Skip to main content

vidéo de P Karl

31 réponses [Dernière contribution]
xavier
Déconnecté
Inscrit: 21/09/2006

Voyez-vous, Véronique,

il se trouve que ce matin, j’ai travaillé à pied l’étalon de Catherine Poder, précisément par ce que Racinet nomme « la flexion impulsive. »

Le but est de créer chez Senor T. le réflexe du mouvement en avant à la moindre flexion-déglutition ; lire Racinet apportera davantage de précisions techniques (il est l’auteur, à ma connaissance, du plus récent et du plus abouti compte rendu à ce sujet) ;

voici ce qui s’est passé concrètement sur le terrain, Catherine confirmera :

Je décroche la rêne gauche de l’anneau du mors (filet brisé aiguilles), et je la passe à l’intérieur de cet anneau ; je dispose la rêne droite à mi-hauteur de l’encolure ; je fais face au cheval et, tenant la rêne gauche dans ma main droite, je recule d’un pas et exerce une pression sur la rêne gauche.
Le cheval est donc confronté à deux effets contraires ; la rêne droite s’oppose au mouvement en avant par la traction qu’elle exerce sur l’anneau droit vers l’arrière mais elle propose le mouvement avant par la pression qu’elle exerce sur l’encolure vers l’avant.

Senor T. est surpris et tente une défense ; je ne bouge pas, par son léger recul il a seul augmenté l’opposition des forces (auto-punition) ; il revient à sa position initiale, attend quelques secondes, puis ouvre légèrement la bouche, ce qui soulage l’opposition des forces ; à cet instant très précis, il fait un pas en avant, ce qui annule l’opposition des forces puisqu’il détend complètement la rêne gauche que je tenais tendue.

Auto-récompense.

Je recommence ; Senor T. réitère le même schéma ; même résultat.

Je recommence, mais ce coup-ci, il ne passe pas par sa défense initiale et cède instantanément tout en avançant ; je refais cela trois fois, trois fois le cheval cède instantanément et avance ; je me place de côté et exerce une flexion directe, le cheval avance. Deux fois de suite. J’arrête là.

C’est tout ce que je cherche dans le travail de mobilisation : décontraction en avançant. C’est ce que j’ai fait avec mon cheval et c’est très précieux pour la suite du dressage. On verra bien avec Senor T.

Bien à vous,

xavier Kenaz

DE SAINT- VAULRY Veron...
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Je lis, pratique, et apprécie Racinet également...
Un point "psy" en passant dans l'interprétation de l'exercice que vous décrivez: quand votre cheval a reculé (par incompréhension), vous auriez pu vous contenter de l'accompagner en maintenant exactement la même tension (plutôt que de la laisser se renforcer). Votre cheval aurait rapidement compris que ce n'était pas la bonne réponse, et il vous aurait alors proposé la bonne! Je peux vous garantir (me croirez-vous?)que le résultat aurait été tout aussi convaincant, mais avec une différence notable : Vous lui auriez ainsi épargné un surcroît de pression (source d'angoisse et de défenses), et vous auriez épargné sa bouche.
La légèreté est possible jusque dans les tous premiers apprentissages, et c'est sans doute là que les moyens de réussir sont les plus mal connus. Le mécanisme que je viens de décrire permet aussi d'enseigner la marche en main aux poulains, sans jamais les faire passer par
la case "défense", "acculement" ou "tir au renard".
Le fait de reculer n'est pas de la rétivité en germe, c'est un questionnement: "est-ce la bonne réponse?" demande le cheval. C'est en mettant un surcroît de pression à ce moment-là (ou en l'interrompant complètement) qu'on risque de déclencher un acculement.

xavier
Déconnecté
Inscrit: 22/09/2006

Véronique,

je ne doute pas que vous soyez capable d'obtenir ce que vous décrivez, mais cela requiert un tact supérieur ; en effet, le cheval dispose de réflexes infiniment supérieurs aux miens ; si je l'avais accompagné dans son léger recul, je l'aurais suivi APRES son recul, détendant ainsi la rêne, ce qui aurait été une récompense.

Par ailleurs, je ne pense pas porter atteinte à la bouche, il s'agit juste d'une main qui résiste.

voilà qui prouve que nous avons tous des sensibilités propres ; mais soyez certaine qu'ainsi pratiquée, cette flexion engendre chez le cheval un véritable réflexe de mise en avant, très exploitable par la suite.

C'est ma façon de combattre "l'acculement sournois" dans le travail à pied, que je considère comme essentiel lorsqu'il est bien mené, mais destructeur dans le cas contraire.

cordialement

xavier Kenaz

PODER Catherine
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Senor Tuco, ayant été cité deux fois, réclame un droit de réponse afin de re-situer le bienfait des flexions dans son histoire!:)

La rencontre avec Xavier (qui non seulement partage notre idéal de légèreté mais surtout le réalise avec bohneur chaque jour)et notre respect commun pour le maître Oliveira" nous fit acquérir un cheval ibérique, nous, les passionnés d'anglos!
Nous avons trouvé Tuco à la foire de Garris, en pays basque: attaché par deux cordes, une ficelle de botte dans la bouche lui entamant les deux commissures (sous pretexte qu'il est entier), l'encolure criblée de coups de dents (en camion et foires depuis 2 mois) et tirant au renard dés qu'un humain passait sous son nez... 6 ans et soi-disant non débourré.

La remise en confiance à l'humain nous a pris 6 semaines. Heureusement, Tuco n'est pas un émotif.

L'osthéopate a remis en place une dorsale mais n'a pas voulu toucher au gros blocage atlas/axis, nous conseillant une gymnastique qui nous mis aussitôt sur la piste des flexions si bien présentées dans le livre de J.C Racinet "Vers une équitation totale" et que Xavier savait pratiquer.

Nous nous retrouvons en toute amitié autour de Tuco tous les dimanche matin: l'action décontractante des flexions latérales ( encolure et nuque)en caveçon ont permis au cheval de retrouver une belle mobilité, en attendant que sa bouche guérisse.
Il s'agissait ensuite de mettre un mors dans une bouche "offensée" avec un cheval ayant retrouvé suffisament de moral pour "donner son avis":)! Puis d'obtenir que le cheval vienne chercher le contact sur son mors en confiance et ne craigne pas l'intervention des mains.
Chose faite depuis dimanche, en filet caoutchouc à aiguille, avec cette "flexion impulsive" que Xavier vous a si bien décrite.

J'ai confié cette rééducation à Xavier en toute sérénité ayant pu apprécier l'inestimable qualité de sa main sur d'autres chevaux (le sien et deux autres des miens) alors que je n'aurais jamais confié Tuco aux "supporters du bosal"...

Il serait peut-être temps de pouvoir présenter des videos de nos travaux: la qualité de la main qui tient la rêne importe plus à nos chevaux que celle qui tient la plume.

Bien à vous.

ANDUZE-ACHER Sylvie
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Pardon Catherine, pardon Xavier, ne vous offensez pas de ce que je vais dire : cette flexion impulsive décrite perturbe et égratique mes convictions quant à la manière de demander à un cheval et la nature généreuse de sa réponse : car il s'agit d'un stratagème, point d'un dialogue entre 2 amis.
bien amicalement

Message édité par: anduzeacher, à: 2006/10/10 08:21

Sylvie Anduze-Acher
coordinatrice Midi-Pyrénées

xavier
Déconnecté
Inscrit: 22/09/2006

Sylvie, pourquoi "pardon" ?

Je ne risque pas de m'offenser ; dites-moi, philosophiquement parlant, comment qualifiez-vous la "leçon de jambe" ?

Et, même question pour le demi-arrêt, par exemple ?

A bientôt

PODER Catherine
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Coucou Sylvie!

Stratagème = ruse habile
Si le mot "habile" me plait, la ruse évoque une tromperie malvenue entre amis!
Je préfèrerais parler de stratégie, art de diriger un ensemble de dispositions pour atteindre un but.

Dans le cas de TUco, nous avons cherché dans l'ensemble des "outils" proposés par les Maîtres" (donc testés et approuvés pour leurs bons résultas de Baucher à Giniaux et Racinet) celui permettant de résoudre le problème du moment.
Le 1e essai a produit un résultat mécanique sans que le cheval ne se contracte ni ne se défende. Puis ns avons vu Tuco réfléchir sur le 2e et donner (pas vraiment anticiper) sur le troisième.
Nous lui avons montré la voie qu'il a choisi en confiance (conseil d'ami?:)..)
Mais, dans cette relation, il faut une qualité de main que je n'ai pas moi même.

Depuis dimanche je "rumine" l'echec que j'ai connu avec Ramses en 1990: trés bon anglo de cso, je l'avais récupéré chez un cavalier qui lui avait littéralement "cassé la gueule": si j'ai pu le monter en hackamore puis lui remettre un mors, je n'ai jamais su arriver à une mise en main.

L'étude des maîtres me confirme qu'il n'y a pas de chevaux à problèmes mais des cavaliers qui ignorent les solutions.

Amitiés.

marie
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bonjour,
Je ne comprends pas bien le résultat recherché :
Sur une tension d'une rene le cheval doit ouvrir la bouche et avancer ?
Et s'il avance juste la tête en étirant l'encolure (cf le 1er DVD de Philippe Karl, le passage ou une jeune femme tente de faire baisser la tête à son cheval avec la rêne droite appuyant sur le milieu de l'encolure), c'est bien ou pas ?

Cordialement, Marie

ANDUZE-ACHER Sylvie
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

pourquoi pardon ? , parce que je crains toujours que ce que j'exprime ne soit mal ressenti, alors qu'au contraire mes propos se veulent constructifs, évocateurs d'une autre façon de percevoir.

Ce qui m'a égratignée donc, était cette notion " d'auto punition ", se punir de quoi ? alors qu'il n'est en rien responsable de l'inopportunité de l'option qu'il avait explorée ?

Quant à la philosophie de la leçon de jambe, ? je ne la range pas dans le même tiroir, contrairement au demi-arrêt, et en fin de compte, toutes les interventions, ou actions qui , j'allais dire violentent, mais ce mot est dur, qui donc, ne respectent pas la bouche dans son contexte physiologique,affectif, relationnel, sensible: je m'exprime mal, je le sens , mais je voudrais tous vous convaincre que la bouche est un domaine où nombre d'idées fausses font tant de ravaages : et puis, je vais aller jusqu'au bout de ce que je pense : autant je crois en les flexions de nuque ou d'encolure quand elles sont bien faites et à propos, autant, et là encore pardon à ces Maîtres que j'admire ( M.M Baucher et D'Orgeix), mais la décontraction par les flexions de mâchoires, les déglutitions provoquées, jouer en permanence avec la bouche, NON.

Pour Marie : c'est bien ou pas ? c'est à vous de décider

bien amicalement

Sylvie Anduze-Acher
coordinatrice Midi-Pyrénées

PODER Catherine
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

A Sylvie,

Clin d'oeil:
Le terme "auto punition" traduit dans le langage du Haras de la Cense se dit "mise en situation d'inconfort".
Effectivement, de nos jours, ça se "vend" mieux:)!

Message bien reçu pour les précautions à prendre avec la bouche de nos chers chevaux: j'avais déjà parlé à Xavier de vos interventions trés professionnelles sur le sujet.
Je vais m'atteler à les réunir pour les étudier.

Amitiés.