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Enseigner, dur dur...

4 réponses [Dernière contribution]
Céline
Déconnecté
Inscrit: 13/03/2007

J'enseigne l'équitation depuis quelques mois dans une nouvelle écurie et je dois dire que je suis un peu perdue... Les chevaux et poneys de l'écurie sont "mis" de façon à répondre de telle ou telle manière suivant l'ordre donné, je ne suis pas sûre d'être claire... Un exemple pour partir au trot, le cavalier doit reculer la jambe extérieure et pour partir au galop la reculer davantage et ne pas agir dans les mains ni avec le poids du corps etc. Cela va parfois même à l'encontre de la logique du cheval qui finalement ne fait que travailler comme un robot!
Je ne sais pas trop quoi faire, j'ai apris à monter avec un écuyer du cadre noir avec qui j'ai appris à adapter mes aides en fonction de l'attitude du cheval et en suivant sa logique de façon à ce que les mouvements viennent naturellement du cheval sans que ce dernier n'ait à se creuser la tête (c'est à nous à parler cheval et non le cheval à parler homme, ;))
De plus, je ne peux que constater que les élèves finissent par stagner à un certain niveau et qu'en plus le jour où ils passeront sur un autre cheval, ils seront complètement perdus!
Une idée de ce que je pourrais faire? Parler aux propriétaires, leur expliquer mon point de vue, ma façon d'enseigner (au risque de me faire renvoyer et surtout de devoir trouver une nouvelle écurie pour mon cheval) ou tout simplement me taire et continuer à enseigner? A moins que vous n'ayez une alternative ou autres idées sont les bienvenues!!
Enseigner c'est terriblement passionnant, j'en apprends moi-même à chaque leçon que je donne, c'est un réel plaisir d'adapter le travail en fonction du cheval, du cavalier etc (Je donne cours à une amie dont le cheval fait de l'arthrose, quel bonheur de se creuser les méninges pour trouver les exercices qui le feront travailler correctement sans forcer sur ses articulations!)
Je suis peut-être trop passionnée, mais je me vois mal enseigner à mes élèves que les chevaux ne sont que des machines, cela va à l'encontre de tous mes principes...
J'espère que vous pourrez m'aider, merci d'avance!

OLRY Juliette
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

Bonjour Céline,

Ce sont vos employeurs qu'il faut convaincre , car si vous travaillez en opposition ,de toute façon vous irez au conflit et perdrez votre job( et beaucoup d'énergie pour rien )

Je suppose qu'ils vous ont donné une raison à leur façon de faire,quelle est-elle ?

A votre place j'irai déjeuner ou diner avec eux pour mettre les choses à plat autour d'un repas , et je négocierai ( puisque c'est vous qui assurez les cours ,non ?) une période d'essai en ayant carte blanche quand à la façon d'enseigner quitte à ce qu'au début tout le monde soit perdu ,le temps que les nouveaux codes se mettent en place ....il faut leur montrer l'intérêt économique , puisque vous pourrez mener vos élèves plus loin, ils n'iront pas voir ailleurs .

N'est -il pas possible de simplement faire vos cours en donnant les aides justes et par là même rééduquer la cavalerie ( que vous reprendriez par ailleurs ) car j'imagine que l'on vous a embauchée sur une compétence et la solution de se taire et continuer à enseigner ,mais juste ,n'est pas forcément mauvaise ,et la donne changera d'elle même (petit à petit),si on vous en laisse le temps et que vous vous interdisez tout discours négatif vis à vis de vos employeurs ( avec élèves et propriétaires ) sinon c'est le retour de baton assuré .

Je ne sais si ce que je vous dis vaut quelque chose ,mais je vous souhaite bon courage .

Juliette

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

Intéressante et belle situation… Je ne sais plus qui disait:
"il faut penser en philosophe et s'exprimer avec le langage du peuple".
Cela correspond apparemment à la situation à laquelle vous êtes confrontée…

Beaucoup pense et parle dans le même "langage du peuple". Vous avez un métier à remplir et à conserver dans l'immédiat, prenez donc soin des cavaliers qui ne souhaitent pas approfondir leur langage équestre, et qui viennent au contact des animaux pour leur équilibre personnel. Le "discours philosophe" risque de les "effrayer". Par contre, se mettre à leur niveau, avec la sensibilité que vous possédez, va certainement les séduire. Quelques uns vont se différencier et vous pourrez peut-être instaurer des cours particuliers, mais patience, dame Céline, patience…
J'opterais pour le dernier paragraphe de Juliette: Petit à petit l'oiseau fait son nid…
Si vous pensez devoir rester dans ce club, vous aurez le temps de parler avec les propriétaires en choisissant bien le moment.
Voue allez certainement recevoir d'autres points de vue de personnes vivant dans la même ambiance. Comme celui de Juliette, c'est ceux là qui vous intéresseront le plus. Bye

THOMAS
Déconnecté
Inscrit: 15/02/2007

Céline

Enseignant comme vous mais avec quelques années au compteur et des expériences bonnes et d'autres pénibles je ne peux comme les autres intervenants que donner un avis qui n'a certainement rien d'universel.

question 1: sont ce les dirigeants qui choisissent le contenu de l'enseignement dans ce club(comme la ligne éditoriale d'un journal par exemple) et vous l'imposent il clairement.

question2: pouvez vous obtenir de leur part une liberté d'enseignement pour six mois? Si oui, à l'issue de cette période organisez une réunion avec éléves et dirigeants et observez les rapports de force.Si vous avez convaincu une majorité vous aurez les mains libres.

Personnellement je pense que le risque majeur pour un enseignant est de perdre sa motivation, sa personnalité, sous les contraintes de tous ordres.

Débater, négocier, concéder sur le secondaire oui!
Se compromettre , NON! C'est vous qui devez définir vos limites et décider en conséquence. Cela peut être douloureux mais céder une fois et alors vous rejoindrez les nombreuses victimes du systéme.

Céline
Déconnecté
Inscrit: 13/03/2007

Et bien je vous remercie de vos conseils.
Je peux difficilement rééduqer la cavalerie comme le suggère Juliette, certains chevaux/poneys étant monté en concours par la fille du propriétaire.
Le contenu de mes cours ne m'est pas imposé et je peux faire travailler les élèves comme bon me semble, du moment que je respecte le 'pti guide des aides à utiliser'.
Je vais discuter calmement avec les propriétaire qui sont relativement compréhensifs et leur expliquer ce que 'ma' méthode peut apporter aux élèves et aux chevaux (ces derniers ne prennent aucun plaisir à travailler, ce qui est vraiment triste à voir), j'espère aboutir à la solution proposée par Thomas, c'est-à-dire une période de six mois d'essai.