la légèreté c'est quoi ?
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Merci Juliette de votre gentil message.
La question devient : « Comment obtenir sans forcer ? ». Je sais que vous avez le tact, l’éducation et l’expérience de pouvoir y répondre.
Bien amicalement,
MK
Heureusement que cela ne se voie pas à l'écran mais vous me faites rougir Michel et je ne suis pas sûre de mériter de si gentils mots .
C'est ce que je m'efforce de devenir , mais le chemin est long et les erreurs fréquentes.
Je crois qu'il y a dans ce comment obtenir sans forcer deux choses: l'écoute (l'observation)et le respect du cheval d'une part, avec ses spécificités physiques et psychiques, variables selon les individus, et les méthodes employées d'autre part. L'un et l'autre étant à mon sens liés car j'ai du mal à concevoir quelqu'un qui serait vraiment à l'écoute de son partenaire équin et emploierait des méthodes coercitives ( quoique .. l'enfer étant pavé de bonnes intentions cela se puisse malgré tout envisager hélas)
C'est je crois le travail d'une vie que d'affiner notre approche en respectant le cheval afin d'en faire un partenaire et non un simple exécutant. Je crois de fait que la relation au cheval se gère comme une relation amoureuse , dans le respect de l'autre et de ses limites, de sa différence, dans l'exigence aussi,dans la confiance. Il n'y a pas d'amour sans respect , ni de confiance, et cela est la clé je crois .
Je sais pour ma part que certaines de mes qualités sont pour cela un véritable handicap , mon endurance qui me pousse aux séances trop longues , un acharnement qui me fait insister trop longuement sur un exercice au lieu de m'adapter aux limites du jour ... et j'aurais bien d'autres exemples encore . Ce qui me conduit à penser que les rencontres équines que nous faisons sont comme les rencontres humaines , destinées à nous faire voir en un miroir ce qui en nous est qualités à développer et ce qui en nous est notre propre ennemi , et chaque pas fait vers une communion plus intime est à mon sens avant tout un pas vers une plus grande vérité de soi même; Après avoir dépassé les limites de l'égo qui toujours nous freine et nous fourvoie , il arrive parfois que dans un instant de grâce nous savons que nous sommes "justes" ... juste un instant, dans lequel par la grâce donnée par ce merveilleux animal si généreux nous touchons au ciel .
Et c'est pour ces instants là et pour cette vérité nue donnée par le cheval que je monte .
Le chemin est ardu et le doute fréquent , la certitude aussi , parce qu'on se connait , de nos erreurs (qui me mettent dans de grandes rognes vis à vis de moi même ) mais ça vaut le coup. (il faut apprendre aussi à s'accepter, et à écouter un peu plus tôt la petite voix intérieure qui sait très bien quand on n'est plus dans le travail "juste".
Oui l'équitation envisagée ainsi , et c'est ce qui nous réunit ici je crois, peut être considérée comme une recherche spirituelle, le fondement de nos vies.
Pardon de ce long message par trop personnel sans doute , mais j'aurais trouvé dommage qu'un si beau sujet meure .
En espérant que cela ne vous donne pas une image par trop éthérée , je suis quelqu'un de très pragmatique et terrestre au contraire.
De fait je crois que les principes de la bonne équitation sont simples , c'est la mise en oeuvre qui est difficile.
Sur ce après ces lieux communs sans doute je vous souhaite une belle journée à tous .
Bonjour,
Juliette, vous écrivez : "C'est je crois le travail d'une vie que d'affiner notre approche en respectant le cheval afin d'en faire un partenaire et non un simple exécutant."
Savoir qu'un geste du cheval, qu'une réponse amorcée sont suffisants et que cela peut être laissé de côté et revu le lendemain ou plus tard de la même façon ou de façon plus engagée... c'est le côté que je qualifie d'agréable de l'équitation où l'emprise du cavalier sur le cheval est modérée, mais précise.
C'est cette connaissance des mouvements du cheval et de l'effet produit des intentions contenues dans les gestes du cavalier qui rend inutile un "acharnement" très probablement source de résistances.
A cela s'ajoute le fait avéré que le cheval enregistre (médite dans son box ?) et restitue ensuite si on le met dans des conditions similaires propices à une réponse détendue...
Un avantage naturel à découvrir et auquel il faut également s'habituer !
Amicalement à vous.
Dans "La main du maître" de Patrice Franchey d'Esperey, je viens de lire qu'un mouvement exécuté par force n'est pas appris par le cheval.
Et cette observation ne date pas d'hier: c'est de Socrate !
oui Philippe , le savoir , le sentir , est une chose , accepter de ne pas en vouloir plus quand même ...n'est pas facile quand on est gourmande.
Oui quand on parviens à être en accord avec ce qu'on sent et arrêter juste au bon moment, alors c'est une joie intérieure profonde, et l'on sait que la leçon sera profitable aux deux, cheval et cavalière.
Il faut toujours contrarier un peu sa propre nature, tout comme Bruno soulignait fort justement que travailler un cheval c'est travailler sur les faiblesses, le cheval nous montre où nous avons à travailler sur nous. Le cheval montre sans fard (et sans jugement, voilà pourquoi on l' aime) nos faiblesses.
Oui Nicole , on peut dire aussi que cheval vaincu n'est pas convaincu.
D'où la nécessité d'un double travail permanent , de vigilance à son cheval et à soi , pour connaitre le possible du jour et ne pas aller au delà.
"Le mouvement exécuté par force n'est pas appris" . je suis convaincue de cela , mais cela m'interroge sur ce qu'exécutent des chevaux visiblement contraints, si ce n'est pas une partition apprise ? Ou annonent ils simplement ce qu'ils ont tant répété ?
Je pense à une anecdote racontée par une amie , ayant acquis une jument qui changeait de pied seulement là où c'était demandé dans la reprise que déroulait son cavalier en compétition, la demande de changement de pied ailleurs n'était suivie d'aucun effet .
Est ce donc que l'on crée en forçant un simple automatisme ?
Chers amis,
Plus paresseux que le paresseux à la figue d'Alphonse Daudet, je n'ai de cesse, lorsque je monte à cheval, d'en redescendre le plus vite possible, avec les honneurs en bandoulière, je veux dire de celui qui se délecte de la douce figue d'avoir convaincu, ou, à tout le moins, d'avoir semer la bonne graine dans le bon terreau.
Petit propos de vacances.
Cordialement,
Christopher
"la légèreté c'est obtenir sans forcer" dites vous Michel .
Voilà la plus belle et la plus juste des définitions jamais entendues là dessu et je compte bien la diffuser largement avec une pensée amicale pour vous à chaque fois. Merci.