à fait la même forme de travail à pied. À ce sujet, je te rappelle que tu te vais me faire un petit texte sur les flexions à pied... Chose promise...

Cela dit, je ne peux qu'être en accord avec « le fil rouge » défini par Jacques : « obtenir le respect absolu de la main et de la jambe » en rappelant simplement que pour moi, la main commence aux fesses, à l'assiette, et que la jambe commence également aux fesses et à l'assiette... Mais ne se prolonge pas dans le même sens... À moins que...

Pour en revenir à mon exemple sur les 100 kilos et 1 g, je rappelle qu'il est avant tout caricatural. Je mets volontairement en opposition une masse énorme de 100 kilos et une variation infime de cette masse de 1 g. Bon, du point de vue physique, c'est juste ! Du point de vue équitation, si un cheval me met 100 kilos au bout des rênes et que je ne lâche pas immédiatement, je risque de faire un superbe passage en drapeau par dessus ses oreilles... Plus sérieusement, pour en revenir à cette petite phrase, je l'accompagne toujours par le fait que l'action doit être ponctuel : « point fixe / cession » et je ne manque pas d'ajouter que la première des choses à faire, quand on sent poindre la résistance, et de céder. Cela suffit souvent à annihiler toute velléité de résister. « le contact qui se dérobe sans se rompre jamais... » Cf. le docteur Pradier.

Mon cher Xavier, je me souviens de longues discussions que j'ai eues avec François Baucher, alors encore dans son berceau... Nous en avons conclu la chose suivante : si la légèreté dans l'action des aides est leurs justes emplois, tant en intensité qu'en précision temporelle, nous sommes dans la légèreté absolue du cavalier. Et cette légèreté dans l'emploi des aides mènera le cheval vers la légèreté de ses réponses.

Je vais une fois de plus rendre hommage à Lucien Gruss, comme je l'ai déjà fait dans un sujet précédent. J'ai eu la chance de voir que je reprise travailler ses chevaux en liberté. Et j'ai été frappé par la justesse, la précision de ses interventions à la chambrière ou à la badine. Pas une réprimande de trop. Ce qu'il faut, quand il faut, où il faut. Et chez le jour où il m'a prêté un alezan crins lavés, plus près dans le modèle du cheval lourd que du pour pur-sang anglais... Quel cheval délicat et fin à monter...

 

Jean-Philippe
Déconnecté
Inscrit: 31/07/2006

Mon cher Pierre, je respecte vos convictions... Mais, vous ne m'avez pas répondu sur ce qui vous gêne dans la lecture du passage du livre de M Henrqiuet : "Choix du cheval/Le tempérament" dans "Gymnase et Dressage".

Il serait bon que vous développiez votre point de vu sur ce passage. Je ne comprends pas votre réaction à ce sujet...

Message édité par: JPhL, à: 2006/12/30 12:14

 

Jean-Philippe
Déconnecté
Inscrit: 31/07/2006

Alors, j'ai hâte de lire votre réponse... J'ai hâte de savoir avec qui je me bats, moi qui suis un grand passifiste, un anti-militariste primaire, n'est ce pas mon cher Xavier ! C'est une histoire entre Xavier et moi, que personne ne se sente offencé !

Il faut être deux pour tirer, aberration ? Non, réalité ! Empêchez un cavalier de tirer et vous verrez que le cheval cessera de tirer également. L'exemple flagrant que je repends souvent : l'enseignant : « arrête ton cheval ! » Le cavalier arc-bouté sur les rênes : « j'y arrive pas, j'y arrive pas... ». Et, après une lutte sans merci, épuisée moralement et physiquement, il lâche les rênes sur l'encolure. Et là, comme par miracle, le cheval s'arrête.

Que monsieur Jean-Philippe m'excuse, il n'est pas le seul, car pratiquement tous les enseignants partent du même principe, mais en prétendant «si votre cheval vous met x kilos...» il trompe ses élèves en leurs faisant croire à une aberration basée sur une fausse impression.

Non, je me trompe pas mes élèves. Car cette phrase n'est qu'une petite phrase à remettre dans un contexte général d'une leçon, une journée de stage, etc.

Par contre, j'ai du mal à suivre votre démonstration : « le cheval peut tirer son cavalier vers l'avant... en aucun autre cas le cheval ne peut exercer sur son cavalier une traction quelconque, puisque déjà il le porte... » Comment le cheval peut-il tirer son cavalier vers l'avant sans exercer sur lui une traction quelconque ? De plus, cavalier à la possibilité de se solidariser fortement à sa monture par l'intermédiaire de son dos, son assiette et ses jambes...

«Un cavalier, à cheval, ne peut agir d'une façon physique sur le déplacement de la masse puisqu'il en fait parti et qu'il n'a pas à sa disposition directe le moyen de locomotion (jambes du cheval). » Comment expliquez-vous qu'un même cheval, en extérieur par exemple, puisse galoper équilibrer avec un cavalier et en embarquer un autre triple galop. Puisqu'il n'a pas à sa disposition directe le moyen de locomotion du cheval : ses jambes, n'a-t-il pas les moyens d'intervenir sur l'équilibre global du mobile en mouvement : un cheval qui accélère, qui embarque, a un fort report de poids vers l'avant. En jouant sur ce report de poids, donc, sur la repartition des masses, ne pouvons-nous pas intervenir sur la locomotion ?

« Un cheval ne peut jamais mettre dans les mains de son cavalier une force quelconque, si petite soit-elle, c'est toujours le cavalier qui tire... ». Je suis quelque peu sceptique sur la première partie de la phrase. Quant à la deuxième partie, j'aurais préféré écrire : « c'est le cavalier permet au cheval de tirer...

Dans l'attente de la suite de votre réponse, bien amicalement à vous et à tout le monde, bien entendu.

Message édité par: JPhL, à: 2006/12/30 14:39

 

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

Monsieur Jacques,

(c'est amusant, ces "monsieur" par ci, "monsieur par là", politesse exquise mais surannée)

Ce que vous dîtes est monstrueusement intéressant ; Catherine m'en est témoin, ce que vous annoncez ressemble vraiment beaucoup au chemin que j'ai décidé de suivre ;

à ceci près, toutefois ; vous évoquez principalement la technique mais ce cheval présente également un grand désordre moral qui ne relève pas complètement, ou disons uniquement, de la technique.

Outre les jeux en liberté, Je le travaille à pied, à l'arrêt et au pas, mais,et vous me direz ce que vous en pensez, je le longe également (pas de rapport avec la bouche, je longe sur caveçon), le cheval très gentiment disposé sur des rênes fixes, et je cherche simplement le calme, rien que le calme, qui mène à la cadence. Nous sommes en progrès rapides de ce point de vue, le cheval ayant parfaitement trouvé sa place ;

j'ai pour habitude de conserver deux, trois coups d'avance, pour ainsi dire, dans le travail à pied avant de convertir les acquis en selle ; avec ce dernier cheval, il me faut vingt coups d'avance.

Vous parlez d'action sur la masse, je suppose que vous évoquez le retrait potentiel de la masse par rapport aux aplombs, ce que j'appelle "l'acculement sournois", mais je puis effectuer le travail de mobilisation à l'arrêt, car ce cheval est porté vers l'avant, et réponds très bien à la badine sur le flanc.

Je vous tiendrai averti de mes progrès ou de mes difficultés.

cordialement

xavier Kenaz

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

Monsieur Jacques,

(c'est amusant, ces "monsieur" par ci, "monsieur par là", politesse exquise mais surannée)

Ce que vous dîtes est monstrueusement intéressant ; Catherine m'en est témoin, ce que vous annoncez ressemble vraiment beaucoup au chemin que j'ai décidé de suivre ;

à ceci près, toutefois ; vous évoquez principalement la technique mais ce cheval présente également un grand désordre moral qui ne relève pas complètement, ou disons uniquement, de la technique.

Outre les jeux en liberté, Je le travaille à pied, à l'arrêt et au pas, mais,et vous me direz ce que vous en pensez, je le longe également (pas de rapport avec la bouche, je longe sur caveçon), le cheval très gentiment disposé sur des rênes fixes, et je cherche simplement le calme, rien que le calme, qui mène à la cadence. Nous sommes en progrès rapides de ce point de vue, le cheval ayant parfaitement trouvé sa place ;

j'ai pour habitude de conserver deux, trois coups d'avance, pour ainsi dire, dans le travail à pied avant de convertir les acquis en selle ; avec ce dernier cheval, il me faut vingt coups d'avance.

Vous parlez d'action sur la masse, je suppose que vous évoquez le retrait potentiel de la masse par rapport aux aplombs, ce que j'appelle "l'acculement sournois", mais je puis effectuer le travail de mobilisation à l'arrêt, car ce cheval est porté vers l'avant, et réponds très bien à la badine sur le flanc.

Je vous tiendrai averti de mes progrès ou de mes difficultés.

cordialement

xavier Kenaz

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

JP,

sorry, nos courriers se sont croisés ; j'attends les commentaires de Jacques avec impatience ; je sens qu'il a beaucoup à m'apporter...

Jacques est un "Racineauchériste", je retrouve également du C. Raabe en ses propos.

;-)

xavier Kenaz

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

Jacques,

cela fait trente ans que j'ai découvert l'équitation, et quelques années que j'étudie l'Equitation. Depuis lors, je n'ai fait que dériver, en pleine conscience, de l'enseignement officiel.

Je pense que vous avez raison, en ce sens qu'on n'agit pas par la main sur la masse du cheval ; on agit par la main sur la compréhension du cheval, du cheval éduqué, ce qui me fait dire que le cheval doit être dressé avant que d'être gymnasé.
Mais, véritable autodidacte depuis ma "dérive" je n'ai pas fini mon apprentissage ; plus j'avance, plus je me rapproche de Baucher, mais Baucher enrichi du gymnase concomitant à la longe (sur caveçon), enrichi du travail en liberté, enrichi de l'épaule en dedans.

j'apprécierais vivement que vous me donniez votre opinion sur le travail à pied de Raabe (nonobstant les avertissements de Decarpentry)

bien à vous

xavier Kenaz

KATZ Yves
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Jacques, Bonjour,

Votre dernier message me laisse perplexe et quelque peu dérouté. J'avoue ne pas très bien comprendre les conclusions auxquelles vous voulez aboutir avec vos expériences.
Dans l'expérience 1, il faut comme condition indispensable que le cavalier n'accompagne pas avec ses bras (qui, par le jeu des articulations peuvent s'allonger de façon "importante"); ce n'est que si les bras restent rigides que le cheval peut tirer son cavalier vers l'avant; vous le dites vous même, "il tire".
Dans le 2e cas, il suffit que le cavalier tende ses rênes et que le cheval déplace son encolure pour que, indépendamment du mouvement de toute la masse, le cheval puisse tirer le cavalier dans un sens ou l'autre.
Le cheval ne peut "tirer" que si le cavalier le lui en donne la possibilité ( le terme tirer est là employé plus pour traduire une impression que pour expliquer un fait physique).
Si ce même cheval est éduqué au mors et à son action (qu'il en accepte le contact, qu'il le respecte sans contraction de par une éducation à pied; laquelle se prolonge par une gymnastique à cheval)), il ne tirera plus et restera léger lors des demandes de son cavalier (à condition que ce dernier ait la permanente obsession d'avoir un cheval décontracté lors de tout exercice;
un cheval tire, un cheval "vous met x kgs...", un cheval tend ses rênes, tout cela ne sont que des expressions imagées pour traduire une sensation; et il est vrai que certaines sont fausses: un cheval ne tire que s'il y a opposition, c'est le cavalier qui apprécie la force de contraction du cheval en lui opposant une force qu'il estime nécessaire et suffisante pour le faire céder ( mais là nous ne sommes plus dans la même équitation et nous avons affaire à un cheval et à un cavalier qui manquent d'éducation.
La seule image que nous puissions accepter sans problème est "le cheval tend ses rênes": il vient se poser dessus , à la manière d'un pianiste qui pose ses doigts sur le clavier de son piano; ce que doit faire de la même manière, le cavalier lorsqu'il prend ses rênes.
Attention à ne pas trop mêler la physique à l'équitation...
Amicalement et encore bonnes fêtes à tous ceux qui seront encore sur le forum ce dernier jour de 2006.

PS: petite remarque ( bien que je n'aime pas toujours faire référence aux dits des autres et que je préfère souvent parler d'expérience( et que ce qui suit s'est ressenti de façon parfaite su les chevaux de N Oliveira: il disait toujours qu'à cheval, il fallait avoir le sentiment d'être assis sur une orange et de se représenter le cavalier un doigt posé dessus; alors un déplacement minime du cavalier permet de déplacer le cheval dans une quelconque direction.
Auquel cas, la masse portée peut déplacer cette autre masse qui la porte.

Message édité par: KATZ, à: 2006/12/31 08:18

Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/

BLESCHET Josette
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

*** écrit:

2) Et maintenant, l'objet toujours posé sur votre main, le fil légèrement détendu, vous bougez gentiment la main dans tous les sens.

Un peu hors sujet parce que pour l'instant vous restez dans le principe physique, mais, si l'objet repose sur une écharde, la main ne bougera plus gentiment.
C'est mon point de vue sur le cheval rétif.

------
B] *** written:

2) And now, the object always posed on your hand, the slightly slackened wire, you nicely move the hand in all the directions.

A little except subject because for the moment you remain in the physical principle, but, if the object rests on a splinter, the hand will not move nicely any more.
It is my point of view of the restive horse.

Message édité par: masterai, à: 2007/11/23 21:56

KATZ Yves
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

"Vous confirmez votre position en prétendant qu'un cheval peut tirer s’il y a opposition, et moi je confirme la mienne en vous contredisant :
Le cheval monté ne peut en aucune occasion tirer les rênes du cavalier qui le monte, même cas d'opposition du cavalier, hormis, et c'est la seule exception, quand le cheval allonge ou baisse son encolure."

Je suis tout à fait d'accord avec vous à 200%; comme je l'ai indiqué, à compter du moment où les rênes sont "suffisamment courtes", le cheval peut tirer sur les rênes en allongeant ou baissant son encolure.Et ce , à partir du moment où le cavalier ne suit pas la bouche de son cheval, et est donc en opposition avec lui.

Je n'ai à aucun moment dit que je me servais de ces fausses expressions pour expliquer une sensation; par contre, une expression imagée peut aider à comprendre.

Comme souvent, je pense que la "barrière du langage", le choix des termes amène souvent à des contradictions alors qu'il n'y en a pas.J'ai demandé de ne pas trop mêler équitation et physique;je n'ai pas écrit qu'il ne fallait jamais parler physique en équitation!
Ce que je regrette, c'est le sentiment d'agressivité qui transparait dans votre écrit;
et peu importe que vous soyez Beudant et moi Oliveiriste(si tant est que je mérite cet épithète!); ce qui est essentiel, ce sont nos relations avec nos chevaux, nos principes , la façon d'entreprendre l'éducation de son cheval pour tendre vers une plus grande complicité et pour pouvoir partager avec lui les joies de l'Equitation,
Amicalement, yves KATZ

Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/