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Pourquoi BAUCHER est il autant rejeté par la majorité des cavaliers ?

22 réponses [Dernière contribution]
VOCHE Jacques
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bonsoir,

Je me pose souvent la question : pourquoi BAUCHER est il si autant rejeté par la grande majorité des cavaliers pour ne pas dire " cloué au pilori" ?
Je dirais meme plus : le terme " legereté" est lui aussi souvent rejeté, critiqué par beaucoup de dresseurs de rectangle.
Je l'ai constaté personnellement trés souvent en discutant avec des cavaliers ( de petit niveau que je fréquente, étant moi meme de petit niveau ).
Il suffit meme que je dise que j'essai d'employer certains procédés bauchéristes et que je veux la légèreté dés le départ dans les mouvements simples que j'effectue et meme si je travaille en avançant et que j'étends l'encolure de mon cheval entre les tentatives de relèvement, pour qu'on me prenne pour un farfelu ou meme qu'on m'insulte sur certains sites internets.

Pourtant comme dit trés bien le Général Pierre DURANT" dans "Equitation Française" " BAUCHER aura réussi ce prodige d'etre rejeté en bloc par l'enseignement officiel, mais d'y etre réintroduit élément par élément. Résistances de force détruites par les vibrations, résistances de poids auxquelles on oppsera les mdei-arrets, ne pas demander aux allurs vives ce qu'on n'obtient pas aux allures lentes, position précédant l'action, main sans jambes et jambes sans main: autant de thèmes bauchéristes repris ensuite par les bons auteurs, certains vertueusement antibauchéristes..."

J'ai bien quelques pistes de réponses telles que les moyens Bauchéristes sont réservés aux bons cavaliers, courtcircuitent le système commercial gravitant autant du monde du dressage en permettant meme aux mauvais chevaux de trotter rassembler....

J'aimerai cependant avoir vos avis et reflexions sur ce sujet ( en espérant que ce sujet vous interesse ). 

Christopher Cunningham
Déconnecté
Inscrit: 24/06/2007

Bonsoir Jacques,

Bien sûr que le sujet va intéresser.

Vous dites que dans votre pratique, quand vous refermez un peu l'éventail formé par les épineuses des vertèbres du garrot, vous n'avez de cesse de le réouvrir par l'avant. Vous voici  à l'abri du mauvais bauchérisme. Par ailleurs, le "tronc classique" vise essentiellement à ouvrir l'éventail par l'arrière grâce aux exercices "globaux", d'où l'expression "Un bauchérisme raisonnable greffé sur un tronc classique".

Par parenthèse, nous ne voyons pas qu'un exercice "baucheriste" puisse ne pas être global.

Baucher, ce n'est pas un drame, c'est une façon de penser "cheval". Et une façon de se "penser" soi-même.

Vous dites "réservé aux bons cavalier"... Mais qui sont ceux là? Des gens qui ont travaillé, travaillé et encore travaillé pour approcher la perfection de leurs gestes.

Quelques amis d'ici ont regardé le spectacle de Bartabas (La voie de l'écuyer) samedi dernier. En introduction, trois archères plaçaient leur flèches sur leurs grands arc japonais, les flèches d'abord dirigées vers elles mêmes, puis vers l'ailleurs. Les trois tirs ne furent qu'un évènement de la séquence et non la finalité de la leçon. Et nous avons bien compris que chacun de nos gestes équestres nous renvoie d'abord à nous même.

Le drame est précisément dans cet écho, tant que l'aplomb, l'assiette, le sentiment de la locomotion ne sont pas acquis. Vous devez consacrer tout le temps nécessaire à cette acquisition. Chaque geste équestre se doit d'être fondu dans la locomotion. L'équitation, c'est un squelette vertical sur un squelette horizontal. Le fonctionnement de l'un ne saurait se passer du fonctionnement de l'autre.

A bientôt!

...
Déconnecté
Inscrit: 29/01/2011

Pour ma part, sans rejeter en bloc les procédés baucheristes, mais etaient ils si nouveaux ????? ce qui me pose le plus probleme dans le baucherisme, c est ceci:

Les  informations de la main comme source majeure de renseignement sur un phenomene aussi ondulatoire que  la locomotion........

n est ce pas comme si on demandait a un skieur de ne prendre des informations que par ses batons...........:)

Christopher Cunningham
Déconnecté
Inscrit: 24/06/2007

Pierre m'encourage à dire le fond de ma pensée:

J'ai regardé vos vidéos illustrant votre sujet " le trot de ma jument est il "rompu"?".

Votre accompagnement du cheval ne vous permet pas encore le sentiment de la locomotion. La notion du "cheval devant soi" doit demeurer votre leit-motiv. Cette notion se développe par des exercices tout simples, par exemple: Du pas un peu contenu, demandez à votre cheval de sauter dans le trot, en restant assis, bien assis, les épaules descendues, la bête giclant devant vous. Regardez au loin. La première foulée de trot doit être la bonne, pas la troisième. Passez au trot enlevé lorsque ce démarrage en côte est réussi.

Moins simple: établir une gamme de pas à trois tons, ralenti, normal, allongé. Sentez le normal et l'allongé (l'impression d'avoir plus de cheval devant soi que derrière soi). Notez la sensation et tâchez de la retrouver au pas ralenti. La douce fixation de la main quelque part dans "l'éther poétique mouvant" sans casser la locomotion, prolongeant une assiette envahissante et des jambes à l'affût de toute baisse d'activité - de vie - seront vos meilleures amies.

Tout cela à extrapoler à l'envi.

La reptation du pas évoquée par Pierre (mouvements ondulatoires) se retrouve en plus subtil au trot. Etre capable de dire "gauche!" quand le postérieur gauche vient à l'engagement, d'abord au pas et ensuite au trot assis sur un cheval bien posturé et cadencé à cette allure constitue un sésame incontournable.

Et Baucher dans tout cela?

Il avait sûrement fait le même boulot. Mais de cela, il n'en parle pas, ni les autres. La bouche muette des écuyers...

Aide toi, le ciel t'aidera!

A plus,

CC

visiteur
Déconnecté
Inscrit: 11/06/2010

Et Baucher dans tout cela?

Il avait sûrement fait le même boulot. Mais de cela, il n'en parle pas

Ca c'est vous qui le dites, Christopher. L'arrogant, le prétentieux Baucher a souvent dénoncé ceux qui "cachaient" ou n'expliquaient rien, lui qui a eu "la bonhomie de ne pas omettre la moindre particularité de" son "système" ...
J'ai toujours détesté ce personnage : moi je moi je moi je .... ces écrits ne sont que cela. "J'ai défini le rassembler", "j'ai grandi l'équitation" ... et les autres n'ont rien compris. Pourquoi continue-t-on à nous emm ...rder avec le bauchérisme dont tout le monde s'est éloigné et qui a si mal vieilli ?

 

Christopher Cunningham
Déconnecté
Inscrit: 24/06/2007

Bien reçu Piotr,

Mais sous ce manteau d'arrogance ampoulée dont se révêtait le pére François (et Dieu sait qu'il en était pénible), que se cachait-il? Un peu de vous, un peu de moi, un peu de nous tous.

Par bonheur, certains surent franchir le cap de la détestation et essayer de tirer le "sot l'y laisse" de ce gros poulet.

Une fois encore, pour le plaisir de ne rien dire...

Une petite joute bien sympa.

VOCHE Jacques
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Merci Christopher pour vos trés interessants et précieux conseils : ils ne sont pas faciles mais je ne désespère jamais d'y arriver.

Quant à Baucher, je pense qu'effectivement une raison de son rejet est la manière dont il s'est présenté et a présenté sa reflexion équestre : ( son égo surdimensionné ? ) l'a amené à dire, pour résumer, qu'avant lui rien n'avez existé. Normal que cela puisse agacer... 
Mais, il a apporté à l'équitation de bonnes choses qu'on ne peut pas contester.

Bruno dLB.
Déconnecté
Inscrit: 24/11/2007

Il semblerait que l'homme Baucher ait eu un parcours difficile.
Qu'il fut arrogant, nous sommes bien d'accord.

"L'establishment" du monde équestre de son époque l'ayant rejeté, c'est en se rapprochant d'un autre refoulé (le prince d'Orléans) qu'il trouva refuge.
Son enseignement est ce qu'il est, mais il est juste ; Baucher en avait conscience.

Fillis aussi, avait trouvé refuge en Russie, mais faire ses preuves en France lui manquait, mais ... personne ne voulu de ses conseils. A force d'insistance, il lança des défits et il fut traité de "valet d'écurie".

Ces personnages sont des écorchés vifs que nul ne veut écouter car ils ont tous voulu parler exclusivement.
Quelque soit l'homme, une parcelle de vérité reste un peu de vérité.

Tout cavalier semble devoir quelque chose au père Baucher.
Sont-ils pour autant personæ non gratæ des temps actuels ??

 

...
Déconnecté
Inscrit: 29/01/2011

Ce qui est frappant chez Baucher, et porte a la reflexion , c est qu il ait pu jusqu a un age tres avancé faire d une maniere et qu il ait pu faire d une autre apres........et que c est de cet apres, qui n a pas eu de resultats tres probants semble t il, que le baucherisme moderne s inspire.

Car apres tout, il semblerait que c est bien grace a l ' affaissement de l encolure savamment combiné avec une mise du cheval derriere la main, sur des foulées plutot amples,  qu il a inventé un equilibre " nouveau" plus horizontal........qui lui a permis des airs comme le changement de pied au temps,

ALors que l equilibre trop assis des chevaux classiques, dans le relevement d encolure et la flexion marquée des hanches, sur des foulées tres raccourcies  ne permettait pas d  acceder a cet air..... 

La remarque lui fut faite que ses chevaux n etaient pas assez relevés ( Seeger ) , donc dans un equilibre pas assez classique, il a donc relevé l encolure, mais a sa maniere, d une maniere nouvelle , a la baucher, .....et là, beaucoup s y sont cassés les dents car relever de suite sans casser l ondulation de la colonne vertebrale, et donc sans detruire les allures, n est pas donné a tout le monde.

Plus que la forme des ecrits qui traduit effectivement une grande " estime de soi" :) , je crois que le rejet vient en grande partie de cette difficulté technique, qui a fait abandonner le baucherisme a plus d un, les resultats etant decevants.....

VOCHE Jacques
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Je suis d'accord avec vous la technique Baucher n'est pas donnée à tous : tous le monde ne pas aller à Corynthe !

Effectivement j'en fais le constat quotidiennement ( à mon détriment ) il ya relever l'encolure et relever l'encolure : relever l'encolure ne doit pas entrainer son raccourcissement car à défaut et comme le dit trés bien Racinet et Le Rolland raccourcir l'encolure c'est empécher le cheval de se servir de son dos. Pour cela il ne faut pas tirer et c'est là que je me dis qu'il y a deux sortes de cavaliers : ceux qui tirent et les autres.
Les premiers n'obtiendront rien de la méthode Baucher, casseront meme les allures de leur cheval : c'est peut etre pour cela qu'ils rejettent Baucher ; mais ils attribuent à Baucher leur échec alors qu'il s'en ont exclusivement responsable ( par leur mauvais main ).
Mais il est plus facile d'attribuer aux autres ces malheurs plutot qu'à soi...

Il y a un passage dans le livre de Dominique OLIVIER intitulé " le relevement de l'encolure" ou il dit : " ce n'est donc pas le relevement de l'encolure en soi qui est cause de la contraction dorsale mais la brutalité avec laquelle il est demandé."
A ce propos Decarpentry dit " le rélevement forcé de l'encolure provoque le creusement du rein"
Le probleme est que les mauvais cavaliers ( ceux qui tirent qui forcent ) oublient ce point et disent " le relevement de l'encolure creuse le dos" et le  condamne d'une manière générale.
Tous cela me donne envi de monter : vivement demain que j'essaie de ne pas tirer...

...
Déconnecté
Inscrit: 29/01/2011

Si pour ne pas raccourcir l encolure , il suffisait de ne pas tirer, cela serait ( presque) facile :)
car  il suffirait d apprendre a ne pas tirer.......mais ,   bon nombre de chevaux  raccourcissent d eux memes leur encolure, et ce dans de nombreux cas de figures, et donc par consequent, comme le disent  Racinet et Le rolland, dans ces cas là,ne se servent plus de leur dos.
Parfois on pense , souvent a tort, que ce sont des chevaux qui " naissent rassemblés " .
Le cavalier doit alors non seulement ne pas tirer, mais il doit aussi posseder les techniques qui permettent d apprendre au cheval a " deplier son encolure a volonté, de la longueur que l on souhaite, a toutes les allures". En  conséquence, il deliera ainsi  sa ligne du dessus......pour que celle ci puisse onduler avec souplesse.
Ceci n est pas une mince affaire car alors , en offrant de la  longueur d encolure au cheval on risque que celui ci s en serve , a notre insu pour modifier son equilibre et non son fonctionnement...car comme bon nombre de gens l ont remarqué l abaissement mal controlé de l encolure  mene au cheval sur les epaules, sans aucun bebefice pour la locomotion.

comme disait un vieil eleveur, Ah les sales bêtes !!! :)