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Article 416-2.1

15 réponses [Dernière contribution]
CARDE christian
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Eh oui, c’est bien là le problème majeur du jugement du Dressage et, partant, de l’évolution de cette discipline : apprécier la qualité, la justesse du travail d’animaux fabuleux montés par de très adroits cavaliers. L’ équilibre naturel de ceux-là, la beauté de leurs allures, leur énergique générosité ne fait-elle pas parfois illusion ? C’est seulement dans l’adéquation des prestations avec la règle du jeu, c’est à dire dans l’application du règlement que se trouve la réponse. Application rigoureuse, sans états d’âmes, sans concessions, sans compromis. Voilà pourquoi j’ai mis un bémol à l’enthousiasme soulevé par Matiné, seulement pour cela.
Mais la réponse à la question du travail juste n’est pas facile à donner. Trois difficultés principales compliquent la résolution du problème :
· Tout le monde ne voit pas du même oeil la justesse du travail. La réponse est dans la base classique du dressage de l’animal ou des animaux concernés.
· On juge surtout avec ses tripes et son background équestre, surtout pratique. Quid, alors, des juges peu ou pas du tout cavaliers ? Le risque est bien pour eux de confondre les clignotants verts avec les rouges.
· Enfin, et je dirai presque…surtout : la compétition de Dressage, comme toute compétition, ne peut pas se passer de public. Sa confidentialité la tuerait. Alors il faut plaire aux spectateurs. Mais le spectateur est rarement un connaisseur. Il va être séduit par la hauteur de l’événement auquel il assiste, par la notoriété du concurrent en piste, par le spectaculaire de ce qu’il voit plus que par la finesse. Il va se laisser gagner par l’enthousiasme des autres spectateurs. Alors le piège c’est l’applaudimètre. Il n’a aucune valeur sur la plan équestre. Comment concilier qualité de l’équitation et popularité des concours ? Ce n’est pas la moindre difficulté de la FEI pour que survive la compétition de Dressage.

dolmata
Déconnecté
Inscrit: 11/05/2006

Colonel
ce n'est pas un bémol que vous auriez dû mettre c'est l'ensemble de la gamme
malgré la qualité moyenne de la vidéo
que peut on considérer de juste?

c'est à dire honnêtement, pas partant de ce qui est "valable", mais en partant de tout ce qui ne vas pas.

par ailleurs il y a quand même une chose qui me dépasse
les juges semblent juger les complexités de l'art en ommettant les aspects incontournables et basiques qui devraient être éliminatoires (il n'y aurait plus beaucoup de concurrents en piste cela permettrait certainement de gagner un temps fou)

par ailleurs
on reproche souvent aux amateurs de vouloir passager et piaffer alors que leur chevaux ne vont pas droit ou ne savent pas marcher, ce qui en soit est à propos mais c'est l'inverse qui se passe en compétition, c'est étonnant, deux poids deux mesures
à la fin on peut constater qu'en compétition, ni le complexe ni le basique sont justes

la FEI creuse sa tombe avec ces propres incohérences il sera bon le jour ou la compétition sera abolie, car elle n'a aucun sens sauf si l'on considère que c'est autre chose que de l'équitation dans ce cas ...

"Cassandre en restera là"

CARDE christian
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Savez-vous que ces questions me crucifient ? D’abord parce que j’ai beaucoup aimé la compétition de Dressage et qu’elle m’a beaucoup apporté sur les plans équestres et humains. J’y ai côtoyé des gens fabuleux ! Alors, pour être un des rares à en souligner les travers actuels, il m’est pénible de passer pour l’enquiquineur patenté. Mon papier sur Matiné m’a attiré l’ironie blessante de certains qui sont « aux affaires » alors que mon but était simplement de mettre en garde. Je n’ai aucune envie de tirer sur la compétition, bien au contraire, car elle conduit le développement de la discipline, mais je ne supporte pas l’incompétence et la malhonnêteté intellectuelle qui bien souvent l’accompagnent, et je les dénoncerai tant que je m’intéresserai à la question.
Aujourd’hui j’ai une raison supplémentaire d’amertume : nous sommes dans les choux au championnat d’Europe de Dressage à Turin. 8ème ou 9ème par équipe et notre meilleur cavalier ( Perrin. un militaire !) 20ème . Encore un coup porté à notre équitation. Encore un pas en arrière dans notre crédibilité. Mais nos cavaliers cherchent-ils la voie du succès dans notre tradition équestre ou la considèrent-ils comme obsolète ? Et cherchent-ils ailleurs la marche à suivre ? Dans l’affirmative, où ?
Quoiqu’il en soit la compétition de Dressage a besoin d’un grand dépoussiérage. Je suis d’accord avec vous que la FEI devrait se pencher sérieusement sur la question. Les très grands intérêts en jeu verrouilleront la question. Mais combien de temps?

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

Bonsoir,

Je suis heureux de percevoir la sensibilité du colonel Carde. Sans cette sensibilité utile le « combat » serait perdu…
Je vous apporte mon soutien moral, colonel. Cela peut paraître peu, mais je suis gêné par le fait que je considère avoir un bagage équestre pratique insuffisant.

Ce sujet n’est-il pas devenu un cas d’école pour l’association Allège-Ideal? Quels enseignements en tirer ? Quels conseils donner? Quels exemples pouvoir donner? (…)

L’accueil du public (la plus part du temps poussé par un animateur qui a la responsabilité de l’ambiance du concours….) risque de donner une mauvaise estimation du travail effectué à un concurrent s’il n’y prête garde. (je ne m’intéresse pas à l’influence des juges dans ce qui suit.)

La dépendance à une pareille estimation est dangereuse et il serait intéressant que les cavaliers qui débutent la compétition donnent leur avis. Sur ce point et sur l’image qu’ils souhaitent transmettre (se montrer, ou ne faire qu’un avec le cheval/partenaire aimé et protégé…)

A la base dans un club un jeune cavalier peut subir déjà l’influence du public regardant évoluer les chevaux. Cela est humain (-et à tous les niveaux de compétence. Nous avons entendu souvent lors de la Journée chez Catherine et Michel Henriquet cette remarque: « Elle en fait trop parce que vous êtes là… »).
L’attitude de l’enseignant est donc importante lorsqu’il peut observer cette dérive et il doit guider son élève pour lui faire acquérir un niveau d’indépendance par rapport au public (dans le cadre du développement d’une autonomie personnelle).
Il ne faut rien ignorer si l’on veut guider les cavaliers de demain…

Le premier symptôme de cette influence venu de l’extérieur est le « placer » du cheval. C'est-à-dire que le cavalier souhaite donner à son entourage la sensation d’un niveau qu’il n’a probablement pas encore atteint.
C’est ce qui fait souvent que le ramener est devenu « un préalable », une illusion de savoir qui fait perdre la notion du recul des mains. C’est grave quand on y pense et lorsque l’on voit jusqu’où cette évolution inconsciente pourrait mener: des chevaux travaillant le nez dans le poitrail. Au revoir.

CARDE christian
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Non, monsieur Farnault, votre soutien n'est pas peu. Et, comme beaucoup, j'apprécie la sagesse de vos interventions. Elles sont tout à fait dans le style Allege-Ideal: aider, encourager mais aussi dénoncer ce qui ne va pas, dans le calme, la courtoisie, le respect des opinions...des gens sincères.Celles des autres ne nous intéressent pas. La tâche est rude tant le juste message, le message utile, se cache souvent sous une gangue de carences et de tricheries. Mais le jeu en vaut la chandelle parceque l'enjeu est de taille. Notre style n'est peut-être pas le plus efficace, tant on a tendance à écouter davantage ceux qui crient dans la rue. Mais notre audience nous encourage. Les opposants, rares, n'objectent que par la dérision ou des arguties qui n'atteignent qu'eux-mêmes. Il faudra avoir la patience et le courage de durer.