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Des errements d'un débourrage prétendument « éthologique »

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Hervé
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Joined: 07/03/2012

 Mais moi au moins je pratique l'equitation avec des chevaux en chair et en os, pas avec des creatures imaginaires  sorties d'un vieux livre .

Lautier Isabelle
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Joined: 15/05/2009

L'article est maintenant en accès libre sur la page d'accueil du site ainsi que sur notre page Facebook.

Hervé
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Joined: 07/03/2012

J'ai lu l'article.
Je voudrais réagir à ce qui est écrit sur le désengagement des hanches, qui nuirait au mouvement avant, et constituerait une erreur.

Comme je l'ai écrit l'équitation éthologique vient des vaqueros (cowboys) californiens.
Traditionnellement ils débourraient en bosal des mustangs de plus de 3 ans, voir de 4 ans, qui n'avaient jamais connu l'homme, pour en faire des chevaux de travail du bétail.
Il n'est pas difficile d'imaginer la force des résistances et des défenses que pouvaient présenter ces chevaux. Les vaqueros utilisaient différentes techniques pour les contrôler, entre autres, la désensibilisation (sacking out) en les entravant et en les aveuglant, le fouet de cuir utilisé sur le nez pour les dissuader de ruer, et le doubling (qui vient du mot espagnol doblar qui a donné le doubler chez nous). 

Le doubling consiste à tirer sur une rêne, après avoir pris le contact, pour amener la tête sur le côté, et ainsi provoquer une réaction latérale dans les hanches, qui casse la propulsion. Cette action est répétée plusieurs fois pour que le cheval fasse demi-tour.
Le "désengagement" des hanches de l'équitation éthologique au moyen de la flexion latérale d'encolure appelé "arrêt d'urgence" en France, est directement inspiré du doubling des vaqueros, donc, effectivement, l'idée de départ est de casser le mouvement avant.

Pourtant, le cheval de travail du bétail n'avait strictement aucun problème de propulsion. Il était capable de prendre le galop allongé en quelques foulées, s'arrêter en glissant (sliding stop), tourner sur les hanches (roll back) et reprendre le gallop allongé en quelques foulées, sans contact, et avec des actions extrêment légères sur les rênes. Les vaqueros s'amusaient à fixer leurs rênes avec de la ficelle pour montrer la légèreté de leurs chevaux, et une bouche ouverte dans un arrêt était une disgrâce (la bride western n'a pas de muserolle). On est quand même très loin du dressage actuel avec ses muserolles coulissantes pour étouffer toute protestation du cheval.

Pourquoi n'avait il aucun problème de propulsion ? Parce qu'il était travaillé aux allures vives.
Dans la suite du dressage il était doublé face à un mur dans une allure vive (pour qu'il ne se cabre pas) afin de lui apprendre à tourner sur les hanches, et à se porter immédiatement en avant (ce que favorise la mise sur les hanches). 
Il était aussi travaillé au galop, y compris allongé, sur des cercles.
Il allait galoper en extérieur pour s'habituer au bétail.
Peut-on imaginer galoper en extérieur autour de bétail avec un jeune cheval sur lequel on n'aurait pas "un minimum de frein et de direction" ?
Quelles sont les chances pour que cela se termine par une galopade effrénée suivie d'un contact brutal avec le sol ?

Le cheval était travaillé aux allures vives parce que le cavalier avait le frein et la direction.
Les vaqueros disaient d'un cavalier qui montait son cheval sans frein ni direction, c'est à dire d'un cheval qui n'avait pas été doublé, qu'il "volait une monte" (steal a ride) au cheval. Et pour eux c'est ce qui faisait l'embarqueur.

Cela nous ramène aux cavaliers qui viennent à l'équitation éthologique parce qu'ils ont tout essayé avec leurs chevaux, que rien n'a marché, et qu'ils ont la peur au ventre.  Ce phénomène est tellement répandu que de plus en plus de chuchoteurs font des formations spécifiques pour redonner confiance aux cavaliers.
Ces cavaliers ne viennent pas pour développer la propulsion de leurs chevaux de sport mais tout simplement pour continuer à monter.

Et que leur propose l'équitation classique ? aller se promener au pas, ou galoper dans les chaumes.. avant ou après d'avoir installé un minimum de frein et de direction ?

Ces cavaliers qui autrefois arrêtaient l'équitation ont maintenant une chance de continuer parce qu'ils trouvent des solutions.

MAUREL Bernard
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Joined: 17/03/2006

J'ai lu votre avis sur mon article, et je constate que nous ne parlons pas de la même chose . Serait-ce que vous glorifiez ces méthodes brutales et barbares utilisées pour dompter les chevaux sauvages ? Serait-ce que vous n'avez pas noté que je parlais de débourrage de chevaux de sport et non pas de mise en confiance de cavaliers apeurés par de mauvais enseignants ? Il me semble que nous ne sommes pas dans le même monde. Le mien est celui d'une équitation classique basée sur la connaissance du cheval  ...  sur une progression raisonnée de son éducation, et sur l'entente avec un humain qui respecte son psychisme et sa locomotion . Mais je souhaite que ce début d'incompréhension ne nous empêche pas de passer une bonne soirée !

france
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Joined: 06/03/2007

Votre message, Hervé, conduit à se poser quelques questions

D'abord sur ce dont vous parlez : vaqueros, roll back, sliding stop etc, fait penser à l'équitation western, pas à l'équitation dite éthologique. Certes il peut y avoir des parentés entre les 2 (le bosal ou l'origine US)mais le western est une discipline, l'équitation éthologique une façon d'aborder le cheval qui s'adapte à n'importe quelle discipline

Ensuite sur les cavaliers qui "viennent à l'équitation éthologique parce qu'ils ont tout essayé avec leurs chevaux, que rien n'a marché, et qu'ils ont la peur au ventre"
Est-ce que leur problème vient de ce qu'ils ont appris ou du fait qu'ils n'ont pas appris assez ? Est-ce qu'ils ne tentent pas  l'aventure du débourrage/dressage avant d'en avoir les capacités ? Ne se sont-ils pas attaqués à un cheval trop délicat pour eux ? 

Enfin les chevaux : pourquoi uniquement les chevaux de sport ? Du reste qu'est-ce qu'un cheval de sport ? N'importe quel cheval de selle peut dresser, sauter etc... faire du "sport". Il y réussira plus ou moins selon ses origines, ses caractéristiques physiques et son mental, mais il peut le faire
Pour ce qui est d'embarquer, quelles que soient les origines, ils y réussissent tous très bien et l'équitation classique donne autant les moyens de gérer la situation que l'équitation éthologique

Je viens de découvrir le message de M. Maurel, je vois qu'il a été plongé dans la même incompréhension. En revanche je comprends pourquoi vous parlez de chevaux de sport. Mais je maintiens : n'importe quel bicayon peut débarquer un cavalier à l'expérience insuffisante

 

Hervé
Offline
Joined: 07/03/2012

Nous parlons bel et bien de la même chose.

Je ne défends absolument pas ces méthodes brutales, et les chuchoteurs ont tellement changé ces méthodes que la brutalité a pour ainsi dire traversé l'Atlantique pour se retrouver chez nous, avec cette différence que nos barbares se disent "classiques", et qu'ils sévissent avec la complicité de la FEI.

Mais il n'en reste pas moins que ces cavaliers pratiquaient, d'une façon brutale qui n'est plus celle des chuchoteurs, ce qui selon vous est incompatible avec la propulsion d'un cheval de sport (le désengagement des hanches). Leur exemple montre que cette incompatibilité n'existe pas, à moins de considérer que le cheval de reining n'est pas un cheval de sport, et que sa locomotion est defectueuse.

Et si l'équitation éthologique peut vous donner cette impression c'est aussi parce qu'elle est beaucoup pratiquée par des cavaliers qui ont perdu confiance, et pour lesquels la propulsion n'est pas la priorité. 

Hervé
Offline
Joined: 07/03/2012
D'abord sur ce dont vous parlez : vaqueros, roll back, sliding stop etc, fait penser à l'équitation western, pas à l'équitation dite éthologique. Certes il peut y avoir des parentés entre les 2 (le bosal ou l'origine US)mais le western est une discipline, l'équitation éthologique une façon d'aborder le cheval qui s'adapte à n'importe quelle discipline

Les chuchoteurs viennent de l'équitation western californienne. Leur équitation vient de cette tradition, leurs méthodes sont toutes inspirées de celles des vaqueros, avec la brutalité en moins. La relation est un peu la même qu'entre l'équitation de dressage et celle de La Guérinière.

Ces méthodes peuvent en effet être utilisées d"une façon générale pour l'éducation des chevaux, car elles sont efficaces. Le fait qu'elles réussissaient avec des chevaux sauvages, et non des doudous élevés à l'écurie, n'y est probablement pas pour rien...

Est-ce que leur problème vient de ce qu'ils ont appris ou du fait qu'ils n'ont pas appris assez ? Est-ce qu'ils ne tentent pas  l'aventure du débourrage/dressage avant d'en avoir les capacités ? Ne se sont-ils pas attaqués à un cheval trop délicat pour eux ? 

Probablement, et après ? il faut trouver une solution, et souvent, ils ne viennent à l'équitation éthologique que parce que tout le reste a échoué.

Olivier-A
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Joined: 23/12/2013

L'équitation "éthologique", ça n'existe pas. C'est juste un concept marketting.
Si l'on veut qualifier une équitation par ses spécificités, que l'on évite d'utiliser des mots que l'on ne comprend pas ou que l'on détourne sciemment de leur véritable signification, ce sera déjà un progrès considérable.
L'éthologie consiste en l'étude du comportement animal dans son milieu naturel et, par extension, quand cela s'avère nécessaire, dans le milieu que l'homme lui a créé. Il ne peut donc exister d'équitation "éthologique", même si le concept est bien pratique pour vendre des artifices.

D'autre part, il y a, chez des personnalités reconnues de l'équitation qui se prétend éthologique, des pratiques qui révulsent littéralement les véritables éthologues.
Présenter cette équitation made in USA comme une "révolution" et laisser croire que l'équitation classique était incapable de résoudre certaines difficultés que l'équitation "éthologique" serait seule capable de résoudre relève soit de l'ignorance soit de la mystification. France a très bien soulevé cette incohérence dans son intervention.

Et laisser à penser que les cavaliers intéressés par l'équitation classique seraient incapables d'assimiler les données de la science actuelle relève de la même façon d'une partialité qui ne prend même pas la peine de se voiler. Il s'avère que la lecture des écuyers classiques révèle assez souvent des "intuitions" que la science ne fait que confirmer, ne serait-ce qu'au niveau de la sensibilité et de l'intelligence du cheval. Sur ce point, je rejoins entièrement l'idée exprimée par Juliette dans le sujet sur la littérature équestre : l'expérience "in situ" ne s'invente pas. Les grands écuyers l'avaient et comprenaient probablement par là des choses qu'ils ne pouvaient pas (ou mal) expliquer scientifiquement dans leurs écrits. C'est bien d'ailleurs aussi pour cela qu'il faut confronter lecture et pratique.

Hervé
Offline
Joined: 07/03/2012
L'équitation "éthologique", ça n'existe pas. C'est juste un concept marketting.

Le terme "équitation éthologique" est une invention de journalistes français, qui s'est finalement imposé dans l'usage. Il est complètement vain d'en discuter la pertinence.

Présenter cette équitation made in USA comme une "révolution" et laisser croire que l'équitation classique était incapable de résoudre certaines difficultés que l'équitation "éthologique" serait seule capable de résoudre relève soit de l'ignorance soit de la mystification.

Rattacher l'équitation éthologique à la tradition des vaqueros californiens n'est pas la présenter comme une "révolution". Je pense même que c'est le contraire.

Si l'équitation éthologique séduit autant de cavaliers c'est bien qu'elle a quelque chose à offrir que n'offre pas celle implantée depuis des lustres dans nos contrés. Et oui, beaucoup de cavaliers viennent à l'équitation éthologique parce qu'ils n'ont pas trouvés les solutions à leurs problèmes dans l'équitation qu'ils ont appris. Cela semble vous déranger, je n'y peux rien.  Consolez-vous Il s'agit probablement d'ignorants et de mystifiés.

France a très bien soulevé cette incohérence dans son intervention.

Je ne vois aucune incohérence.
Au contraire j'explique que c'est parce que l'équitation éthologique vient de l'équitation des vaqueros, qui débourraient des jeunes plutôt vaillants et en âge de se défendre, qu'elle est aussi efficace.

Et laisser à penser que les cavaliers intéressés par l'équitation classique seraient incapables d'assimiler les données de la science actuelle relève de la même façon d'une partialité qui ne prend même pas la peine de se voiler.

Je ne sais pas où j'ai écrit cela.

Olivier-A
Offline
Joined: 23/12/2013

Hervé, vous ne manquez pas une occasion de villipender les "livres poussiéreux" de l'équitation classique. J'aimerais que vous nous donniez une liste des livres "lumineux" et des écuyers "faramineux" de l'équitation qui se prétend éthologiste...

Par ailleurs, comment pouvez-vous penser que, parce qu'une démonimation absolument incohérente a été abusivement utilisée, il faut s'en faire une raison ? Les mots ont un sens, ne vous en déplaise. Et ce n'est pas parce qu'un mot a été abusivement confisqué à des fins de marketing qu'il faut se résigner à la chose. À quoi sert d'avoir une langue et une culture s'il faut les ignorer ?

Vos vaqueros californiens ont, semble-t-il, mis un certain temps à comprendre à quel point leurs méthodes étaient brutales. Quand a été "adoucie" cette "tradition" des vaqueros ? Quand les pionners de cette nouvelle manière de faire ont-ils été entendus ? Tout cela est très récent... et encore bien incertain. Je pense que vous en êtes conscient. Si vos vaqueros avaient eu la chance de connaître les écuyers classiques, peut-être auraient-ils perdu moins de temps, ne pensez-vous pas ?

France a parfaitement souligné que cela pourrait être le manque de connaissance, l'ignorance de l'équitation classique, qui conduit aux catastrophes et à la recherche d'une solution à un problème que l'on a décidé d'affronter seul sans s'en donner les moyens ni s'entourer de personnes compétentes et devant lequel on se retrouve en échec. Je pense que dans l'immense majorité des cas, son analyse est la bonne.