De la position à cheval
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La Guérinière:
L'écuyer du XXe siècle:
Sur ces trois images, même posture des cavaliers, même attitude des chevaux.
Un peu d’histoire :
XVIIIe siècle : l’équitation académique et la position académique, une équitation de haute-école, un rassembler dans l’équilibre.
Pluvinel dans « Manège Royale » (1623)
La position du "bel homme de cheval" : "estomac avancé, jambes tendues, talons tournés vers dehors."
Monsieur de la Guérinière dans « l’Ecole de Cavalerie », chapitre « de la belle posture de l’homme de Cheval »
« La grâce est un si grand ornement pour un Cavalier…un air d’aisance et de liberté qu’il faut conserver dans une posture droite et libre…Il faut s’asseoir juste dans le milieu de la selle, la ceinture et les fesses avancées, afin de n’être point assis prés de l’arçon de derrière…A l’égard des jambes, leur vraie position et d’être droites et libres…si elles étoient trop avancées, on ne pourroient pas s’en servir…si enfin, les jambes étoient trop raccourcies, lors qu’on péseroit sur les étriers, on seroit hors de la selle. »
1789 : l’Histoire remet l’équitation entre les mains de la cavalerie et la déplace de Versailles à Saumur.
L’ équitation devient « instinctive » avec le comte d’Aure et le général l'Hotte à Saumur interdit de pratiquer les airs de haute école dans la cavalerie.
Puis les sports équestres arrivent d’Angleterre avec les pur-sangs et la monte en avant à l’obstacle.
Les écuyers raccourcissent leurs pédales et sortent des manèges. La position se modifie. Même pour ceux qui travaillent en haute-école.
C’est ce que l’on voit sur les photos présentées par Yasmine.
Pour moi, c’est une très belle équitation classique mais la position n’est pas « académique ».
Le XXe et son écuyer, la continuation de l’équitation académique :
Voici les conseils de Nuno Oliveira sur la position : (dans « l’art équestre »)
« La position académique est la seule qui permette l’indépendance et la finesse des aides :
- épaules descendues
- nombril vers les oreilles du cheval
- pointe des fesses ne dépassant pas vers l’arrière de la verticale des épaules
- coccyx vers le pommeau
- cuisses descendues, muscles relaxés…
La position la plus importante n’est pas celle du haut du dos, mais celle de la partie qui va du milieu du dos au creux du genou…je veux voir des jambes sans muscles…C’est la cuisse qui doit être la plus droite, la plus verticale possible, le genou étant bien descendu…Etre lié au cheval, c’est accompagner le dos du cheval avec son dos… »
Et puis, il y a la troisième manière, celle des « dresseux » de compétition actuels, ceux qui Rollkurent et s’agitent à cheval pour « donner l’impression aux juges que leurs chevaux s’activent » (conseils de position donnés par G. Finck lors du stage que je suis allé voir), Ce sont eux qui sont assis sur l’enfourchure et reculent les jambes.
Il est évident que je ne cautionne pas une telle obscénité !
Et , Cunningham, si je suis fidèle à notre président pour la cause de AI, je ne le suivrai pas dans les propos que vous lui prêtez (et que je ne mets pas en doute) concernant la position du cavalier à cheval.
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Message édité par: PODER, à: 2008/12/10 08:24
Yasmine,
Maintenant, je te chahute un peu °°))
Laisser sous-entendre que j’ai pu donner en exemple l’assise sur l’enfourchure après avoir lu mon post sur « la quête du Centaure », affirmer que Nuno Oliveira est « naturellement cambré » et donner comme prétexte pour La Guérinière qu’il ne pratiquait pas le changement de pied au galop , çà , c’est pas très…fair play .
Tiens, d’ailleurs, en parlant de changements de pied, quid de son « inventeur » ?
C’est peut-être parce qu’il avait la position académique que BAUCHER régla les problèmes de Géricault en 4 semaines ?
Mais Fillis obsédé par les défenses de ses chevaux, n’y participait-il pas en s’asseyant sur leur dos « comme sur une chaise » ?
Clin d’œil amical !
Alors, ou sont-ils, ceux qui pratiquent et/ou enseignent cette position académique de nos jours ?
Ce que je connais pour les avoir vu en vidéos ou en « direct live » :
Isa Danne, Daniel Jugnet, Dany Lahaye, Luis Valença dans son école, ses élèves, les cavaliers qui travaillent avec Manuel Jorge de Oliveira (Crystal Samani , Anja Beran...) et les autres que je ne connais pas.
La mouvance portugaise et oliveiriste.
Et pour le prix de "4 paquets de clopes" (emprunt de l'expression à Cunningham, hi!hi!) ou une lettre au père Noël, vous pourrez voir cette position et vous aurez en bonus la définition de la Légèreté et sa pratique dans l’éducation de jeunes chevaux et dans la rééducation d’un cheval rollkuré sur le DVD d’Anja Beran :
http://www.cavalivres.com/recherche.php?SearchWord=anja+beran&Categorie=
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Message édité par: PODER, à: 2008/12/13 15:02
Merci pour cet exposé historique Catherine, je m'attendais à un exposé plus vivant, personnel et actuel. Se basant sur une pratique personnelle. ... ... passons.
Personnellement,
dans l'ordre,
0 - j'ai déjà beaucoup travaillé et étudié, c'est du passé.
1 - je dresse des chevaux moi-même en permanence et base ma réflexion là dessus
2 - je confronte ma pratique et mes conclusions à mes études du passé que je relis, réétudie
3 - je retourne à mes chevaux.
Après, ce qui importe, c'est d'obtenir un résultat qui me semble juste.
Vous avez votre schéma de ce qui est juste, j'ai le mien, ce n'est pas le même. Oui, pour moi, une position qui ne permet pas de sortir du manège et d'aller sauter un tronc d'arbre dehors au galop en plein champ, une position qui ne peut pas s'adapter à une vraie poussée des postérieurs n'est pas juste. Un cheval qui ne développe pas la poussée ne l'est pas non plus. Après, si l'on tue la poussée par conviction, c'est tout autre chose...
Regardez, justement, un très jeune enfant montant à cheval sans contrainte éducative, "instinctivement", oui, et bien vous verrez, vous comprendrez et apprendrez un tas de choses. Dans son rein, il est souple, l'enfant, son dos est droit, sa main est haute et souveraine.
Mais Fillis obsédé par les défenses de ses chevaux, n’y participait-il pas en s’asseyant sur leur dos « comme sur une chaise » ?
Certainement pas, faites mieux que lui et montrez-nous le résultat. Choisissez la position que vous voulez. Oui, les écuyers de sa génération ont techniquement dépassé ceux des générations précédentes, grâce à Baucher et grâce aux pur-sangs. Les écuyers de sa génération s'attaquaient à n'importe quel délinquant et en faisaient un danseur. Pour l'honneur, pas pour la médaille et l'argent.
Ensuite, vint la génération compétition FEI, la génération "tout ce que je ne sais pas faire est du cirque, n'est pas classique", la génération présentation modèle et allures, la génération le fric remplace l'art et la recherche. La génération décontraction mais pas de rassembler. Et puis ces merveilleux ibériques tellement reposants à monter quelle que soit votre position.
Je n'ai pas encore fini de lire tout le sujet mais Yasmine la photo que vous avez mise pour illustrer ce que vous croyez loin de la position des anciens est une photo de Crystal une amie (vous le savez bien). Il se trouve que Crystal monte en selle portuguaise peut être auriez vous pu trouver une autre photo, et qu'elle pratique une équita parfaitement classique......
Pour moi ce qui est important c'est la tension du dos et l'assise du bassin ainsi que la maîtrise de son propre équilibre.....après la jambe devant ou verticale peut importe, car si l'articulation coxo fémorale est liante, décontracté pas de souci.........
Je crois que vous ne cherchez pas au bon endroit........
Et je crois pouvoir en parler sans complexe puisque j'ai aussi travaillé avec JD'Orgeix......
D'ailleurs je peux même vous dire que JDO avait rencontré Crystal et son maître Manuel Jorge Oliveira et qu'il avait dit ne pas avoir vu cela depuis très longtemps. La position de travail de Crystal ne l'avait pas du tout choqué. Il avait vraiment apprécié ce qu'il avait vu , une véritable équitation faite d'équilibre d'impulsion et donc de légèreté.......
isa
Bonjour à tous
JDO : c'est assis comme sur une chaise derrière ses jambes.
Cela dit, ça n'empêche pas de reconnaître un travail de qualité même s'il n'est pas en parfait accord avec nos idées.
pierrex
XVIIIe siècle: l'école de Versailles
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