J'ai besoin de conseils.
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Bonjour,
J'ai un problème avec un hongre de 17 ans, SF, très typé pur-sang, gentil, sérieux, attentif et généreux.
Toutes les transitions passent plutôt bien. Bon pas, très bon galop, surtout à droite. Trot élégant, mais porte moins bien à cette allure, sauf à la fin d'une séance bien menée.
Bonne volte à droite, moins relevée à gauche. Néanmoins, EED correcte à gauche. Transition pas / trot dans l'EED gauche sans problème.
Appuyer correct vers la droite, désastreux vers la gauche.
Hanche en dedans sur le cercle: A droite, sans histoire, bon pli, bonne "incurvation".
Hanche en dedans sur le cercle à gauche: Impossible.
Traverse ma jambe droite légèrement reculée en jetant ses hanches à droite. Tout essayé: Touchettes légères, vibrations du mollet, éperons, pas d'éperons, stick.
Si j'insiste, cabrade.
Parallèlement, il accepte très bien la jambe isolée droite pour un élément de pirouette renversée sans pli.
J'obtiens sans histoire la contre-épaule en dedans sur le cercle à main gauche.
Mais, je le répète: Impossible de tenir les hanches sur un cercle plus petit que celui des épaules sur le cercle à gauche et dans le juste pli.
Après enquête, j'apprends que personne n'y est arrivé.
Je ne veux pas prendre la tête de ce cheval avec ce problème, ni la mienne.
Mais je cherche une explication, et le moyen de contourner la difficulté.
En temps que grand garçon, je n'attache pas plus d'importance que cela au travail de deux pistes, mais le test signe un problème de rectitude et je voudrais, grâce à vous, pouvoir étendre le champs des causes (physiques et psychologiques) et le champ thérapeutique (exercices indiqués, emploi des aides, exploration fonctionnelle).
Tous vos avis seront bienvenus.
Merci.
Christopher.
Hello,
En supplément des pistes évoquées par Yves, et en considérant que d'une manière générale, vous faites le même constat dans le travail à pied,
enfin en considérant ce cheval âgé de 17 ans, et ayant rencontré moi-même ce type de difficutés,
je propose prudemment ceci :
Vous dîtes "Appuyer désastreux vers la gauche...Hanche en dedans sur le cercle à gauche: Impossible."
Immédiatement, mes soupçons se portent non pas sur la hanche, mais sur l'épaule droite, qui est, dans ces deux exercices, l'articulation la plus sollicitée.
Nous savons que sur le cercle, le cheval ne s'incurve pas de telle façon que les épaules décrivent un rayon du cercle ; l'épaule interne s'avance un peu.
Le jeu de chevalement de l'épaule externe est donc la grande difficulté, qui sera d'autant plus élevée que vous conserverez une faible incurvation du cheval.
Oui, pour une fois, je propose d'oublier l'appuyer à la Française, car nous sommes dans la rééducation. Par conséquent, une incurvation prononcée aura pour avantage de réduire le jeu du chevalement de l'épaule externe au mouvement.
Comme, par ailleurs, dans le cercle gauche hanche en dedans, vous demandez un grand travail de l'épaule externe par rapport à la hanche externe, c'est par le cercle à main droite, hanche en dehors, dans une incurvation plutôt prononcée, que vous avez de bonnes chances de décrisper le cheval, tout en commençant la lente rééducation qui vise à anéantir ce type de défense.
Contrairement à une idée répandue, le cercle hanche en dehors est facile au cheval (au moins par rapport au cercle hanche en dedans) et comme souvent, on a intérêt à aller chercher ce qui est plus facile au cheval.
Si votre loustic progresse dans ce cercle, entamez gentiment et prudemment non pas des travers sur la ligne droite, mais des renvers, piste à main droite pour que le passage des coins soit plus facile aux épaules qu'aux hanches.
N'hésitez pas à conserver une incurvation marquée (mais une obliquité ne dépassant pas, elle, 30°, car nous n'écrivons pas un livre sur l'élégance, nous rééduquons, et j'ai conscience qu'il s'agit d'un appuyer hérétique, nous ne trichons pas, nous nous accomodons.) :-)
L'étape suivante consiste à travailler à partir d'une ligne des 3/4 pour revenir à la paroi, en réduisant progressivement l'incurvation. Mais à 17 ans, l'appuyer livresque, pffff !!!
Faîtes tout cela dans le port de nuque le plus naturel au cheval.
En complément, autre piste : épaule en dedans (EED) droite, puis vous reculez la jambe droite pour disposer les hanches : vous vous trouvez alors en "appuyer de jambe", (c'est en vérité déjà un appuyer) et après quelques séances, inversez très progressivement le pli de cette EED pour la transformer en appuyer (travail analogue au renvers)
Ca, c'est ce que je fais , il y a j'imagine d'autres pistes, mais ce que je viens d'écrire fonctionne correctement dans la pratique.
bye
Message édité par: xavier, à: 2010/01/14 15:34
Christopher,
Comme Yves le suggère, je veux bien vous aider.
Les conseils de Xavier sont excellents; quand je faisais seulement la rééducation en selle ou au travail en main, j’aurais utilisé une approche semblable; avec un vieux cheval elle risque d’être assez lente et de prendre beaucoup de temps; et, les résultats pas toujours durable; mais, elle sera très utile pour anticiper les mémoires des résistances dans le travail monté.
Les défenses que vous décrivez m’indiquent que ce cheval a plusieurs zones de blocage.
D’abord, il va falloir détecter la ou les causes principales de ses fautes d’aplombs et de son comportement.
Pour commencer, j’aimerais voir des photos - les deux profiles, les vues de devant et de derrière - montrant le cheval sans selle, avant tout travail, si possible au carré sur un terrain horizontal, ferme et plat; et, montrant bien les sabots et les membres.
Si possible photos ou description des fautes de symétrie des sabots: largeur et forme de la sole, largeur et hauteur des talons, angles à la pince….
Vous avez déjà décrit son comportement sous la selle. Pour moi, ce brave cheval a été trop bousculé.
Pouvez-vous me dire quel sabot est plus ou moins difficile à soulever?
Si vous le voulez, commençons avec ça.
A bientôt,
Michel Kaplan
www.bigsoar.com/HEALTH.html
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Christopher,
Since Yves suggests it, I am willing to help you.
Xavier’s advices are excellent; when I was only doing retraining under saddle or on in hand, I would have used a similar approach; with an old horse it may be rather slow and take a long time; and, the results may not be permanent; but, it will be very useful in anticipating memories of resistances in the work under saddle.
The resistances that you describe get me to predict that the horse has several areas with blocks.
First, we’ll have to detect the cause or causes of some of his defects while standing and in his behavior.
To begin, I would like to see some photos – both profiles, the front and the back views – showing the horse without saddle, before any work, if possible standing square on horizontal firm flat ground; and, showing well the hooves and the legs.
If possible, photos or description of the asymmetries of his hooves: width and shape of the sole, width and height of the heels, angles at the toes…
You have already described his behavior under saddle. To me, this brave horse has been pushed around too much.
Can you tell me which hoof is the more or less difficult to lift?
If you wish, let’s start with that.
Bye for now,
Michel Kaplan
www.bigsoar.com/HEALTH.hml
Post edited by: KAPLAN, at: 2010/01/15 04:03
Bonsoir,
Merci pour votre intérêt.
Je précise que ce cheval ne m'appartient pas et que le monte deux fois par semaine. Mais je l'aime beaucoup et j'ai choisi d'en faire un sujet d'étude.
Ce soir, je me suis abstenu de tout exercice de deux piste. Besoin de respirer.
Michel, pour les photos, soyez patient, et vous remercie.
Yves et Xavier, merci.
Christopher,
Un cheval de club, je vous admire; et, je m’en doutais un peu. En traduisant mon message j’ai ajouter une petite phrase qui l’indique.
Perfectionner un cheval de club, c’est faisable; je l’ai fait souvent; et, j’ai aidé des cavaliers à le réussir; mais, ça peut-être frustrant; parfois on obtient un pas en avant et on le retrouve deux pas en arrière.
Aurez-vous le droit de le masser?
Si oui, en attendant les photos, je peux vous aiguillez sur des massages simples et très efficaces qui faciliteront beaucoup le travail sous la selle et qui raccourciront la durée de l’échauffement.
Comme une de ses défenses est de se cabrer, il n’aime certainement pas que l’on touche ses oreilles. Lui apprendre à baisser la tête quand on touche ses oreilles serait un plus que tous ceux qui le touchent apprécieront. Voulez-vous apprendre comment l’obtenir?
Les amis des chevaux sont mes amis.
Amicalement,
Michel
je pense que Christopher vous dira oui , mais pour ma part cherchant à sensibiliser les cavaliers de club au respect et à l'écoute de leur monture , cela m'intéresse au plus haut point, car je suis persuadée que la connaissance passe par le toucher et l'éducation de la main .
Je suis très très heureuse du hasard qui a permis de vous retrouver !
Amitiés ,
juliette
Monsieur Kaplan,
En écrivant mon propos, je me disais :
"...et si M. Kaplan invalide totalement, d'un point de vue scientifique, les pistes pratiques que je suggère, qu'est-ce que je peux conclure ?
...Car bon sang, ces pistes pratiques fonctionnent plutôt bien ; et que fais-je, moi qui suis une pipe dans la connaissance "de l'intérieur du cheval" , si mon cheval en vient à ne pas du tout apprécier la piste que nous suivons, bref si tout se met à déconner ?
Et bien, je fais machine arrière toute.
C'est vrai, ce manque de connaissance de "l'intérieur de mon cheval " est un handicap ; en gros, j'évolue dans l'apostériorité, le succès résultant d'une piste suivie valide après coup le constat scientifique, alors qu'un cavalier-ostéopathe (pour reprendre l'expression du clairvoyant Yves) partirait de ce constat scientifique pour développer une piste pratique.
Heureusement, je peux écouter le cheval, donc j'ai fait quelquefois des "machine arrière toute" même avec des pistes qui avaient fonctionné avec un autre type de cheval que celui du présent moment.
Alors, sans ces connaissances de "l'intérieur du cheval", et en dehors des livres sur la technique équestre (qui ont leur intérêt, mais aussi leur limite) on se forme à coups de "machine en avant un quart" (on est prudent) et de "machine en arrière toute"...
Bien sûr, au fur et à mesure du temps qui passe,on discerne dans nos souvenirs les cas similaires que l'on a traités ; on possède l'oeil de l'esprit, bref, on forge l'expérience.
Mais nous savons que l'expérience n'illumine que le chemin parcouru...
Tout ce bla bla pour vous dire que je suis bien content de pouvoir vous lire, et que je ne vais pas me gêner de vampiriser vos connaissances.
Bye
Les amis,
Cavalier de (très bon) club, oui par la force des choses.
Mais je dispose d'une très grande liberté d'action, à cheval et à coté du cheval. Ce privilège se gagne, et AI n'y est pas étranger.
A Michel: Je tripote les oreilles sans problème et il baisse même la tête quand je présente le filet. Il donne ses quatre pieds sur une simple petite tape sur le membre. Je me suis investi à fond avec cet ancien cheval de concours complet. Conseils de massage: je prends!
Dans cette écurie, on m'a confié au début un vieux briscard hyper-codé, passageant et changeant de pied aux deux temps les doigts dans le nez. Mais cela ne m'intéresse pas. Je préfère de loin mon enfant terrible (celui dont on parle), infiniment complexe, un "chien" qui a découragé tout le monde, mais qui est devenu mon pote.
Obtenir l'excellence dans les choses simples avec ce cheval m'apporte beaucoup plus de plaisir que de tapoter sur le clavier d'un ancien champion de dressage résigné et sans âme.
*******
Je prends toutes les idées sur la "mécanique" et (salut Xavier) vais songer à la volte à droite en contre-incurvation, pour balancer tranquillement les hanches vers le dehors, molo molo...
Cordialement,
CC
Xavier, tu dis : "ce manque de connaissance de "l'intérieur de mon cheval " est un handicap", certe mais tu t'es bien attaché à rechercher la cause avant de t'attaquer aux effets :
"Immédiatement, mes soupçons se portent non pas sur la hanche, mais sur l'épaule droite, qui est, dans ces deux exercices, l'articulation la plus sollicitée."
Cela parait simple, mais on peut ne pas penser à chercher ces "causes" si on ne nous a pas enseigné ce principe.
Lors de l'AG, Bruno nous avait fait une belle démonstration autour du cheval.
Pour le cavalier moyen que je suis, les différentes interventions sur ce sujet sont très intéressantes. J'en ai retenu qu'il faut "Penser à chercher l'origine d'un problème en se basant sur "l'intérieur" du cheval et sur le ressenti à cheval" Merci à vous tous.
Message édité par: fouinix, à: 2010/01/15 16:45
J'ajoute:
Le dernier propriétaire de ce cheval l'a coincé pendant deux ans dans les rênes allemandes, les jarrets en traîne de mariée.
Donc un lourd passé.
Aujourd'hui, je le partage avec un petit jeune qui le monte en gogue fixe.
En conséquence, je ne me fais aucune illusion.
Mais l'amour a ses raisons, que la raison ignore...
Ce que vous expliquez laisse supposer un problème physique, plus qu'une question d'éducation..
peut être pourriez vous présenter le problème à Michel Kaplan, qui revient sur le forum;ou vous adressez à un ostéopathe cavalier, si vous en connaissez un particulièrement compétent.
Car, pour que le cheval soit prêt à se cabrer,,il faut que la douleur soit présente......
Message édité par: KATZ, à: 2010/01/14 13:46
Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/