Baucher ou pas Baucher. Réponse à Monsieur ***
- Vous devez vous connecter pour poster des commentaires
Cher Monsieur ***,
En transit dans notre pays peu de temps je réponds rapidement, vous me le pardonnerez j’espère, à votre interpellation.
Si Baucher avait été nommé écuyer en chef à Saumur au milieu du XIXè siècle pratiquerais-je aujourd’hui la même équitation ? Plus largement : quelle serait l’équitation pratiquée dans notre pays ? Je pourrais ajouter : qu’en serait-il si Fillis avait été nommé à ce poste au début du XXe , puisqu’il en a été fortement question ? Je n’en sais rien mais je serais tenté de répondre : la même. Pourquoi ?
Parce qu’il n’y a que deux équitations, la bonne et la mauvaise. La bonne est celle qui réalise la meilleure alchimie possible entre les éléments « Calme, En avant, Droit, Léger ». Ces objectifs, qui sont aussi des principes, sont les repères essentiels que nous a laissés le général L’Hotte. Il nous a bien fait comprendre que les méthodes et les procédés n’avaient de valeur qu’en étant unis aux principes. Ceux-ci sont de toutes les disciplines.
C’est la culture, l’expérience du cavalier et son tact équestre qui lui permettent de réaliser cette alchimie. Sans tact les méthodes, aussi finement élaborées soient-elles, ne sont que des partitions de musique à la disposition de musiciens sans oreille.
La preuve : il y a une foule de traités d’équitation pour le Dressage et la haute école, et bien peu de résultats convaincants. Il n’y a que très peu d’ouvrages qui traitent de l’obstacle alors que la discipline crève les plafonds.
Dans sa recherche quotidienne le bon cavalier doit sentir quand les feux verts de l’harmonie musculaire son allumés et aussi quand s’allument les rouges lorsqu’il dérape. « Quand on ne dresse pas on dedresse » disait Gustave Le Bon. C’est la dure, frustrante réalité de l’équitation.
Ceci étant notre époque, je vous l’accorde, manque des repères qui pourraient la mettre sur la bonne voie.
Et puisque vous m’interpelez voici quels sont les miens. J’avoue être un Decarpentriste convaincu. Ce maître de grand talent et à l’immense culture avait fait sienne une équitation teintée de bauchérisme, s’inspirant directement de l’enseignement du général L’Hotte. Bien sûr, comme tout un chacun, il l’avait façonnée au gré de ses goûts et expériences, et l’avait peaufinée à l’aune de la compétition naissante……
Car on dresse soit pour se faire plaisir, sans autre but, et il est alors vain de vouloir comparer les pratiques, soit pour tendre à l’art via la haute école, et il en va de même, soit pour tenter d’atteindre le mieux possible les objectifs de ce que certains appellent « l’équitation académique de compétition ». Ces objectifs sont ceux du Grand Prix de Dressage. C’est dans leur « accomplissement » que l’on peut évaluer, comparer les équitations. Même si « comparaison n’est pas raison ». La route qui y conduit est intéressante. Elle est longue, difficile, mais combien passionnante. C’est avec ceux qui l’empruntent que je veux bien échanger. Je respecte ceux qui ont fait des choix différents, mais nous ne parlons pas de la même chose.
Et c’est pace que nous avons estimé, avec Jean d’Orgeix et Michel Henriquet que la compétition de Dressage actuelle ne respectait pas toujours les principes édictés dans l’article 401, principes qui nous vont bien à tous les trois ( pardon Jean, qui nous allaient bien !) que j’ai mis sur pied Allege-Ideal. Nous n’avons pas voulu faire la révolution dans l’équitation, mais faire respecter cet article…pour que la compétition, unique moteur du développement de la discipline, ne se fourvoie pas dans son rôle de « préservation de l’art équestre » (Article 419)
Pour avoir pratiqué les trois disciplines olympiques et avoir disputé le championnat de France de Complet avant celui de Dressage, j’ai finalement opté pour le Dressage, qui m’apparaissait la plus complète, plus exigeante et moins soumise aux aléas de la barre qui tombe : en dressage on saute toujours 1m50 avec un cheval qui a un potentiel d’un mètre cinquante, et non 1m20 avec un animal qui a 1m70 dans les pattes. J’y voyais une caractéristique commune aux deux autres : la réussite n’est assurée qu’avec un cheval en équilibre dans l’impulsion et…léger. Alors léger d’abord ou comme objectif final ? C’est à ce propos que le ton monte parfois sur ce forum. Vous ne mettrez jamais les gens d’accord, cher monsieur. Et si vous ne montrez pas votre cheval léger et harmonieux dans l’exécution correcte des mouvements du grand Prix vous aurez du mal à convaincre. Tant que les controverses restent au niveau du « moi j’aime » ou « c’est ça qu’il faut faire, c’est là qu’est la vérité » on ne fait pas progresser le débat. C’est peut-être dommage, mais c’est comme ça.
Revenons au Bauchérisme. C’est excellent et c’est ce vers quoi il faut tendre. Mais le Bauchérisme n’est sans doute pas adapté aux objectifs de compétition de Dressage tels que rapidement évoqués plus haut. Pour une raison simple, c’est qu’aucun bauchériste « pur sang » avoué n’a réussi à s’en approcher. Alors peut-être beaucoup d’entre eux ont-ils trahi Baucher, ( voilà un sujet à aborder en privé- car j’ai moins que jamais envie de polémiquer) et Baucher est-il à redécouvrir ? (Racinet). L’erreur que je me suis permis de constater c’est qu’ils ont souvent privilégié la légèreté sur l’activité, oublié que le cheval devait obéir au « souffle du pantalon ». L’équilibre du cheval de sport actuel ne me paraît utilement réalisé que dans la juste combinaison et mesure de l’activité et de la légèreté. C’est ma conviction et à la base de mes interventions. C’est l’esprit de l’article 401.
Il n’en est pas moins vrai que les bauchéristes sont des interlocuteurs très intéressants à côtoyer et qu’ils m’ont beaucoup apporté. Ce sont les seuls, ou presque, à pratiquer une équitation raisonnée non construite sur du sable.
Mais je préfère Decarpentry, et puisque vous aimez les débats contradictoires, je serai intéressé de savoir, ainsi que, sans doute, beaucoup des lecteurs du forum, ce que vous n’aimez pas chez ce maître unanimement respecté.
Je vous redis mes regrets de ne répondre que rapidement et très incomplètement à ce sujet immense et je suis prêt à le poursuivre ultérieurement à Saumur ou ailleurs avec ceux que le sujet intéresse.
Message édité par: masterai, à: 2007/11/19 22:32
Tout le monde utilise l'apport de Baucher. Les moins imprudents se limitent au chapitre "Assouplissements" de "L'équitation académique" du général Decarpentry.
"Les conseils du général Decarpentry à un jeune cavalier" en sont le complément incontournable.
Il est bon de calquer notre prudence sur celle, innée, du Cheval.
Trop de science tue la science. Science = Observation. En Selle: Observation = sentiment. Sentiment = Sensation.
Les sensations agréables sont, hélas, parfois (même souvent) de faux indicateurs.
CC
Pour avoir eu le plaisir de voire le Col. Carde enseigner et avec beaucoup d'humour, de finesse et d'elegance monter sur une jument quarter horse de cutting completement sur les epaules et en quelques minutes la detendre et la mettre en equilbre 4/4 - c'est a dire dire non plus plongee sur l'avant main mais equilibree sur 4 pieds dans la douceur, le contentement et la discretion des aides je me dis que beaucoup parrote des theories apprise dans des livres qu'ils ne peuvent prouver dans la pratique. J'ai presentememt des exemples desolant de cavaliers academique monte des chevaux poussifs qui ne sont ni en avant, ni droit et confonde somnolence avec calme, legerete avec l'abscence complete de tonus musculaire. Ce sont les premiers a critiquer les autres et a se targuer d'Avoir Compris ce que les pauvres autres sont trop peu - quoi? intelligent, eveillee, sensible, observateur????- pour avoir compris.
Mon audience de 155 personnes a 70% professionel de la sante du cheval, c'est a dire veterinaires, chiropracteurs, physiotherapists, marechal ferrants, entraineur a donnes au Col. Carde une ovation debout pour le remercier de c'etre deplace si loin pour venir presenter son equitation dedie au bien etre equin a travers une monte juste qui primordie le calme et l'harmonie musculaire. Les 6 chevaux de demonstation de discipline differente ayant tous montre une amelioration des allures imediates sous sa tutelle.
Je ne comprends pas du tout ce qu'il y a debattre et comment cette equitation peut creer des querelles. Elle est saine et elle est approchable a qui veut ecouter et pratiquer dans le respect et le calme, mais aussi dans le mouvement plutot que la stagnation et le sur place trop en pratique chez certains cavaliers dont les pauvres chevaux se retrouvent avec des gallops a 4 temps et des petites allures cassee et miserables car jamais vraiment authorise a BOUGER. Helas, j'en connais de ces gentils chevaux dont les pietinements sur place sont qualifies de piaffe et les allures lentes et penibles passe pour de la collection. Ces chevaux ont mal aux dos, aux stifles, et aux pelvis et sont voles jour apres jour de leur beaute naturel.
Merci Caroline de ce témoignage édifiant qui remet avec justesse les pendules à l'heure et auquel j'adhère totalement .
Mais oui Caroline, pas de soucis, nous sommes avec vous !
Bravo Caroline!
Et respect pour l'immense travail que tu accomplis et que tu partages avec nous sur Facebook, pour cette équitation respectueuse de nos chevaux!
L'important c'est de croire ce que l'on est, en ce que l'on fait... tant que ce n'est pas au détriment de l'autre (pour ce qui nous concerne, le cheval!)
c'est quand même assez paradoxal de suspecter le président d'honneur d' A I d'avoir conseillé de tirer sur la bouche des chevaux ... j'aspire à revenir aux réalités et à ce que ce forum retrouve une certaine tranquillité ... en se tournant vers l'avenir et les actions engagées par notre association !
Americaine depuis 30 ans, mon Francais souffre. Je m'en escuse.
Theophile, ce que j'ai note c'est justement que le Colonel Carde a corrige le contact de tout ces cavaliers dont les mains etait des poigns fermes avec un contact lourd pour le remplacer avec une main legere, avec un contact pemanent oui, mais qui accompagne et qui donne - ou qui devient neutre avant de donner de nouveau lorsque le cheval resiste - mais ne se dirige jamais vers l'arriere pour tirer.
La meilleure image que j'ai formee pendant que le Col. Carde aidait les cavaliers a comprendre le contact est celle d'un parent qui guide son enfant en le tenant par la main. On tient cette menote suffisament fermement pour que l'enfant ne puisse la glisser hors contact et precipiter dans le traffic, mais on ne l'ecrase pas brutalement dans une main de fer parce qu' on est conscient de la delicatesse de cette petite main, et de la confiance avec laquelle elle est donnee. On ne marche pas avec les bras rigides, au contraire les bras, et les mains qui joigne les deux corps ensemble trouve rapidement le rhytme de la marche et la souligne avec un balancement leger.
Le Col. Carde a eu du pain sur la planche car les enseignants ici apprenne au cavaliers a arrondir les chevaux en tapant dans le flanc interieur et en tirant sur la reine exterieur. Ils apprennent aux cavaliers a portes le cheval, le haut du corp devient un levier, les coudes sont soudes aux corps, le dos rigide et les poings serres - ces cavaliers ont tous des biceps avantageux et des abdominaux en acier trempes.
Ce que j'ai retire de ses lessons c'est la demande d'un contact vivant qui respecte la bouche et le mental du cheval et qui l'aide a trouver son equilibre dans chaque foulees a travers une ecoute du mouvement que le cavalier recoit a travers son propre corps, analyse et repond.
Il m'as sembles que ce n'est pas la longeur de la reine qui conte mais la qualite du contact et la conscience qu'un cavalier a ou n'as pas de la bouche du cheval, et du faite que l'ont ne montes pas une bouche, mais un etre entier et que l'equilibre ne peut exister avec un contact qui emprisone le cheval. Les chevaux montes comme cela sont perdus lorsque qu'on introduit un contact permanent certes mais qui accompagne et ne bloque pas. Une cavaliere de grand prix et juge a fais devant nous cette decouverte - son cheval de I1 piquant du nez et se repandant sur l'avant main dans la halte demande par le Col. Carde avec un une main presente mais donnante. Il lui as fallut un certain temps pour arriver a ce que son cheval soit aussi leger dans la halte que ces mains sur les reines. Mais elle y est arrivee.
Ces lessons etait claire, precises et bases sur des principes simples. Je ne vois pas pourquoi des cavaliers normaux ne peuvent pas apprendre cette equitation la.
Théophile Pamphlet
Théophile Pamphlet