35 propositions insolentes...
- Login to post comments
Bonjour,
donc sans agrandir son cadre et par là même sa base d'appui, sans reculer ses postérieurs en arrière de la pointe de ses fesses
Je crains que cela soit physiquement impossible, puisque le cheval ne peut pas allonger correctement sans augmenter l'amplitude de ses foulées, ce qui implique de faire de plus grands pas et donc, nécessairement de reculer le postérieur à l'appui en arrière de la pointe de ses fesses.
Vous allez me répondre, donc dans ce cas, le cheval n'est pas rassemblé (puisqu'il ne réduit pas sa base de sustentation) et pousse avec ses postérieurs (donc la poussée des postérieurs n'a pas été "tuée" selon l'expression de M. Racinet). Simplement, votre conception du rassembler (réduction de la base de sustentation par l'arrière) est incompatible avec les nécessités physiques de l'allongement (mais pas seulement).
La photo extraordinaire de Beudant que vous citez, est l'exemple d'un allongement (extrême) dans le rassembler. Plutôt que de la critiquer comme vous le faites (avec un manque de retenu que je trouve un peu ...excessif), vous devriez au contraire vous en inspirez pour nourrir votre réflexion et votre imagination.
Message édité par: Marcantoni, à: 2008/05/14 12:00
Message édité par: EcoleDesChevaux, à: 2008/07/30 20:23
Bonjour,
je pense que vous reconnaîssez l'incohérence de vos propos et la pertinence des miens: le cheval ne peut pas allonger ses foulées sans se dérassembler
Pas du tout ! Encore une fois, c'est votre conception du rassembler qui pose problème ; conception non seulement incompatible avec l'allongement, mais aussi tout simplement avec le mouvement avant, car un cheval ne peut pas avancer en raccourcissant sa base de sustentation par l'arrière (il peut seulement bouger sur place ... ou se lever).
Ces chevaux sont-ils rassemblés pour vous ?
(il s'agit de James Fillis, Otto Lorke et Nuno Oliveira)
Lisez Heuschmann, vous comprendrez que les dérives du dressage classique commencent quand la mecanique naturelle des allures est faussée - que le cheval soit en hyperflexion, ou en faux relèvement - encolure comprimée, dos bloqué
Encore faudrait-il savoir ce qu'est la mécanique naturelle des allures.
Par exemple, le galop a quatre temps est-il une allure faussée ou le galop naturel d'un cheval fortement mis sur les hanches ? et le pas diagonalisé à deux temps ? le jog et le lop de l'équitation western sont-elles des allures faussées ou naturelles dès lors que l'allure est très ralentie ?
Je crois qu'il faut aborder ces questions avec l'esprit ouvert et ne pas confondre les lois naturelles de la locomotion équine avec les conventions humaines.
Je ne vois pas ce qui vous permet de dire que le cheval sur la photo de Beudant est "en faux relèvement - encolure comprimée" ou a le dos bloqué.
Message édité par: Marcantoni, à: 2008/05/14 14:25
Message édité par: EcoleDesChevaux, à: 2008/07/30 20:24
A Yasmine.
Bonjour,
Je ne suis qu'un amateur et cependant, à la lecture de vos échanges, je suis surpris de vos critiques : vous parlez de l'engagement des postérieurs uniquement. Or, il semblerait que la différence entre vos photos "145" et "293" se trouve dans la posture du bout de devant.
Effectivement, en "145" votre cheval a le garrot remonté et donc DOIT pour cela engager les postérieurs ce qui n'est pas le cas dans la photo "293".
Nuno Oliveira, "posture" son cheval, il lui maintient le garrot haut (jeu musculaire agissant sur la posture, cf Racinet) et demande l'amplitude des battues (jeu musculaire propres à la locomotion cf J-C.R). Les chevaux de Oliveira ont le garrot toujours "remonté"
Un engagement des postérieurs nécessitent :
le basculement des hanches, et l'élévation du garrot si non le dos est "bloqué".
Avec de l'amplitude, Klimke maintient le garrot relevé et provoque un important balancement du bassin. (photo klimke)
J'ai beaucoup de mal en dehors ce cette considération à suivre vos discours avec Hervé. Le cheval est un tout, les propos basés sur des "tranches" me laissent songeur.
Cordialement
Message édité par: BLB, à: 2008/05/14 16:54
Message édité par: EcoleDesChevaux, à: 2008/07/30 20:24
Je trouve ces propos d’un très haut niveau de réflexion et de culture et je m’en réjouis pour leurs auteurs comme pour l’association qui favorise de tels échanges.
Je n’ai pas encore lu les « « 35 propositions » et je n’ai pas pu être présent pour la remise de son prix à JC Racinet. Ce que je regrette car je l’estime beaucoup et le considère comme l’écrivain équestre actuel le plus consistant (que les autres me pardonnent). C’est quand même fabuleux qu’un magazine équestre Allemand lui décerne le prix de la meilleure oeuvre de l’année….
J’hésite à mettre mon grain de sel dans un sujet d’une telle importance. Non pas que je n’en ai pas le courage, mais parce qu’il ne peut pas être traité en quelques mots.
Le rassembler, Fillis a dit qu’il avait mis 40 ans à le comprendre ! Il y a 48 heures, en Suède, sur un cheval qu’on m’avait demandé de monter, j’ai dû essayer de montrer quelle approche j’en faisais. Et j’ai, une fois encore, ressenti combien le rassembler était fait de déverrouillage de la mâchoire, puis de la nuque (conséquence) qui amenait le cheval à se livrer totalement. Opération qui se conduit dans l’activité. On le sent alors dans un état ou la disponibilité le dispute à la béatitude. Il entre comme heureux dans les rênes comme un jeune enfant entre dans vos bras et il s’y livre en confiance, dans le calme. L’indispensable soutien du garrot ne pose plus de problème, non plus que l’engagement des postérieurs ou l’abaissement des hanches; ils ne trouvent leurs limites que dans la conformation de l’animal et le talent du pilote.
Pas facile de faire passer des sensations dans des mots !
Message édité par: EcoleDesChevaux, à: 2008/07/30 20:25
Bien sûr, Yasmine, pour un même cheval le rassembler prend une tournure différente dans les différentes étapes de son dressage. Par contre ce que j’ai tenté de faire partager hier doit être atteint au plus tôt et nous accompagner dans la lente évolution physique et mentale de notre partenaire à quatre pattes. C’est toute la question de savoir quand le rassembler doit être atteint. Et c’est probablement là que ceux qui veulent faire du Baucher se trompent souvent ( en trahissant Baucher) en le demandant trop tôt ou mal.
Pour le bauchérisme le rassembler n’est demandé que :
• Lorsque le cheval est léger et ramené,
• Lorsque la main du cavalier est en mesure d’utiliser habilement l’impulsion qu’il demande pour confirmer la légèreté. C’est la main « impulsive » de Racinet.
On ne peut pas réduire le bauchérisme à deux lignes, mais, à mon avis, ceux qui n’ont pas fait l’analyse des ces deux lignes –ci, essentielles, qui ne les ont pas « vécues » ne sont pas bauchéristes.
Prudente notre tradition équestre ( L’hotte- Decarpentry) envisage une approche plus lente dans laquelle le rassembler n’est pas « une période spéciale du dressage mais l’objet d’un travail quotidien entrepris dès la première leçon » ( Decarpentry) Ceci est à rapprocher de ce que disait Oliveira : « quand je monte un jeune cheval pour la première fois j’ai déjà l’idée du rassembler dans la tête » Pour Decarpentry il s’agit de faire entrer progressivement le cheval dans les rênes, le ramener ainsi obtenu conduisant directement et en douceur au rassembler.
Notons que, de nos jours, on considère très souvent le ramener comme une opération préalable bâclée en force, ce qui est dramatique et constitue la plus grande faute commise contre notre tradition qu’elle soit de teinture bauchériste ou plus « classique »
Le général Durand définit la manière française comme « un bauchérisme mesuré greffé sur une tradition classique » Le colonel de Saint André disait qu’il fallait commencer d’Aure et finir Baucher.
Depuis le commandant de Novital, écuyer en chef à l’époque de Baucher, tous les écuyers en chefs, ou presque, on intégré une part de bauchérisme à leur équitation et à leur enseignement. Ils ont presque tous pratiqué un bauchérisme « assagi ». Et moi aussi, sans doute.
Message édité par: EcoleDesChevaux, à: 2008/07/30 20:23
http://www.chevaux-de-regagnas.com