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ce que disent les maîtres...

32 réponses [Dernière contribution]
xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

J’écris ce petit mot plus particulièrement à destination des quelques amis silencieux qui sont arrivés sur ce forum dans mon très modeste sillage, et qui, comme moi, sont un peu surpris des quelques interprétations, ici ou là, qui sont faites des écrits des grands auteurs, auteurs du passé comme du présent.

Je m’efforce de lire très attentivement tout ce qui se dit sur ce forum ; certains propos sont très enrichissants !

Je me suis efforcé, également, d’étudier certains auteurs pour que la synthèse de l’ensemble m’aide à franchir les obstacles qui se dressent parfois sur mon chemin équestre.

Hier, j’ai parcouru attentivement le sujet relatif aux bénéfices ou aux nuisances de l’extension d’encolure ou de son relèvement ; j’ai reconnu, au travers du choix de certains mots, des Bauchéristes convaincus, ou plus exactement des « Racinet-istes » convaincus, ce qui n’a strictement rien de péjoratif sous ma plume, bien au contraire.

Cependant, ces Racinet-istes prônent l’élévation et condamnent l’extension.

Or, pour avoir étudié de près son exégèse de Baucher, il me semble qu’on fait dire à Racinet davantage qu’il n’a parfois pensé.

Voici donc quelques extraits de ses écrits :

A propos des flexions directes : « je ne recherche pas, pour ma part, dans cet exercice, l’extension d’encolure ni son abaissement, bien que ces deux mouvements soient bénéfiques… »

Ailleurs : « il ne faut jamais s’enfermer dans un schéma. L’arrêt résout bien des problèmes, mais le mouvement en résout d’autres. Le cheval est un ensemble, et « jambes sans main » est le pendant obligatoire (et souvent négligé) de « main sans jambes.»

Ailleurs : « il faut, avec les chevaux Andalous, rechercher l’appui. »

Ailleurs : analysant RAABE, lequel précise qu’il ne faut pas forcer le cheval à telle ou telle élévation d’encolure : « C’est une opinion à laquelle je me rallie personnellement, complètement. »

Voilà qui recentre peut-être le débat ; par conséquent, quelle que soit «l’obédience » qui nous anime, si obédience il se trouve, veillons surtout à parler de nos expériences équestres, plutôt que de livrer bataille en nous servant des maîtres comme on se sert de munitions.

D’ailleurs, méfions-nous des maîtres ; j’écrivais récemment qu’ils mentent toujours un peu par omission, car ils ne nous parlent que de leurs succès, nous rendant orphelins de leurs échecs.

Or, qu’est-ce qu’un véritable maître, sinon celui qui rend ses disciples libres de son propre enseignement, et non pas dépendants de celui-ci ?

Ah ! Si Baucher avait eu la lucidité de ne pas déclarer sa méthode universelle, et si La Guérinière, ou, plus proches de nous, N Oliveira ou M Henriquet, ou Racinet, ou Karl… nous avaient livré un ouvrage intitulé « mes dix plus cuisants échecs » quelle belle leçon ils eussent donnée là…

Et combien de naufragés secourus…

Et si, sur ce forum, nous parlions un peu plus de nos échecs. Nos quelques échecs…

cordialement

xavier Kenaz

KLAVINS Peter
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Cher Xavier

Sincèrement bravo pour cette intervention "très claire".

Cependant, lorsque vous écrivez :

Ah ! Si Baucher avait eu la lucidité de ne pas déclarer sa méthode universelle, et si La Guérinière, ou, plus proches de nous, N Oliveira ou M Henriquet, ou Racinet, ou Karl… nous avaient livré un ouvrage intitulé « mes dix plus cuisants échecs » quelle belle leçon ils eussent donnée là…

Et combien de naufragés secourus…

je suis tenté de rajouter, avec le recul de la "modernité" :

Ah, si ces maîtres nous avaient "clairement parlé" de l'option de fonctionnement du dos qu'ils utilisaient dans leur pratique équestre personnelle...

Sans cette "clé", combien de "naufrages...

Cordialement, Peteris

Klavins Peter

dolmata
Déconnecté
Inscrit: 11/05/2006

parler de nos échecs c'est une chose possible qu'a partir du moment où l'on peut prendre de la distance avec ce que l'on fait, hors cette pratique implique que nous soyons conscient de notre égarement. nous doutons autant de notre réussite que de nos échecs
par ailleurs ce principe de "la pédagogie de l'erreur" n'est possible qu'après avoir accomplit et analyser notre pratique ce qui implique une évaluation, c'est à dire si les objectifs de départ ont été atteint ou non et comment. (sinon je peux considérer être dans l'échec permanent ou la réussite permanente ce qui n'est guère mieux)
enfin les chevaux aprennent désapprennent et transforment en fonction de leurs avancées ce n'est qu'une fois arrivé à la fin d'un dressage que l'on peut faire un bilan et dire là je me suis trompé ou au moins j'aurais put faire autrement

cordialement

xavier
Déconnecté
Inscrit: 22/09/2006

Dolmata,

par exemple, je me suis planté en introduisant le pas espagnol beaucoup trop tôt dans la vie d'un cheval, ce qui n'était que pure vanité de ma part...Chaque fois qu'il ne comprenait pas quelque chose, il se réfugiait alors dans une série de jambettes inopportunes...J'aurais dû davantage "lire ce cheval"...on peut faire la même erreur avec un piaffer, du reste...

Egalement, j'ai pendant longtemps pensé que la légèreté, c'était le juste dosage de la résistance des aides ; je le pense moins.

A chaque fois que j'ai passé outre une difficulté, notamment de dissymétrie, j'ai retrouvé le phénomène aggravé à l'étage supérieur du dressage...

Ce sont toutes ces petites choses, je suis d'accord avec vous, qui mènent aux cuisants échecs, lesquels n'appartiennent finalement...qu'aux maîtres. (nos échecs sont relatifs :-)

cordidalement

dolmata
Déconnecté
Inscrit: 11/05/2006

les maîtres sont là pour avoir testé essayé et
avoir ratés.(avoir réussit surtout)
mais et là je suis d'accord avec vous l'ensemble des principes édités par les maîtres ne sont que la face émmergée de l'Iceberg, la synthèse de ce qu'ils pensent être juste.la partie cachée reste à jamais enfouie, il n'y a en fait que nous qui en faisons la découverte, d'où le fait de redécouvrir, des fois, la Lune et le fait aussi de nous égarer.
vous posez donc un problème crucial du dressage actuel que faire? que lire? que deviner? que choisir?
les maîtres ne veulent pas tout dire et c'est le plus gros reproche que l'on peut leur faire, la part de non dit dépasse parfois le reste.

cordialement

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

Dolmata,

Notez par ailleurs que ceux qui ont eu le même maître de son vivant n'en font pas la même synthèse ; de Raabe à Beudant, il y a parfois un monde...

bonne soirée

xavier Kenaz

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

et toujours à l'attention de ***, pour éventuellement lier mes propos aux siens ("lettre à MH"), qui m'ont bien fait réfléchir !

cordialement,

Message édité par: masterai, à: 2007/11/23 21:52

xavier Kenaz

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

Cher Monsieur Jacques,

Point de polémique à l'horizon (entre nous, tout du moins)
je vais donc fouiller l'année 2002 pour retrouver votre propos ; j'ai pour ma part déjà commenté la réponse de JP.
Mais il sera ravi d'intervenir, c'est un vieil ours bien léché.

A plus tard, donc...

:-)

et toute analyse sur tout m'intéresse !

xavier Kenaz

Jean-Philippe
Déconnecté
Inscrit: 31/07/2006

Voici déjà le sujet de Jacques intitulé "le fil rouge" :

Le fil rouge.

Tous les “Grands Maîtres” n’ont eu qu’un objectif, je dirais même une obsession, obtenir le respect absolu à la main et à la jambe. Chacun de ces grands Écuyers, se servant du travail de ses prédécesseurs pour établir une nouvelle méthode ou de nouveaux exercices qui permettent d’atteindre plus facilement ou plus complètement leur objectif commun. Là est le fil rouge.

En étudiant l’histoire de l’Équitation, et les écrits des “Grands Maîtres”, il est logique et raisonnable de ne concevoir qu’un seul et même courant d’idée jusqu’à François Robichon de La Guérinière. Mais à partir de cet illustre Écuyer, 2 courants ont pris naissance, l’un semblant, de prime abord, découler directement des enseignements de ce Grand Maître, Gustav Steinbrecht, et l’autre, parfaitement innovant dans le fond et dans la forme du dressage du cheval, François Baucher, dont on ne doit retenir que la 2ème manière, car la dernière exprimée, et où certaines exagérations de la 1ère en sont absente, mais où le respect absolu à la main et à la jambe, exacerbé à son plus haut point, allié à l’élévation de l’encolure et ses conséquences (report du poids sur les hanches) permettent à cette 2ème manière de rejoindre la finalité de l’ancienne école.

À l’heure actuelle, et d’une manière générale, en équitation académique, sportive et usuelle, seuls 2 courants surnagent de l’enseignement des “Anciens Maîtres”, l’un, celui de Baucher (et là,1ère et 2 ème manière) qui a influencé une partie du monde de l’équitation, et seulement influencé car incompris et mal interprété; et l’autre, celui de Steinbrecht, représenté par l’école allemande dont on connait la réussite car cette équitation repose sur une base solide, car parfaitement assimilée et appliquée dans son ensemble, même si cette base est en partie fausse et sujet à caution, car en grande partie basée, sur un appui constant du cheval sur le mors, ce qui remet en cause le respect absolu à la main et à la jambe voulu par La Guérinière, et par ce fait, l’équitation allemande ne peut et ne doit se réclamer de La Guérrinière, dont elle fausse le message. Là est la première rupture du fil rouge, faite par Steinbrecht dès la conception de sa méthode.

Pour pouvoir continuer, et confirmer ce qui vient d’être dit, je dois vous proposer une petite devinette, qui de prime abord n’a rien à voir avec l’équitation, mais...
Imaginez un chariot.
Imaginez une ficelle attachée à ce chariot.
Imaginez un homme sur ce chariot tenant la ficelle.
Imaginez le tout se déplaçant.
Est-ce que l’homme peut arrêter le chariot en tirant sur la ficelle????

En équitation, montée, l’utilisation de la force est aussi ridicule que l’homme qui essaye d’arrêter le chariot sur lequel il est monté, de plus elle ne fait que prouver au cheval, un peu plus à chaque fois qu’elle est utilisée, l’impuissance du cavalier qui est sur son dos, et ainsi naissent les rétifs.

Le cavalier qui dans le travail à pied, aura fait travailler son cheval sur l’arrêt à partir du mouvement, le mouvement à partir de l’arrêt, le reculer part la main seule et la remise en avant, et les premières études de piaffer, comprendra plus facilement la façon dont le cheval interprète l’action du mors, et par là-même l’action de la main, un peu comme le chien suit son maître par l’intermédiaire de son collier et de sa laisse, sans tendre celle-ci s’il est bien dressé. C’est grâce à cette interprètation que le cavalier peut diriger, rassembler, arrêter ... son cheval.
La légèreté dans la demande faite par le cavalier et la légèreté dans la réalisation faite par le cheval, n’est pas un souhait, ni un but, ni une preuve, mais une obligation pour une juste pratique de l’équitation, et pour la préservation de l’interpètation que fait le cheval de son mors.
Une fois cette constatation faite et admise, les échecs de l’équitation actuelle sont facilement compréhensibles, nous nous trouvons en un temps où même les très bonnes mains peuvent envoyer un message confus à leurs chevaux, et la phrase “il n’y a pas de mauvais chevaux, il n’y a que de mauvais cavalier” prend toute sa puissance.

La méthode de Baucher (2ème manière) dès le début du dressage par la pratique à pied de l’enseignement de l’élévation de l’encolure, de l’arrêt, du reculer par la main seule, du rassembler et du début du piaffer, impose au cheval l’interprètation qu’il doit faire de l’action de son mors et le respect qu’il doit à celui-ci (le respect à la main), seul cet objectif justifie la pratique de ces exercices au cours du débourrage. Mais l’explication n’en n’a pas été donnée, là est la deuxième rupture du fil rouge, et Baucher le fautif. Ce manque d’explication a empêché la compréhension de la base même de sa méthode, et de ce fait, a empêché l’application de cette méthode dans son intégralité.

On a dit de Baucher qu’il employait des moyens puissants, il avait seulement trouvé, compris, et appliqué merveilleusement.

Si ces quelques mots vous interpellent et vous forcent à la réflexion, le fil rouge avec “les Grands Mâîtres” a une chance d’être renoué, et vos chevaux récompensés de leur admirable patience.

***.

Pour finir pour aujourd'hui, Jacques, pas de pb pour reprendre ce que j'y ai déjà écrit sur ce forum... Sinon, je ne l'aurais pas écrit...

Bonne nuit à tous.

Message édité par: masterai, à: 2007/11/24 18:43

 

xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

re-bonsoir, Jacques,

je décide, après avoir parcouru votre tirade, de vous répondre sur le champ, en fonction de ce que je fais sur les chevaux, et non pas en fonction de ce que je pourrais trouver comme "bonne" réponse à vous faire.

1)
je ne peux arrêter le chariot que si le chariot a appris à s'arrêter ; le cheval qui n'a pas appris la lecture de la main est un chariot, ni plus, ni moins, et, pour finir de l'arrêter, il me faudra tuer, par la force et la durée, son mouvement en avant, en bloquant une roue (du chariot) ; je vais faire des traces au sol, voire basculer dangereusement la masse.

2)
le moyen puissant mis à ma disposition, c'est l'éducation à la main ; ce qui sous-entend que le ralentissement et l'arrêt sont du fait de la main, et uniquement de celle-ci ; uniquement de celle-ci car le travail de flexions isolées mâchoire-encolure et groupe "mâchoire-encolure" à pied exclut les jambes.

Par la main, j'entends les doigts reliés au bras relié à l'épaule reliée au buste.

3)
en conséquence, je peux ralentir, voire arrêter un cheval éduqué en exerçant une pression opportune sur la ficelle, mais je ne sais pas arrêter un chariot.

Par "éduqué", j'entends "qui suit la main"

4)
je recherche toujours la confirmation d'une allure, son ralentissement, ou sa destruction par action sur sa mécanique ; Baucher, puis surtout son exégète le capitaine (ER) Racinet m'ont fait prendre conscience que le pas était contenu dans les deux autres allures. Depuis, j'ai constaté que c'était l'action opportune de la main sur la mécanique de l'allure qui primait, mais cela relève de l'éducation du cavalier,pas du cheval.

5)
le "100 kilos", qui reste une image, sous-entend un cheval non éduqué, un cheval qui résiste, un chariot ; voilà qui tend à détruire l'image du cheval dressé, qui devrait ne plus opposer de résistance à la main (et pas qu'à la main) ;

voilà qui remet en exergue la douloureuse problématique de la légèreté initiale ou bien la légèreté comme objectif. LA querelle.

Mais, je n'ai pas achevé mes recherches livresques et surtout pratiques sur la question. Il faut dire que je n'ai pas l'âge canonique de Jean Philippe.

6)
A bien y réfléchir, plus j'avance dans le dressage, et moins je sais dresser sans le travail à pied, dressage PUIS gymnase.

7)
Ne faudrait-il davantage considérer Steinbrecht comme un héritier de d'Aure ?

8)
la rupture du fil rouge n'est-elle plus sociale qu'équestre ?

bonne soirée, Jacques. (et tous et toutes !)

xavier Kenaz

x
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bonjour à tous

cliquez moi ---> Mes convictions.

Bonne et heureuse année à tous.
cordialement pierre