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L'equilibre naturel

46 réponses [Dernière contribution]
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nelly valère
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Inscrit: 10/09/2011

 Les plus belles encolures au regard de leur musculation, je les ai vues sur des jeunes pur-sang en pré-entraînement. De vraies leçons d'anatomie, rien qu'à les regarder! ça donne des idées de travail à favoriser. Et d'idées en idées, un cavalier qui est soucieux de conserver à son cheval toute la puissance locomotrice de son encolure, en ayant soin de ne jamais donner à la force de ses propres biceps et à la puissance des grands muscles de gymnastique de son cheval, l'occasion de prendre les commandes, parviendra à faire travailler la musculature dite cybernétique de l'encolure dûment reliée à celle du tronc, et ceci, jusqu'au sacrum. Cybernétique dit bien ce que ça veut dire: qui pilote, qui commande, qui dirige. Les grands muscles n'ont qu'à suivre au lieu de prendre les commandes de toute leur puissance en lésant des articulations laissées sans le soutien musculaire qui devrait être le leur, parce que le cavalier met en priorité en action ces grands leviers qui tirent dessus sans égard et à l'aveuglette, et/ou parcequ'il neutralise ce grand balancier en le refoulant vers l'arrière en isométrie prolongée. Je pense que le yoga des chevaux, le cavalier peut l'inventer s'il n'a pas de guide, et il le peut s'il se préoccupe de ça, en pensant aux exercices favorisant la proprioception; ça éveille, ça équilibre, et ça muscle, donc ça protège tout l'appareil locomoteur, en le fortifiant. On voit ça dans les bons manuels d'anatomie fonctionnellle (Denoix et Pailloux ou Hilary Clayton), mais je trouve que, paradoxalement, on y oublie beaucoup trop l'encolure au profit des membres, du tronc et des fessiers. 

MAUREL Bernard
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Inscrit: 17/03/2006

Comme quoi a partir d'un débat technique on arrive sacrément à approfondir ! Bravo aux intervenants ... et profitez bien des références qu'ils vous fournissent !
Pour répondre à Olivier, sa comparaison avec le yoga est intéressante, mais je crains que l'animal cheval, vu son mode de fonctionnement physique et psychique, ait encore longtemps besoin de l'homme pour accéder à l'harmonie ... ( hors des prairies de son enfance ou de ses vacances ) !

***
je crains que l'animal cheval, vu son mode de fonctionnement physique et psychique, ait encore longtemps besoin de l'homme pour accéder à l'harmonie ... ( hors des prairies de son enfance ou de ses vacances ) !

Je suis bien d'accord, d'où ma question sur le comment faire à laquelle Nelly répond d'ailleurs partiellement.

VOCHE Jacques
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Inscrit: 17/03/2006

 

"La position ou le geste de l’encolure réagissent sur la courbure du dos-rein. L’influence de la base d’encolure est capitale. Elle s’explique par un fait anatomique : la base d’encolure est un carrefour ou se croisent et agissent de nombreuses actions musculaires venues de l’encolure et du tronc."(ANDRE in Mécanique équestre)

L'encolure horizontale présente une " force d'inertie" qui empeche toute legéreté en mouvement et notamment dans les changements de direction : "Le cavalier a toujours interet à réduire les moments d'inertie. N'ayant pas la possibilité de modifier la masse, il a la possibilité de réduire la longueur (de l'encolure dans le sens horizontal ) autant qu'il le peut. Le seul moyen d'obtenir satisfaction réside dans le relèvement de l'encolure."(OLLIVIER in Qu'est ce que la legereté ?)

Le relévement d'encolure aura pour effet, entre autres, de redonner au cheval une "liberté d'épaules" :
"le cavalier développe, par son travail, le trapèze (abducteur de l’épaule) et le rhomboide, deux muscles aussi importants dans la suspension du thorax que pour l’impulsion antérieure. En haute école, le cheval ne se contente pas d’avoir un moteur à l’arrière et si l’animal se déplace aussi harmonieusement, c’est parce que le cavalier développe l'appareil de traction, symétrique de l’appareil de pulsion. A l’appui du membre antérieur, le rhomboide ( en synergie avec le dentelé du cou) tire l’épaule en avant et vers le haut. Le développement de ces muscles est donc une priorité dans l’ordre des opérations." (OLLIVIER in Qu'est ce que la légèreté?)

Les expériences de MORRIS, BELLANGER, BONNAL, GOUBAUX et BARRIER ont mis en évidence que plus l'encolure est horizontale, plus l'avant main est surchargée.
nelly valère
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Inscrit: 10/09/2011

Il y a mécanique et biomécanique.
La biomécanique d'un organisme n'est pas une construction humaine comme une machine inventée par l'homme. On n'ajoute pas une charnière, un boulon et un palan pour équilibrer les forces: on se sert de ce que la nature a légué, on met le système dans les conditions que je disais plus haut, et on peut alors jusqu'à en faire de l'art, parce qu'on part des miracles de la nature, on les utilise, et on les respecte. 
J'ai le souvenir de cette petite gymnaste chinoise des années 90, ces petits prodiges de souplesse à la limite de la désarticulation; elle disait: "quand on manque de force, on nous envoie courir dehors": simplicité d'énonciation pour la chose la moins sophistiquée du monde!!! Le poulain en pré-entraînement n'est pas forcé, juste mis dans les conditions de développer les forces qu'il a naturellement à sa disposition, comme les petites chinoises si artificiellement gymnastiquées qui ne pouvaient pourtant pas se passer de l'exercice le plus naturel qui soit, car cet exercice met tout en oeuvre de la constitution du système biomécanique en mouvement:" courir dehors." Courir dehors, pour un cheval, c'est facile et réjouissant, surtout en liberté. C'est lui permettre d'utiliser toute sa musculature, même et surtout celle qui nous reste secrètement cachée et qui échappe donc à nos séances de "muscu" spécifique, l'oxygéner, la fortifier, lui donner une rectitude, éduquer sa proprioception, son éveil à l'environnement...j'en passe. On peut monter dessus en le gênant le moins possible si on ne dispose pas d'un espace suffisant pour le canaliser en liberté, et les entraîneurs de toutes disciplines utilisent des marcheurs, moins marrants, mais qui permettent de faire travailler également tous les muscles, ceux de l'encolure en particulier, puisqu'au pas, que le galop met en oeuvre. Le trot, à cet égard, est un exercice plus délicat à utiliser, et on comprend pourquoi, et je dirais volontiers que là doivent commencer la réflexion fine, l'esprit critique, et tout l'art du dresseur, car l'équitation actuelle peut être contraire aux objectifs, justement en relevant, (Jacques!) fixant, contenant et bandant le balancier artificiellement par l'action des mains sur les grands muscles qui sont, de surcroît, mis en isométrie prolongée.
Voilà pour répondre à Olivier S pour un bon début d'éducation ou de rééducation. Après, Olivier, je suis sûre qu'avec ces indications, vous pouvez "inventer" le yoga de votre cheval, en pratiquant les exercices de manège habituels tout en ne laissant pas cet objectif de côté, ce qui vous amènera à des aménagements du mouvement provisoirement en fonction des difficultés propres à votre cheval, avant de les exécuter de façon "finie". Ce qui vous exposera à d'infinies critiques... 
 J'ose à peine ajouter, parceque cette question fait tellement débat, que toute contention de la tête et muselage de bouche seront la contre-indication principale à cette musculation naturelle. Le yoga des hommes en atteste, d'ailleurs. C'est le sujet de mes recherches. Je viens de lire le DVD d'Hilary Clayton"Activate your horse's core". Chaque manipulation présentée sur un cheval nu en main à l'arrêt est suivie automatiquement d'une mobilisation de la bouche. Ce n'est pas mentionné, mais c'est visible et, je trouve, remarquable.

KATZ Yves
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Inscrit: 17/03/2006

 Pour répondre à Jacques, il n'est pas question de faire un  cours d ebiomécanique sur le forum... Et comme le précise Nelly, il y aune différence entre la mécanique et la biomécanqiue, entre le cheval statique et le cheval en mouvement.
Tout le monde, de l'écuyer à l'hippologue, est conscient de l'importance du balancier qu'est l'encolure. Tout le monde est d'accord pour écrire qu'une modification de l'orientation de l'encolure fait varier la répartition de la masse du cheval. Ce n'est pas parce que le cheval met son encolure à l'horizontale qu'il surcharge son avant main et que cela empêche toute légèreté. L'encolure à l'horizontale invite à un report de masse vers l'avant qui autorise un jeu plus important des psotérieurs et compense cette nouvelle répartition (toute naturelle, est-il nécessaire de le préciser).
Cette extension de l'encolure vers l'avant, plus ou moins à l'horizontale selon la conformation du cheval, autorise le redressement des apophyses verticales des premières vertèbres dorsales, premier stade de la remontée du garrot. Et surtout cette attitude donne, par le travail des muscles profonds, beaucoup plus de puissance à la tige vertébrale pour qu'elle puisse accepter le poids du cavalier.Et l'élongation musculaire permet un raccourcisement plus important des muscles, dont un jeu plus ample (amplitude que l'on retrouve dans les allures)
Après chacun a sa méthode pour relever l'encolure , dont l'extensioin et l'horizontalité  ne doivent être, rappelons le, qu'un stade transitoire dans l'éducation du cheval (signe de décontraction musculaire, orientation de la tige vertébrale, tension du dos....): par demi arrêts répétés avec les risques connus si la tension du dos n'est pas là et si le garrot n'est pas déjà remonté ou par un travail de gymnastique de l'arrière main...........
Bonne fêtes

Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/

nelly valère
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Inscrit: 10/09/2011

Il fallait effectivement répondre aussi à Jacques ce que Yves répond, quant à l'impact des différentes positions de l'encolure sur la locomotion. cf Denoix et Pailloux pour les personnes qui ont envie de références en français.(Kinésithérapie du cheval).
J'ajoute quand même que mon intervention sur ce post a pour but de partager et offrir à la discussion une réflexion concernant l'octroi d'un rôle "personnel" à l'encolure dans la mise en oeuvre de son propre relèvement par une musculation qui lui soit propre, (sans bien sûr suggérer qu'elle puisse être indépendante des chaînes musculaires )et non pas seulement par le jeu mécanique très nécessaire et très reconnu des parties qui lui sont postérieures, aidé par la main du cavalier qui pratique le demi-arrêt ou autrement. C'est cette réflexion qui me semble absente des écrits et des discussions qu'il me paraît utile de proposer à l'étude tant théorique que pratique. Est -ce intéressant de m'emboiter le pas et d'y mettre son grain de sel? 

VOCHE Jacques
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Inscrit: 17/03/2006

"en relevant, ... fixant, contenant et bandant le balancier artificiellement par l'action des mains sur les grands muscles qui sont, de surcroît, mis en isométrie prolongée."

non Nelly ce sont les barbares qui relèvent l’encolure comme cela .…

Car comment relève-t-on la grande encolure ?

( Précision : en sachant qu’il s’agit de relever la grande encolure tout en couplant ce relèvement avec la flexion des hanches ; pour obtenir ce couplage : marcher-arret-reculer-marcher-arret-½ pirouette renversée-marcher-arrêt-reculer-marcher etc… ; mais là encore rien de nouveau quant à cette « procédure » de couplage, La Guérinière disait bien avant Baucher : « Pour mettre un cheval sur les hanches, et lui ôter le défaut d’être sur les épaules ; les hommes de cheval ont trouvé un remède dans les leçons, qui sont l’arrêt, le demi-arrêt et le reculer. » )

« Lorsque le cavalier tente de relever en force l’encolure du cheval à son insu, c’est-à-dire sans la participation des releveurs de l’encolure, l’animal limite le relèvement en résistant à l’aide des muscles inférieurs de l’encolure comme le mastoido-huméral.Or le mastoido-huméral est congénère du long dorsal. Il est donc naturel que, dans le cadre de la synergie…, le cheval creuse son dos du fait de la contraction concomitante du long dorsal. Par conséquent, la leçon que l’on doit en tirer consiste à éviter à tout prix de contracter le mastoido-humeral lorsque l’on relève l’encolure. C’est la raison pour laquelle Baucher recommande de n’agir que sur le poids de l’encoure. Le protocole reste à définir. Il est simple et tiens deux points. » :
1-  «  le relèvement de la grande encolure doit être sollicité avec toute la délicatesse dont le cavalier est capable pour ne susciter aucune résistance de force. Il ne doit rencontrer que des résistances de poids…
2- «  Le relèvement d’encolure ne doit faire l’objet d’une demande permanente. Il s’adresse à une région anatomique soumise à des oscillations quelquefois très importantes. Par conséquent, le relèvement de l’encolure sera demandé par intermittence…La qualité de la communication avec le cheval sera d’autant meilleure que la main accompagnera les mouvements de l’encolure. C’est toute la problématique de la synchronisation des mouvements du cavalier sur ceux du cheval. »   (OLLIVIER, in Histoire de l’Ecole française d’équitation Tome III, p 302)

Le relèvement doit être demandé en respectant l’effet « push-pull » (oscillations verticales de l’encolure en mouvement mis en évidence par L de Sévy en 1919) car :
« Si en plus de la posture imposée, le cavalier bride les oscillations de l’encolure, le cheval se rebelle, un comportement auquel il est facile d’échapper à condition de ne pas priver l’encolure des oscillations sagittales….l’impulsion est le fruit d’une synergie musculaire qui associe les membres à l’encolure. Une partie de l’énergie impulsionnelle est fournie par les mouvements des membres, l’autre est fournie par les mouvements de l’encolure. C’est l’ensemble de cette coordination motrice qui constitue l’impulsion. Si la tension des rênes prend sur l’impulsion, c’est la preuve que l’encolure prend une part active à l’impulsion et que celle-ci est produite par une synergie musculaire qui associe les mouvements de l’encolure à ceux des membres. ..C’est la raison pour laquelle l’impulsion du cheval s’effondre lorsqu’on bride son encolure. »(OLLIVIER in Qu’est-ce que la légereté p 275)

« quand la grande encolure est relevée comme elle doit l’être, sans raccourcir le dos, le cheval s’en sert par intermittence comme tendeur du ressort d’extension de la ligne du dessus, dans le cadre de l’effet push-pull. C’est alors que le geste de traction prend toute sa valeur. »

« le relèvement de la grande encolure fait l’objet d’actions de main intermittentes afin de laisser passer périodiquement l’oscillation tractrice de l’impulsion antérieures. Ces actions de mains ne doivent agir que sur le poids du bras de levier tête-encolure «  sans jamais prendre sur la force nécessaire au mouvement. »(Faverot de Kerbrech, Dressage méthodique du cheval de selle, p ). Aujourd’hui cette force a un nom. C’est l’effet push-pull. La non observation de ce comportement naturel entraine la contraction du dos indésirable et c’est l’écueil auquel se heurte tous ceux qui agissent sans tenir de l’effet push-pull et, par le fait, ne font pas preuve de tact équestre… »

« Au cours du déplacement, lorsque le cavalier a l’intelligence de s’adapter aux oscillations de l’effet push-pull, l’effort de traction du bras de levier tête-encolure redresse périodiquement les apophyses épineuses des vertèbres du garrot, lesquelles sont normalement inclinées vers l’arrière (donc adaptées à une traction vers l’avant). C’est ce redressement qui est à l’origine de l’impression que le cheval monte son garrot per intermittence sous le cavalier. » (D.OLLIVIER in La Vérité sur l’équilibre p 121à 125)

Il ne s’agit donc pas de relever la grande encolure comme un « bourrin », en force, sans délicatesse et de fixer la hauteur de l’encolure avec les mains : c’est d’ailleurs un des écueils auxquels se sont heurtés certains que se sont essayé au bauchérisme ( exemple récent : l’autrichien Stodulka et qui, pourtant, ose se prétendre spécialiste de Baucher alors qu’il est incapable de bauchériser, meme un Ibérique )
Il ne s’agit pas non plus de porter la tête (haute) du cheval avec ses mains : le cheval doit se soutenir seul dans cette attitude relevée de la grande encolure (rênes demi tendues )
Il ne s’agit pas aussi de faire des km dans cette attitude :1-2 mn puis élongation au pas nez par terre 2mn etc…
Et bien sûr de l’extérieure et encore de l’extérieure rênes longues à la couture, le cheval se débrouillant seul pour savoir où il doit poser ses pieds.

Mais tous cela NELLY, vous qui êtes cavalière, vous le savez…

Tous cela n’est pas pour moi de la théorie puisque c’est que je fais depuis maintenant 1 mois sous les conseils de Mr OLLIVIER.
 

upwelling
Déconnecté
Inscrit: 23/11/2011

 .

 

...
Déconnecté
Inscrit: 29/01/2011

Steinbrecht a pourtant expliqué il y a bien des années que le relevement s opere de lui meme pour peu que l on monte de l arriere vers l avant et qu on ait eu soin d  aller soigneusement preparer tous les petits muscles de l encolure ( entre autres ) par un travail approprié.....................