Chevaux modernes / chevaux classiques
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Bruno, je vous suis totalement sur les excès de la spécialisation.
Cependant, la vocation du «dressage» n'est-elle pas avant tout d'être une gymnastique, un gymnase si on veut? D'être par conséquent, plus qu'une discipline en soi (sauf pour quelques dingues qui font ça pour le plaisir et dont je suis), d'être une préparation universelle aux disciplines variées? Je parle bien de vocation, pas de ce qu'on observe en pratique!
Beudant décrivant la facilité des galops des chevaux de Faverot, en toute circonstance, Fillis racontant ses résultats en course de trot, Oliveira nous expliquant que le travail d'école c'est «l'école primaire» par laquelle tous le chevaux devraient passer (souvenir personnel...), en omettant pas mal d'autres grands auteurs, tous donnent ce même message.
Je crois qu'une basse école bien menée fait fonctionner un éventail de muscles très large, sans doute plus que l'entraînement précoce à l'obstacle ou en course. Mais quelqu'un a-t-il étudié cette question de manière savante?
Amitiés,
Jean M
PS Oui, sans couleurs ce sera difficile d'identifier la casaque!
Message édité par: jmb, à: 2009/10/01 16:00
Je suis satisfait de vous lire Jean, mon propos partait d'un constat sur l'état actuel des chx de rectangle. Avec une arrière pensée pour le travail mal dirigé coupable de ce qu'on observe.
Si mal dirigé qu'on peut en voir, les méfaits sur le physique des chx.
Un cheval de courses s'améliore beaucoup en apprenant les pas de côté et à s'incurver. Non pas qu'il aille plus vite mais parcequ'il s'économise et ainsi pour toutes les disciplines. Certains écueils en dressage trouveraient remède dans le travail pluri-disciplinaire.
Et puisque l'univers des courses plates m'est familier, j'attends l'instant où on demandera aux coursiers de tourner sur une rêne d'appui pour rester en équilibre dans les tournants.
Mais aussi, celui où les chx de "dressage" pratiqueront régulièrement un parcours d'obstacles et une ligne droite au galop rapide.
(Cette critique me semblait intéressante à discuter.)
Je partage quotidiennement votre choix équestre : je ne monte plus les PS de courses....
Que le dressage retrouve sa vocation.
Amitiés.
Si je vous suis bien, le travail effectué par les chevaux de complet semble donc plutôt aller dans le bon sens pour un harmonieux développement physique et mental des chevaux.
Olivier S écrit:
Si je vous suis bien, le travail effectué par les chevaux de complet semble donc plutôt aller dans le bon sens pour un harmonieux développement physique et mental des chevaux.
Oui, mais,....
Comme le signale Jean, le dressage est avant tout une gymnastique, Et, dans cette mesure, le dressage assouplit. La souplesse cependant n'est pas suffisante pour un athlète, il faut aussi la force et l'amplitude.
On critique le rollkur parce qu'il n'est pas beau, pas léger, pas mécanique mais aussi il est handicapant.
En CC, les meilleurs du dressage étaient parmi les meilleurs au classement final. J'ai souvent regretté le manque d'amplitude dans les pas de côté pour ces chx capable de produire de magnifiques sauts.
Pluri-disciplinaire oblige au meilleur dans chaque discipline sans quoi, on perd son temps.
Comme le signalait Grégoire, il faut forcer et savoir demander plus.
C'est mon avis et je souhaite le faire partager.
Amitiés.
Bruno :
Oui, mais,....
Comme le signale Jean, le dressage est avant tout une gymnastique, Et, dans cette mesure, le dressage assouplit. La souplesse cependant n'est pas suffisante pour un athlète, il faut aussi la force et l'amplitude.
À moi aussi mon «Oui, mais»:
Les bénéfices du dressage bien fait ne se limitent pas à la souplesse; les nombreux exercices qu'il comporte musclent le cheval, le renforçent, et lui donnent de l'amplitude. Bien évidemment il y a des aptitudes qui ne sont pas développées directement par le dressage (le souffle nécessaire pour un cross), mais un cheval en travail sur le plat qui ne prend pas de muscles de manière harmonieuse n'est sans doute pas bien travaillé.
Ça m'est arrivé de voir des chevaux réputés «incapables de sauter un crayon» sauter des montagnes après six semaines de travail rationnel sur le plat. Ce qui n'empêche pas qu'il faille un travail spécifique sur l'obstacle pour confirmer cela et enchaîner un parcours.
Amitiés,
Jean M
Si un cheval travaillé en permanence en hyperflexion perd ses aptitudes naturelles pour les choses les plus simples, celui qui travaille en permanence le dos plat, dur, encolure relevé artificiellement et, quoi qu'en pensent certains, nettement à l'envers, n'en est pas moins un handicapé.
Je n'ai jamais dit qu'il fallait "forcer" un cheval Bruno, mais savoir lui demander toujours plus, jusqu'à sa limite, dans le contexte d'une progression adaptée, oui... Question d'état d'esprit et de vocabulaire.
Grégoire écrit:
Si un cheval travaillé en permanence en hyperflexion perd ses aptitudes naturelles pour les choses les plus simples, celui qui travaille en permanence le dos plat, dur, encolure relevé artificiellement et, quoi qu'en pensent certains, nettement à l'envers, n'en est pas moins un handicapé.
bonjour
entre ces deux extrêmes, est-ce qu'il ne peut pas y avoir un moyen terme ?
Il faut l'espérer France! Pour ma part, je le pense bien, mais on voit poindre une mode du cheval au dessus de la main sensé être supérieur à celui qui lui est derrière. D'un autre côté, à en croire certains, dès que le cheval est un peu fléchi, malheur, il est lourd et déséquilibré, son cavalier traité de moins que rien... et pourtant, nombre de très grands "pêchent" dans ce sens!!
france écrit:
bonjour
entre ces deux extrêmes, est-ce qu'il ne peut pas y avoir un moyen terme ?
Oui, France, il existe le moyen terme, laisser le cheval s'exprimer.
C'est-là que toutes les difficultés et les complications de l'équitation de rectangle commencent.
En effet, le "moyen terme" c'est ce que l'on pratique volontiers chez soi, et que l'on ne montre pas.
Pourquoi ? Parce que le cheval qui s'exprime au naturel, exprimera ses qualités mais aussi ses défauts naturels. Le juge note le degré d'engagement (souvent par comparaison avec le cheval antécédent) mais pas encore l'équilibre et la légèreté du cheval présent. En réalité, la compétition (haut-niveau) montre le mauvais exemple en obligeant la standardisation, le "moule" équestre.
Dans l'action, les chevaux sont bousculés, forcés, chacun ne cherche pas le "mieux" mais le "plus" et toutes les grandes critiques se mettent en place.
Ici même, on entretient l'idée que l'équitation, à elle seule, peut résoudre tous les problèmes de construction, de locomotion et de psychologie rencontrés sur les chevaux.
Qui n'a jamais dû renoncer ?. Tous les médaillés essaient une cinquantaine de chevaux avant sélection (????)
Certes, l'équitation transcende les chevaux et, bien pratiquée elle évite toutes les erreurs dont je ne referai pas le catalogue. Mais le regard du juge doit changer.
La meilleure équitation pratiquée sur des chevaux de modèles différents donnera des résultats limités aux moyens des chevaux.
Il faut accepter l'idée que tous les chevaux soient "dressables" mais pas montrables.
Ce n'est que mon point de vue.
Amicalement.
Merci cher Jean pour ces belles photos. Talar semble ici être monté par le crack jockey Jean Deforge, si ma mémoire est bonne, mais je ne reconnais pas la casaque.
Les différentes disciplines ne font pas travailler les mêmes groupes musculaires mais toujours les mêmes. C'est bien ce qui est reprochable aux hommes qui spécialisent les chevaux à outrance. Le jeu le moins actif finit par ne plus travailler. Les jeunes chevaux ne sont pas aussi ventrus.
Pour s'en persuadé, il suffirait de chronométrer de temps en temps les chx de dressage sur une distance donnée. plus ils seront avancés dans leur travail, plus ils seront lents.
J'avais espéré que G. Heuschmann étudie les méfaits de l'hyper spécialisation. (je n'ai pas son livre)
(pour ma part, il me semble bien que Talar, sans avoir pris du gras, a épaissi.
Amitiés, bruno