Avec ou sans fer
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Le fer cet "instrument de torture" pour les uns, cette "protection" pour les autres !
J'aurais voulu votre avis à propos des ferrures, des parages "pieds nus" et également des conseils pour reconnaître de "bons" pieds ?
Message édité par: Lola, à: 2008/11/26 21:32
Hello Claire, loin d'être expert dans ce sujet . . . je vois les choses simplement car ça dépend du qualité des pieds et de ce qu'on veut faire au niveau du travail. Mon cheval est entier, il est en boxe le plus part du temps, il souffre de l'arthrose dans le boulet post. gauche, le jarret gauche et le boulet de l'ant. droit, l'usure d'une vie anterieur un peu (!) rude. Je dois lui sortir beaucoup pour marcher, je passe les routes, les chemins avec des petits pierres. Il est ferré des 4 pieds pour lui proteger (conseils du veto et maréchal f.) Le travail en manège est plutôt les assouplissements au pas et au trot et pas mal de travail à pieds. Par contre, pour le circulation du sang, rien n'est mieux que d'être à pieds nu mais le travail doit être plutôt sur des sols souple. Je connais des personnes qui sortent en concours "pieds nus" sans difficultés. Après chaque travail avec mon cheval,manège, exterieur . . peu importe, je lui graisse ses pieds et pour l'instant je n'ai pas de problèmes avec la qualité de ses pieds. Il y a sûrement des personnes sur ce forum avec plus d'experience dans ce sujet . . . voilà la mienne.
merci Valérie de rappeler la fonction circulatoire. Les chevaux n'ont pas de valvule dans les veines des membres. Aussi les stations immobiles et les blessures des membres provoquent immédiatement des oedèmes. Raison première pour laquelle il est presqu'impossible de soigner une fracture.
Bonjour,
Cela fait 1 an que mes chevaux sont pieds nu et aucuns problèmes sauf si ils marchent sur des cailloux. Mais comme je fais très peu, voire pas, de balades.....mes chevaux sont au près donc quand je les monte c'est surtout pour travailler. Ils sont dans un prés en herbe dont le sol est tout de même très sableux et font de la carrière plus un peu de bitume pour user plus si besoin....
Je travail sur le plat principalement mais je saute quand même de temps en temps.....
J'ai pu constater sur 2 de mes chevaux des amèliorations d'ailleurs.
Xavier qui s'occupe de parrer mes chevaux viens de terminer un livre sur le sujet, j'imagine qu'il sera dans le commerce d'ici 1 mois ou 2 ......a lire pour tous les cavaliers qui s'interroge.
si je devais faire des balades j'achèterais des boots pour chevaux.....plutôt que de les re-ferrer.
J'ai fait faire des radios des pieds a mon TF que j'ai sortie des coursses, et j'ai pu constater l'éfritement de l'os du pied du a une utilisation trop jeune, avec des fers et un travail trop fort par rapport a son age, il a commencé a 2 ans. De plus les cartilages qui se trouvent dans les glomme sont sous développé par rapport a mes 2 autres chevaux qui ont commencé a travailler vers 5 et 6 ans.....tout cela fait ré&léchir.....
isa
La corne blanche plus solide que la noir relève du mythe. Cela n'a jamais été prouvé scientifiquement.
Oui, la corne s'use, mais à l'opposée du fer, elle pousse en même temps. Plus les structures dermiques du pied sont stimulées (indirectement, par l'abrasion de la corne et les pressions, autant internes qu'externes), plus elles produisent de corne. Mais pour qu'elles produisent correctement, il faut aussi que tout le pied soit en équilibre, pour que les stimuli (bonnes pressions) soient transmis correctement.
Un cheval au travail sur du toubin-clément, c'est comme de faire faire de la gym à un bambin sur un sol de gymnase... cela ne va pas lui user beaucoup les pieds. La corne de la face solaire du pied réagit comme la peau de la plante de nos pieds. Si on la stimule, elle se durcit, devient plus caleuse
Comment définir un bon pied ? Beaucoup de paramètres :
- proportions, épaisseur et état de la fourchette
- bon positionnement de l'inflexion des barres (surface des talons) par rapport à la fourchette
- épaisseur de la sole
- épaisseur et qualité de la paroi
- épaisseur et développement des cartilages latéraux et du coussinet plantaire
- forme du sabot (syndrôme de la boite cornée déformée)
Et ce ne sont là que les principaux.
Si la parage naturel a des origines "romantiques" (modèle du sabot du mustang, cf. Jackson et Strasser), il existe une école dont les fondement sont purement scientifiques (Applied Equine Podiatry de KC LaPierre). Cet école ne prend pas le pied du mustang pour modèle, mais fait appel au recherches scientifiques recettes et moins récentes, et initie ses propres recherches, ce qui lui a permis de définir un modèle de fonctionnement du pied très différent de celui enseigné depuis des lustres, notamment par la maréchalerie traditionnelle. Ce n'est pas parce qu'on utilise et ferre les chevaux depuis des siècles qu'on sait tout de son pied, bien au contraire.
« Plus les structures dermiques du pied sont stimulées (indirectement, par l'abrasion de la corne et les pressions, autant internes qu'externes), plus elles produisent de corne. Mais pour qu'elles produisent correctement, il faut aussi que tout le pied soit en équilibre, » Xavier
Oui, un vieux maréchal me disait qu’une pression sur le fer, due à un pied mal équilibré, provoquait une pousse exagérée de la corne du coté de la pression. Ce que vous expliquez justement et implicitement.
Amicalement.
Les défauts d'aplomb se lisent également dans la déformation des pieds : situation inverse avec création d'une compensation du pied.
Si les pieds parfaitement formés conviennent aux bons aplombs. Souvent chez le cheval de courses (galop), un "claquage" est consécutif à une lésion d'épaule (bien antérieure) avec une déformation du pied.
La pousse d'une corne plus dense sous l'effet de la pression n'est pas propre à la corne. Les os illustrent bien aussi le phénomène. On conseillait toujours pour densifier les canons et les pieds des poulains de faire du trot sur le macadam. Les astronautes en vivant en apesanteur pendant quelques semaines, ont fait cette mauvaise expérience en perdant beaucoup de masse osseuse et musculaire.
Tout à fait pour les défauts d'aplombs, ce que je constate très régulièrement. Un défaut d'aplomb entraîne une mauvaise utilisation du membre, donc des pressions déséquilibrées qui génèrent des déformations de la boite cornée. Mais on est là dans l'histoire de l'œuf et de la poule.
On a la mauvaise habitude en France de négliger les pieds des poulains jusqu'au moment où on les met au travail, et donc vers 3 ans, on leur colle des fers qui bloquent le développement naturel. Un pied de cheval n'arrive à maturité que vers 5 ans, au minimum.
Pour ce qui est de la croissance de la corne et de son moteur, j'utilise aussi souvent l'image des astronautes qui perdent de la masse osseuse et musculaire pour expliquer que la seule circulation sanguine ne suffit pas à faire croitre les tissus. La gravité est une forme de pression, qui est nécessaire à nos organismes. Si l'effet de pressions et contraintes sur les os est bien identifié (loi de Wolf) et reconnu, ce n'est cependant pas le cas pour la corne. Je préfère à ce sujet expliquer cela par l'image de l'apparition de cals dans les mains de travailleurs manuels, ou de peau cornée sous les pieds quand on fait l'effort de marcher pieds nus assez longtemps sur des sols autres que de la moquette ;-) La structure de la corne est plus proche de celle de la peau que de celle de l'os. A ce sujet, Horace Hayes écrivait que la pression est le moteur de la croisance de la corne, notamment pour la fourchette, dans les premières éditions des ses fameuses Veterinary Notes for Horse Owners, au moins jusque dans l'édition (6e) de 1903. Après, cela a disparu (on est aujourd'hui à la 22e édition). Pourtant, c'est une loi de la nature essentielle, qui n'est semble-t-il pas (plus ?) prise en compte dans l'enseignement de la maréchalerie
La pédicurie équine appliquée à laquelle j'ai été formé érige en axiome essentiel que les bonnes pressions sont le stimuli d'une bonne croissance de a corne. Cela est lourd d'implications. Cela signifie entre autre que la forme de la boite cornée a une influence énorme sur les tissus vascularisées et innervés sous-jacents qui la produise. Donc qu'en agissant avec précision sur cette forme, on agit sur ces tissus sous-jacents, qui en retour produisent une bonne boite cornée. On n'est donc pas victime de la forme du sabot (mode de pensée de la maréchalerie traditionnelle) sans pouvoir atteindre les structures internes ,mais au contraire on peu être "pro-actif". Ce qui ouvre un vaste champ d'action.
Merci Xavier Meal pour cet exposé plein de compétences.
Merci. Mais le but n'est pas tant d'exposer que d'échanger.
Pieds nus, pieds ferrés ? je n'ai pas d'expérience là dessus. Mais, le ferrage devient une nécessité lorsque les pieds s'usent trop. Mieux faut avoir les pieds nus que mal ferrés.
Les bons pieds : 2 points
1 la nature de la corne.
Les pieds poussent d'environ 1 à 1,5 cm par mois environ et par ailleurs, ils s'usent. Les cornes noires sont plus dures que les blanches et résistent mieux à l'abrasion. Les pieds portent aussi le poids du cheval et doivent assurer les déplacements.
2 la forme du pied
Entre les pieds plats et les pieds creux : les bons pieds.
les plats exposent le cheval à avoir des blèmes ou la fourchette douloureuse en cas d'appui et les creux à des boiteries liées à l'encastelure
Pour le reste, les pieds sont déformés par les défauts d'aplomb ou de locomotion. La nature cherche partout un équilibre.
Cordialement
Message édité par: BLB, à: 2008/11/26 23:14