partenariat: jusqu'ou?

bonjour

j'aime croire qu'il peut avoir confiance en l'humain familier

d'autre part que penser des rôles ancestraux de nos animaux ? on les a tellement domestiqués que leurs instincts primaires sont peut-être un peu émoussés

Message édité par: france, à: 2009/11/20 15:01

Bonjour,

Chère Stephanie,

Je pense vraiment que tous les chevaux peuvent s'effrayer, plus ou moins, mais tous en sont capables.

Un cheval qui n'a vécu qu'une relation de contrôle -même bonne- avec l'humain, n'a été contrôler dans la plus part des cas que dans des situations normales d'équitation: on ne l'a pas laissé bouger comme -en fait- le cavalier lui-même le veut. On lui a apprit que chacun de ses mouvements est TOUJOURS dépendant de la volonté du cavalier.

Alors, quand les situations sont inhabituelles: stress en concours sur terrain étrangé (pour les débutants), vol de perdrix dans le busch, vol de perdrix...sur le carrée de dressage (même pour les plus confirmés), moissonneuse rugissante au détour d'un champ etc...et j'en passe, donc dans ces situations vraiment inhabituelles, le cheval -même le plus bauchériste du monde- va se comporter d'une facon aussi étrange que la situation le sera pour lui.

Pour continuer à contrôler un tel cheval, le cavalier devra employer bientôt la force. Et la sienne contre celle de 500-600Kg éffrayés...ne pèse pas lourd. Et donc les résistances du cheval auront toutes les chances, ici, de l'emporter sur celles de l'humain, même s'il n'est pas Etienne Beudant à 60 ans mais un cavalier altherophile d'une vingtaine d'années.

Donc (et E.Beudant, trés handicapé, en était -si j'ai bien compris-trés conscient en entreprenant le dressage de Valerine), un cheval à qui on laisse une volonté d'exécution des mouvements, la volonté de dire "oui, je décide de faire ce que TU veux", un cheval donc entraîné de la sorte sera plus rapidement apte à redevenir "normal" (utilisable pour l'humain)à la suite d'un déclenchement de sa peur.

Cette sorte d'entraînement (recherche perpétuelle de la légèreté) permet probablement d'enrayer les résistances du cheval avant qu'elles n'atteignent un point de non retour...pour l'humain.

J'espère avoir répondue -pour ma part seulement bien sûr- à votre intéressante question Stéphanie.

Bien à Vous.
Pascale

Bonjour,

Je suis bien d'accord quand a la confiance en son cavalier et entraineur.
Je me demandais si certains d'entre vous avez vecu des situations pouvant etre percues comme dangereuses par votre cheval et comment celui-ci avait alors reagi.

Que penser de ces pauvres chevaux qui promenent les touristes, ils semblent inebranlables et pourtant n'ont aucune attache avec leur cavalier. Leur manque de reaction est peut etre du a une immense lassitude, plutot qu'a du courage.

En tant que mammifere, le caractere, le sexe, la race et l'education entrent tres certainement en jeu.

Doit on prendre les reactions vives de sa monture en cas d'evenement menacant soudain (pour elle) comme un manque de dressage? J'ai lu que la marque d'un cheval parfaitement dresse etait qu'il est imperturbable quoiqu'il arrive.(?)
Je dois preciser que j'entends par reaction vive, un cheval qui fait un ecart ou fuit sur 2 foulees de galop puis revient dans le calme et accepte de venir voir de plus pres l'objet de ses frayeurs.

Je vous remercie de faire partager vos experiences personnelles ou generales en la matiere.

"chassez le naturel, il revient au galop"!!!

amicalement,
Stephanie

Bonsoir Stéphanie,

Votre propos m'a beaucoup plu.
Le cheval que vous décrivez est émotif et je crois qu'il serait bon de l'observer attentivement.

A l'origine des écarts d'un émotif, il y a une odeur, un bruit, une forme, une vibration et enfin une tachycardie.

Notre émotif lève son encolure mais baisse son garrot, raidit son dos et se contracte en concavité. Dans cet état, un écart est ressenti comme violent et dure volontiers le temps de 10 15 battues si le cavalier n'intervient pas. Pour le cheval cette intervention est une inhibition d'action (Henri Laborit) le rendant encore plus violent.
Le cheval non émotif, fera peut être un écart mais avec souplesse et seulement sur 1 ou 3 battues tout en gardant un dessus rond (convexe) ce qui sera encore confortable pour le cavalier.

Tout cela pour dire que :
— l'émotif est un hépatique,
— La violence d'un écart de justifie pas l'intensité de la peur du cheval,
— le garrot haut et la conservation de la verticalité du chanfrein évitent l'inhibition de fuite en la limitant,
— si l'on conserve son cheval rond, on conserve aussi son "partenariat".

Il faut penser à la distribution temporaire d'un draineur hépatique très utile aux émotifs.

Amicalement, bruno

Message édité par: BLB, à: 2009/11/21 08:27

Bonjour,

je suis nouvelle sur ce forum qui m'a l'air bien sympathique.

En ce qui concerne le sujet, je suis pas d'avis qu'un cheval puisse oublier son instinc. Par contre, apprendre à maitriser ses émotions je pense que oui.

Pour exemple, je citerais celui de Mario Luraschi qui a perdu quelques uns de ses chevaux dans un encendie. Les chevaux avaient été dressés pour plusieurs cascades, y compris concernant le feu.
Les chevaux ont péri dans l'incendie car ils attendaient que leur maitre arrive, ils n'ont pas paniqué croyant que c'était un exercice...Pauvres chevaux.

Pour ce qui est des races, je dirais que c'est plus l'emprise à l'émotion, la sensibilisation à l'envorinement.
La présence de l'humain peut rasurer un cheval, tout dépend de sa confiance envers lui, certains n'auront absolument aucune crainte en sa présence, d'autres en garderont une si situation "extrême".
Bien sûr l'éducation y est pour beaucoup, et l'imprégnation du poulain y est aussi pour beaucoup.

cordialement, D. Dumont

Plus ma monture est tendue, stressee , appeuree, plus je la monte renes longues......pourquoi?
1) maintenir le cheval dans le "carre" des aides, va forcer le cheval a reagir dans une attitude "rassemblee" explosive, comme une cocotte minute....
2) je respire, le cheval respire..
3) une encolure longue me permet de savoir ce qu'il va se passer. Un cheval , c'est un peu comme un balancier....plus le balancier est long, plus on peut sentir le changement de poids et plus on peut prevoir....
4) tout se passe en 1/4 de seconde bien sur, mais si on reste attentif, on est pret
5) Un cheval qui a vraiment vraiment peur ( effet de surprise non premedite), parce que completement pris par surprise, va se figer sur place une demi seconde, avant de prendre la fuite....

Partenariat ou pas.... apres, tout est une question d'experience, de chances, et de circonstances...

Apprendre a bien monter a cheval, c'est aussi apprendre a bien tomber....

Bonjour,

Je vous remercie de vos reponses, je craignais que ce sujet n'interresse personne!

Sandra,
Ma jument, bien qu'hyper sensible, est tres decontractee. Je parle de votre point n-5. Effectivement, lorsqu'un animal surgit brusquement dans son champ de vision, il y a cette fraction de seconde ou elle se fige. C'est la que je la laisse "fuir" sur 2 ou 3 foulees. Je sens que si j'empeche ce mouvement instinctif, ca ne va qu'empirer la chose.Il est vrai que a ce moment la, ralonger les renes "limitent les degas", meme si ce n'est pas le premier reflexe! Ensuite, elle s'arrette, regarde, repart eventuellement si l'animal continue d'avancer. Cela survient renes longues ou pas, car je suis aussi surprise qu'elle. Si je vois l'element perturbateur avant elle, ca va.
P

Bruno,

Les ecarts de ma juments ne m'ont jamais destabilises en selle (et pas parceque mon assiette est exemplaire!!), ils sont souples et confortables quoique soudains.Ou cela la classe-t-elle?
Pouvez vous s'il vous plait preciser ce que vous entendez par emotif et non-emotif? est-ce avoir avec un cheval plus ou moins peureux?
Qu'est ce qu'un cheval hepatique? A-t-il une pathologie au foie ou est-ce que ca correspond a un temperament "bilieux" comme on le disait autrefois?
Je vous remercie d'avance de vos explications.

Amiticalement,
Stephanie

Bonjour Daisy,
Soyons prudent avec les émotifs.
Ce tempérament est innés. On peut les calmer, les endiguer, les rassurer mais ils seront toujours explosifs.

On peut limiter les conséquences de leurs réactions brutales (l'écart) mais pratiquement pas la réponse aux stimuli déclencheurs.

Cordialement, bruno

Bonjour Perrada,
Vous dites :
Les ecarts de ma juments ne m'ont jamais destabilises en selle (et pas parceque mon assiette est exemplaire!!), ils sont souples et confortables quoique soudains.Ou cela la classe-t-elle?
Pouvez vous s'il vous plait preciser ce que vous entendez par emotif et non-emotif? est-ce avoir avec un cheval plus ou moins peureux?
Qu'est ce qu'un cheval hepatique? A-t-il une pathologie au foie ou est-ce que ca correspond a un temperament "bilieux" comme on le disait autrefois?
Je vous remercie d'avance de vos explications.

Il est normal qu'un cheval manifeste sa gaieté. Écarts, sauts de moutons et autres ne sont que des manifestations de joie.
Les choses se compliques lorsque ces mouvements sont suivis d'un désir de fuite et de tachycardie, de contraction du dos et qu'en plus, le cavalier intervienne pour arrêter la fuite. (Voyez Henri Laborit)

Très rapidement, l'émotif prendra possession de son cavalier pour fuire. C'est là que tout se complique. (C'est là que Baucher réussit avec Jéricho.)

L'ostéopathie depuis le célèbre Dr Giniaux prouve :
- que le peureux, l'émotif est enclin aux blocages vertébraux.
- que le blocage des premières cervicales rendent les chevaux "sur l'oeil"
- que l'inhibition de la fuite ne permet pas l'élimination des toxines de la peur et donc surchargent le foie qui devient graisseux.

La boucle de l'émotif :
— blocage fréquent des cervicale,
— émotivité, peur, anxiété
— foie surchargé entrainant souvent un amaigrissement.
Pour le thérapeute il faut trouver la bonne porte d'entrée!

N'étant pas vétérinaire je limite ce commentaire aux signes apparents utiles aux cavaliers.

Une longue éducation bonifie l'émotif, mais il restera toujours compliqué et imprévisible avec le risque d'installer le doute chez un bon cavalier.

Mais, de grâce, laisser votre cheval exprimer sa gaieté en dehors des séances de travail appliqué c'est une garantie de sa bonne santé et de votre partenariat.

Amicalement, bruno

Message édité par: BLB, à: 2009/11/21 09:39

Rebonjour,

Concernant le premier point du post de Sandra.
A la reflexion, lors de l'exemple cite avec les anes, je n'ai pas reagi sereinement. Ayant tres peur qu'elle glisse sur la route, je l'ai bloque dans mes aides, la conduisant a reagir de facon beaucoup plus explosive que d'habitude.
C'est tout a fait vrai.

Bruno,

Je ne pense pas que ses ecarts soient des manifestations de gaite car ils sont toujours generes pas un element de surprise. Sa joie de vivre se manifeste plutot par son desir de galoper, c'est un pur-sang et elle adore galoper. Loin de moi l'idee de la brimer, nous aimons partager son gout pour de grands galops sur la piste autour de la carriere: je crois que la relation doit etre donnant donnant. Elle participe avec beaucoup de bonne volonte et de bonne humeur aux seances de dressage, mais ces galops vallent plus que des sucres!
Je precise qu'elle est dehors toute la journee.

Objectivement, elle ne presente pas les signes:
-de blocage des cervicales
elle est extrement sensible au moindre inconfort et le manifeste immediatement par un refus du mouvement en avant.
-anxiete
elle est relaxee dans son travail, et ne peut fonctionner autrement, soupire avant, pendant et apres les seances
-amaigrissement
non

Elle n'a jamais cherche a me prendre la main, a passer maitre de la situation. Elle est tres vive mais tres respectueuse.

Qu'en pensez-vous?

Amicalement,
Stephanie