Repas de cheval
- Vous devez vous connecter pour poster des commentaires
Camille,
merci de donner suite à ce post.
La question est passionnante mais difficile (impossible) à résoudre.
La digestion est la résultante du catabolisme /anabolisme. C'est l'activité de la flore et des enzymes et ces petites bêtes-là qui n'ont font qu'à leur tête ! Plus les apports alimentaires sont en conformité avec le système digestif, plus ce petit monde est performant.
Ces questions ont déjà hanté mes nuits sans réponse satisfaisante.
Ce que je sais : plus l'homme est interventionniste, pire c'est.
La réponse à une bonne alimentation ne se lit pas dans une table mais sur le cheval lui-même : (poil, oeil, crottins, appétit, etc.) Moins le cheval est encombré par son lest alimentaire, plus il est performant. L'engagement des postérieurs sous la masse est largement facilité par l'absence de rondeurs abdominales..... ainsi que pour toutes les activités.
Comparaison n'est pas raison. Cependant, nous savons que tous les êtres n'ont pas les mêmes besoins énergétiques. C'est ainsi qu'à rations et efforts égaux, les femmes prendront plus d'embonpoint que les hommes ! Deux chevaux de tempéraments différents, auront des exigences propres.
Pour des tables analytiques des aliments :
L'alimentation des chevaux, par Martin-Rosset éditions INRA.
Ce livre contient de bonnes informations je regrette l'impasse sur les grains germés.
Message édité par: BLB, à: 2008/10/18 16:43
Dernière note :
je suis surpris en regardant les chevaux de Grand Prix de constater que 80 -90% d'eux sont couverts de cellulite avec un ventre en forme de ballon. Voyant cela je suis tenté de demander aux propriétaires de faire faire un peu d'exercice à leur chevaux. L'emboutissement a des répercussions locomotrices certes, mais physique aussi.
amicalement.
Message édité par: BLB, à: 2008/10/18 18:06
Merci à tous pour ces infos passionnantes.
Que pensez vous du "touteau de soja" comme complément ? Perso je suis plus que réservée étant donné qu'il est difficile de connaitre l'exact provenance du soja (OGM?).
Outre cet aspect, que pensez vous de cet aliment ? Avantage, inconvénient ?
Merci
Bonjour Penylane,
Votre question revient de temps en temps chez les cavaliers soigneurs.
A priori, je trouve curieux que l'on veuille donner des tourteaux (de soja) aux chevaux car ils sont (trop) riches en protéines.
Nous savons que l'alimentation trop riche en protéines (chez le cheval) donne des urines "chargées", des flatulences, des risques de fourbure et des amas graisseux sous la peau.
De plus, les études sur l'assimilation des protéines à hautes doses, concernent les animaux de production : bovins, porcs, volailles, ....
Revenons aux chevaux, leurs besoins en protéines augmentent, pendant la gestation, la croissance des jeunes (modérément) et chez les chevaux âgés.
Le système digestif du cheval lui est spécifique.
Les chevaux en activité, doivent satisfaire leurs besoins en protéines avec une ration de bon foin de prairie. Dans tous les cas, il est important de s'assurer de la bonne digestibilité de la ration et donc de s'assurer de la qualité de la flore intestinale, c'est elle qui permet le bon métabolisme.
Le cheval bien soigné n'est pas celui qui mange (en quantité) telle marque de granulés, mais celui qui fabrique les meilleurs crottins......
Cordialement
Post-scriptum : (A propos des OGM, il y a aussi de gros inconvénients à donner des grains chargés de pesticides, .....)
Message édité par: BLB, à: 2009/04/25 09:33
Merci Bruno,
Ceux qui en utilisent dans mon écurie, donnent le tourteau pour "faire du muscle" comme ils disent... un des chevaux (Paint/QH) est plutot athlétique et n'a en tout cas pas de graisse en trop, tendance à perdre de la condition l'hiver.
Y'a t-il vraiment besoin d'une alimentation autre que foin et herbe (pour un cheval qui est à la journée au parc) pour qu'il soit en condition sportive ?
Un complément de grain est-il vraiment nécessaire ?
Un éleveur d'anglo qui avait ses chevaux en stabu libre ne donnait rien d'autre que foin et herbe, + céréales à ses juments suitées mais sinon, il a une jument de compèt niveau st-george et l'été elle est au foin et à l'herbe uniquement (petite ration de céréales en hiver seulement).
Alors est-ce que c'est une "idée" de penser qu'un cheval qui fait du sport a besoin d'avoir en plus du grain car l'herbe ne serait pas assez énergétique ? De l'herbe/foin en quantité suffisante sont-ils "apte" à construire la musculature chez le cheval ? "on dit" que le muscle à besoin de protéine, en est-il alors de même pour les chevaux ? J'imagine que herbe/foin sont pauvres en protéine mais en même temps c'est l'alimentation de base chez le cheval...un cheval qui ne travaille pas ou peu, j'imagine que c'est amplement suffisant, mais pour un cheval à qui l'ont demande un effort soutenu et pour qu'il développe sa masse musculaire, doit il impérativement être complémenté ou pas forcément ?
J'ai un peu l'impression que la ration de grain pour ces chevaux ne vient que compléter au niveau apport nutritionnel les besoins qu'ils n'ont pu obtenir par manque d'heures passées au parc à brouter. Le grain serait alors le palliatif "rapide" en 1-2-3 repas de toute cette herbe/foin qu'ils auraient dû manger sur plusieurs heures. En effet il est rare d'avoir des chevaux de compèt qui sortent plus de 1-2h par jour... quand ils ont la chance d'être sortis...
Qu'en pensez vous ?
Cordialement
PS : a propos du grains chargé en pesticide, c'est alors le même problème pour faire germer ? Encore faut-il trouver un distributeur bio, avez-vous cette chance ?
Vouloir bien soigner c'est bien;
En ce domaine, il faut garder une image à l'esprit : 'on transporte de l'eau dans un récipient étanche'.
transposition :
avant de vouloir donner la bonne dose en valeur énergétique, savoir si le métabolisme fonctionne bien. Il permet la digestibilité, assimilation des aliments et donc il est pourvoyeur énergétique.
Le métabolisme se constate par les crottins : odeur, forme, couleur, volume, puis (à l'intérieur) taille des composants, présence ou absence de grains entiers, longueur des brins de paille et foin, acidité, ....
Généralement, le cheval perdant de l'état, a un mauvais métabolisme. (c'est cohérent).
La flore assurant le métabolisme a pour moteur, l'alimentation (naturelle et de bonne qualité), le bol alimentaire bien réparti dans la journée, le stress, les troubles hépatiques, les parasites, (pour l'essentiel).
Il faut faire germer le grain (OGM ou pesticides) car les chevaux digèrent difficilement l'amidon et le grain germé apporte vitamines et acides aminés essentiels en petites quantités et assimilables.
La distribution de granulés est un non-sens (le cheval doit broyer ses aliments et ne pas consommer de conservateurs (anti oxydants dans les fabrications industrielles))
Par ailleurs, un cheval gras ne présente pas le signe des meilleurs soins.
Lorsque ces bases sont assurées, il est alors possible de raisonner la valeur énergétique de la ration.
Les chevaux (au mauvais métabolisme) sont souvent sur alimentés et malades à cause de ce déséquilibre. Une maladie a toujours pour précurseur une faiblesse liée à un trouble métabolique.
cordialement
Il serait aussi intéressant de relever et analyser la fausse notion de "faire du muscle" c'est incohérent. Les chevaux sont des athlètes et les boeufs (les malheureux!) sont autre chose ......
.... suite .....
Il ne faut pas juger de la pertinence d'une ration à l'embonpoint du cheval. A l'état naturel, les animaux ont de l'état au printemps mais pas en hiver. Cet amaigrissement est utile au métabolisme, la ration doit suivre les besoins.
Avec une bonne ration, le cheval à vocation athlétique ne doit pas être gras. Sa ration du jour, doit faire face à sa dépense énergétique.
Sa santé se juge plus par, ses crottins (encore), son poil, son œil, son calme, sa souplesse et ses amplitudes (le ventre n'est pas un grenier).
Le ventre trop volumineux, s'oppose au complet engagement des postérieurs, à la tonicité du dos, au volume respiratoire et parfois aussi au bon fonctionnement cardiaque.
J'arrête-là, le sujet est intarissable et souvent trop ignoré des cavaliers
Amicalement
Message édité par: BLB, à: 2009/04/25 12:30
La notion clé est donc l'assimilation des nutriments, la qualité du métabolisme, peut-on améliorer et regenèrer la flore intestinale du cheval à l'aide de ferments lactiques et fibres bifidogènes normalement utilisés pour les humains ?
Là aussi attention à l'anthropomorphisme.
Le système digestif et la ration de base de l'homme et du cheval ne sont pas les mêmes !!
Certaines levures sont identiques mais une flore est une complexité de plusieurs milliers de souches différentes.
Il s'agit donc pour nous de savoir stabiliser l'activité de ces levures pour un cheval donné, avec sa ration, son tempérament et son travail et faire en sorte que le métabolisme obtenu soit le plus stable et le plus efficace possible.
C'est d'abord par la distribution d'aliments bien choisis que cette flore se développera au mieux d'où l'utilité de grains germés, riches en levures prédestinées au régime des herbivores. Chaque plante (herbe) contient son principe de dégradation apte à entretenir la meilleure flore possible.
Le "réensemencement" d'une flore peut demander parfois plus de 6 mois d'un régime choisi. Un apport de pro-biotiques pour humains peut accélérer les choses, mais ce n'est pas le meilleur moyen car en réalité, la démarche est pragmatique.
Et aussi,
chaque levure vit dans un milieu ambiant favorable, or, au cours de la digestion (sur les 8 mètres environ) du tube digestif, il existe des conditions très différentes ne serait-ce qu'en acidité qui se neutralise en fin de parcours. Dans ce cas, que deviennent ces levures en milieu acide de l'estomac ??
Amicalement
Message édité par: BLB, à: 2009/04/25 15:26
Merci Bruno :)
Et merci encore plus de compléter ma formulation imagée et un peu trop intuitive par l'explication plus concrête:
Bruno dLB écrit:
Pour être vraiment complet il faudrait avoir les produits chimiques de la digestion de la cellulose ("nobles"??) par la flore, et ceux de la digestion de l'amidon par les sucs gastriques pour avoir une vue vraiment précise de ces deux "voies" alimentaires.
En résumé pour bien nourrir son cheval il faudrait une base cellulose à volonté (herbe ou foin), et ne faire d'apport de concentré:
- en faible volume si l'apport énergétique est insuffisant (cheval pas en état avec cette base);
- en volume infinitésimal mais bien réfléchi sur le plan des oligo éléments pour parer toute carence (cheval en état avec la base): on peut alors utiliser les grains germés qui prennent dans se contexte toute leur ampleur.
- en volume psychologique pour un cheval en état qui pose des problèmes de rappel au pré par exemple: dans ce cas je fais une base de son mouillé peu nutritif (pas mal de phosphore) et un peu d'avoine trempée (rééquilibre en calcium).
Bref pour l'énergie, cellulose cellulose
Et la "ration" prend alors tout son sens en tant que "complément". :)
Je cherche désespérément un comparatif des compositions chimiques macro = oligo éléments des différents grains traditionnels (orge, avoine...) sous leurs formes brutes, trempés ou germées à différents stades et ne parviens pas à trouver ces infos nulle part: quelqu'un aurait -il des références??