Cheval droit
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Cher Philippe
Je vous cite:
"L'importance donnée à l'activité de l'arrière main qui chasse les épaules conduit à devoir maintenir celles-ci devant pour éviter une déperdition d'impulsion."
Cette explication induit deux observations:
"l'arriére main qui chasse les épaules"?
Je ne crois pas(j'en suis sur) que mon choix puisse conduire à une"déperdition d'impulsion". Cette notion "d'impulsion"se définit comme "le désir du cheval de se porter en avant" c'est donc une attitude psychologique dont la traduction ne se limite pas au seul mouvement.
Le dressage est un art et doit donc j'en conviens s'appuyer sur des régles précises. Cependant au fil de l'expérience chacun s'exprime par une technique personnalisée.Sinon nous ne serions que des clones.
Mais je partage avec vous l'importance à commencer par des principes reconnus et à évoluer avec beaucoup de prudence.
Philippe , c'est effectivement" les épaules devant les hanches "que j'avais en tête mais ne croyant pas à l'étourderie de Thomas...je voulais l'inciter à développer .
le sujet de départ était la rectitude n'est ce pas ? partant effectivement du principe que comme toute l'équitation elle se base sur la gestion de l'impulsion ( de l'arrière vers l'avant ,nous sommes tous d'accord je pense )il semble logique de mettre les épaules devant les hanches afin de recevoir l'impulsion de l'arrière main et dès lors pouvoir contrôler la totalité du cheval.
Aussi Thomas je voudrais que vous développiez votre démarche ,car pour moi aussi il y a déperdition dans le cas l'on met les hanches derrière les épaules plutôt que les épaules devant .
En particulier , quand est- ce selon vous préférable, et pourquoi?
merci.
juliette
Chère Juliette
J'ai pris la précaution d'indiquer ma préférence sans prétendre remplacer la priorité habituelle. J'obtiens ainsi de meilleurs résultats; c'est donc une approche personnelle.
Cependant il y a des principes dont je n'ai pas toujours trouvé en les appliquant sans réserves le résultat souhaité. J'ai donc cherché quelques "variantes" jusqu'à j'obtienne le but recherché. Je suis très attaché aux principes équestres qui servent de balises dans notre recherche. Mais je ne suis pas un dogmatique, j'aime trop le libre arbitre et la liberté de penser.
Sur un plan technique et plus précisément sur le sujet abordé je dois préciser que j'ai quitté l'obsession de l'impulsion en tant que "force""énergie" au sens littéral. Je préfère l'idée de disponibilité instantanée du cheval aux indications données. Pour ce faire je n'accepte pas l'absence de réaction aux indications des jambes (je monte très rarement avec éperons).
Pour moi la rectitude procède de la capacité du cavalier à contrôler les différentes parties du cheval afin que les latéraux travaillent en parallèle; le fait de placer les épaules devant les hanches ou l'inverse ne m'apparaît que comme secondaire. L'important à ce stade est d'avoir le choix selon les circonstances.
Au risque de paraître iconoclaste je pense que cette explication tendant à affirmer que les épaules doivent être placées devant les hanches pour "éviter la perte d'impulsion"ne me parait pas comme une vérité indiscutable.Par contre j'éduque mes débutants lorsqu'il accéde à ce probléme à pratiquer d'abord selon le principe que vous défendez; ensuite à eux de "sentir".
Mes chevaux étant utilisés au bénéfice d'autres cavaliers l'important est que lorsque ceux-ci les montent ils les trouve" faciles et agréables à monter" sans rien abandonner à la justesse.
Bonjour,
J'ai trouvé toutes vos interventions très intéressantes. Il y a cependant un principe que je n'ai pas trouvé mentionné ici et qui moi m'aide beaucoup dans la recherche de la rectitude, à savoir que la locomotion du cheval fonctionne par diagonaux et que si le déplacement du cheval n'est pas droit c'est essentiellement parce qu'il a un diagonal porteur (en général posterieur gauche anterieur droit) et un diagonal labile, plus mobile servant essentiellement à tourner (en général posterieur droit anterieur gauche). Cela conditionne également la rythmique des allures du cheval : un cheval porteur à droite restera au trot lègèrement plus sur son diagonal gauche (moins porteur donc moins apte à supporter le poids, d'où effondrement) que sur le diagonal droit. Cette idée amène par exemple à penser l'effondrement d'un cheval sur une épaule (effondrement sur l'épaule gauche conduit le cheval à dévier ses épaules à gauche ses hanches à droite), comme étant également un défaut d'assistance du posterieur du même diagonal. Ce fonctionnement par diagonal est très visible aux longues rênes où l'on peut corriger avec succès la défaillance d'une épaule en sollicitant le posterieur correspondant : par exemple lorsque mon cheval s'effondre sur son épaule gauche, je sollicite le posterieur gauche afin qu'il vienne davantage s'appuyer sur son épaule droite.
Penser la locomotion du cheval comme fonctionnant par diagonaux est aussi très précieux pour aborder le travail aux deux pistes : dans un appuyer vers la droite il y a une sollicitation du diagonal droit et une inhibition du diagonal gauche.
J'espère que mon message est clair, peu-être certains d'entre vous sauront-ils exprimer mieux cette notion qui m'apparaît comme essentielle.
Maryane
Dans son domaine l'électricien appelée par une personne âgée pour changer une ampoule,
le guru de l'électricité lui aussi est très impressionnant.
Au bout de 10 minutes il lui fait changer son tableau de bord électrique, à la personne âgée.
Pour que le lecteur ou l'élève soit éclairé, n'est-ce pas mieux quand c'est clair aussi pour celui qui le dit ?
A moins que l'impressionnant ne soit le but ?
Mais dans ce cas, à qui les buts pas clairs profitent-ils ? That is the question.
L'effondrement et l'inhibition du Cheval
c'est très moderne comme équitation, non ?
Quel est l'intéret d'effondrer ou d'inhiber un cheval ?
je ne comprend pas.
Message édité par: Mick Hunter, à: 2007/03/08 11:46
Ne le prenez pas mal Mary et je ne juge pas la véracité de ce que vous dites.. mais quand même ... votre explication me fais penser au dicton : "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué" d'abord parcequ'il faut le lire plusieurs fois pour ne pas se meler les pinceaux, ensuite on à l'impression que le cheval tombe par terre à tous moment avec tous ses "effondrement" .... :-) Bon d'accord je sors :-)
J'ai conscience que mon message n'est pas très clair, la pratique est très difficile à expliquer, je ne suis pas pédagogue et je reconnais que les termes d'effondrement et d'inhibition sont impropres.
Cependant il est évident que la locomotion du cheval fonctionne par diagonaux à chacune des allures (cf. succession des posers) et que de ce fait obtenir la rectitude n'est pas rétablir une assymétrie entre côté gauche et côté droit mais bien plutôt entre diagonal gauche et diagonal droit. Dominique Ollivier (Dictionnaire d'équitation) l'explique bien mieux que moi.
Mary écrit:
Cette idée amène par exemple à penser l'effondrement d'un cheval sur une épaule (effondrement sur l'épaule gauche conduit le cheval à dévier ses épaules à gauche ses hanches à droite), comme étant également un défaut d'assistance du posterieur du même diagonal. Ce fonctionnement par diagonal est très visible aux longues rênes où l'on peut corriger avec succès la défaillance d'une épaule en sollicitant le posterieur correspondant : par exemple lorsque mon cheval s'effondre sur son épaule gauche, je sollicite le posterieur gauche afin qu'il vienne davantage s'appuyer sur son épaule droite.
Bonjour,
c'est très interressant mais je ne vous suis pas : si l'effondrement de l'épaule gauche vient d'un défaut d'assistance du postérieur droit, pourquoi sollicitez-vous le postérieur gauche ?
Bonjour,
Si le cheval n'est pas symétrique, c'est principalement parce qu'il a un coté "creux" où les muscles sont raccourcis. Donc c'est par un travail en flexion latérale du coté opposé que l'on peut assouplir ces muscles, c'est à dire les allonger.
Si le cheval "s'effondre" sur l'épaule gauche, c'est que son coté droit est raide. C'est donc en étirant ce coté que l'on peut agir sur la cause (et non seulement les effets).
Par exemple, à main droite cercle par la rêne d'appui gauche, qui porte le poids de l'avant-main à droite tout en infléchissant le cheval à gauche, et à main gauche, épaule en dedans.
Je ne vois pas bien comment vous pouvez redresser un cheval plié à droite en mobilisant son postérieur gauche.
Cordialement,
Hervé
Ne doutez pas de vous Juliette, vous êtes dans le droit chemin…. rien de tel pour garder un cheval droit!
Thomas connaît bien son métier, il s'agit certainement d'une étourderie… Je pense. La phrase à retenir, pour les jeunes qui observent le forum et autres, comme moi qui n'avait pas remarqué après une première lecture la tournure utilisée, est: -"les épaules devant les hanches!"
Effectivement, il faut garder à l'esprit que l'équitation se pratique de l'arrière vers l'avant. L'importance donnée à l'activité de l'arrière main qui chasse les épaules conduit à devoir maintenir celles-ci devant pour éviter une déperdition d'impulsion.
Les hanches dérapent parfois si leur activité est supérieure à l'envie du cavalier à laisser passer l'impulsion. Lorsqu'on enregistre cette petite erreur, il faut reprendre goût à l'accompagnement du cheval et enlever la main du frein en conduisant…
J'ai vu que Thomas avait répondu. J'envoie tout de même.
Bye.