de la cession de mâchoire
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Que savez-vous de la cession de mâchoire, comment l\'\'obtient-on ? quelles sont les sensations justes liées à une bonne cession ?
bien cordialement à tous
(par sylvie anduze-acher)
Quand le cheval cède dans sa machoire, il mâche son mors, déglutit, et on sent tout cela dans les doigts -OUVERTS- à travers les rênes (NB; il n\'\'y a plus de tension, c\'\'est vraiment le "poids du cuir"). On l\'\'obtient ... comment l\'\'obtient-on ? On l\'\'obtient après la cession de nuque ... qui est venu quand les postérieurs sont venus en dessous. Je l\'\'obtiens sur un cheval en impulsion (ce n\'\'est pas une affaire de vitesse, rappelons-le) et en flexion (dans cet ordre) qui se décontracte parce que j\'\'ai moi-même cédé en retour. Le jeu délicat des doigts sur la rêne va provoquer cette décontraction de la mâchoire - une fois que le reste a été mis en place. Ce n\'\'est pas en exigeant d\'\'emblée par la pression convulsive des doigts sur des rênes tendues qu\'\'on obtient cette relaxation de la mâchoire, surtout si l\'\'on persévère dans la demande alors que le cheval se met à "broyer son mors". J\'\'ai longtemps pratiqué la seconde méthode, je sais de quoi je parle : c\'\'est une hérésie.
(par nathalie)
C\'\'est amusant, le mail d\'\'Olivier vient de croiser mon précédent message : nous sommes sur la même longueur d\'\'onde.
(par nathalie)
Oui.
La "pression convulsive des doigts sur les rênes tendues" aboutit à ce que le cheval ouvre la bouche et généralement s\'\'arrête dans cette disgracieuse attitude. Cela s\'\'appelait "chanter la Marseillaise" et c\'\'était le signe de l\'\'échec : cheval contracté avec appui du mors sur la machoire inférieure. C\'\'était la honte du cavalier.
Le cheval qui broie son mors et fait entendre un grincement sinistre - hélas, je l\'\'ai entendu - est, je crois, géné dans sa bouche par une main dure mais pas au point de l\'\'ouvrir et de s\'\'arrêter : en général il est au trot.
Au moins nous avons la notion de nos erreurs passées. mais, pour les erreurs présentes, ce sera demain !
(par Olivier Collomb)
il est communément admis que les contractions que présente le cheval, surtout celles de l\'\'arrière-main qui sont les plus graves, puisqu\'\'elles nuisent directement à une locomotion correcte et à l\'\'impulsion,à la régularité et à la symétrie des allures, sont ressenties par le cavalier essentiellement au niveau de sa main(l\'\'homme est avant tout un manuel, ce qui le différencie de l\'\'animal); ainsi donc, un cheval qui cèdera dans sa machoîre (cela se traduit au niveau de la sensation par un allègement de la tension que le cheval donne aux rènes, par un jeu du mors dans la bouche, résultat de la déglutition du cheval et du jeu de la langue) aura au prélable cédé dans ses postérieurs en les engageant de façon plus importante, en remontant son dos( tout cela traduit une décontraction et un allongement des masses musculaires)et en tendant sa ligne du dessus. de ce fait, la cession de machoire ne s\'\'obtient qu\'\'indirectement en tant que résultat d\'\'un meilleur fonctionnement musculaire du cheval; il se peut parfois que le cheval présente une résistance localisée au niveau de la machoire: dans ce cas, un jeu des doigts sur le mors, le cheval étant en main, peut y remédier( bien veiller à cesser d\'\'agir dès que le cheval se décontracte!); et peut- être qu\'\'alors, l\'\'intervention du dentiste est nécessaire.
(par yves katz)
Quand il est question du "jeu du mors" dans la bouche, il s\'\'agit bien d\'\'un jeu spontané que le cheval exécute sans sollicitation alternée du cavalier ? Sinon le mors bougerait latéralement et c\'\'est à proscrire, n\'\'est-ce pas ?
(par Olivier Collomb)
nous sommes d\'\'accord; le jeu délicat des doigts sur les rênes qui "réduira" une contraction localisée se traduit uniquement par un "frémissement" au niveau du mors, ce qui est différent de cette action qu\'\'ont bon nombre de cavaliers qui consiste à tirer d\'\'un côté puis de l\'\'autre( scier du bridon) pour s\'\'opposer à un cheval qui s\'\'appuie et qui a pour unique résultat d\'\'avoir un cheval en retrait de la main, qui n\'\'a aucune confiance dans la main , qui n\'\'ose pas se reposer sur son mors et qui généralement n\'\'a pas cédé dans son arrière main.d\'\'où une fausse impression de légèreté.
(par yves katz)
Bonjour Sylvie,
Quand j\'\'ai commencé l\'\'équitation, j\'\'ai eu la chance d\'\'avoir un instructeur excellent cavalier et en même temps excellent pédagogue. Il était élève de Jousseaume lui même élève de Decarpentry.
Tout ça pour dire qu\'\'un de mes premiers livres de référence a été "L\'\'équitation académique" de Decarpentry.
Il y aborde à plusieurs endroits la décontraction de la bouche (synonymes :le cheval retrouve sa salive, goûte son mors, est galant dans sa bouche, ...).
Je résume (sans trop déformer j\'\'espère):
La décontraction de la bouche est une CONSEQUENCE d\'\'un travail juste, quand le cheval a trouvé l\'\'attitude qui convient au travail demandé et s\'\'y maintient sans effort.
Mais Baucher a émis l\'\'hypothèse de la RECIPROQUE :
l\'\'obtention préalable de la décontraction de la bouche permet au cavalier de conserver son cheval en équilibre.
Cette décontraction peut s\'\'obtenir par des flexions, latérales et directes A CONDITION (indispensable) que le cavalier ait suffisamment de tact pour rendre dès que le cheval cède (sinon, attention danger : la bouche cède trop facilement sans entraîner la décontraction du reste du corps avec ouverture exagérée, saccadée, spasmodique ou persistante de la bouche).
Fin du résumé.
Un petit truc que faisait parfois l\'\'instructeur dont je parle plus haut : il nous faisait monter son cheval, dressé à la haute école, mais avec une bouche délicate (combien de fois s\'\'est-on fait traiter de "bande de cosaques" quand on se faisait embarquer parce qu\'\'on avait la main trop dure ! Pardon pour les cosaques...). Alors pour faire sentir à nos mains malhabiles le contact léger qu\'\'il suffisait d\'\'avoir, il donnait un sucre à son cheval avant de nous le laisser monter. Et c\'\'est vrai que pendant quelques instants, on pouvait sentir dans nos doigts la bonne sensation ...
(par Nicole Chanal)
Oui
L\'\'expression "céder dans son arrière-main" est somme toute peu utilisée. Elle exprime l\'\'engagement du cheval qui, en même temps monte son dos et se tend. C\'\'est bien cela ?
(par Olivier Collomb)
nous sommes effectivement d\'\'accord; et lorsque le cheval arrive à son stade d\'\'engagement maximum, il sera temps d\'\'aborder les exercices latéraux permettant l\'\'abaissement des hanches et l\'\'étude progressive du rassembler.
(par yves katz)
Pour ajouter aux questions posées :
-sur le vocabulaire : les formules "bouche mobile " ou "cheval qui mange son mors" sont-elles des équivalents moins académiques à la "cession de mâchoire"
- sur le fond : la bouche mobile est-elle un objectif pour le cavalier ou une simple conséquence de la souplesse du cheval décontracté?
On ne chercherait donc pas à l\'\'obtenir mais on la constaterait.
(par Olivier Collomb)