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Ethique au logis

35 réponses [Dernière contribution]
FERREIRA Irmine
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

L'éthologie décrit systématiquement le comportement des animaux, après les résultats sont analysés par des statistiques et interprètés par des .....humains.
Le premier danger est l'anthropomorphisme.
Donc je crois qu'avant tout nous devons apprendre le langage du cheval et objectivement savoir reconnaitre les signes de son bien être et de son mal être et les comportements stéréotypiques consécutifs aux conditions de vie que nous lui imposons. Avant même de parler équitation (qui ne représente la plupart du temps qu'une heure quotidienne dans la vie du cheval) il faut se demander si les conditions de son apprivoisement (voire de son incarcération) sont dignes de l'Amour que nous lui portons. En dehors des cruautés imposées par la soif de gains en compétition (guètres à clous, obstacles barrés, enrênements serrés, épilations, marquages au fer rouge, usure du poil sous l'éperon, épuisement physique, antiinflammatoires pour cacher une boiterie etc......) nous les maintenons souvent dans un désespoir psychologique qui se manifeste par les divers tics et les chevaux "caractériels".
Alors au XXIème siècle ne pouvons nous prendre enfin conscience qu'un cheval aime rencontrer des congénères, mettre en place une hiérarchie, passer du temps à brouter, se rouler dans la boue, s'étirer après une contraction musculaire pendant le travail, faire la course avec les copains.
Je suis allée il y 2 ans à une rencontre AI avec notre président dans un très fameux club parisien. En visitant les écuries irréprochables sur la propreté, j'ai rencontré le regard d'une jument en stalle tête basse oreilles couchées regard névrosé et j'ai pleuré....
OK il n'y a pas de place, trop de chevaux (ça rapporte un max) mais pourquoi ne pas casser quelques murs et mettre des copains ensemble en box, les sortir une fois par jour en balade "au bois"ou en paddock et même pourquoi pas en liberté dans le manège.
J'ai choisi la campagne...et 3h de transport quotidien pour rejoindre mon travail dans la capitale. J'ai la chance d'avoir près de chez moi au moins deux clubs qui mettent systématiquement une fois par jour les chevaux au paddock en petits groupes. Il y a de nombreux endroits où c'est possible alors ne profitons pas de la gentillesse de nos montures que nous aimons tant, offrons leur un peu d'une vraie vie de cheval ils ne nous en aimerons que plus.
Irmine

france
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Inscrit: 06/03/2007

Quelle triste description vous faites, Irmine !

Et le pire est que ces chevaux, si on les remettait brusquement dans des conditions normales, ne sauraient peut-être même plus comment s'y comporter

En parlant d'anthropomorphisme, vous me donnez l'occasion de répondre à M. Bravard, merci

L'argument "nous sommes tous des animaux" vaut pour quelqu'un qui en accepte le principe, ce qui est déjà assez rare. D'autre part, il faut quand même fréquenter un certain temps une variété d'animaux pour les comprendre, ne serait-ce qu'un peu

Sinon,même avec beaucoup de bonne volonté, par manque de connaissances et d'expérience , on peut faire de grosses erreurs : confondre un cheval avec un chien ne le rend pas heureux

Et en ce qui concerne le travail du cheval, il y a dans la newsletter un article "calme ou contrariété" bien intéressant. Et certains éthologues, dont, il me semble, J.C. Barrey, se sont élevés contre l'hyperflexion

je ne défends pas l'éthologie bêtifiante (faisons les 7 jeux, le cheval nous respectera, enlevons les fers qui le tuent à petit feu, ne mettons pas de mors pour éviter de massacrer la bouche etc...) Mais il me semble que les éthologues, dans la mesure où ils décodent le langage du cheval, peuvent donner de bons conseils aux citadins complètement détachés de la nature par leur mode de vie, ou aux personnes qui ne voient un cheval que le temps de leur leçon hebdomadaire

Message édité par: france, à: 2008/07/22 19:50

Message édité par: france, à: 2008/07/22 19:52

BRAVARD
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Inscrit: 02/05/2008

BRAVARD écrit:

Bonjour France,

Tout est une question de bon sens et de logique

Nous sommes tous des Animaux, alors rien de plus simple pour eduquer un Cheval : c'est de se mettre à sa place et de ne pas mélanger la Science des moeurs, " l'Ethologie " avec la Science de l'Equitation, " l'Equitologie "...

" Il est bien plus sage de prendre comme modèle des Sciences connues que de se fier à son caprice " Dupaty de Clam (1744-1782)

Amicalement
M.B

BRAVARD
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Inscrit: 02/05/2008

La zootechnie agricole d'importation pour dompter le bétail baptisée sans souci, EQUITATION et pour comble et sans vergogne EQUITATION ETHOLOGIE!??????

BRAVARD
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Inscrit: 02/05/2008

" Il faut faire la différence entre la monte à Cheval et l'Equitation " M.B

BRAVARD
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Inscrit: 02/05/2008

D'observer les Chevaux dans leur milieu naturel n'apporte rien à la Science Equestre

les éthologistes vrais honnêttes le savent trés bien

BRAVARD
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Inscrit: 02/05/2008

D'avoir observé pendant 40 ans les Chevaux dans leur milieu naturel, cela ne m'a jamais été d'aucune utilité pour les éduquer et les instruire...

Bien au contraire!!!

france
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Inscrit: 06/03/2007

Bonjour, Monsieur Bravard

Tout à fait d'accord avec vous sur la "zootechnie d'importation" (l'expression est savoureuse)

Il est certain qu'elle n'apporte pas grand chose de nouveau à un homme de cheval ; pas plus qu'elle n'apprend l'équitation, ni même à se poser sur un cheval...

Mais elle permet à quelques personnes de découvrir des idées essentielles qu'on n'apprend plus dans tous les clubs...où est l'erreur ? Certainement pas chez ceux qui ont su s'engouffrer dans le vide laissé par des méthodes d'enseignement d'hypermarché

Cordialement

P.S. : observer les chevaux dans leur milieu naturel n'est pas donné à tout le monde ; d'accord, ça ne fait pas de l'observateur un cavalier, mais, au moins, ça le familiarise avec l'animal. Et c'est un tel plaisir !

FERREIRA Irmine
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Inscrit: 17/03/2006

En tous cas les conclusions de ces observations DOIVENT nous ouvrir les yeux. Les conditions de vie de la plupart des chevaux sont des tortures morales! Et sont appliquées avec bonne conscience par la plupart des cavaliers! Que nous ont-ils fait pour devoir supporter le traitement réservé aux criminels humains : isolement et promenade sous surveillance!!
J'ai discuté avec une propriétaire dont le cheval tiquait à l'ours toute la journée. Comme c'était un pur sang réformé de 6 ans nourri à l'avoine (!!?), elle avait peur de galoper et ne le sortait qu'au pas et au trot dans le manège et de préférence en solitaire. Quand je lui ai dis "mets le au pré" elle était choquée et craignait qu'il se blesse ou perde sa musculature. Le mien je l'ai gardé 2 ans dans ces conditions parceque j'avais 20 ans et que personne n'envisagait en 1984 de faire autrement et quand j'ai pris une pension au pré il s'est tranformé et est devenu enfin calme et léger à monter en filet simple. J'en étais arrivée sur le conseil de mes moniteurs au Pelham avec martingale sans plus de succès pour le ralentir. Alors en 2008, il faut enfin dire aux jeunes cavaliers que le pansage et les guètres coordonnées au pantalon ne rendent pas un cheval heureux, qu'il préfère la compagnie de ses congénères à celle des humains ou chèvres ou moutons ou joujous de box, qu'il a besoin de grignoter toute la journée des choses peu énergétiques, qu'il ne pourra être calme après 5 min de détente s'il ne sort qu'une heure par jour de son box, qu'il ne pourra se donner avec bonheur sous la selle ni devenir un "athlète heureux" si ses conditions de vie contrarient ses aspirations naturelles. J'ai pris l'engagement envers mes chevaux de leur laisser leur liberté quand ils ne sont pas montés et je n'ai aucun souci pour les attraper, jamais de coups de pieds, seulement beaucoup plus de pansage avant de monter.....
Et pour le regard qu'ils ont je ne le regretterais jamais
Irmine

france
Déconnecté
Inscrit: 06/03/2007

Alors en 2008, il faut enfin dire aux jeunes cavaliers que le pansage et les guètres coordonnées au pantalon ne rendent pas un cheval heureux, qu'il préfère la compagnie de ses congénères à celle des humains ou chèvres ou moutons ou joujous de box, qu'il a besoin de grignoter toute la journée des choses peu énergétiques, qu'il ne pourra être calme après 5 min de détente s'il ne sort qu'une heure par jour de son box, qu'il ne pourra se donner avec bonheur sous la selle ni devenir un "athlète heureux" si ses conditions de vie contrarient ses aspirations naturelles.

Ah, les jouets de box ! Que n'inventerait-on pas pour faire marcher le commerce !

Tout ce que vous dites est vrai, mais peut-on encore parler d'éthologie ? Ou de bon sens ?
Ces jeunes cavaliers vous diront très sincèrement qu'ils aiment leur cheval ; sauf que, pour eux, cheval ou chien, il n'y a pas de différence (d'ailleurs, si certains chiens pouvaient parler, ils auraient pas mal à revendiquer aussi)