Evolution des appuyers
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Pour le Colonel CARDE:
je pense, pour commencer à (bien?) le connaitre et devenir plus un ami qu'un simple élève, qu'il n'attend que cela de participer à la restauration et à la propagation de l'Ecole de tradition française ( La Guerinière-Baucher) illustré manifiquement par le Général WATTEL.
A ce sujet, je sais pour l'avoir regardé ( je suis " tombé à genou" lorsque je l'ai vu, je croyais réver ) qu'il y a un film qui a été tourné en 1920 à Saumur ou on y voit WATTEL sur Clough-Bank au piaffer-passage : si vous en avez la possibilité, pourriez vous la diffuser (par exemple sur ce site), afin que tout un chacun puisse voir de leurs yeux qu'il a existé une autre équitation, aujourd'hui disparu, et que cette équitation n'a rien à voir avec le Dressage de compétition moderne ?
osons espèrer que cela pourrait inciter des jeunes à se tourner vers cette quete de l'équitation perdu en découvrant que, contrairement à ce qu'on veut bien leur dire, l'équitation actuelle n'est pas une fatalité et qu'il existe quelque chose d'autre de beaucoup plus grand, le cheval seigneur et non le cheval "lobotomisé" des rectangles"...
Je partage bien évidemment tout à fait les analyses de Christian Carde sur ce sujet . Il y a 20 ans nous avons lancé "France Dressage" pour développer l'élevage du cheval de dressage en France, des actions ont été entreprises à cet effet, mais il est exact que les professionnels français ne se sont jamais intéressés au sujet . Il est plus facile d'aller se servir en Allemagne ou en Hollande avec ses clients et d'empocher une commission de 10 ou 20 % que d'acheter en France, de passer plusieurs années à dresser un cheval, et de chercher à le vendre ensuite ... Et l'association F D s'est transformée en un club qui écoute les soit-disant experts dire qu'il n'y a de chevaux qu'à l'étranger ... alors que les réglementations ont évolué, et que de nombreux éleveurs passionnés continuent à produire des chevaux valables . Le stud book Selle Français accueille toutes les origines et à ouvert ses concours à une section dressage . Mais la sur-production de nos voisins et la crise actuelle rendent le débouché des produits de l'élevage bien difficile aujourd'hui !
Les perspectives de l'équitation de tradition française sont peu visibles effectivement, mais si ALLEGE IDEAL est là, c'est pour les développer . Vous n'avez pas idée du nombre de personnes que cela intéresse, et notre commission enseignants nouvellement créée ( dont parlera notre prochaine Newsletter ) s'y consacre . Les évolutions à l'ENE et à l'IFCE vont dans le sens d'une réduction de moyens, mais le patrimoine équestre n'est pas pour autant déconsidéré . Notre association combat les déviations musclées que l'on voit hélas encore trop souvent sur les rectangles, mais est prête avec notre président d'honneur à encenser Carl Hester et son équitation moderne et encouragée par les juges . A I voit cette année sont nombre de membres augmenter, et ses actions suivies comme au bon vieux temps de sa création par les 3 mousquetaires Christian, Jean d'Orgeix et Michel Henriquet .
A bientôt, pardonnez moi de laisser en route cette discussion passionnante, mais quelques chevaux m'attendent !
Un peu en marge,
Il serait intéressant qu'un spécialiste nous explique les différences entre le PS des années 20 et le PS actuel.
Bruno peut-être?
Et pourquoi pas la même question sur les AA?
Merci Christopher de m'offrir cette tribune.
C'est avec plaisir que je travaille à cette réponse que je vous communiquerai après relecture.
C'est une affaire complexe, chargée d'émotions, d'histoires et de passion.
La réponse contient un volet social, humain, économique, financier, historique et accessoirement équin !
En conclusion provisoire :
Les modéles de PS ou d'AA que l'on voit sur ce documentaire de Saumur filmé en 1920 sont les memes modéles que l'on peut retrouver aujourd'hui parmis ces memes PS ou AA.
Je viens d'ailleurs d'acquérir un PS de 4 ans réformé de course, son modèle n'est pas différent de ceux que l'on voit dans ce documentaire.
Il n'y a donc rien à "gratter" de ce coté là, à moins d'etre de mauvaise foi ce qui est toujours possible sur ce forum...
car oser sous entendre que l'on ne monte plus les PS ou les AA de maintenant comme ceux de 1920 au pretexte qu' ils seraient différents témoigne qu'on a pas dut en voir beaucoup...
A l’attention de Jacques Voche, rappel de la Charte du Forum :
http://www.allege-ideal.com/charte_forum
« Le respect de la courtoisie est nécessaire au bon déroulement des débats, notamment dans la forme…
...Aucune attaque personnelle ne sera tolérée." (y compris sous forme de sous-entendus)
Jacques,
Bien que les PS d'aujourd'hui sont très différents de ceux ces années 1920, ils se montent tous avec le même ménagement.
Ne pas le savoir est préjudicable.
J'ai écrit que l'on ne peut pas soumettre un PS d'aujourd'hui ou d'hier aux méthodes de dressage actuelles.
Dont acte.
Pour comparer les PS des années 1920 et 2010.
EN EUROPE :
A L’origine tout part d’Angleterre :
Trois étalons reproducteurs : Bierley Turk, Godolphin Arabian et Darley arabian.
Bierley Turk fut importé de Turquie vers 1700. Cheval de guerre du capitaine Bierley, il ne saillit que peu de juments. On lui connaît trois produits.
The Darley Arabian (vers 1710) fut excellent géniteur avec des juments très médiocres
Godolphin Arabian (vers 1725), barbe selon certains auteurs, 1,52 m avait été donné à Louis XV par le bey de Tunis, trouvé par M. Croke, un anglais de passage à Paris alors que le cheval était attelé, il l’acheta et l’emmena en Angleterre ou il fut d’abord souffleur. De sa production : Janus qui fut exporté comme étalon aux USA vers 1750-1760
La gentry rivalisait d’exploits sportifs et équestres : à savoir qui possédait la monture la plus rapide ?
Il se trouve que le croisement du PSAr et des juments locales permit à certains la victoire. Fort de ces résultats, dès le XVIIIe siècle, ces chevaux rapides étaient présents au bois de Boulogne pour y courir et aux parisiens de parier et de s’y ruiner. Louis XVI s’en indigna !
On créa ensuite la « Société d'encouragement pour l'amélioration des races de chevaux en France », ancêtre de France Galop, naît en 1833 et le prestigieux Jockey-Club en 1834.
Suivront la « Société des Steeple-chases de France » en 1863, la «Société Sportive d’Encouragement » en 1887, et la « Société de Sport de France » en 1885. Sociétés aujourd'hui regroupées chez France Galop.
Le PS standard toisait de 1,62 à 1,75m il était considérait comme un grand cheval. Fruit de l’alchimie résultant de ses origines, de la nourriture des prairies, de l’eau et des soins, chacun savait reconnaître aux ventes de Deauville, les grandes souches des éleveurs comme Duprès, Aga Khan, Rotschild, Mme Couturié, de Noailles, Boussac, Volterra, etc.,…
Ce PS était considérait comme améliorateur de races et fit merveille avec les Anglo normands (PS x juments normandes), les Anglos-Arabes qui ne s’entendait que pour des 50 % (PS x Arabe).
Les grandes maisons (citées supra) entretenaient leur souche, leur production était "signée". Chacun savait les distinguer et en connaissait tout le pedigree. Les grands croisements se faisaient entre les souches françaises et anglaises en utilisant les méthodes de Inbreeding, outbreeding, crossbreeding, etc.. le standard était le même, les épreuves très concurrentielles, les anglais étaient un peu plus précoces et très recherchés dans les origines. (snobisme ? why not !)
A partir des années 1950, l’évolution des techniques d’élevage, les progrès sanitaires ont permis d’améliorer progressivement la qualité des poulains.
En 1958 Mme Couturié faisait naître Right Royal (qui eut la couverture de Paris Match sous l’intitulé : le crack aux jambes d’or à cause de ses gains de courses tant en Angleterre qu’en France. Le crack toisait environ 1,85m il n’impressionnait beaucoup je le connaissais au haras, il était très puissant. Il eut la visite de la reine Elisabeth d’Angleterre au haras.
Chaque pays offrait des conditions environnementales suffisantes pour permettre le maintien de la race (locale) en pratiquant des croisements judicieux.
dans ces pays, les grandes épreuves classiques de plat se disputaient à :
— 2 ans sur 1200 à 1600 m en France et 1000 à 1400 m en Angeterre
— 3 ans sur 2000 à 2400 m contre 1600 à 2400 en Angleterre
— 3 ans et plus de 1600m à 4000 contre 2000 à 4000 m.
A cette époque, les courses d'obstacles étaient classées de second ordre pour chevaux limités.
Ainsi allaient les courses et l’élevage en France, en Angleterre, en Irlande et en Allemagne, en Italie et en Espagne, dès années 1900 aux années 1960 selon les pays.
PS standard :
taille : 1,60 m à 1,85 m
poids : 350 à 450 kg
maturité plutôt 3 ans
Issus de parents inscrits au Stud Book PS
cheval plat, cote profonde
foulée longue, accélération finale
juste membré
psychisme éveillé
fibres musculaires pour effort plutôt aérobie
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AUX USA :
Pendant ce temps, des chevaux ibériques débarquent avec les hommes aux Amériques dès la découverte des Amériques par Christophe Colomb (vers 1600). Le mustang est un cheval sauvage du Nord-Ouest américain. Tous les mustangs sont les descendants de chevaux domestiques revenus à l’état sauvage et ayant subit au mieux l’influence du terrain.
On y retrouve maintenant des mustangs, des appaloosas, des quater horses, des… et des… ??
Le mustang est petit, trapu et vigoureux, d’une taille variant de 1,40 m à 1,60 m. Il a l’encolure courte et souvent un peu creuse, le garrot peu prononcé, le dos bref, la croupe basse et inclinée, membré. Ses sabots sont solides avec une corne noire, sa tête est plutôt petite avec des naseaux ouverts et un chanfrein rectiligne. La robe du mustang varie selon la région d’origine mais la queue, les crins et les extrémités sont souvent noirs.
Le Quarter horse est le cheval de courses outre atlantique. Les meilleures performances sont données dur 440 mètres (!) avec des chevaux compacts et précoces.
L’élevage des meilleurs ont donné le Quater horses…. de courses.
Après la Seconde Guerre, les invitations entre la France, l’Angleterre et les USA s’intensifiaient ;
Vers 1960 né aux USA, un célèbre crack : Northern Dancer, quater horse canadien qui gagnera toutes les grandes épreuves 18 sorties pour 14 victoires ! : le crack américain de tous les temps.
Les éleveurs européens intrigués et envieux ont pensé à changer leurs croisements avec du sang américain apportant vitesse et précocité (qui vont de pair).
PS standard :
taille : 1,45 m à 1,60 m
poids : 300 à 400 kg
Précoce 2 ans
Issus de parents inscrits au Stud Book américain
cheval court, trapu, encolure courte, épaisse, hanche longue et inclinée
maintien de la vitesse peu d'accélération en fin de parcours
Foulée courte
membré
psychisme placide
fibres musculaires pour effort anaérobie (respiration bloquée)
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DES ANNEES 1960 - 1980 dans le monde.
L’élevage du cheval de courses était en pleine extension. Les conditions sanitaires, alimentaires, gynécologiques ont permis une meilleure production quantitative. Les nouveaux propriétaires acteurs de cinéma, industriels et étrangers venaient investir dans nos souches. Les vieilles écuries disparaissaient par manque de renouvellement (l’investissement personnel doit être conséquent)
Le petit calcul était vite fait chez les nouveaux éleveurs décidés à réussir rapidement :
Importer du sang américain, avoir des chevaux plus précoces, plus rapides, séduire de nouveaux investisseurs avec des chevaux "rentabilisés" dès 2 ans : tout cela était très séduisant car très rentable.
Sitôt dit, sitôt fait.
L’un des premier étalon importé fut YOURS (par Noor et Yutta) sprinter performant sur 800 mètres. Le cheval bai brun était magnifique, mais d’un modèle très différent de nos PS locaux. Cheval rêvé pour donner du volumes à nos "claquettes"
Ce n’était pas un PS, mais autre chose… probablement utile aux croisements, apte à améliorer nos vieilles souches consanguines, je le pense.
Pour mieux faire, on importa le sang de NORTHERN DANCER (crack canadien incontesté). Les grandes écuries ont succombé. Tout le monde voulait du sang américain c’était rassurant et futuriste ….
Avant 1960 on allait chercher du sang anglais outre Manche après 1960, on y ramenait du sang américain. Mais au-delà, on détruisait le PS par l’apport de sang Quater Horse !
Tant que les papiers n'étaient pas saturés de Northern Dancer, tout allait bien, on vivait encore d'espoirs …..
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ET DEPUIS….
Depuis, tout est différent. Le PS est un hybride non stabilisé n'ayant plus de standard.
La saturation du sang de Northern Dancer et de ses congénères est venue à bout du standard PS franco-anglais, à tel point que la distance de certaines épreuves de plat soit passée de 2400 m à 2100m !
Les grandes écuries sont internationales, utilisent des compétences techniques du monde entier. L’élevage est "industrialisé" comme les poulets, la notion de souche a disparu, on fait naître en Irlande, entraîne dans les Émirats et gagne (ou essaie) dans tous les pays (là où il y a de "l'argent à prendre" le prix de l'Arc de triomphe est l'épreuve la plus dotée au monde !). Le cheval prend l’avion la veille, court le lendemain et rentre le soir dans son box adoptif. On ne parle plus de lignées, de souches, de maisons seulement de performances : ma jument est gagnante de X euros, et l’étalon vainqueur de telle épreuve.
Et pourquoi pas ? après tout la finalité n’a pas changé : gagner des courses.
oui mais les vainqueurs d’aujourd’hui seront les perdants de demain.
Les chevaux vainqueurs sont des "F1" croisement de première génération dont les suivantes ne sont pas aussi brillantes.
On assiste à la dégénérescence du cheptel PS équin.
Les chevaux sont de plus en plus petits,
fragiles psychologiquement,
les reccords de vitesse ne sont plus battus,
ils développent de nouvelles maladies,
manquent d’os,
manquent de résistance à l’effort.
Ce PS dégénéré sera-t-il encore améliorateur de races ?
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Est-ce possible avec un tel déploiement de moyens techniques à notre époque ? Oui, parfaitement car la mondialisation éradique la notion de territoire, de sol, de terre, de souche.
Il est patent que les hommes vivants sur des continents variés soient différents, que les ours ne vivent pas en Afrique, qu’un guépard ne soit pas un chat, qu’un lusitanien ne soit pas un shetland, qu’un PS ne soit pas un Quater Horse,…. à chacun son environnement comprenant ses richesses et ses pollutions.
C’est l’influence du sol sur le vivant, qui fait ou défait les phénotypes incompatibles avec l'environnement.
La mondialisation n'est pas biologiquement pérenne, c'est l'art du chaos.
Message modéré
Jacques,
Il ne faut pas s'enfermer dans "l'extrème solitude" par goût personnel. Nous ne sommes "que les autres" (biologiquement et culturellement), tous les autres, je dis bien "tous les autres".
Sachez donner "du vent" à une résistance (équine ou humaine).