Equilibre
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Je souhaiterai votre avis sur la suite à donner au dressage d´un cheval que je travaille actuellement.
Plantons le décor, il sagit d´un hongre de 8 ans, 1m65 avec beaucoup de cadre!
J´ai le cheval au travail depuis 3 mois, auparavant il ne faisait que de la balade avec son propriétaire.
Le cheval est TRES compact, avec un dessus fort et court.
Il n´est pas trop mal greffé devant mais présente une encolure courte (et forte), sur une avant main correcte.
Le problème vient de l´arrière : il a une puissance monstrueuse dans l´arrière main !
Je l´ai un peu assoupli, retendu le dos (gogue + longe), épaule en dedans au pas...
J´arrive à une impasse de dressage, qui est que dés que je le met en avant, et particulier au trot, l´avant-main est dépassée par la force de l´arrière-main, et rien n´y fait! Ni les cercles, ni rien ... il continue à se pousser vers l´avant sans réussir à se reprendre et finit par se contracter, prendre ses virages en péniche ... ce qui n´arrange rien! Bien au contraire.
Je pensais que celà s´arrangerai avec le travail mais en fait celà empire : plus il se muscle, plus il prend de force derrière !
Depuis 2 jours je recherche l´équilibre autrement, en partant du reculer, je demande un pas un peu raccouci, puis je l´incite à prendre un tout petit trot avec le bassin et le gras des cuisses.
u moindre déséquilibre j´arrète et recommence.
Les résultats sont spectaculaires avec un cheval capable de faire un tour de carrière et 1 cercle de 10/12m au tout petit trot sans se répandre!
Mon souci est que demander l´équilibre statique avant d´animer, c´est du bauchérisme pur et dur !!
Et j´ai un peu peur de me perdre du côté obscur de la force....
Puis-je raisonablement penser que le solution consiste à rechercher d´abord le recul de la masse, puis progressivement de développer les allures (ce qui est le contraire de la manière classique...) ??
Le cheval est très impulsif, très en avant des jambes, mais n´ai-je pas un risque d´acculement ?
Devrai-je chercher le développement du trot depuis un "quasi-passage" ??
Où dois-je utiliser des allures très rassemblées comme exercice de musculation, et travailler les allures amples à part (ex : en extérieur), puis les reprendre plus tard en carrière lorsque le cheval pourra se soutenir ??
(par philippe)
En fait j´ai utilisé le reculer un peu en désespoir de cause après la relecture de J. D´Orgeix...
1 ou 2 pas suffisent à mettre les postérieurs très en dessous de la masse (ou plutôt la masse très en-dessus des postérieurs!!), mais celà augmente ma crainte de mettre le cheval en arrière des jambes !
Mais j´ai du mal à faire la part du danger réél et du "bourrage de crâne " du cheval en avant que l´on subit depuis des années!
Après tous les reiners américains font des kilomètres de reculer ....
(par philippe)
"Mon souci est que demander l´équilibre statique avant d´animer, c´est du bauchérisme pur et dur !!
Et j´ai un peu peur de me perdre du côté obscur de la force....
Puis-je raisonablement penser que le solution consiste à rechercher d´abord le recul de la masse, puis progressivement de développer les allures (ce qui est le contraire de la manière classique...) ??
Le cheval est très impulsif, très en avant des jambes, mais n´ai-je pas un risque d´acculement ?"
Avec ce genre de cheval, il faut travailler à la Beudant "mains sans jambes".
Il est tout-à-fait possible de rechercher d´abord le recul de la masse avant de privilégier le développement des allures. Ma première jument a été travaillée dans ce sens : recul de la masse sur une arrière-main très développée et travail au galop en équilibre horizontal pour permettre aux épaules de gérer la puissance de ce qui arrive de derrière. Au galop, le dos est plus mobile sur le plan vertical, plus flexible qu´au trot et si la poussée est trop violente, le jeu des épaules étant plus ample au galop, l´amorti sera meilleur et le cheval se servira de son balancier laissé libre pour rectifier de lui-même, et progressivement, il va apprendre à contrôler la poussée des propulseurs. On aura avantage à l´arrêter en relevant progressivement le balancier (prévoir la distance nécessaire), et il apprendra à engager de façon à ralentir sans être obligé de plonger sur les épaules pour se rattraper. Ensuite, on le met au galop par les rênes seules : on "enlève" l´avant-main et par l´enlèvement de l´avant-main en premier, il va adapter l´engagement des postérieurs. Quand le cheval a bien compris ceci au galop, il devrait pouvoir trouver son équilibre au trot cadencé. Il est préférable de trotter en ligne droite dans un premier temps, au trot assis surtout pour que les ondulations du rachis soient bien égales sur les deux diagonaux et augmenter progressivement l´amplitude. A la moindre désynchronisation, reprendre au trot cadencé, attendre l´égalité du poser des postérieurs, redemander l´allongement, etc ...
Le travail incurvé gagnera à être demandé d´abord en longe : régularité du trot.
De cette façon, on évince un peu l´appel au "côté obscur de la force" qui demande pour être mise en oeuvre un tact un peu hors du commun. je préfère animer d´abord, puis laisser le cheval gérer sa force, se rendre compte de cette puissance tout en lui permettant de la mettre en oeuvre sans se mettre en difficultés. On demande un recul de la masse préalable après lui avoir fait "ressentir" la gamme incroyable de la puissance de son arrière-main par arrêts au galop obtenus par un relèvement progressif du balancier. J´espère que vous avez suivis ... je ne suis pas experte en équitation, donc, j´ai un peu de mal à expliquer ce que j´ai appris et ce que j´ai ressentis avec ma première jument, qui était atteinte du Syndrome de Wobbler, d´où cette necessité de travailler de la sorte ...
Bien à vous.
(par Patricia)
Bonjour,
Tant que vous utilisez la main sans les jambes pour équilibrer et les jambes sans la main pour porter en avant je crois qu´il n´y a pas de risque de mettre le cheval en arrière des jambes.
Il me semble qu´il vaut mieux oublier les postérieurs et leur engagement. Votre cheval doit comprendre qu´il doit s´équilibrer de lui-même et conserver le même mouvement lorsqu´il est en liberté - descente de main et de jambes ; une fois qu´il aura compris cela il placera de lui-même ses postérieurs au bon endroit.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
Bonjour,
J´ai personnellement la même crainte que vous de l´approche bauchériste que vous abordez.
C´est en général à ce moment là que je ressort le travail à la longe. D´abord parce que je ne suis pas courageuse à cheval et que les virage en péniche au grand trot, je préfère les voir que les sentir ; ensuite, parce que je maîtrise mieux ma main en longe qu´à cheval (elle est plus précise en longe, parce que je n´ai pas à gérer mon assiette).
Je travaille dans ce cas sans enrênement (pour que le cheval ne réponde justement qu´à ma main, longe attachée mors + muserolle) et je travaille sur des agrandissements rétrécissement du cercle (encore faut il avoir un cheval bien éduqué en longe, je vous l´accorde) en demandant extension d´encolure sur les cercles larges, et réhaussement de l´avant-main sur les petits cercles par l´utilisation d´espèces de flexions latérales (je ne sais pas si le terme peut s´appliquer vraiment en longe ? ...)
Pour le travail monté, je travaille beaucoup au pas sur des serpentines (je la préfère au cercle, car elle lasse moins le cheval et oblige à se concentrer). Le cheval s´arrondit dans la courbe et on "vise" en face pour le travail de la rectitude en ligne droite... Si le cheval est dans une bonne disposition (avant main soutenu au pas, hanches droites, etc...) je demande le trot en ligne droite, puis transition au pas avant la prochaine courbe.
Les courbes sont demandées sur la rêne externe et au plus le cheval aura tendance à se coucher, au plus je le "pousse" avec ma rêne externe... La rêne interne est flottante en rêne d´ouverture (écartée, vers les oreilles et ce n´est surtout pas elle qui amène le virage car sinon le cheval tournerait sur son épaule interne, ce qui ne m´intéresse pas...).
Perso, je ne travaille le reculer bien après... Mais c´est certainemetn parce que je ne maîtrise pas le reculer/acculement (j´ai vu tellement de chevaux qui se servaient du reculer qu´ils avaient appris pour se défendre...).
Moi, c´est comme ça que je travaille, mais il doit bien exister d´autres manières plus "efficaces"...
StephE
(par StephE)
Bonjour Stephe,
Vous dites que votre main est plus précise en longe qu´à cheval. Cependant le fait que votre main ne bouge pas avec le cheval - comme c´est le cas lorsque vous êtes dessus - me semble présenter des risques pour sa bouche. De plus l´action du mors est différent car l´angle des rênes n´est pas celui de la longe.
cordialement,
Hervé
(par Hervé)
Bonjour,
Qui vous dit qu´en longe ma main ne bouge pas pour suivre les mouvement du cheval ? Je ne suis pas un marcheur automatique !
Quant à l´angle des rênes, tout dépend de comment vous attachez votre longe et comment vous longez, j´en reste persuadée...
StephE
(par Auteur anonyme)
Chère Stéphanie Calvin
ne vous focalisez-vous pas trop sur la rêne externe au détriment de tourner avec le buste ?
Cordialement
PK
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Dear Stéphanie Calvin
don´t you focalize yourself too much on the external rein in the detriment of turning with the chest ?
Cordially
PK
(par Peteris Klavins)
Bonjour,
Il y a trois façons de chercher l´equilibre.
1. L´equilibre avant le mouvement (ce que vous faites p.e. Baucher arreter à chaque fois que le cheval perd l´equilibre),
2. l´equilibre, dans le mouvement (ce que j´essaie de faire p.e. Oliveira, chercher qu´il s´equilibre dans le mouvement)
3. et l´equilibre par le mouvement (ou alors l´equilibre un fois le cheval déjà déséquilibré par le mouvement, ecole classique allemand ?)
Ou alors il y a toujours le "ne cherche jamais l´equilibre et fais en sort que le cheval "s´habitue" à travailler dans le déséquilibre (la nouvelle tendence que je n´aime pas du tout....
Moi je prefere 1 et 2, mais c´est aussi les deux que je connais.
Mais rassurez vous l´equilibre ce n´est pas de la magie noir, c´est un savant dosage et surtout le tacte et le ressenti. Une autre approche quoi...
Andy
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Hi
There are three ways of working
1. Balance before motion
2. Balance in motion
3. Balance through motion.
All classical and the opposite of getting the horse used to working out of balance.
Andy
(par Andy Weal)
Bonjour Peteris,
Peux être que j´oublie le buste, mais ce que je ne veux surtout pas bloquer la locomotion du cheval par ma rêne interne...
StephE
(par StephE)
Bonjour,
Je partage complètement votre approche.
A mon avis il est possible d´ajouter à votre travail les arrêts du pas et du trot, et plus tard du galop - avec le moins de main possible et sans jambes - le cheval doit comprendre l´ordre d´arrêt et l´exécuter de lui-même librement - même si au début il le fait en plusieurs temps.
Il me semble par ailleurs indispensable que le cheval soit complètement décontracté avant de repartir en avant, même si pour cela vous devez attendre quelques minutes à l´arrêt. Tant que le cheval ne se décontractera pas sur une légère tension des rênes - cession de mâchoire - vous parviendrez difficilement à l´équilibrer.
Par contre le reculer ne me semble pas indipensable dans cette approche.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)