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La littérature équestre...

56 réponses [Dernière contribution]
Denis
Déconnecté
Inscrit: 03/01/2014

pour expliquer cela, non, mais pour se mettre dans les meilleures dispositions mentales, émotionnelles, chacun ses ficelles...

france
Déconnecté
Inscrit: 06/03/2007

@Denis
On aurait tous de multiples anecdotes sur la capacité des chevaux à percevoir nos états d'esprit

@Olivier
La phrase de Manolo Mendez, je l'ai prise pour une formule destinée à attirer l'attention sans m'attacher aux aides bien diverses invoquées

Ou de s'apercevoir que l'enseignement qu'on lui prodigue est finalement bien restrictif et/ou limité.

C'est ce que j'ai voulu dire par "être entre 2 chaises" remplacé par "dans le doute" après modification du message
C'est une situation très négative. De 2 choses l'une :
- soit le cavalier est assez avancé pour comprendre qu'avec cet enseignant il n'ira réellement pas plus loin, et il part
- soit il n'est pas assez avancé, ne comprend pas les méandres de la pédagogie de l'enseignant, d'autant plus qu'il établit un comparatif avec ce qu'il lit ou visionne. Le doute s'installant, il part aussi
Dans les 2 cas il faut trouver mieux en tenant compte des contingences matérielles, ce n'est pas toujours simple : il n'y a pas pas partout de multiples enseignants au km². Personnellement je ne ferai pas régulièrement 50 km pour monter à cheval ; je ne suis ni pro ni compétitrice, n'ai pas la passion à ce point chevillée au corps (sans critique aucune envers ceux qui le font)

Vous préférez, Olivier,  "l'idée de l'élève actif et de l'interaction entre enseignant et élève". Moi aussi. Mais l'élève a-t-il besoin d'avoir préparé son cours par des lectures pour être actif en posant des questions, en demandant des précisions ? Sa curiosité naturelle, une difficulté rencontrée à un moment donné ne sont-ils pas suffisants ?

Il n'est pas difficiles de voir des actes et des comportements stupides de la part de cavaliers expérimentés (brutalités, nature des équipements utilisés, actions et réactions dans la pratique, affirmations péremptoires sur la nature des chevaux...) 

ça ne s'adresse pas à moi mais quand même...
la brutalité tient à mon avis plus au caractère d'une personne qu'à l'enseignement reçu...la tendance aux affirmations péremptoires aussi

Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

France, mais ça vaut aussi pour Denis ;-)
Que quelqu'un invoque le surnaturel pour expliquer son travail, ça ne vous interpelle pas plus que ça ?  Moi si !

D'autre part,
Pourquoi restreindre la curiosité naturelle à une situation rencontrée ? Pourquoi ne pas s'interroger sur ce que l'on voit ou lit ? Pourquoi ne pas ajouter des lectures à la préparation du cours (ou plutôt de la progression) ? C'est une chose qui m'a toujours laissé perplexe que cette idée de proposer des exercices sans en donner les tenants et aboutissants au prétexte de "faire découvrir".

Quant au reste... Ne nous limitons pas aux "brutalités" ou aux affirmations péremptoire, même si, bien souvent, quelques lectures suffiraient à insinuer le doute. Mettre un gogue est par exemple un autre réflexe "pavlovien" de l'élève qui n'a pas cherché ailleurs. Il a toujours monté avec un gogue dans son club, il en met un à son cheval (c'est même autorisé en concours, maintenant, alors pourquoi se poser des questions ?). Dans le genre, vous avez aussi la muserolle croisée, bien serrée, si possible (oui, c'est le seul moyen d'empêcher un cheval d'ouvrir la bouche, c'est bien connu...), l'éperon pour le cheval "mou"... et je pourrais vous faire une liste, que vous connaissez d'ailleurs probablement, de toutes les "bonnes habitudes" acquises par la pratique qui ne seront jamais remises en questions fautes d'une rencontre ou de lectures... et plus probablement des deux. La lecture permet au moins de s'interroger. Et ce n'est pas parce qu'on n'a pas l'âme d'un pro (je n'ai pas l'idée d'être un pro ou un écuyer), qu'on peut s'autoriser à s'en passer. L'équitation n'est pas une pratique sportive comme les autres ; elle nous confronte à un être vivant. Ne serait-ce que pour ça, encourager les élèves à se cultiver un minimum pour comprendre à qui ils ont affaire et comment d'autres ont construit l'équitation qu'ils pratiquent, n'est pas un "luxe" ou une "lubie" mais bien une nécessité.

france
Déconnecté
Inscrit: 06/03/2007

Que quelqu'un invoque ce qu'il veut ne me dérange pas du tout. Comme dit Denis, chacun ses ficelles

Réponses en vrac à tous les pourquoi :
parce que ça peut être incohérent avec la pédagogie définie par l'enseignant donc le déranger...s'il ne le vit pas comme une tentative de le coincer (ça c'est du vécu)
parce que ça passe encore en cours particulier où, même en pestant intérieurement, l'enseignant voudra bien répondre ; mais beaucoup moins en collectif où les autres personnes peuvent le ressentir comme une perte de temps
parce que pour la plupart des cavaliers de loisir il n'est pas question de revenir à une ambiance scolaire, de préparer l'heure de cours, d'y penser avant et après
parce que quand on a préparé quelque chose on arrive parfois à mal le faire en voulant trop bien faire (vécu aussi)

 C'est une chose qui m'a toujours laissé perplexe que cette idée de proposer des exercices sans en donner les tenants et aboutissants au prétexte de "faire découvrir"

J'ai longtemps eu la même opinion. Puis je me suis aperçue que ce qu'on découvre soi-même on l'imprime vraiment
Le rôle de l'enseignant est alors de créer les conditions favorables à la découverte, d'aider éventuellement si on se fourvoie trop et de faire le point en fin de leçon. C'est une méthode qui lui donne bien plus de travail et de doigté

J'admets tout à fait qu'on pense différemment. Encore une fois, chacun fonctionne comme ça lui va

Pour le reste : gogue, muserolles et autres ficelles, d'accord. C'est un tort dans les clubs de diffuser ces habitudes sans expliquer à quoi servent les divers outils. Tous ne les utilisent pas ou ne le font que de façon sélective en fonction du cavalier

L'équitation n'est pas une pratique sportive comme les autres ; elle nous confronte à un être vivant

Vivant et ultra sensible
Je crois plus à ce qu'on appelle intelligence émotionnelle dans la relation avec un animal qu'à l'intellect

OLRY Juliette
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Je crois que vous avez mal compris la référence à " je demande de l'aide , à VOUS , à dieu à l'univers n appelez le comme vous voudrez" !
il y a là simplement une belle humilité qui sait que même en aynat monté des centaines de chevaux on ne contrôle pas tout et que l'intelligence de la raison seule ne suffit pas ! ( on a 3 cerveaux ne l'oubliez pas ?!) 
C'est prendre tout les éléments en compte et rester attentif à ce qui se passe de plus entre les êtres que le concrètement palpable .

Oui les chevaux ressentent votre état d'esprit ! ils sentent vos tensions , vos tristesses et vos joies . Ils sont parmi les animaux au comportement social le plus élaboré et leur capacité à saisir l'état émotionnel d'un autre leur a permis de survivre en adaptant leur comportement . Ce n'est pas pour rien que les chevaux sont utilisés en thérapie et pas seulement pour les handicaps moteurs !
j'ai pu maintes fois observer des comportements que d'aucuns ici auront du mal à comprendre .
Un cheval de club qui en ballade s'arrête devant une branche un peu basse pour son cavalier , l etemps que celui ci comprenne et baisse la tête ... le cavalier est aveugle .
le cheval personnel d'une jeune fille souffrant d'un double handicap physique et mental , qui dégage tout cavalier , mords au boxe , mais permet absolument tout à la jeune fille ...
combien de chevaux j'ai en présence de personnes fragiles soit par leur âge soit par leur physique ou leur mental être attentifs et prendre garde à ces cavaliers maladroits ? des chevaux montés par tout type de cavaliers et parfois qualifiés de difficiles voire de rétifs .

Les chevaux comme les humains , certains plus que d'autres , sont très sensibles aux ambiances et je choisi mes sorties en compétition en fonction de l'ambiance du terrain , de la conformation des lieux , de la vibration qui s'en dégage .
Tout à son importance !
la technique seule ne vaut vraiment strictement rien si elle ne s'inscrit dans une vision globale , si elle n'est pas vécue en actes.

qu'appelez vous élèves actifs ? sont ce les personnes qui vous posent mille questions PENDANT l'exercice ? qui s'arrêtent tous les 3m avec un oui mais ? ceux là en général ne sont QUE dans leur cerveau et auront bien du mal a développer une équitation fine parce qu'ils ne sont jamais dans le ressenti, il ne laissent pas le temps à leur corps de comprendre en ressentant. Et c'est bien dommage .
Poser des questions oui , mais pas n'importe quand et pas tout le temps !
Le besoin d'expliquer et de savoir pourquoi on fait ceci ou cela est plus que louable , et certains auront besoin davantage d'explications ( ceux qui intellectualisent beaucoup et ont besoin des mots , et ce peut-être très intéressant aussi pour l'enseignant de devoir formuler voire reformuler, tat que cette intellectualisation ne deviens pas outrancière car il faut laisser de la place au ressenti sans lequel il n'y a pas d'équitation fine )
Le fait de développer la théorie dépend du canal de perception du cavalier et de son mode de fonctionnement . Certains ont besoin de comprendre intellectuellement d'abord ce qu'on leur demande , d'autres d'expérimenter puis éventuellement de mettre des mots dessus .

Quand à mon mysticisme ne craignez rien je suis fichtrement incarnée !

Denis
Déconnecté
Inscrit: 03/01/2014

avant de lire Juliette , je répondais à France qu'il faut à la fois intelligence émotionnelle pour une bonne relation et un bon sens raisonné (livresque ou managé) pour mener une gymnastique juste. Comme ça a été dit , ne pas opposer ces deux approches.

Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013

Je commence par me citer

Oui, il est rationnel de penser qu'un mamifère perçoit notre état émotionnel. Nous avons suffisamment de choses en commun pour qu'il puisse y avoir des ressentis inter espèces, d'autant plus quand ces epèces cohabitent et interagissent fréquemment.

Vous semblez vouloir me faire dire ce que je 'ai pas écrit. Je ne doute pas un instant de l'importance de la relation émotionnelle avec l'animal et il ne me viendrait pas à l'esprit de m'adresser à un animal comme je m'adresse à un être humain, de considérer l'animal comme une sorte d'enfant, ni d'en faire un objet. Mais justement parce que je considère l'animal pour ce qu'il est, avec ses propres spécificités, je dis simplement que cette relation émotionnelle ne peut être qu'améliorée par quelques lectures bien choisies et qu'on peut la comprendre, l'analyser, l'utiliser... sans se référer à Dieu ou à ses saints.
Qu'une personne puisse avoir des croyances ne me gêne pas le moins du monde, mais que ces croyances deviennent des explications à l'enseignement de ses pratiques équestres, ça me gêne et, intellectuellement, ça ne me satisfait pas. Vous dites, Juliette, que c'est de l'humilité. Peut-être, mais ça me paraît quand même un peu léger sur le fond.

Il en va de même pour l'apport livresque dans la technique équestre. Il ne s'agit pas d'inciter les élèves à s'arrêter de pratiquer pour interrompre l'enseignant à tout propos. Je n'ai d'ailleurs jamais vu ça pour ma part, mais parfois le contraire, c'est-à-dire des élèves qui considèrent que le temps de l'explication est du temps perdu... Il s'agit d'inciter l'élève à ne pas reproduire bêtement des gestes sans s'interroger sur le pourquoi. Celui qui aura eu la curiosité d'ouvrir quelques bouquins aura une vision plus globale de l'intérêt des exercices, me semble-t-il.
De quoi avez-vous peur ? De la remise en question du statut de l'enseignant ? Je parierais volontiers que c'est plutôt le contraire que produit l'acquisition d'un peu de culture personnelle... dans la mesure ou l'enseignant a lui aussi un minimum de culture, bien entendu.
Pour un enseignant, il me semble quand même plus intéressant d'avoir un élève curieux que d'avoir un simple exécutant. Pour l'élève cavalier, je parle bien du "cavalier de loisir", il est quand même plus enrichissant de creuser un peu les questions comportementales, historiques et techniques plutôt que de faire ses 2 heures par semaine et de s'en tenir à ce qu'on lui apprend (ou pas) pendant les cours.

OLRY Juliette
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Peur de la remise en question de l'enseignant , pour ma part non , pour autant il est hors de question de passer son temps a se justifier , il y a un temps pour expliquer , un temps pour faire et un temps pour débattre.

Ben moi j'en ai connu des comme ça qui interrogeaient sans cesse au lieu de faire et sans prendre le temps de vraiment écouter et tester les réponses ,  et pas que dans mes cours , ils sont légion.

je ne connais pas les croyances de Manolo ou de Linda c'est d'autre chose au fond qu'il s'agit qui est bien audelà d'un quelconque dogme. Et vu le bagage de ces personnes et ceux qui font appel à eux je ne pense pas que leurs connaissances puissent être qualifiées de légères parce qu'ils ont l'humilité de savoir que dans les ingrédients du succès de la relation avec l'animal ( et entre humains ) la connaissance intellectuelle n'est pas seule en cause , et que parfois il y a un quelque chose de plus , qui n'a pas besoin d'être expliqué d'ailleurs , seulement perçu (ou pas ) . 80% de notre communication est non verbale ( d'où aussi que c'ets si compliqué sur les forums ! entre autre . :) 

J'ai un plus qu'ami qui a fréquenté le maitre Oliveira, lui même étant a ce moment là au cadre noir ...  ils ont monté ensemble les chevaux d'Oliveira , se sont compris , et ont parlé ...  de musique . Uniquement de musique . L'équitation n'avait pas besoin d'être mise en mots entre ses deux là . Et la musique est aussi un lien/chemin avec le sacré bien souvent .

En disant je fais appel à vous , à dieu , à l'univers , il ne s'agit pas de dogme mais d'une réalité d'un univers partagé entre tous les êtres et des relations qui se tissent entre tous , dont certains sont plus conscients que d'(autres voilà tout .
Ce n'est pas plus léger que votre approche intellectualisante c'est une autre partie , un autre canal , tout aussi riche et complémentaire au vôtre.

Pourt ma part il m'est plus utile que les lectures , qui viennent après . ( "les livres ne servent qu'à ceux qui savent " ) Mais encore une fois c'est une question de sensibilité et de façon d'appréhender le monde .
Le dr Kerry Ridgway  est dans la même démarche globale ce qui ne l'empêche pas d'avoir des connaissances techniques pour lesquelles des gens cet été se sont déplacés de 16 pays différents !  il n'y a pas à opposer l'une ou l'autre ni à juger des préférences des uns ou des autres , l'essentiel étant que chacun par son chemin particulier arrive à une relation harmonieuse et dans le respect de ses montures .

il n'y a par conséquent pas une façon d'enseigner , il ya en a autant que de personnalités de cavaliers différentes on enseigne . Pour certains il faudra expliquer davantage , renvoyer à des lectures , pour d'autres il faudra filmer et montrer , pour d'(autres leur donner des indications et les laisser chercher ... il n'y a pas une méthode bonne et une méthode fausse , il y a plusieurs approche selon le focntionemment de l'élève et ses besoins pour comprendre et apprendre.  Il est évident que ça fonctionne mieux lorsqu'élève et enseignant sont sur leur canale de prédilection , même s'il peut être fort enrichissant d'enseigner quelqu'un qui fondtionne sur un autre mode car cela oblige au questionnement du comment s'adapter à l'(autre pour transmettre .

Olivier-A
Déconnecté
Inscrit: 23/12/2013
les livres ne servent qu'à ceux qui savent

Peut-être, mais sans les livres, qui le saurait ?

Entendons-nous bien, Juliette, vous me citez Oliveira, un élève de Saumur... Je me doute bien que ces deux-là n'ont pas discuté techniques et bouquins (Oliveira a quand même pris la peine d'en écrire, par ailleurs). Le contraire m'eut étonné. Mais le cavalier de loisir, l'amateur, sont bien loin d'être passés au-dessus de ces contingences matérielles.

Et loin de moi l'idée d'imposer un fonctionnement. Je souhaiterais simplement qu'il y ait une plus grande incitation à se cultiver dans le monde équestre, et particulière lors de l'apprentissage. C'est plutôt le contraire, bien souvent. Le seul bouquin dont on parle, c'est le manuel des galops, bien souvent. Ça me paraît regrettable et dommageable pour la formation des cavaliers.

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

 Il ne faut pas completement oublier le fait que Monsieur Oliveira et les cavaliers de l'école de Saumur partageaient en commun une philosophie de l'equitation , ou dans le travail des chevaux l'obliquité prime sur la circularité ...  

S'ils n'avaient pas partagé en commun cette philosophie , vous pouvez raisonnablement penser que le ton eut été bien moins consensuel ...