La hauteur relative du garrot
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Je ne connais qu'un seul être qui puisse fixer la tête d'un cheval vivant: c'est le cheval lui-même.
Tout le reste est illusion.
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Merci à vous trois (Bruno, Michel et Pascale) pour la qualité de cet échange et pour ce partage gracieux!
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Bonsoir Michel,
La hauteur du rachis du cheval de pied ferme dépend des muscles qui portent le thorax et de la position du « centre d’oscillation des épaules, défini par le général Decarpentry » (Equitation Académique - Choix du cheval)
Je ne comprends pas bien l'affirmation du Général. Il ne met aucune nuance : age, travail, conformation, race, amplitude articulaire, laxité musculaire, .....
Souvent, la longueur du garrot donne la fausse impression que le cheval est bâti en montant ; c’est ce qui me fait dire que le garrot trompe l’oeil.
Des épaules trop obliques donnent l’impression que le garrot est long, mais elles placent le thorax et le rachis relativement bas ; le cheval est bâti en descendant.
Ce peut être qu'une affaire d'appréciation mal fondée.
Quel que soit sa structure le cheval pour qu’il puisse bien travailler doit avoir des épaules mobiles ; donc, quand le cheval nous accepte avec confiance nous devons décontracter ses épaules ; il y a plusieurs méthodes pour obtenir cette mobilité ; les meilleures manipulations stimulent l’extension des antérieurs sans la forcer
la liberté des épaules est la condition incontournable du travail. Les élongations passives permettent la restauration des amplitudes maximales par le travail des jeux antagonistes. Combien de chevaux ne donnent pas les 50% de leur potentiel par manque d'appréciation et de sollicitations ?
Il est basique d'évaluer le potentiel de son cheval. Chacun aura une amplitude et une élévation propre que le cavalier doit connaitre pour savoir si son cheval a fourni le meilleur de lui-même.
Le cheval ne donnera pas plus que sa structure le lui permet, le travail et la bonne volonté ne permettront jamais de surpasser le potentiel inné.
Nos deux approches se rejoignent.
Amicalement.
Bonjour à tous,
Merci Catherine pour vos encouragements.
Pascale,
Notre dialogue m’a incité à faire des recherches qui m’ont conduit à la source principale de la biomécanique équine moderne:
« The Horse Structure and Movement, by R. H. Smythe, second edition revised by P. G. Goody, 1972».
J’y ai trouvé l’origine de ce vous avancez dans les pages 92 et 93 ; je traduis mot à mot:
« Sous et derrière la base de l’oreille la glande parotide jouxte sur le muscle brachio-céphalique. »
« En descendant le long de l’encolure le muscle brachio-céphalique forme la bordure du sillon jugulaire. Il passe au dessus du devant de l’articulation de l’épaule et s’insère sur le corps de l’humérus. C’est un muscle puissant qui agit de deux façons. Lorsque la tête est en avant et l’encolure est portée fermement par ses propres muscles, la contraction du brachio-céphalique porte le bras et le genou vers l’avant au degré maximum possible. Quand le cheval est de pieds ferme la contraction d’un des muscles (les 2 BCs) aidera à tourner la tête du même côté. »
Ces descriptions nous confirment que l’origine médiale du BC est attachée au crâne derrière la base de l’oreille, puis descendant le long de la face ventrale de l’encolure il couvre superficiellement la pointe de l’épaule et va s’insérer sur le corps de l’humérus.
Donc, les actions que vous dites ‘bipolaires’ sont décrites, sauf l’abaissement de la tête.
J’ai donc cherché plus loin. Ce sont les oeuvres du Professeur Jean-Marie Denoix « Approche de la kinésithérapie du cheval, 1989 » et « Biomécanique et travail physique du cheval - Edition spéciale de l’éperon/information hippique, (1993 ?) » qui m’ont fourni suffisamment d’information pour conclure que l’abaissement de la tête est du a l’action SIMULTANEE des muscle fléchisseurs ventraux de l’encolure qui comprennent entre autres les 2 muscles sterno-céphaliques et les 2 muscles brachio-céphaliques.
Au fait, dans ses articles les plus récents, JMD réfère à ces muscles comme étant « nommés par leurs insertions ».
Je passe du temps sur ces considérations parce que je pense que la liberté des mouvements du bout de devant est très importante pour le développement d’un bel athlète équin complet ; l’observation de la hauteur relative du sommet du garrot me l’a souvent confirmer : sa poitrine se gonfle ; ses pectoraux se musclent ; les pointes de ses épaules se soulèvent ; ses épaules deviennent un peu plus obliques et beaucoup plus mobiles; la hauteur relative du sommet de son garrot augmente ; le cheval se sent bien dans sa peau, il coopère avec joie, physiquement, physiologiquement et psychiquement !
Eventuellement, il engagera ses postérieurs pour mieux soulever son rachis ; patience, ça viendra.
Amicalement,
Michel
Bonjour Michel,
merci pour vos recherches si précises.
Nous sommes d'accord y compris sur l'importance de cette partie du sujet.
Bonjour Bruno,
merci pour toutes ces précisions de votre part. Je pense que ces connaissances (co-naissances) peuvent aider un cheval à donner le meilleur de lui-même, même s'il existe différentes possibilités du "meilleur", suivant la conformation plus ou moins heureuse de notre partenaire (équin bien sûr).
Amicalement
Pascale
Merci Bruno pour vos commentaires.
Dans son livre « Equitation Académique », le général Decarpentry a consacré un chapitre entier sur le choix du cheval. Il était fameux pour l’horizontalité de ses chevaux. Le cheval, parfait pour le dressage et pratiquement pour toutes les disciplines, est un cheval bâti horizontalement, ou bâti un peu en montant pour les airs de haute école et l’obstacle.
C’est Decarpentry qui a défini la pente de la structure du cheval comme la ligne qui joint l’articulation de la hanche au centre des oscillations de l’épaule.
Michel Henriquet utilise cette définition ; mais, dans son livre « Gymnase et Dressage », il préfère « un cheval athlétique bâti en montant » ; probablement parce qu’il avait encore en tête le développement des airs d’école.
Je suis content que nos approches se rejoignent.
A plus tard,
Michel
Bonjour,
Pascale,
Vous avez eu raison de mentionner le rôle des muscles brachio-céphaliques ; c’est important, parce que lorsque les BCs sont bien développés dans le bon sens, ils aident le cheval à porter fièrement son bout de devant ; ils ouvrent un peu les angles des deux articulations des avant-bras ; donc, ils aident le soulèvement des épaules et du devant du thorax ; dans cette position du cheval nu CONFIANT de pied ferme, il est important de comparer l’espace entre le sommet du garrot et le sommet de l’épaule de chaque profil du cheval ; ces deux espaces sont-ils symétriques ? Presque jamais. Pourquoi ?
Cette question permet d’ouvrir le débat ; on ne parle plus seulement de la hauteur relative du sommet du garrot ; on observe aussi la forme de l’espace entre le sommet du garrot et le sommet de l’épaule, symétriquement ; ils sont différents ; on réfléchit ; on ajuste ; on fait un pas en avant vers le cheval droit.
Amicalement,
Michel
dans le dressage, le cheval à l’arrêt prêt à répondre aux demandes de son cavalier
Bonsoir,
j'aimerai conclure ici l'apparté concernant les BCs et leur importance dans la locomotion élégante du cheval. Mais je dis "conclure ICI" car je crois que ce sujet mérite un nouveau post, ce qui en plus éviterait de "brouiller les pistes" de Michel pour ce qu'il veut partager ici.
Seul le rassembler -sur un cheval vu de profil gauche- permet à la direction des tractions musculaires concourant à ce rassembler, de s'effectuer dans le sens des aiguilles d'une montre. Dans cette attitude, le cheval peut fixer sa tête. Quand il fixe sa tête, le cheval permet ainsi à ses BCs d'inverser leur polarité et donc de développer le mouvement de ses antérieurs. Ses allures s'embelliront grâce à cela aussi.
Le travaille "vers le bas" provoque le contraire.
(infos JCR).
Fin d'apparté.
Pour revenir maintenant aux différences de distances entre le sommet du garrot et les 2 sommets des 2 épaules, j'avoue n'y avoir jamais fait attention avec mes yeux. Je dis cela comme ca pour éviter que l'on pense que je nie l'existence de ce phénomène.
C'est en effet trés intéressant car, selon la loi tri-dimentionnelle du Dr. Giniaux, lorsqu'un cheval s'incurve, son rachis tend à pivoter vers l'extérieur. Cela veut dire que -au niveau du garrot par exemple- les apophyses épineuses se rapprochent de l'omoplatte extérieure, pendant l'incurvation.
En admettant que le cheval subisse un stress à ce moment là (et que le cavalier n'ai jamais entendu parler de la flexion de mâchoire...), je me demande s'il n'est pas possible là, que le cheval se bloque dans cette attitude et que l'on puisse observer cela en regardant bien, comme Michel, les distances restantes alors, entre le sommet du garrot et les 2 sommets des épaules. Est-ce bien cela Michel?
Amicalement
Pascale
Bonjour à tous,
Tous les chevaux sont au moins un petit peu tordus, naturellement et accidentellement ; l’observation de la dissymétrie des espaces entre le sommet du garrot et le sommet de chaque épaule du cheval donne une idée sur l’ampleur de cette torsion. Pour permettre au cheval de bien performer, il faut trouver la ou les causes de cette torsion ; et, si possible la corriger ou la compenser.
Dans l’équilibre du cheval nu confiant de pied ferme qui ne broute pas, le rôle des BCs est aussi important que celui de tous les muscles qui contribuent au positionnement de l’encolure et de la tête du cheval ; les BCs couvrent la partie ventrale des vertèbres de l’encolure ; ils épousent sa forme sinueuse ; longitudinalement, ils aident la tête à se placer et l’encolure à se maintenir dans le bon sens ; latéralement, la position de la tête et la courbure de l’encolure indiquent une courbure naturelle et/ou accidentelle partiellement causée par la contraction du BC du côté concave de l’encolure du cheval.
A ceux qui n’ont pas peur de masser leur cheval avant de le monter je conseille : de masser le BC du côté concave de l’encolure du cheval pour bien le décontracter ; allez du devant de la pointe de l’épaule jusqu'à la base du crâne près de la base de son oreille ; si vous trouvez un point douloureux, appliquez des compresses d’eau tiède ; ensuite, invitez le cheval à tourner sa tête et à plier son encolure vers le côté convexe ; et, du côté concave sans demander plus que ce que vous aviez obtenu du côté convexe ; en selle, aussi…
Le cheval devrait aimer ça, la comparaison des hauteurs relatives du garrot le confirmera un tout petit peu.
Voici un premier pas vers la symétrie, simple, logique, et facile à appliquer.
Amicalement,
Michel
Et pour ceux qui ne savent pas à quoi ressemblent ces muscles :
Extrait de Vaincre les lésions musculaires chez le cheval - Jack Meagher - Edité par PSR Editions
Bonjour Michel,
ok, merci pour la re-re-re-précision concernant la relativité de la hauteur du garrot dont vous parlez ici. Je ne l'avais effectivement pas compris sur ce plan là.
une extrémité est un pôle, si l'on veut. Donc ici, si l'un des pôle est fixe, c'est l'autre qui bouge. Oui, c'est clair et net. Les documents d'anatomie et de biomécanique montrent que l'on admet de manière général que, c'est "normalement" le pôle origine qui tire à lui le pôle insertion. Sinon, pourquoi donner 2 noms aussi "mécaniques" à 2 extrémités si elles sont identiques? Pourquoi pas alors: extrémité plus centrale et extrémité moins centrale?
Bref, loin de moi l'idée de devenir anatomiste, il existe suffisement de documents pour comprendre...et se poser des questions avant de tout avaler.
Votre question: comment je fixe la tête du cheval?
Je ne connais qu'un seul être qui puisse fixer la tête d'un cheval vivant: c'est le cheval lui-même.
Tout le reste est illusion.Non?
Amicalement
Pascale