Plasticité neuronale
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Comme dit Repnikoff, je pense qu'il faut prendre son temps et petit à petit lui rendre l'endroit agréable: faire travailler le cheval ailleurs dans le manège et l'arrêter pour ses pauses détente assez près de la porte (à la limite de l'endroit qui le dérange : il faut qu'il reste arrêté pour avoir le temps de regarder, sentir puis penser à autre chose). Puis chaque jour, se rapprocher de la porte d'une dizaine de de centimètres.
10 cm pendant un mois, ça fait 3 mètres !
Webmaster écrit:
Comme dit Repnikoff, je pense qu'il faut prendre son temps et petit à petit lui rendre l'endroit agréable: faire travailler le cheval ailleurs dans le manège et l'arrêter pour ses pauses détente assez près de la porte (à la limite de l'endroit qui le dérange : il faut qu'il reste arrêté pour avoir le temps de regarder, sentir puis penser à autre chose). Puis chaque jour, se rapprocher de la porte d'une dizaine de de centimètres.
10 cm pendant un mois, ça fait 3 mètres !
C'est bien cela, mais ne cherchez pas à le désensibiliser mais plutôt lui faire découvrir un autre aspect de ce lieu dont il n'a qu'une "image" en mémoire.
Si cela ne marche pas, (d'après sa "psycho" que j'étudie), n'insistez-pas. Apprenez-lui d'abord, ailleurs, à découvrir quelque chose selon cette approche, ensuite revenez à la (grrr) de porte. Méfiez-vous, il a plus de mémoire des choses désagréables que des autres.
MERCI A TOUS! je suis bien contente de vos avis,comme j'ai beaucoup de pistes en commun,ça me rassure sur la voie que je suis, et je m'enrichis en plus de vos conseils,j'ai bien saisi bruno : plus de doutes sur le "chef reel" par la main impulsive, pas d'usurpation de pouvoir, mais pas de laissez aller non plus.. de toutes façons il va arriver à l'age ou je trouve normal qu'il prenne des responsabilités! merci nicole et repnikoff, c'est vrai j'ai gagné un metre en le faisant un petit peu pendant 10 jours, puis j'ai relaissé de coté.. ça n'a pas avancé tout seul!il faut que je prenne des notes et que je me discipline et construise un peu plus; j'ai manqué de patience a la fin...c'etait pas la fin de la grr de porte! merci vous me donnez du courage et des idées!amicalement a tous ,françoise
Bonjour,
Je trouve ce sujet très ntéressant! J'amerais bien vous faire part de mon expérience car je me pose pas mal de questions justement sur l'adaptation du cheval, enifin plus particulièrment du mien à notre situation.
J'ai donc un hongre PRE de 13 ans maintenant, je l'ai depuis 2 ans. Quand je l'ai eu, il ne connaissais ni le respect, ni la récompense puisqu'il était autorisé à à peu près tout, et gavé de friandises sans raisons.
Il a donc fallu 2 mois de recadrage pour lui faire comprendre qu'on ne marche pas sur son cavalier quand on en a envie...
Comme certains le savent sans doute déjà sur le forum, je suis non-voyante, ce qui sous-entend des adaptations particulières, et notamment, je pense pour mon cheval, et je suis assez étonnée de sa capacité à faire la part des choses si je puis dire.
Quelques exemples :
Le stick : j'ai plusieurs utilisations du stick bien définies en fonction du type de travail, et mon cheval l'a tout à fait identifié.
Il sait qu'en longe, le stick lui demandera d'avancer davantage si la voix n'a pas suffi par exemple. Il sait qu'en liberté il lui indique une direction.
Il sait que monté, le stick a 2 fonctions : me servir à savoir à quelle distance de la lice je me trouve (version équestre de la canne blanche), ou lui demander quelque chose à lui, si je l'amène vers ses hanches.
En dehors de cela, je peux faire la majorette avec, jouer à zoro, que ce soit par terre ou dessus, il n'y porte aucune attention.
L'approche :
je travaille en liberté parfois, et en longe. Je ne le fais jamais seule, dans le sens où j'ai toujours quelqu'un à proximité pour me donner une indication sur ma position ou celle de mon cheval dans le manège ou la carrière.
Ceci dit, lorsque je rapelle mon cheval à moi par exemple, et que je m'en rapproche pour faire un exercice à côté de lui ou simplement pour le ratacher, il m'arrive fréquemment de ne pas l'aborder de face. Souvent de côté, parfois même, je n'aime pas cela mais cela arrive, plutôt au niveau des hanches.
Il n'a jamais bougé ou eu peur pour autant, j'ai l'impression qu'il sait que, s'il revient et qu'il est arrêté, je vais venir, et pas forcément à l'endroit qui lui conviendrait peut-être le mieux.
J'ai commencé le travail en liberté il y a un an. Je ne pensais pas pouvoir le faire, car je ne savais pas comment j'arriverais à gérer la gestuelle appropriée. Mon cheval n'étant pas un grand démonstratif, je me demandais aussi dans quelle mesure il m'identifierait comme référence. On a donc tenté avec ma monitrice. Sur la première séance, en une demi-heure, j'ai eu d'emblée, le "je te suis", "je m'arrête quand tu t'arrêtes", le reculer. Le plus difficile en fait a été de le décoller de moi pour l'envoyer à la piste. J'ai vraiment été très étonnée d'autant plus qu'en liberté je n'ai vraiment aucun moyen de savoir son état d'esprit. Alors bien sûr, nos progrès seront forcément limités mais ce travail m'aide beaucoup à améliorer notre communication.
J'ai évidemment aussi beaucoup de codes vocaux et tactiles, mais je pense que là, ça n'est pas forcément spécifique à notre situation. D'autres en ont autant.
Les questions que je me pose, n'ayant jamais eu l'occasion de voir mon cheval dans les mêmes circonstances avec d'autres, c'est de savoir si il a identifié ces codes comme étant les nôtres spécifiquement ou si tou le monde a priori pourrait faire la même chose.
Je pense cependant tout de même qu'il a du comprendre, s'habituer à cette communication.
Ce qui me fascine particulièrment, c'est peut-être bête, c'est sa capacité à évaluer l'utilisation du stick qui me sert quand même beaucoup pour des choses différentes et pas de la même façon. J'ai parfois pensé que j'allais l'embrouiller mais apparemment, pas du tout. Ce qui me pose question aussi c'est que je n'ai pas vraiment l'impression de lui avoir appris ces codes. Ils sont d'une certaine façon venus de soi, c'est pour cela que j'utilise plutôt le terme d'adaptation.
Qu'en pensez-vous, quelles sont vos réflexions, vos éclairages à ce sujet?
Sophie
Bonjour Sophie,
je crois que le stick est un vecteur de communication au même titre que la voix par exemple qui tour à tour demande, encourage, rassure ou sanctionne. Le cheval est capable d'analyser notre intention simplement parce-qu'à chaque demande, l'utilisation que l'on fait du stick est différente et qu'il le perçoit nettement : sa position dans l'espace d'abord (horizontale, verticale), son mouvement, le tout conjugué à notre attitude corporelle tantôt calme, dynamique, en opposition ou enveloppante et rassurante, notre gestuelle, la tension que l'on met en le tenant, et même nos prédispositions mentale et psychologique.
Bref, il n'y a rien d'aléatoire et le cheval a une sensibilité largement suffisante pour détecter les nuances.
Je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre...
Alors est-ce que cela relève aussi de la plasticité neuronale, je ne saurais le dire, mais peut-être Bruno pourrait-il nous éclairer sur le sujet ?
Cordialement
Stéphanie
Je pense que quand on est voyant, on se base beaucoup sur les informations visuelles au détriment des autres.
Le cheval utilise ses autres sens plus que nous. Alors, Sophie, peut être que le fait d'être non-voyante vous donne des moyens de communication plus adaptés à la communication "cheval" ?
J'ai eu l'occasion de monter en club avec des autistes, des handicapés mentaux ou des handicapés moteur. J'ai donc pu comparer l'attitude des chevaux avec ces cavaliers et les autres. Et bien j'ai toujours trouvé qu'ils étaient plus proches comme si la communication était plus naturelle. Et comme vous dites, on a l'impression que les chevaux "sentent" la différence: ils sont plus calmes et attentifs, comme s'ils se disaient "Attention, fragile".
Mais on fait peut être de l'antropomorphisme en faisant cette constatation : peut être que les chevaux sont plus calmes et attentifs tout simplement parce qu'il comprennent mieux ce que veut le cavalier qui n'embrouille pas ses demandes d'un tas de signaux bizarres et souvent inconscients.
Stéphanie : j'ai tellement connu de chevaux qui détalaient ou faisaient des écarts au moindre micro mouvements de la cravache que mon jugement a du en être faussé sans doute (sourire). Mais vous avez raison, les utilisations si elles sont bien définies sont certainement faciles à identifier pour eux.
Nicole :
Je ne sais pas vraiment si les chevaux ont ce "attention fragile", ça ferait bien plaisir en fait, mais je suis comme vous, je me dis gare à l'anthropomorphisme.
Par contre, je pense qu'on peut expliquer les résultats avec les personnes handicapées au fait que souvent la finalité de l'équitation n'est pas tout à fait la même que pour une personne valide, elle est exclusivement dans le ressenti, la recherche du "je suis bien avec toi". Et ça, je suis persuadé que les chevaux le sentent.
Par contre, dès qu'on sort de cette recherche, handicap ou non, ça ne change rien à mon avis. Mon cheval au début ne m'a fait absolument aucun cadeau : il s'est très vite aperçu des failles que mon handicap pouvait lui offrir, et je peux vous garantir que lorsqu'iln'avait pas envie de travailler, il s'engoufrait allègrement dedans. Il avait par exemple très bien compris qu'en me ramenant au milieu de la carrière, le travail était plus difficile pour moi, et il ne s'en est pas privé!
Il a fallu que je repasse par la phase de ressenti, des séance à juste chercher à être bien avec lui, le ressentir, établir une communication pour surmonter cela. A partir du moment où nous avons réussi à établir notre mode de communication et où nous nous sommes mieux connus, ça s'est amélioré.
Mais je dois dire qu'au début il m'a, parfois douloureusement, montré mes limites...
Désolée pour le hs.
Sophie
Les chevaux nous renvoient si souvent et si cruellement face à nous-mêmes et cela sans détour... Peut-être est-ce pour cela que l'"on ne renonce jamais"...
Sophie votre témoignage est magnifique et j'espère que vous continuez encore les séances de ressenti, c'est si important et si constructif.
Cordialement
Stéphanie
Je trouve que dans ce sujet on est parti de la plasticité neuronale du cheval pour arriver à celle du cavalier et à sa capacité (ou incapacité) à apprendre le langage cheval !
:)
Puisque vous avez perçu une amélioration, il n'y a plus qu'à persévérer dans le même sens.