lu sur équipassion: l'impulsion "organique"
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502 Bad Gateway
Bonjour Maryan,
je vous remercie beaucoup de ce développement que je prendrai le temps d'étudier.
Loin de moi, l'idée de mal critiquer un texte d'auteur. Peut-être suis-je perturbé par le rapport entre le stimuli et sa réponse immédiate d'une part et l'entretien autonome de cette réponse (organique aussi).
Je prends le temps de réfléchir et je reviendrai sur ce sujet.
je vous réitère mes remerciements.
bruno
Maryan,
JC Barrey avait fait paraître un article de plusieurs pages dans Chevalmag des années 80 (86?) intitulé "La biologie de l'impulsion".
Je dois l'avoir en archives mais je n'arrive pas à mettre la main dessus: est-ce tu l' aurais?
Un texte trés complet et pédagogique pour rentrer dans le détail de ce comportement, pierre de touche de l'équitation.
Je continue à chercher...
.
Chère Catherine
Merci par avance pour vos recherches sur ce sujet qui me tracasse depuis très longtemps.
Puissent ces échanges déboucher sur une meilleure compréhension.
Mais déjà je serais content d'avoir une définition scientifique de l'action et de l'impulsion pour ne pas faire de confusions.
bruno
Message édité par: BLB, à: 2008/12/31 15:10
Bonjour,
Effectivement, il y a bien à la base, un doute qui obscurcit le texte.
Deux expressions sont employées (action et impulsion) et semblent avoir une seule et même définition définition : réaction au stimuli.
Il semble qu'en équitation, on parle d'impulsion lorsque la réaction au stimuli est auto-entretenue. Un cheval souffrant fera alors acte de réaction sans pouvoir entretenir le mouvement. Exemple : lâchons simultanément 2 chx l'un sain, l'autre boiteux. Ils partiront tous les deux au galop, un seul ira au fond du pré. Faut-il ajouter qu'un cheval malade, immobilisé, aura une brève réaction musculaire et locale au stimuli et ne transmettra pas cette stimulation en mouvement.
Il semble donc qu'il existe bien des degrés différents de perception et de propagation du stimuli. Les coups d'éperons brefs provoquent un stimulus alors que l'éperon (étoilé) en pression constante ne donne pas l'impulsion.
Il semble que l'action prend sa source dans le stimuli et l'impulsion dans l'action volontairement produite et entretenue (proprioceptive).
Pour ce qui est de l'inné et de l'acquis, c'est parfait.
Merci de votre réponse.
bruno
Message édité par: BLB, à: 2009/01/01 11:03
Hervé écrit:
Bonjour,
si je comprends bien,
impulsion =
action motrice volontaire en réponse à un stimuli
merci de cette information très enrichissante ...
Bonjour Hervé,
c'est bien ce qui me trouble. Le texte semble expliqué que nous sommes dans une formation réticulée donc dans une réaction réflexe et pas dans une mouvement volontaire.
Donc JC Barrey dit que l'impulsion est une réaction (réflexe, spontanée).
A moins que je fasse erreur sur le texte.
Cordialement, bruno
L'activation de la formation réticulée induit la conscience et le raisonnement dans la locomotion. Il ne s'agit pas de réflexe. le reflexe est le fait de la moelle épinière il me semble.
Nous sommes dans l'action et non la "réaction" comme vous semblez le retrancrire, Bruno, si j'ai bien compris vos réponses.
Ce que j'en déduis : il s'agit d'une réponse volontaire. Pas involontaire.
Les mots "volontaire" et "réponse" sont importants, primordiaux. Cela implique une analyse, une compréhension, un choix et une action qui en découle. On a donc tout autant la possibilité d'une réponse inattendue ! Et la responsabilité de la réponse attendue implique donc que le demandeur sache communiquer, analyser, stratégiser pour faire passer son message. Nous sommes au coeur de l'apprentissage en quelque sorte. L'intérêt d'analyser le processus organique de "l'impulsion" est de comprendre que le cavalier a une capacité d'intervention non négligeable et une responsabilité directe dans le fait qu'un cheval "possède ou non" de l'impulsion. Le cheval fait un choix en fonction de ce qu'il a ressentit et comprit.
Pour faire simple : un cheval "mou" ne manque pas d'impulsion, il "suffit" de trouver la bonne voie de communication (le bon stimuli).
-Impulser = donner de l'élan à une activité, favoriser l'expansion - dit mon petit Larousse !
Je trouve que cela reflète finalement assez bien ce que nous cherchons avec nos chevaux.
Cela amorce aussi l'idée que la leçon de jambe par exemple ne rentrerait pas dans cette notion...
Monsieur Barrey dit que la leçon de jambe est un apprentissage primitif, c'est une sensibilisation qui ne fait pas appel aux aptitudes cognitives de l'animal.
En ce qui me concerne je pense que cette sensibilisation peut être le socle d'apprentissages plus complexes et qu'elle peut donc trouver sa place en Equitation si elle est employée à bon escient, cependant le mobilisation locomotrice du cheval ne peut pas reposer uniquement sur elle sous peine d'en perdre l'effet de surprise (cheval blasé aux jambes) ou de rendre l'animal craintif (fuyant la jambe).
Il conviendrait donc de "profiter" de l'éveil reflexe découlant de cette leçon pour semer aussitôt les graines de l'impulsion.
Aprsè le plus dur reste à faire : parvenir avec justesse à la mise en pratique de tout cela !
Maryan écrit :
"L'activation de la formation réticulée induit la conscience et le raisonnement dans la locomotion."
Merci beaucoup, je dispose maintenant de plus d'éléments de réflexion. Nous sommes dans un autre registre.
Donc, si l'on poursuit, (et merci de me reprendre en cas d'erreurs).
L'action est la réponse volontaire aux stimulis.
La volonté est alimentée par la connaissance, l'analyse, la compréhension, le choix, ... puis l'action ou l'inhibition.
La connaissance implique la mémorisation des situations.
Effectivement, nous sommes au coeur de l'apprentissage. Les réponses inattendues ne tiennent qu'à l'absence de mémorisation. (Attitude du poulain sanglé)
Il appartient donc à l'homme qui éduque de spécifier ses demandes (stimuli) pour favoriser une réponse (reproductive) mémorisée chez le cheval car connue voire gratifiante.
Ce choix implique la connaissance d'où la nécessité d'orienter la réponse par un stimuli, une demande spécifique favorable.
————————
Nos chevaux font partie d'un ensemble incluant : le cheval, les congénères, l'homme, l'activité.
Chaque stade de vie inclut des apprentissages (connaissances) marquant la mémoire d'éléments physiques et psychologiques plus ou moins gratifiants.
Ainsi, par rapport à une finalité précise,
un stimuli bien ordonner ———> réponse positive,
un mauvais stimuli, ——————> une réponse négative
un stimuli inconnu, ——————> réponse aléatoire ou inconnue : la volonté d'agir étant soumise à la connaissance.
Jusqu'ici, il semble que le message soit bien passé.
Pour l'impulsion, il semble qu'une définition plus élaborée soit utile.
Pour déclencher l'impulsion, il faut réunir les bonnes conditions de la demande e.i. :
— Création du stimuli (bref et clair) faisant appel à la mémoire
— Donner les bons moyens de réalisation (arrêt du stimuli, longueur de rênes (liberté de l'encolure), orientation du mouvement
— Nouvelle mémorisation gratifiante (absence de nuisances, gênes équestres ou douleurs physiques)
————————
"Monsieur Barrey dit que la leçon de jambe est un apprentissage primitif, c'est une sensibilisation qui ne fait pas appel aux aptitudes cognitives de l'animal."
Je comprends mieux. Le stimuli de la jambe oui peut-être mais l'impulsion ....., ça reste à voir. Si la connaissance est le fruit de l'apprentissage (primitif ou non), elle semble indispensable à la formation réticulée sans entrer dans le dilemme de l'œuf. Je vous rejoins très volontiers lorsque vous dites : "peut être le socle d'apprentissages plus complexes et qu'elle peut donc trouver sa place en Équitation si elle est employée à bon escient".
Ou bien encore, je reviens sur la nature de l'impulsion qui serait l'expression d'une locomotion dont les jambes ne sont peut-être pas le stimuli .....
Il semblerait (à moins que mon raisonnement soit faux) que tout cavalier expérimenté a retrouvé-là les ingrédients de la main impulsive.
Un grand merci pour votre intervention en espérant le plaisir de vous relire dans la correction de ces lignes.
Très cordialement avec tous mes meilleurs vœux.
Message édité par: BLB, à: 2009/01/01 16:01
Message édité par: BLB, à: 2009/01/01 19:29
Bruno c'est également un plaisir pour moi de vous lire.
Pour ce qui est de l'action il faut effectivement la différencier ici de la réaction.
Je pense avoir mal choisi le mot inattendu, il s'agit plutôt de "non attendue". Une réponse non attendue peut être le fait d'une méconnaissance ou d'une incompréhension mais la réponse peut tout aussi être cohérente du point de vue du cheval.
Le stimuli est un élement déclencheur. Il peut être une des aides mais aussi une posture, un signal, un son, une modification de la répartition du poid, etc... Tout peut être un stimuli : une envie, un besoin (on parle alors d'appétence), un objet, un environnement (des congènères qui jouent à proximité)...
La grande réceptivité kinésique du cheval permet de nombreuses possibilités d'influence sur sa locomotion.
Je suis ravie de lire ceci :
Ou bien encore, je reviens sur la nature de l'impulsion qui serait l'expression d'une locomotion dont les jambes ne sont peut-être pas le stimuli .....
Le stimuli n'est pas une demande constante.
Je crois que Nuno Oliveira avait décrit l'image de quelqu'un se présentant devant une porte et appuyant sur la sonnette. Il n'appuie pas en continue jusqu'à ce que la porte s'ouvre, mais appuie trés briévement et attend. L'arret du stimuli se fait effectivement si la réponse intervient immédiatement, mais il doit de toute façon être intermittant pour laisser la place à une réponse, une tentative de réponse, une recherche de réponse.
Le stimuli doit donc être être toujours suivi du "silence".
Si je reprend ceci :
— Création du stimuli (bref et clair) faisant appel à la mémoire
— Donner les bons moyens de réalisation (arrêt du stimuli, longueur de rênes (liberté de l'encolure), orientation du mouvement
— Nouvelle mémorisation gratifiante (absence de nuisances, gênes équestres ou douleurs physiques)
Le stimuli fait appel à la mémoire si la réponse est déjà connue, sinon il fait appel à d'autres aptitudes cognitives.
Les bons moyens de réalisation doivent faire partie intégrante du stimuli. C'est parce que stimuli est "intelligent" que le cheval pourra "intelligemment" y répondre.
La gratification passe par l'état de cohérence ressenti par le cheval. Si le stimuli a créé un "sentiment" d'appétence (envie de trotter par exemple), le cheval est satisfait lorsqu'il se met au trot, et cet état de cohérence retrouvée lui fait mémoriser une association ce stimuli/trot = satisfaction. Ensuite peu intervenir un renforcement pour optimiser l'apprentissage : rênes longues, flatteries, arrêt du travail, repos, friandises, etc... pour ce qui est du renforcement positif... Mais c'est encore un vaste domaine
Meilleurs voeux à vous aussi.
Trés cordialement
Message édité par: Maryan, à: 2009/01/02 01:23
Merci chère Maryan. Quel bonheur, votre réponse.
Vos propos sont des plus constructifs et des plus décapants. Je profite de votre assistance et de votre soutien pour continuer.
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Jean-Claude Barrey aborde le sujet de l'impulsion organique, je (Nathalie) cite et (Bruno souligne).
"L'apprentissage du travail équestre commence avec l'impulsion.
L'impulsion, c'est l'activation de la formation réticulée.
— C'est un système cérébral complexe qui régule l'excitabilité et la veille de tout individu.
— C'est ce qu'on appelle aussi l'influx nerveux.
— C'est un comportement volontaire qui mobilise les fonctions motrices et même sensori-motrices chez le cheval,
——> car il est doté de « neurones bipolaires »,ces neurones combinent la réception sensorielle et l'action motrice.
La formation réticulée s'enclenche par un stimulus un peu plus fort que d'habitude.
L'impulsion « innée » de certains chevaux est en fait la manifestation d'une plus grande réceptivité aux stimuli environnementaux.
Il faut surtout retenir qu'elle relève d'une action motrice volontaire."
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Merci Chère Maryan pour vos lignes pleine de sens.
Comme beaucoup de personne, je connais plusieurs univers de chevaux : les juments à l'élevage, les chevaux à l'entraînement pour les courses et le cheval de sport. J'ai remarqué aussi que dans chaque univers, les hommes étaient très différents. Lapidairement, des placides à l'élevage, des "pète-secs" à l'entraînement et des doux ou des brutes en sport. (Que personne ne se sente visé, il s'agit-là que de classification).
Très jeune, je fréquentais les centres d'entraînement où je rencontrais des gens passionnants dont un vieil anglais que l'on appelait "Ted", il m'apprit que l'impulsion du cheval de course naissait au box. C'est-à-dire que le cheval en voyant son jockey devait se réveiller, et se placer, seul, volontairement, au fond du box et attendre sans bouger au commandement du "tourne" , du claquement de doigts ou d'un appel de langue.
A chaque fois, ce stimuli devait se rapprocher de l'effet produit par la mèche de la chambrière. En selle il en était de même d'autant plus que pour le jockey, l'emploi des jambes ne veut rien dire et pourtant, leurs chevaux ont de l'impulsion !!
Je dois reconnaître que mes montures ont toujours eu "du jus" sans brutalité mais seulement par une attitude "stimulative" apprise à Chantilly.
On pourrait étendre ce sujet car je possède encore des expériences parallèles à celle-ci pour d'autres modèles.
Quelle surprise, je na savais pas qu'un geste aussi "banal" avait autant d'importance.
Avec toute ma reconnaissance
Message édité par: BLB, à: 2009/01/02 12:10
Bonjour,
si je comprends bien,
impulsion =
merci de cette information très enrichissante ...