Cheminement vers la Légèreté

Bonjour,
Je voudrais presenter un exemple concret concernant la transmission du savoir entre "maitre" et "eleve".
Il y a en Afrique du Sud une "annexe" de l'Ecole espagnole de Vienne; ce sont les Lippizaners. Tous les 3/4 mois, un instructeur de Vienne vient enseigner a ces cavaliers tries sur le volet. Il leurs enseigne les airs de haute ecole pratiques a Vienne. Je suis allee voir leur entrainement (sans l'instructeur) et leur representation: c'est un combat permanent entre la monture et le cavalier, chaque air est arrache au cheval, de legerete point!
Les instructeurs n'etant pas toujours les memes on ne peut incriminer l'instructeur (si cela venait a l'idee de quelqu'un!!). Le maitre ici pratique une equitation de legerete, mais les eleves ...
Je pense que l'on peut enseigner une technique, parler d'une philosophie mais si l'eleve n'a pas la sensibilite pour ressentir son cheval et utiliser sa technique au bon moment: le resultat peut etre pire qu'un cavalier sensible et sans technique. Un maitre peut transmettre une technique mais pas son "genie". Les eleves de Michelange n'ont pas fait de chef-d'oeuvre, a moins d'etre des genies eux-aussi.
Si un cavalier tatonne, se remet en question pour remedier aux difficultes rencontrees sur son chemin, cherche tout simplement a travailler en harmonie avec sa monture, je le crois sur le chemin de la legerete. Peut etre ce cavalier n'aura jamais la chance de pouvoir travailler avec un maitre, mais son chemin semble plein de sensibilite et de questions.
Cela pour dire aussi que certes il faut lire pour nous aider a trouver nos reponses mais surtout ecouter notre monture. A priori elle ne cherche qu'a nous faire plaisir, a satisfaire nos demandes quand elle le peut et les comprend. Et essayer, encore et encore sans penser que l'on detient un savoir.

Chère Françoise, je n'ai bien sûr rien contre les amateurs, sauf quand ceux-ci se veulent représenter l'excellence qui enseigne la légèreté. Je ne parle pas d'oliveira, bien sûr, qui était un grand Maître. De là à dire "amen" à tout ce que l'on voit de lui et à tous ses "élèves" qui ont pris trois leçons chez lui (je ne parle pas de vous, Yves, je ne vous connais pas). Lui même, à la fin de sa vie, était désabusé et ne voyait aucune suite à son travail, il disait: "je suis allé partout, je n'ai vu personne".
Quand à prétendre que les cavaliers de haut niveau seraient "superficiels", je pense que vous comprendrez votre erreur par vous-même. Seuls les frustrés jaloux pensent ainsi alors reprenez-vous!

Chère Catherine, je ne suis pas dans l'opposition systématique, mais je dois dire que vos critères vont à l'encontre des miens. La Guérinière, c'est un peu dépassé, il ne changeait même pas de pied et ses chevaux étaient assis comme "des chats voulant bondir sur la table". Ceci explique cela. Alors permettez-moi d'argumenter un peu au delà des mors de 50 cm (j'exagère un peu...) et des éperons à trois molettes aiguisés comme des lames de rasoir. Je ne parle pas des langues coupées ou autres horreurs qu'il préconisait. Peut-être que, si vous l'aviez vécu en vrai, vous seriez horrifiée. Il n'y a pas que les écrits qui comptent, mais surtout ce que l'on voit entre leurs lignes.

Cher "Renard", la vie est faite pour vivre non? Alors pourquoi tourner autour du pot et masquer l'incompétence derrière une prétendue "légèreté" qui justifie le fait de ne pas progresser? Evidemment, il y a des abus partout, de là à tout rejeter... faisons mieux, enchainons un grand prix, même mal, il faut bien commencer un jour!

Je suis complètement d'accord avec cette réflexion.
Le piège, c'est de vouloir trouver dans le but de prouver ou de montrer.
cab

Bonjour à tous

Grégoire

Vous dites "enchainons un grand prix" ; d'accord sur le principe, mais : l'amateur a-t-il le temps nécessaire pour s'y préparer ? si le temps ne lui manque pas, a-t-il les capitaux nécessaires pour acheter un cheval de ce niveau ?

Vous critiquez de façon générale la vidéo de NO ; pouvez-vous être plus précis en signalant les moments que vous trouvez les plus critiquables ? (pas dans un esprit de polémique, je n'en ai pas du tout les moyens, mais en référence à une demande que nous avions été 2 à faire sur un autre sujet)

Bruno a dit

La légèreté commence à l'instant où le cheval ne s'appuie pas sur la main et recherche son équilibre avec le poids de son cavalier.

or quand il est question de légèreté, on nous dit "grand prix", on nous montre des stars, contestées ou non mais stars quand même
Ne peut-on aspirer à monter dans la légèreté à des niveaux beaucoup plus modestes ?

vous menez ma reflexion a ma place grégoire? ce n'est pas parce que j'ai dit qu'un cavalier amateur avait plus le temps (s'il le souhaitait) d'aller au fond des choses.. qu'il faut que VOUS en deduisiez que je pense les cavaliers de haut niveau seraient "superficiels"
ça c'est votre conclusion a vous!
d'ailleurs qu'est ce qu'un cavalier de haut niveau? quelqu'un qui a des resultats en grand prix??? que fait on alors de nuno Oliveira? de p Karl ? de m Henriquet ? de jl Guntz ? de mr D'esperey de mr Peralta? ( ils ne sortent pas en competition) et c'est une liste non exhaustive de talents equestres réputés..
ou ne faut il considerer que mmes Werth ,Van Grussven, mr Gal? la aussi liste non exhaustive??
ou alors vous parlez de ces gens qui s'auto deroulent une reprise de pseudo "grand prix" dans leur jardin, avec pour spectateur leur chien ? ceux là ne risquent pas grand chose..
alors, avant de porter des jugements hatifs sur tout le monde , maitres et/ou amateurs.. et bien soit attendez que les années passent et que vous soyez reconnu comme un "talent équestre"..soit a l'instar des competiteurs, vous allez vous presenter en "grand prix"
j'ai largement depassé l'age d'être frustrée et/ou jalouse.. ma vie me gâte au delà de mes esperances ,je n'en dirais pas autant de vous; ces critiques permanentes , ce ton de "donneur de leçons"; est très revélateur .
France, passez a saumur pour l'AG , je suis sure que le Colonel vous montrera un cheval "plus modeste" et "léger",comme vous auriez pu en voir chez juliette en alsace, en touraine chez annick, a doué la fontaine chez sylvain..des chevaux d'un modèle "ordinaire" mais entrainés avec tact , patience, culture, conseils appropriés, et regulièrement réevalues dans leur travail.
le reste c'est du blabla , c'est a cheval que ça se passe!

merci piotr pour la precision , elle est importante! et demontre une fois de plus qu'il faut detenir les tenants et aboutissants avant d'emettre des avis catégoriques, et dans ce cas , desobligeants..surtout lorsque la personne ne peut plus repondre , etant malheureusement décédée.
ceci dit , j'avais un peu deviné au vu des exercices, et ce cheval a une mobilité impressionnante..
c'est sur! c'est plutot dans les cordes d'un "iberique".. ça serait un peu dangereux avec un trahekner ou un hanovrien.. mais bon ces derniers ont d'autres qualités tout aussi impressionnantes qui ravissent leurs cavaliers..amitiés ,françoise s

Piotr, merci de la précision. En voyant cet extrait, j'y ai bien un peu pensé mais, faute de certitudes, j'ai préféré m'abstenir.

France,

Ne peut-on aspirer à monter dans la légèreté à des niveaux beaucoup plus modestes ?

J'ai eu la chance de monter 2 chevaux vraiment dressé dont un qui m'a paru exceptionnel, celui d'Isa Danne. C'est vrai que les sensations que j'ai connues sur ces chevaux, particulièrement sur Nagano où je n'étais pourtant que "passager" (comment aurait-il pu en être autrement ?), me sont restées gravées dans la mémoire et me servent de "référence". Pourtant, dans mon quotidien avec des chevaux de clubs et à mon tout petit niveau, il m'arrive de sentir, durant de trop fugaces instants, qu'il se passe quelque chose de différent sous ma selle : un passage d'obstacle ou le cheval, calme, équilibré et déterminé, semble s'appliquer à vous emmener dans les meilleures conditions, une simple volte au pas ou le cheval s'enroule, disponible et énergique. Ces moments, je ne suis encore jamais capable de les faire durer, je ne suis même pas sûr d'en être à l'origine, mais ils me rappellent un peu ce que j'ai pu connaître sur ces chevaux merveilleux et j'aime à penser que durant ces courts instants, je touche aux prémices de cette légèreté tant recherchée.

Alors, pour en revenir à votre interrogation, obtenir régulièrement et aisément la légèreté à un modeste niveau et avec des chevaux "quelconques" relève sans doute du rêve, mais goûter ces instants quand ils se présentent et tout faire pour les multiplier me semblent déjà beaucoup. Quoi que nous fassions, quel que soient nos efforts et le cheval qui voudra bien s'y prêter, nous ne serons pas tous des Nuño Oliveira. Rien ne nous interdit cependant de faire de notre mieux.

France, vous écrivez "..si le temps ne lui manque pas, a-t-il les capitaux nécessaires pour acheter un cheval de ce niveau ?"

Pourquoi vouloir acheter un cheval de ce niveau? Y aller progressivement avec son propre cheval, aussi modeste soit-il, se donner un but, prendre le temps qu'il faut, même si çà dure des années et des années. La légèreté est aussi pour moi à tous les niveaux.. Quel bonheur quand j'ai pu obtenir mon premier passage en extérieur avec mon hongre, premiers changements de pied en l'air, puis tous les deux temps.. Un espagnol sans papier, qui ne m'avait pas coûté cher du tout, c'était sentimental, et il a une valeur inestimable à mes yeux pour tout ce qu'il m'a fait découvrir.

Donc, la légèreté serait un échappatoire pour les pauvres amateurs sans grade qui n'ont ni temps ni argent??? Un moyen de dire, nous, nous n'avons pas le temps, nous posons nos fesses sur nos chevaux que de temps en temps, mais au moins, nous sommes supérieurs car légers???? Confrontez-vous aux mêmes contraintes qu'à ceux que vous critiquez, ils placent la barre plus haut, montent tous les jours plusieurs chevaux, doivent ménager leurs convictions, leurs sensations, avec le protocole des juges. Si Renard y arrive, c'est qu'il a travaillé, alors, même si le cheval n'est pas éblouissant de beauté, il peut être droit et fonctionner selon son potentiel.

Je vous ai bien dit que le cheval de NO était un cheval de "Toros", mais ce n'est pas la même chose que les règles du dressage officiel dont vous défendez ce fameux article! Comparons ce qui est comparable et constatons que le cheval d'Oliveira n'avait pas du tout envie que celui-ci l'enfourche: il aurait, lui aussi, préféré aller gambader dans un pré. Peut-être l'a-t-il fait, à 10 ans, avec une retraite anticipée: qui sait? Et pourquoi serait-ce la faute à son cavalier? Il y a des chevaux qui ne tiennent pas le coup, c'est une question de constitution, un sportif, au départ, il lui faut un physique et ses faiblesses, on les constate la plupart du temps lorsqu'il est trop tard.

Orphée a, si ma mémoire est bonne, pris sa retraite à 11 ans, est-ce la faute de sa cavalière? Evidemment que non. C'est comme ça, mais est-ce pour cela qu'il ne faut rien faire??????

La légèreté, vous la voyez partout, c'est bien, mais ce forum parle de grande compétition en dressage, alors cessons de parler de la légèreté au box, en laisse, en liberté... C'est une autre légèreté!

Bonsoir à toutes et tous,

Grégoire:

Je pense que le pauvre NO aurait préféré que ces images disparaissent avec lui, lui que évolua plus tard vers une équitation moins brusque et plus fine... Baucher aidant.

Erreur! NO n'aurait jamais renié ce travail, vous devriez renoncer à interpréter la pensée des morts ! Le nom de ce cheval figurait sur le mur de son manège, avec celui de quelques autres qu'il considérait comme ses mieux dressés.

Quant à Baucher, il l'a pratiqué dès ses premiers chevaux, d'abord d'une manière très proche de Beudant avant de l'interpréter de manière de plus en plus personnelle.

Non, ce cheval n'était pas un cheval de toros comme vous dites (pourquoi le dire en espagnol?); c'était un cheval d'école et de spectacle, dressé comme les autres; mais faire la démonstration de l'équitation tauromachique avec un cheval dressé, c'est normal: qui peut le plus peut le moins.

Bon vous avez le droit de ne pas aimer ce style équestre, mais enfin pourquoi vous ridiculiser ainsi?

Xavier:
Désolé mais je ne vous approuve pas: le «demander souvent, récompenser beaucoup», que ce soit chez Faverot, Beudant ou Oliveira c'est une méthode de dressage; quand le cheval est dressé comme l'était celui-là il doit pouvoir exécuter ce qu'il sait. Cette vidéo, qu'elle plaise ou non, ne montre pas NO travaillant un cheval, c'est une présentation de ce que peut faire un cheval dressé qu'on soumet tout d'un coup à ce qui se passe dans des arènes.

Amitiés,
Jean M