A propos d'incurvation
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avant d'aller dormir,
"codage", c'est juste un mot. Mais agir avec une seule main, c'est encore plus naturel que d'agir avec une combinaison des aides, rendue superflue, avec bonheur.
C'est tellement plus....léger.
Une aide isolée, décombinée ne relève certainement pas du cirque.
bonne nuit.
un regret sous forme d'édition : remplacez "codage" par "convention."
La jambe d'impulsion est-elle autre chose qu'une convention ?
Message édité par: xavier, à: 2009/11/29 10:30
C'est une discussion très intéressante mais un peu fourre-tout: ce serait bien d'ouvrir un nouveau post par exemple sur les temps du galop, un autre sur le codage pour laisser à celui-ci son thème initial. C'est plus facile de s'y retrouver quand on relit le forum plusieurs mois après.
Et promis, si un post s'ouvre sur le galop, je vous explique comment je fais depuis que je suis passée sur le simulateur de Peteris.
A vos ordre chef!
Rendez-vous, donc, au sujet "Le timing dans le galop" que j'ouvre tout de suite.
Salutations.
Chère Pascale,
J’ai fort apprécié votre réponse à mon post comportant des analyses particulièrement pertinentes contribuant à approfondir ma réflexion concernant le sujet. Depuis, j’ai trouvé sur d’autres forums et sites spécialisés des études et analyses très élaborées sur le sujet de l’incurvation répondant en grande partie à toutes mes interrogations.
Pour résumer, toutes les études sérieuses menées sans à priori à partir de données issues de la recherche scientifique vétérinaire concluent que la latéro-flexion du rachis n’est réellement possible qu’au niveau des vertèbres thoraciques D9 à D14 reliées à des côtes asternales (flottantes) et qu’en ce qui concerne les autres vertèbres dorsales et lombaires, la possibilité de latéro-flexion est limitée (L1 à L4) ou très limitée (D14 à 18), voire impossible (L4 à L6).
Les photos de Piotr en apportent une preuve flagrante. J’en profite pour remercier Piotr d’avoir eu l’extrême gentillesse d’avoir remis ces photos très intéressantes sur le forum.
Ces études concluent de façon unanime que l’incurvation d’ensemble, régulière de la tête à la queue quel que soit le diamètre du cercle (prônée dans nombre d’ouvrages classiques) s’avère impossible et que par conséquent il est vain de la rechercher. A partir des expériences pratiques, des observations faites sur le terrain ou sur des photographies, des livres (comme l’excellent livre du professeur Denoix sur la kinésithérapie du cheval) et des articles vétérinaires consultés, force est de constater que l’impression de courbe régulière dans l’incurvation est davantage un leurre qu’une réalité.
Mais quid de l’impression pour le cavalier d’avoir un cheval fortement ployé ?
En réalité, lors d’une figure courbe parcourue par un cheval, la latéro-flexion modérée entre D9 et D14 s’accompagne d’un mouvement pendulaire du tronc (la rotation des vertèbres fait légèrement basculer la cage thoracique), d’une légère rotation de l’ensemble et d’une rotation du bassin (avec la hanche intérieure qui s’abaisse) qui donnent l’impression d’une importante latéro-flexion de l’ensemble de la colonne, alors qu’en fait elle est réduite et située pratiquement uniquement au niveau des vertèbres thoraciques.
Mais, à partir de ces constatations, pouvons-nous en tirer des conclusions quant à l’utilité de la jambe d’incurvation ? Car en fait, en tant que cavalier, c’est ce problème qui constituait ma principale préoccupation.
A cette question, une première étude (constatant notamment que la tige vertébrale d’un cheval ondule à droite et à gauche et à mesure de la marche (pas, trot), que ce soit en ligne droite ou sur le cercle) conclue que les jambes du cavalier n’incurvent pas le cheval.
Une seconde analyse, qui pour ma part me parait très pertinente car rejoignant mon propre ressenti, consiste à émettre également l’idée que la responsabilité de la jambe intérieure n’est peut-être qu’une impression et l’explication est la suivante :
Un cavalier qui monte un cheval effectuant une courbe correctement est amené, du fait de l’attitude du cheval, à avancer sa hanche intérieure et à davantage baisser son talon. Cette jambe vient alors naturellement se placer dans le léger creux dû au reflux de la cage thoracique à cet endroit, ce qui donne l’impression au cavalier qu’elle est au centre de l’incurvation. Et l’on a vite fait de franchir le pas qui fait imputer à cette jambe d’être la cause de l’incurvation, alors qu’elle n’est que la conséquence de l’organisation du cheval pour s’incurver.
Je rajouterais personnellement que, même si cette réaction d’incurvation n’est pas d’ordre mécanique à l’origine, elle peut rapidement devenir un réflexe acquis dans le cadre de son dressage. Si un cavalier avance systématiquement sa hanche et baisse son talon en abordant une courbe, le cheval par association d’idée dans le cadre de son dressage (au même titre que la réaction à la jambe d’impulsion) peut apprendre à s’incurver. Dans ce cas, l’avancée de la hanche du cavalier provoque effectivement la latéro-flexion du cheval par réflexe acquis, même si cette aide est mécaniquement totalement inopérante.
Remarquons qu’une telle analyse apporte indéniablement de l’eau au moulin de Jean d’ORGEIX qui affirme (et démontre en vidéo) qu’on peut parfaitement effectuer des tourners corrects sans avoir le moindre recours à la jambe d’incurvation, uniquement par flexion de l’encolure. Il me parait d’ailleurs très peu surprenant et rassurant de constater que les thèses développées par de très grands cavaliers et hommes de chevaux que sont Jean d’ORGEIX ou Philippe KARL ne peuvent être prises en défaut et correspondent en fait à la réalité, même si elles apparaissent comme novatrices et remettent en question quelques idées reçues.
Je rajouterais que Jos Lansink, cavalier d’obstacle champion du monde, considéré comme le meilleur dresseur du circuit et que je connais personnellement, utilise systématiquement et en permanence les flexions accentuées de l’encolure pour décontracter et obtenir le rassembler de tous ses chevaux. Bien que d’origine Hollandaise son équitation revêt un aspect franchement Bauchériste (totalement conforme aux principes prônés par Jean d’ORGEIX). Idem pour Marcus Ehning (N°1 mondial) et Ludger Beerbaum qui use couramment de la flexion prononcée de l’encolure pour engager leurs chevaux.
Toutes mes amitiés,
Dominique
Si je peux me permettre, voilà qui est passionnant. Et j'imprime.
Très cordialement.
Bonjour,
Je cite un paragraphe de votre « réponse à Xavier » :
« Xavier,
pour votre PS, comme 95% des selles sont trop en avant sur le garrot des chevaux, il est préférables que ces chevaux là (95%!!!)ne relèvent pas trop leur encolure -donc leur garrot (!!!)- car la douleur à supporter ainsi est...en fait...plus ou moins vite insupportable.
Cette descente d'encolure à tous bout de champ est probablement aussi un leur, comme tant d'autres choses du "dressage" moderne. Mais, pour beaucoup et beaucoup de gens renommés et malheureusement pour le cheval -et heureusement pour le commerce (des chevaux, des selles ect...)- le bien fondé de cette exercice est une CERTITUDE.
Se poser des questions est vraiment passionnant! »
Je cite : Patrice Evrard –Osteopathie vérérinaire- (Olivier éditeur)2005
« Bio Mécanique du thorax et des côtes :
Mouvement actif.
Lorsque le cheval effectue un relèvement de l’encolure (ou une extension cervico-thoracique)*, on observe :
.une projection du thorax vers ventral et crânial avec avancée cranial du sternum et des cotes.
.dorsalement, une invagination ventrale du garrot avec rapprochement des processus épineux thoraciques **
.une décontraction du ligament nuchal et du ligament supra-épineux
.une extension **de la colonne thoracique. »
*Anatomiquement « l’extention d’encolure » ou encore «la descente d’encolure » porte le nom de flexion cevico thoracique.
**Soit un creusement - concave - du dos.
Ceci pour apaiser les craintes que vous exprimiez à propos de la douleur endurée sous la selle par le garrot des chevaux qui relèvent leur encolure…
Bien à vous,
Michel Raffit
Encore une discussion très riche.
Je me permets de vous présenter des photos d'Harry Bolt, cavalier de dressage (Merci Piotr ;) ):
Message édité par: fouinix, à: 2009/12/02 15:52
Théophile Pamphlet
Attention aux angles de prise de vue et objectifs utilisés
pierrex
Bonsoir toutes et tous,
La discussion m'étonne dans son compartiment «temps du galop».Quand un cheval galope correctement (d'aplomb et avec un rassembler au moins moyen) il est vraiment facile de saisir les temps et de coordonner ses aides en fonction d'iceux. D'ailleurs, dans l'apprentissage des changements de pied (je parle de l'apprentissage du cavalier), ceux qui ont des aides à l'écoute progressent vite, puisque le cheval nous indique quand agir. Pour moi il ne s'agit pas de calculer, de déclencher ses muscles à tel ou tel moment que notre processeur personnel aurait calculé, mais d'être en accord avec son cheval. C'est ça la vraie technique et NO malgré ses petites phrases à mettre en contexte ne l'abandonnait jamais.
Ah zut! Ça ne marche qu'avec des aides «naturelles», mon truc!
Pour le codage (quel mot pour parler d'équitation!), il faudra toujours réfléchir et calculer.
Mais dans certains les aides artificielles ont du bon quand même, je ne le nie pas...
Amitiés,
Jean M